Les experts du monde entier considèrent le sommet des BRICS comme l’événement important mais pas le système de propagande dominant en France qui a reçu ordre de minimiser le fait pour mieux justifier la reddition en rase campagne de l’UE devant les exigences de Trump. La Chine et aussi la Russie ont considéré chacune à leur manière qu’elles devaient lâcher la bride et ne pas instrumentaliser les BRICS élargis, leur laisser adopter leur propre rythme et leurs intérêts nationaux s’accommoder. Cette année la présidence est le Brésil, l’année prochaine, l’Inde… ce ne sont pas les voix les plus simples, mais la Russie et la Chine se sont engagées à défendre la représentativité des deux pays au Conseil de sécurité et de plein droit alors que les Etats-Unis veulent leur refuser le droit de veto. Laisser se mettre en place une transformation des institutions internationales sous la pression du sud avec l’exemple de la Banque de développement dont la présidente est Dilma Roussef mais qui est installée à Shanghai. Il y a avec le Brésil et l’Inde des voix du sud, mais il y a d’autres voix sur lesquelles insistent la Chine comme la Russie, ce qui se met en place en Afrique, dans les Caraïbes, une forme offensive des non alignés dans et hors BRICS (notez l’insistance sur l’Éthiopie). La Chine comme la Russie multiplient les accords bilatéraux dans les BRICS mais aussi hors BRICS dans des pays qui ont fait une demande (+ de 30 pays) ou non aux BRICS.
Comme nous l’avons expliqué à maintes reprises, les BRICS sont une institution tout à fait différente dont la principale qualité et la souplesse. Trump cherche l’affrontement, la Chine et la Russie pratiquent l’évitement. Ne pas corseter la poussée du sud mais laisser jouer la force de l’adversaire, le fait est que dimanche après-midi, le groupe a publié la Déclaration de Rio de Janeiro, exprimant sa « profonde préoccupation » face à l’imposition unilatérale de droits de douane et de mesures coercitives contraires au droit international. Le document souligne l’importance des pays du Sud « en tant que moteur de changement positif », en particulier à une époque où les tensions politiques et géopolitiques, le protectionnisme et les défis migratoires s’intensifient. La déclaration des BRICS, qui rassemble les 11 plus grandes économies émergentes du monde et 10 autres pays associés, maintient des principes tels que le renforcement du multilatéralisme et l’augmentation de la capacité de prise de décision des pays du Sud dans les organisations multilatérales. Mais elle établit également une position sur les questions d’actualité : elle condamne les attaques américaines contre l’Iran le 13 juin « pour violation du droit international ». Elle exprime sa « profonde préoccupation » face à la poursuite des attaques contre Gaza et rejette l’utilisation par Israël de « la famine comme arme de guerre ». Et en ce qui concerne l’invasion russe de l’Ukraine, le document reflète que le bloc « maintient des positions nationales » sur le conflit, étant donné que le bloc n’a pas de terrain d’entente (la Russie est l’un des fondateurs du groupe).
