Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Afonine : en septembre 1939, l’Armée rouge a sauvé des millions de vies humaines.

Il y a dans l’état où nous laissent au minimum trente ans de propagande menée par des histrions à la Bernard-Henry Levi et tant d’autres la nécessité d’un véritable débat sur l’histoire en particulier celle du vingtième siècle mais la manipulation ne s’arrête pas là et elle mériterait de véritables états généraux sur non seulement ce qui est diffusé dans les médias dans ce domaine, mais les recherches interdites ou au contraire favorisées en France. J’en reviens toujours au choc qu’a été à travers l’exposé de Clémentine Fauconnier à l’université d’été du PCF pas seulement sur ce qui pouvait être dit dans un tel lieu, mais dans l’université française était stupéfiant. Une rencontre pluraliste s’impose alors que tous les jours on s’aperçoit de l’aggravation de la censure sur tout ce qui est dit aujourd’hui en Russie, en Chine et ailleurs dans le monde. Ce texte que grâce à Marianne nous publions jusqu’à quand sera-t-il lu dans ce blog, je l’ignore mais je conseille à chacun de profiter de ce filet d’information pluraliste qui au rythme de ce qui se passe en France risque de disparaitre. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

https://kprf.ru/party-live/cknews/228831.html

Il y a exactement 85 ans, le 17 septembre 1939, l’Armée rouge entrait en Biélorussie occidentale et en Ukraine occidentale. Le premier vice-président du comité central du KPRF, Y.V. Afonine, a commenté cet anniversaire historique.

Peu d’événements historiques dans le monde ont été autant dénigrés que cette campagne soviétique. Depuis l’époque de Gorbatchev, les activistes antisoviétiques l’ont interprétée comme une agression soviétique en alliance avec l’Allemagne fasciste contre la Pologne pacifique et démocratique.

Ces événements historiques revêtent toujours une grande importance dans la confrontation idéologique. Il est donc nécessaire de répéter les choses suivantes :

  • La Pologne d’avant-guerre n’était ni pacifique ni démocratique. C’était un État fasciste extrêmement agressif. Elle a enlevé à la Lituanie une partie importante de son territoire, y compris Vilnius. Avec l’Allemagne nazie, la Pologne a participé au démembrement de la Tchécoslovaquie. En Pologne, toutes les forces sociales indésirables sont sévèrement réprimées et persécutées, surtout, bien sûr, les communistes.
  • Le Führer des fascistes polonais, Jozef Piłsudski, a mis en avant les objectifs suivants en matière de politique étrangère : L’Union soviétique doit être démembrée et la Pologne doit « s’assurer une sphère d’influence qui s’étendrait de la Finlande aux montagnes du Caucase ».
  • Dans les territoires biélorusses et ukrainiens capturés, le gouvernement polonais met en place une oppression nationale féroce. Il suffit de dire qu’en 1939, il ne restait plus une seule école où l’on enseignait en biélorusse dans l’ouest de la Biélorussie !
  • Le 17 septembre, c’est-à-dire au moment de l’entrée des troupes soviétiques en Biélorussie occidentale et en Ukraine occidentale, l’État polonais est déjà totalement hors jeu. Les principales forces de l’armée polonaise ont déjà été vaincues par les nazis. Le plus haut commandement militaire de la Pologne, son président et les membres du gouvernement avaient depuis longtemps fui Varsovie, certains d’entre eux avaient déjà réussi à s’enfuir vers le territoire de la Roumanie, et les autres couraient à ce moment-là jusqu’à la frontière polono-roumaine.
  • Le gouvernement polonais et le haut commandement militaire ne géraient plus rien sur le territoire de leur État qui s’effondrait rapidement. Il est caractéristique que l’ambassadeur polonais à Moscou, lorsqu’on lui a remis une note sur l’entrée des troupes soviétiques, ait déclaré qu’il ne savait même pas s’il pourrait la transmettre à qui que ce soit.
  • Le fait que les événements de 1939 n’étaient pas une « guerre soviéto-polonaise » est clairement démontré par la résistance négligeable des troupes polonaises. En règle générale, les unités polonaises se sont simplement rendues à l’approche de l’Armée rouge. Il n’y a eu que des poches de résistance isolées. Les pertes de l’Armée rouge lors de la libération d’un territoire immense (200 000 kilomètres carrés, 13 millions d’habitants) ont été environ 10 fois inférieures à celles des batailles de Khalkhin-Gol, et 100 fois inférieures à celles de la guerre soviéto-finlandaise de 1939-1940.
  • Un événement historique doit être évalué sur la base des alternatives qui existaient. Que se serait-il passé si l’Armée rouge n’était pas entrée en Biélorussie occidentale et en Ukraine occidentale le 17 septembre ? Dans un délai maximum de deux semaines, l’ensemble du territoire aurait été occupé par les nazis. Les divisions nazies se seraient alors ruées sur l’Union soviétique à partir de positions situées beaucoup plus à l’est qu’elles ne l’étaient en réalité. En particulier, elles se seraient rapprochées de Moscou de plus de 300 kilomètres. Il est clair que cela aurait pu avoir un effet des plus tragiques sur le cours de la Grande Guerre patriotique.
  • Sans la campagne de l’Armée rouge en septembre 1939, les nazis auraient commencé le génocide dans ces territoires deux ans plus tôt. La terreur fasciste la plus cruelle n’aurait pas duré 3 ans, mais 5 ans. L’Ukraine occidentale et la Biélorussie occidentale comptaient une importante population juive. Au cours de l’été 1941, une partie de cette population a réussi à se réfugier au plus profond du territoire soviétique. Mais si, en septembre 1939, l’URSS avait regardé avec indifférence l’occupation de la Biélorussie occidentale et de l’Ukraine occidentale par les nazis, ces personnes n’auraient eu nulle part où aller.
  • Par conséquent, si quelqu’un vous dit aujourd’hui : l’URSS a attaqué la Pologne en 1939, c’est un crime, pleurons, répondez de la manière suivante. Regrettez-vous que les hitlériens n’aient pas tué plusieurs millions de Bélarussiens, d’Ukrainiens et de Juifs supplémentaires ? Ah non ? Alors souvenez-vous : il y a 85 ans, l’Armée rouge a sauvé des millions de vies humaines.

Et dans le Belarus fraternel, le 17 septembre est un jour férié. Voilà un exemple de compréhension correcte de l’histoire au niveau de l’État, une compréhension exempte de tout soupçon d’antisoviétisme. La Fédération de Russie, en tant qu’État, doit encore parvenir à une telle compréhension de l’histoire. Il s’agit là d’une étape nécessaire pour résister aux épreuves historiques difficiles que nous traversons actuellement.

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