Alors que la Chine célèbre le malade centenaire qui a guéri, en voyant dans cet exploit un encouragement pour tous, l’Italie se résigne à sacrifier faute d’équipement ceux qui ont le moins de chance de guérir. Ce sont effectivement deux mondes avec non seulement des valeurs, mais des politiques différentes (note de Danielle Bleitrach).
Anne Le Nir (à Rome) le 08/03/2020 à 17:14
Mis à jour le 08/03/2020 à 16:40
Face à la rapide diffusion du Covid-19 dans le nord du pays, les hôpitaux de la région sont saturés. Dans les unités qui accueillent les patients infectés, les médecins sont déjà appelés à privilégier ceux qui ont plus de chance de s’en sortir.
Un poste de contrôle médical à l’entrée de l’hôpital à Brescia, en Lombardie, le 3 mars. C’est là que sont « triés » les patients, ceux potentiellement infectés par le coronavirus et les autres. / Flavio Lo Scalzo/Reuters
Un document publié ce week-end par la Société italienne d’anesthésie, d’analgésie, de réanimation et de thérapie intensive (Siaarti) reflète la situation catastrophique dans laquelle sont plongés les hôpitaux des régions du nord du pays, les plus touchées par le virus Covid-19 qui progresse à une rapidité exponentielle. Bien que le système sanitaire public en Lombardie, en Émilie-Romagne et dans le Piémont soit considéré comme le plus efficace d’Italie, les unités de thérapies intensives y sont désormais saturées.
Sélection dramatique dans les unités de soin
Dans ce document intitulé « Recommandations d’éthique clinique pour l’admission de patients dans des unités de thérapie intensive et pour leur suspension dans des conditions exceptionnelles de déséquilibre entre nécessités et ressources disponibles », il est indiqué que la pression à laquelle sont soumis hôpitaux est telle que si l’épidémie ne ralentit pas, il sera nécessaire de fixer des critères de sélection dans tout le pays.
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« Dans le Nord, où plus de 500 patients sont en thérapie intensive, nos confrères qui travaillent pratiquement H 24, sont contraints d’évaluer, au jour le jour, les cas qui peuvent avoir des chances de survivre et ceux qui ont moins de probabilité de s’en sortir. Cela vaut autant pour les personnes atteintes de pathologies nécessitant de soins intensifs que d’une forme grave du coronavirus », explique la présidente de la Siaarti, Flavia Petrini.
Et de préciser : « Compte tenu du flux de malades qui augmente d’heure en heure, du nombre restreint de lits de thérapie intensive (moins de 6 000 dans les structures publiques) et du fait que de nombreux médecins et infirmiers sont eux-mêmes atteints par le virus et en quarantaine, nous devons privilégier les jeunes et ceux qui ont plus de chance de s’en sortir. »
Une course contre la montre
Un médecin de l’hôpital de Crémone, en Lombardie, confirme sous couvert d’anonymat le terrible dilemme. « Depuis ces derniers jours, nous devons choisir qui intuber, entre un patient de 40 ans et un de 60 ans qui risquent tous les deux de mourir. C’est atroce et nous en pleurons, mais nous ne disposons pas d’appareils de ventilation artificielle en nombre suffisant. »
Dimanche, peu après la signature du décret de mise en quarantaine de la Lombardie et de 14 provinces, situées entre l’Émilie-Romagne, la Vénétie et les Marches, soit 16 millions de personnes confinées jusqu’au 3 avril, le chef du gouvernement Giuseppe Conte a assuré, que « tout sera fait pour pallier les carences ». Un précédent décret, daté du 6 mars, prévoit le recrutement de 20 000 médecins infirmiers et aides-soignants, y compris parmi des retraités et les professionnels exerçant dans le privé.
Le nouveau décret, entré en vigueur le 8 mars, indique que l’Italie va produire rapidement des centaines d’appareils destinés aux services de réanimation et augmenter de 50 % le nombre de lits en thérapie intensive.
Des mesures insuffisantes
« C’est indispensable mais il y a des délais techniques à respecter », précise le docteur Flavia Petrini. « On ne peut pas mettre des lits de thérapie intensive n’importe où. L’utilisation des salles d’opération chirurgicales est envisageable comme solution tampon, mais cela retardera les interventions programmées pour d’autres patients. En outre, nous aurons du mal à recruter des anesthésistes-réanimateurs. On emploie déjà des médecins qui n’ont pas encore achevé leur cursus de spécialisation. »
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La situation est d’autant plus alarmante que, malgré l’appel à l’auto-responsabilité lancé par le président de la République, Sergio Mattarella, et réitéré par Giuseppe Conte, le chef de la Protection civile, Angelo Borrelli et les épidémiologies présents sur les plateaux télévisés, les Italiens ne respectent pas tous les règles de comportement quotidien.
Peu avant la signature du nouveau décret qui stipule que les citoyens résidant dans les zones rouges doivent « éviter tout déplacement en entrée ou sortie de leur commune, à l’exception des situations d’urgence ou d’exigence professionnelles impossibles à différer », des centaines de Milanais originaires du Mezzogiorno ont pris d’assaut des trains de nuit en direction du Sud, de Rome jusqu’au bout de la Botte.
Le Sud de l’Italie encore plus sous équipé que le Nord
À Rome et dans le Latium, on dénombre actuellement une centaine de personnes contaminées par le Covid-19 dont une dizaine dans un état grave. Si la situation reste encore sous contrôle, les rues de la Ville Éternelle étaient dimanche semi-désertes. La cité du Vatican n’a pas été épargnée, un cas a été détecté dans un dispensaire.
Depuis, d’amples mesures de précaution ont été prises. Au point que le pape François, récitera la prière de l’Angélus depuis sa bibliothèque privée, en « streaming », jusqu’à nouvel ordre. Dimanche matin, seule une centaine de pèlerins étaient réunis place Saint-Pierre où des écrans géants avaient été dressés. À l’issue de l’Angélus, le pape est cependant apparu, par surprise, pour saluer et bénir les fidèles.
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Mais ce qui inquiète les autorités, ce sont les sept régions du Sud défavorisé. De la Campanie à la Calabre, en passant par les Pouilles et la Sicile. Dans ces régions, peuplées de 21 millions d’habitants, le système sanitaire est chroniquement à bout de souffle. Les structures hospitalières sont dégradées, elles manquent de médecins, d’infirmiers, de brancardiers et de lits. La Calabre, par exemple, en compte 1,5 pour 1 000 habitants.
« Ces régions ne sont pas encore fortement frappées par le virus, et du coup les gens n’ont pas pris conscience du danger réel », déplore le professeur Walter Ricciardi, conseiller du ministre de la Santé, Roberto Speranza. Il faut s’attendre, poursuit-il, à une propagation de l’épidémie dans toute l’Italie : « On ne pas tout sceller militairement comme à Wuhan, l’Italie est un pays démocratique. Mais si le virus descend très rapidement vers le Sud la situation sera ingérable. » Anne Le Nir (à Rome)
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etoilerouge6
Contrairement aux propos de SPERANZA( mussolinien ministre)ce n’est pas l’armée qui boucle WUHAN mais pour l’essentiel les valeurs de la civilisation communistes. Sens de classe et de la vie en société, sens de l’égalité, organisation en vue de défendre tous les individus, sens du sacrifice comme en URSS lors de l’incident nucléaire d’Ukraine, moindre égoisme que les fous furieux de l’individualisme capitaliste. Pas besoin de bâton pour les chinois c’est le gouvernement fasciste d’Italie qui a besoin de coups de bâton gouvernement au demeurant européiste.