Les BRICS relèvent d’une dynamique que le « politicien » français d’aujourd’hui a du mal à comprendre, le nombrilisme français veut sa guerre froide, ses affrontements, il veut reconnaitre ce qui n’est plus. Les théoriciens économistes, politiciens, idéologues tentent d’appliquer leurs grilles des années quatre vingt en niant le caractère politiquement nouveau de ce qui se crée et à cause de cette étroitesse elle est au bord de la capitula tion, comme son piètre héros Zelensky, ses « élites » cherchent quoi vendre pour payer le rackett qui les maintient au pouvoir. Partir de la France, de la crise à laquelle elle est confrontée est nécessaire mais il est tout aussi nécessaire de casser les codes et l’asphyxie intellectuelle qui est la nôtre. Toutes les interprétations qui ne remettent pas en cause nos grilles habituelles de lecture, qu’elles soient « savantes » ou « spontanées » c’est-à-dire celle de notre classe dominante, volontairement ou non, nient l’histoire, qui n’est pas celle qu’ils continuent à imposer à la planète y compris à travers Mao et la révolution chinoise. Refuser la synthèse toujours en mouvement n’est pas la méthode devant cette histoire qui s’accélère. Qu’il s’agisse des « gauchistes » ou des atlantistes, le refus de penser comme le faisait Marx à la fois économiquement, politiquement et idéologiquement, sur un mode dialectique avec des temporalités différentes ne permet pas alors de se couler dans la réalité : une remarque méthodologique, si vous gommez le temps long vous perdez les clés essentielles du monde qui surgit, la manière dont pour résister et maîtriser son mouvement, la Chine et d’autres pays du sud ont besoin d’un retour permanent à leur propre histoire. Si vous ignorez l’histoire, et le rôle de l’URSS, celui des non alignés vous ne comprendrez pas le fait que les thèmes fédérateurs comme la santé, les nouvelles technologies et l’environnement sont ceux du développement et de la mise en accusation de la modernité impérialiste à travers lesquels Cuba à structuré sa propre résistance et son aura aussi bien en Afrique qu’en Amérique latine, et que ce chemin est aussi celui de l’influence du partenariat stratégique de la Chine et de la Russie. Si vous ignorez l’histoire de l’URSS et de son modèle, au positif comme au négatif, vous ne comprendrez pas le continent eurasiatique, les relations de voisinage complexe d’hier face à l’état suzerain et d’aujourd’hui face aux droits tarifaires et aux nécessités commerciales. C’est seulement à partir de ce contexte que le socialisme chinois, de Mao à Xi Jinping en passant par Deng Xiaoping révélera sa continuité.
De ce point de vue la clé cubaine, celle de Fidel Castro reste essentielle, et l’île minuscule a encore sa partie à jouer et ce n’est pas un hasard si nous terminons ce bilan établi par la Chine mais qui ne peut pas ignorer la manière dont Cuba est entrée dans cette réunion des BRICS par la grande porte, il s’agit de la force de sa résistance mais aussi de la subtilité de Cuba à gérer toute sa participation aux différentes instances qu’il s’agisse de l’ONU, de rapports sud-sud, et de ses choix fondamentaux en matière de santé, d’éducation. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Le 17e sommet des BRICS se tient à Rio de Janeiro, au Brésil, de dimanche à lundi, heure locale. En tant que président tournant du bloc, le Brésil accueille le sommet sous la bannière « Renforcer la coopération mondiale du Sud pour une gouvernance plus inclusive et durable ».
Le Premier ministre chinois Li Qiang est arrivé samedi à Rio de Janeiro pour assister au sommet et a rencontré le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. M. Li a souligné que la Chine était disposée à travailler dans l’unité avec les pays en développement pour promouvoir un monde multipolaire égal et ordonné et une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive, et apporter plus de certitude et de stabilité au monde.
Comme il s’agit du premier rassemblement depuis l’élargissement du groupe de nouveaux membres et de pays partenaires représentant plus de la moitié de la population mondiale et 40 % de sa production économique, les experts du monde entier considèrent le sommet des BRICS comme un événement historique, qui reflète une représentation plus large et plus inclusive. Il est sur le point de renforcer la cohésion et la coopération entre les marchés émergents, et de mettre en valeur l’influence croissante du « Sud global » sur la scène mondiale, ont-ils noté.
Le Premier ministre Li a déclaré samedi lors de sa rencontre avec le président Lula que la Chine était disposée à travailler avec le Brésil pour tirer parti des avantages complémentaires de l’autre et élargir la coopération dans des domaines tels que l’économie numérique, l’économie verte, l’innovation scientifique et technologique et l’aérospatiale, selon l’agence de presse Xinhua.
Notant que les relations sino-brésiliennes étaient à leur meilleur niveau, M. Li a déclaré que les deux parties travaillaient ensemble pour construire une communauté sino-brésilienne avec un avenir commun pour un monde plus juste et une planète plus durable. Lors de la visite de Lula en Chine en mai, les deux chefs d’Etat sont parvenus à un consensus important sur la construction d’une communauté de destin sino-brésilienne avec un avenir commun et le respect du multilatéralisme, a indiqué M. Li, ajoutant que la Chine était disposée à travailler avec le Brésil pour consolider et approfondir davantage la coopération bilatérale dans les domaines du commerce, de la finance et du développement des infrastructures dans le cadre d’une coopération de haute qualité dans le cadre de la coopération de haute qualité dans le cadre de « la Ceinture et la Route ».
