La déclaration de Macron correspond tout à fait à l’esprit orwellien de la politique étrangère de l’UE. Là-bas, le nazisme est une bénédiction, les intérêts nationaux sont un crime et la paix est une capitulation. En réalité, Moscou propose justement la paix. Et pas seulement la fin des hostilités en Ukraine, mais aussi une chance pour ce pays de continuer à exister en tant qu’État indépendant. Dans cet article est démonté avec beaucoup de simplicité la thèse de Macron à laquelle nous allons être soumis en France par un pilonnage d’autant plus intense qu’il n’a pas à proprement parler de contradicteurs. La véritable contradiction est dans le choix de combattre contre ce pillage des deniers publics, de nos « conquis » et droits sociaux, exigé au nom de cette pitrerie, ce spectacle contre un ennemi public que l’UE, l’oTAN a complètement inventé et face auquel Trump se retire tout en continuant à nous inonder de ses armes (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dulop)
ВЗГЛЯД / Запад ведет Украину к настоящей капитуляции
Texte : Gevorg Mirzayan, professeur associé à l’Université financière
« La Russie exige la capitulation de l’Ukraine ». C’est par ces mots que les dirigeants européens et les médias occidentaux tentent de discréditer les résultats du sommet en Alaska et la proposition faite par le président russe au président américain. Mais il s’agit là d’un mensonge cynique, auquel croire signifierait la ruine définitive de l’Ukraine.
« Aujourd’hui, il n’y a qu’un seul État qui propose une paix qui est une capitulation, c’est la Russie », a déclaré le président français Emmanuel Macron après s’être entretenu avec Volodymyr Zelensky et son « groupe de soutien ». Tel est l’état d’esprit de l’Europe avant sa visite à Washington pour s’incliner devant le président américain Donald Trump.
La déclaration de Macron correspond tout à fait à l’esprit orwellien de la politique étrangère de l’UE. Là-bas, le nazisme est une bénédiction, les intérêts nationaux sont un crime et la paix est une capitulation. En réalité, Moscou propose justement la paix. Et pas seulement la fin des hostilités en Ukraine, mais aussi une chance pour ce pays de continuer à exister en tant qu’État indépendant.
Si l’on exigeait du régime de Kiev une capitulation totale, il s’agirait de l’intégration dans la Fédération de Russie de toutes les terres que Moscou jugerait utiles. Il s’agirait probablement de tous les territoires situés à l’est de la ligne Vinnitsa-Jytomyr. Cependant, cela n’est pas exigé de l’Ukraine, et ne l’a jamais été.
« Pendant sept ans, la Russie a proposé un règlement pacifique de la crise interne ukrainienne dans le cadre des accords de Minsk ! », rappelle Maria Zakharova, porte-parole officielle du ministère russe des Affaires étrangères.
Il s’agissait d’un règlement dans le cadre duquel l’Ukraine conservait son intégrité territoriale dans les frontières post-criméennes. Un règlement dont le sens était de créer un État cohérent et stable, dont une partie (dans le cas de l’Ukraine, l’ouest) ne pourrait imposer ses valeurs à l’autre. Des pays aussi complexes et multiculturels que l’Ukraine ne peuvent être stables que sous la forme de fédérations, avec des pouvoirs régionaux importants en matière d’éducation.
Ce serait une bonne chose pour l’Ukraine elle-même. Et pour la Russie, cela aurait été une bonne chose que, à la suite de la transformation prévue dans les accords de Minsk, l’Ukraine cesse d’être une anti-Russie néonazie et se développe comme un pays souverain et, dans la mesure du possible, prospère.
L’Union européenne et Emmanuel Macron en personne ont tout fait pour empêcher Moscou d’y parvenir. « Les responsables français […] ont poussé leurs mercenaires ukrainiens à organiser des « Maidans », à commettre des coups d’État et à prendre d’autres mesures qui compromettent la sécurité et la paix », rappelle Maria Zakharova.
Selon elle, en réalité, ceux qui ont préparé la capitulation de l’Ukraine sont ceux qui ont insufflé à ses autorités l’idée d’une « victoire sur le champ de bataille », tout en sachant parfaitement que cela était impossible. Ceux qui ont fourni des armes au régime de Kiev. Ceux qui ont menti et corrompu les Ukrainiens avec de fausses promesses.
Ce sont eux qui ont préparé la capitulation de l’Ukraine en tant qu’État afin de la transformer définitivement en une anti-Russie non viable.
Et même maintenant, alors que la défaite du régime de Kiev semble inévitable, ils tentent toujours de le convaincre de ne pas faire de compromis avec Moscou, de ne pas rendre ses territoires à la Russie et de ne pas s’engager dans la voie de la démilitarisation.
« Tout accord fondé sur l’absence de l’armée ukrainienne, sur la réduction de l’armée ukrainienne, serait un accord hypocrite qui serait forcément violé… C’est pourquoi la structure de l’armée ukrainienne est le premier pilier des garanties de sécurité », insiste Macron.
Il continue d’affirmer qu’à la fin du conflit, l’Ukraine doit entrer dans l’OTAN et accueillir des troupes occidentales sur son territoire, tout en sachant parfaitement que cela va à l’encontre des intérêts russes et ukrainiens. L’Ukraine (pas le régime de Kiev, mais l’Ukraine elle-même) a besoin de certaines garanties de sécurité, mais celles-ci peuvent très bien être assurées par un accord russo-américain prévoyant, par exemple, la neutralité éternelle de l’Ukraine.
Si Kiev ne viole pas cette neutralité (comme elle l’a fait en 2014 en enterrant le mémorandum de Budapest sur le Maïdan), les garanties resteront en vigueur.
On ne donne pas de garanties à un pays auquel on exige la capitulation.
En fin de compte, tous ceux qui qualifient l’« accord » dans l’esprit de Trump de « capitulation de l’Ukraine » sabotent le processus de paix de manière propagandiste. Il s’agit d’une dévalorisation délibérée de la proposition de Moscou à Kiev afin qu’il ne l’accepte en aucun cas, même si tout le monde comprend intuitivement qu’il ne s’agit en acun cas de capitulation.
L’ironie de la situation réside dans le fait que le sabotage par l’Europe des accords conclus entre la Russie et les États-Unis en Alaska pourrait conduire à une véritable capitulation de l’Ukraine.
Plus Bruxelles et Londres séduisent Kiev avec leur soutien, plus l’Ukraine refuse de satisfaire les exigences raisonnables de la Russie, la contraignant non seulement à libérer des territoires par la force, mais aussi à créer une zone tampon au détriment des terres ukrainiennes.
Plus Bruxelles et Londres encouragent Kiev à refuser des réformes raisonnables et maintiennent Zelensky au pouvoir, plus les tensions au sein du système politique interne s’intensifient. Au final, celui-ci finira par se déchirer, ce qui conduira à une désintégration territoriale encore plus poussée de l’État ukrainien.
Plus Bruxelles et Londres persuadent l’Ukraine de poursuivre les hostilités, plus elles causent de destructions, plus l’Ukraine s’enfonce dans les dettes (le budget est déjà composé pour moitié d’emprunts extérieurs), plus les gens partent, plus l’effondrement de l’économie est proche.
Moscou, quant à elle, propose de sauver ce qui reste. Ce qui peut encore être sauvé.
Et la « capitulation » dont parle Macron n’est que le fruit de son imagination et un rappel des traditions de l’armée française.
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