Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le Manifeste du Parti communiste et la lutte des classes à l’honneur aux Oscars de 2020, par D.Bleitrach

Décidément la lutte des classes est en train d’être à la mode à Hollywood et les Chinois, l’Asie en particulier l’a gagnée…D’abord le film qui a raflé tous les oscars PARASITE : voici ce que je disais en août 2019, le film entré dans la légende des Oscars “Enfin il y a quelque chose que vous pouvez encore aller voir parce que ça joue c’est le film qui a remporté la palme d’or à Cannes, « Parasite ». J’avais déjà beaucoup aimé un de ses précédents: Memories of murders. Mais là c’est non seulement une formidable illustration de la lutte des classes, avec l’odeur des pauvres, mais un mélange explosif de tous les styles cinématographiques qui fait que rien ne fonctionne comme prévu… Bong Joon-KO le cinéaste et son acteur fétiche, Song Kang-ho qui lui aussi change à chaque instant et nous inquiète, nous émeut en un froncement de sourcil.3 On peut également placer dans la catégorie lutte des classes apocalyptique  le prix d’interprétation tout à fait mérité pour Joker.  Mais en France on a beaucoup moins souligné l’originalité du prix du documentaire Amercan Factory et pourtant, tout y est non seulement le sujet est bien la lutte des classes d’ouvriers voulant se syndiquer et se heurtant au nouveau patron… Mais il faut suivre l’affaire, elle nous confronte à des Etats-Unis en plein doute qui désormais confrontés au mastodonte chinois et plus généralement asiatique, se voient prolétarisés…

“Nous pensons que les choses s’amélioreront lorsque les travailleurs du monde s’uniront”, a déclaré la co-gagnante du prix du documentaire Julia Reichert, en terminant son allocution de remerciment et  en acceptant la statuette de “l’American Factory” . C’était probablement la première fois que le  Manifeste communiste, le texte marxiste fondateur publié par Karl Marx et Friedrich Engels en 1848, a été cité aux Oscars.

L’utilisation par Reichart de cette phrase a été l’un des moments les plus ouvertement politiques d’une retransmission télévisée de la cérémonie des Oscars, cérémonie  généralement policée, du moins   jusqu’à présent.  mais pour bien mesurer ce que signifie cette ruée vers le socialisme peut-être faut-il voir les conditions de la production de ce film. je suis en effet tout à fait d’accord avec georges sadoul, le grand critique marxiste, la fiche d’un film doit présenter les conditions techniques et financières de sa réalisation.

Barack et Michelle Obama se sont lancés dans  la production de films, grâce à un partenariat avec la plateforme. Et ce premier film réussi analyse le rachat d’une usine américaine par les Chinois. Un exemple de mondialisation inversée. On connait l’obsession de Barak Obama pour “le pivot asiatique”.C’est en 2011 que Barack Obama et sa secrétaire d’État Hillary Clinton lancent le projet du « pivot » asiatique (c’est le même mot en anglais), destiné à faire basculer le « centre de gravité » de la diplomatie américaine vers l’Asie-Pacifique, au détriment des Européens.  Le palmarés des oscars  va dans son sens mais aussi celui de l’Amérique de Trump, celle d’une classe ouvrière au chômage, abandonnée…

le couple présidentiel voulait faire de la politique « autrement ». En mai dernier, le couple Obama conclut un accord pluriannuel avec Netflix pour produire plusieurs contenus engagés. Le premier bébé de leur société Higher Ground Productions s’appelle American Factory, un documentaire édifiant repéré au festival de Sundance. A la réalisation, le tandem talentueux, Steven Bognar et Julia Reichert, déjà nominés aux Oscars en 2009 pour un travail sur la fermeture d’une usine General Motors dans l’Ohio. American Factory est en quelque sorte la suite puisque le film  narre l’histoire du rachat de cette usine en 2014 par Cao Dewang, milliardaire chinois et président de Fuyao, l’un des plus grands fabricants de verre au monde

Je n’ai pas encore vu le documentaire dont voici  le visuel ci dessous:

https://www.imdb.com/video/imdb/vi4081433625?playlistId=tt9351980&ref_=tt_ov_vi

mais le propos tel qu’on peut le deviner décrit (et là on reconnait les obsessions d’Obama sur le pivot asiatique) est la rencontre entre le monde américain mais pas celui que l’on imagine, lmais le prolétariat, celui qui a abandonné les démocrates et dont une partie est allée voter Trump. L’Amérique complexée dont les usines ferment et qui se trouve confronté non seulement à un patron chinois qui est l’homme des nouvelles technologies, mais également à des ouvriers chinois. Si au début l’arrivée du Chinois est salué comme un sauveur, quand les ouvriers américains veulent se syndiquer l’incompréhension est totale.

Ceci nous en dit plus sur les complexes des Etats-Unis à l’égard de la Chine et l’inversion de l’impérialisme que cela provoque dans les esprits.

Etonnez-vous après cela qu’en recevant l’oscar, une des co-réalisateurs ait fait référence au Manifeste.

Après il y eut du plus convenu, ainsi en acceptant sa statuette en tant qu’acteur Brad Pitt a plaisanté en disant que les 45 secondes qui lui avaient été accordées pour parler étaient plus que ce que le Sénat avait donné au témoin potentiel de destitution John Bolton.

Usine Fuyao à Dayton, dans American Factory.

American Factory: Un milliardaire chinois en Ohio (2019)

American Factory (original title)7 | 1h 50min | Documentary | 21 August 2019 (France)

American Factory: Un milliardaire chinois en Ohio Poster
Trailer

 VU PAR LA TELEVISION CHINOISE EN LANGUE ANGLAISE  

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1 Commentaire

  • THIOLLET Mireille
    THIOLLET Mireille

    Bonjour
    Je découvre et je vais prendre le temps de lire et d’apprécier.
    merci.

    Répondre

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