Le Premier ministre chinois a également rencontré dimanche le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed en marge du 17e sommet des BRICS.
La journée a commencé par la photo officielle, pour laquelle les dirigeants des 11 pays membres, les 10 associés et les participants en tant qu’observateurs ont posé, comme c’est le cas du Mexique, représenté par le ministre des Affaires étrangères Juan Ramón de la Fuente ; également le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres ; le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom ; la présidente de la Nouvelle Banque de développement, Dilma Rousseff ; et Sergio Díaz Granados, directeur de la Banque de développement d’Amérique latine.
Ce sommet des BRICS se déroule dans des circonstances particulières qui le distinguent des précédents rassemblements, et se tient à un moment critique pour la réforme de la gouvernance mondiale à l’occasion du 80e anniversaire des Nations Unies, Xu Feibiao, directeur du Centre d’études des BRICS et du G20 des Instituts chinois des relations internationales contemporaines, a déclaré dimanche au Global Times. « Alors que les États-Unis apportent des ondes de choc au paysage économique mondial et accélèrent la désintégration de l’ordre international, le monde place de grands espoirs dans les BRICS pour aider à stabiliser le monde turbulent et injecter une certitude bien nécessaire dans les affaires mondiales », a déclaré M. Xu.
Comme il s’agira de la première réunion élargie des BRICS englobant des pays partenaires, a déclaré M. Xu, les résultats seront cruciaux pour déterminer la trajectoire de développement d’OC. « Bien que l’élargissement du nombre de membres ait augmenté le poids et l’influence collectifs du groupe, il est également confronté à des défis de coordination interne et à des pressions externes cherchant à diviser le bloc. Quant à savoir si les BRICS peuvent traduire leur potentiel en réalisations coopératives concrètes, ce sommet est un indicateur crucial de leur orientation future », a déclaré M. Xu.Wang Youming, Directeur de l’Institut des pays en développement de l’Institut d’études internationales de Chine, a ajouté que, dans le contexte des politiques tarifaires américaines qui ont un impact sévère sur le commerce mondial, le sommet devrait mettre davantage l’accent sur le soutien au cadre multilatéral centré sur l’OMC tout en proposant des mesures spécifiques pour renforcer la coopération commerciale diversifiée entre les membres et réduire la dépendance à l’égard de l’un ou l’autre des pays.
En ce qui concerne les tensions géopolitiques, les pays des BRICS devraient proposer une nouvelle réflexion pour une perspective de sécurité globale, équilibrée et durable qui rejette la poursuite d’une « sécurité absolue » au détriment de la souveraineté des autres nations, a déclaré M. Wang.
« Face à la résurgence du protectionnisme, il appartient aux pays émergents de défendre le régime commercial multilatéral et de réformer l’architecture financière internationale », a déclaré samedi le président brésilien lors d’un forum d’affaires des BRICS. Les pays BRICS représentent désormais plus de la moitié de la population mondiale et 40 % de sa production économique, a noté Lula, a rapporté Reuters.
Lula a également souligné que les pays des BRICS ont dépassé la croissance économique mondiale en 2024 avec un taux moyen de 4 %, contre une moyenne mondiale de 3,3 %, et a noté le potentiel du groupe en tant que « plaque tournante pour des économies prospères et dynamiques », a rapporté TV BRICS.
Le groupe des BRICS a réuni les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine lors de son premier sommet en 2009. Le bloc a ensuite ajouté l’Afrique du Sud et l’année dernière, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Indonésie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis en tant que membres à part entière. Il s’agit du premier sommet des dirigeants à inclure l’Indonésie en tant que nouveau membre ainsi que 10 autres pays partenaires.
Entre-temps, plus de 30 pays ont exprimé leur intérêt à participer aux BRICS, soit en tant que membres à part entière, soit en tant que partenaires, selon les médias. Depuis 2023, le mécanisme des BRICS a connu deux cycles d’expansion, et un certain nombre de pays ont exprimé leur intérêt à y adhérer. Cela démontre l’attrait et la cohésion croissants des BRICS dans un contexte de turbulences mondiales.
« Les BRICS sont maintenant devenus l’avant-garde des pays du Sud, et leur expansion continue reflète le désir urgent des pays en développement d’une plus grande solidarité, d’un développement durable et d’une paix internationale », a déclaré M. Xu au Global Times.
« Contrairement aux ‘petites cliques’ d’exclusion dominées par l’Occident telles que le G7 et l’OTAN qui privilégient des intérêts géopolitiques étroits, les BRICS mettent l’accent sur la consultation égale, le respect mutuel et la coopération gagnant-gagnant, avec un accent ferme sur le développement partagé », a déclaré M. Xu.
À l’ordre du jour du sommet de cette année, le Brésil, qui assure la présidence tournante, a déclaré qu’il se concentrerait sur six sujets clés, notamment la coopération mondiale en matière de santé, le commerce, l’investissement et la finance, et le changement climatique. Il met également l’accent sur l’intelligence artificielle, la gouvernance, la politique multilatérale, l’EACE et l’architecture de sécurité, et le développement institutionnel, selon les médias.
Les experts ont souligné trois domaines qui sont considérés comme des points clés pour le sommet de cette année. Tout d’abord, l’accent sera mis sur le changement climatique et la transition vers l’énergie verte avant les négociations sur le climat de la COP 30 de novembre dans la ville amazonienne de Belém.
Deuxièmement, pour empêcher le monopole de l’IA par l’Occident et réduire la fracture numérique, le sommet devrait donner la priorité à rendre le développement de l’IA plus accessible, équitable et sûr pour les pays du Sud. Troisièmement, ils réaffirmeront leur engagement en faveur du multilatéralisme, en particulier dans la coopération mondiale en matière de santé, a déclaré dimanche M. Wang au Global Times.
Les membres des BRICS continueront également de se concentrer sur la politique tarifaire des États-Unis, ont déclaré des observateurs. Lors d’une réunion ministérielle en avril, le bloc a exprimé son inquiétude face aux « mesures protectionnistes unilatérales injustifiées, y compris l’augmentation aveugle des droits de douane réciproques », selon Reuters. La date limite fixée pour que les principaux partenaires commerciaux des États-Unis concluent des accords avec Washington ou fassent face à de lourds droits de douane expire la semaine prochaine, le 9 juillet, mettant fin à 90 jours de volatilité mais laissant les investisseurs mondiaux dans l’ignorance de ce qui se passera ensuite.
Avant le sommet, la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des BRICS s’est tenue samedi à Rio de Janeiro.
Le ministre chinois des Finances, Lan Foan, a déclaré lors de la réunion qu’avec l’affaiblissement de la croissance économique mondiale et le protectionnisme affectant gravement les pays en développement, les pays des BRICS devraient maintenir l’esprit d’ouverture, d’inclusion et de coopération gagnant-gagnant des BRICS. Il a souligné la nécessité de renforcer la solidarité et de construire conjointement un système de gouvernance mondiale juste et raisonnable, tout en restant résolu à adopter une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive
.La Chine est prête à travailler avec toutes les parties pour soutenir le fonctionnement et le développement de la Nouvelle Banque de développement, et se joindra aux autres membres des BRICS pour renforcer la coopération en matière de financement climatique afin de renforcer l’action climatique mondiale, a déclaré M. Lan. La Nouvelle Banque de développement des BRICS (NBD) a annoncé samedi que la Colombie et l’Ouzbékistan étaient officiellement devenus de nouveaux pays membres, selon CCTV.
Depuis sa création en 2015, la NDB a approuvé plus de 120 projets d’investissement totalisant 40 milliards de dollars et couvrant plusieurs domaines clés, notamment l’énergie propre et l’efficacité énergétique, les infrastructures de transport, la protection de l’environnement, l’approvisionnement en eau et l’assainissement, les infrastructures sociales et les infrastructures numériques, selon les données de la NDB.
Cuba entre dans les BRICS par la grande porte et l’île qui continue à affirmer qu’elle n’est pas à vendre et qui donne plus qu’elle ne reçoit imprime à la réalité des BRICS aujourd’hui l’apport révolutionnaire et humaniste, fédérateur de Fidel Castro qui dès 1983, dans le sommet des non alignés traçait la perspective des rapports sud-sud et créait les conditions d’une réunification du mouvement communiste international dans le respect des choix des peuples.
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Biard
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