Découvert dans une grotte en Allemagne, un os gravé pourrait être la première œuvre d’art connue de Néandertal. Il me parait en être de cette “découverte” comme bien d’autres et je me souviens que Leroi-Gourhan expliquait déjà que Néandertal qui inhumait ses morts avait des petits musées toutes choses qui correspondaient au pouvoir symbolique, au sens du temps, toutes choses qui effectivement renvoient au langage, ‘humanité et à ce mystérieux pouvoir de désigner et nommer pour créer qu’elle déifie et fétichise aujourd’hui dans la marchandise (note et traduction de Danielle Bleitrach)
Une équipe d’archéologues allemands a récemment découvert dans une grotte un os de cerf géant, vieux de 51 000 ans, gravé de motifs géométriques. Il pourrait s’agir de la première œuvre d’art connue attribuable à l’Homme de Néandertal, dont le comportement symbolique était jusqu’à présent largement sous-estimé.
L’Homme de Néandertal avait-il la fibre artistique ? C’est ce que semble indiquer une étude publiée le 5 juillet dernier par des chercheurs allemands dans la revue scientifique « Nature Ecology and Evolution ». Mandatés par l’office national de conservation des Monuments historiques de Basse-Saxe et l’Université de Göttingen, les archéologues ont découvert, dans une cavité connue sous le nom de « Grotte de la licorne », un os de cervidé préhistorique orné de motifs gravés. Selon eux, il est peu probable qu’il s’agisse de marques accidentelles, ce qui confirmerait que l’Homme de Néandertal, disparu il y a 42 000, était capable d’une activité symbolique.
quelle est la relation entre cette activité symbolique de l’art et le langage, il est probable qu’une telle relation existe et dans ce domaine aussi on s’aperçoit que les capacités de Néandertal étaient proches de celles de sapiens.
Évolution : Les Néandertaliens ont peut-être entendu comme nous
Écologie et évolution de la nature
2 mars 2021
Les Néandertaliens avaient une capacité auditive et vocale similaire à celle des humains modernes, selon les tomodensitogrammes (TMO) et les modèles de bio-ingénierie auditive de l’oreille externe et moyenne néandertalienne rapportés dans un article publié cette semaine dans Nature Ecology & Evolution.
En l’absence de documents écrits ou d’enregistrements sonores, la capacité linguistique des hominidés éteints est restée largement inconnue. Cependant, la reconstruction et le test de modèles de leurs oreilles ont fourni un moyen de perspicacité. Des recherches récentes ont montré que les premiers hominidés avaient une capacité de parole et d’audition moins sophistiquée que les humains modernes.
Mercedes Conde-Valverde et ses collègues ont testé la puissance de transmission sonore de l’oreille de Néandertal à l’aide de reconstructions virtuelles basées sur des spécimens fossiles publiés précédemment, et ont reconstruit la gamme de sons que les Néandertaliens pouvaient entendre et probablement produire. Ils constatent que contrairement aux hominidés plus âgés (y compris leurs ancêtres immédiats), les Néandertaliens pouvaient entendre la même gamme de sons que les humains modernes, et leur audition était optimisée pour la production de consonnes. Cela signifie que les Néandertaliens avaient les capacités auditives nécessaires pour soutenir un système de communication vocale aussi complexe et efficace que la parole humaine.
Les auteurs avertissent que la présence du « matériel » anatomique nécessaire pour produire un discours semblable à celui de l’homme chez les Néandertaliens n’implique pas nécessairement la présence du même « logiciel » mental que les humains modernes. Cependant, ces découvertes, combinées à des découvertes archéologiques récentes sur le comportement symbolique chez les Néandertaliens, soutiennent la théorie selon laquelle ils possédaient un type de langage humain distinct des systèmes de communication non humains.
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Flaconneche Serge
Pour information
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Images des peintures sur la stalagmite de la grotte espagnole d’Ardales. © Joao Zilhao/ICREA/AFP
Des préhistoriens ont confirmé sans équivoque que des Néandertaliens, ces “cousins” disparus de l’homme moderne, avaient bien peint la stalagmite de la grotte espagnole d’Ardales il y a plus de 60.000 ans, selon une étude parue lundi 2 août 2021.GEO AVEC AFP Publié le 03/08/2021 à 10h56
SAUVEGARDER L’ARTICLE
L’affaire agitait la petite communauté des préhistoriens depuis la publication d’une étude en 2018 attribuant à Néandertal l’application d’une “peinture” à base d’ocre rouge sur les colonnes d’une stalagmite monumentale, dans la grotte d’Ardales, dans le Sud de l’Espagne.
Mais la datation, d’au minimum 64.800 ans, un temps où les humains modernes n’habitaient pas le continent, avait été réalisée sur des fragments de stalagmite. “Et un article scientifique a dit que peut-être ces pigments étaient une chose naturelle”,une coulée d’oxyde de fer, rappelle à l’AFP le préhistorien Francesco d’Errico.
Des pigments amenés dans la grotteL’étude qu’il a co-signée dans la revue de l’Académie américaine des sciences(PNAS) “montre que ces dépôts ne sont pas naturels, qu’il s’agit bien de pigments à base d’ocre très probablement amenés dans la grotte”, poursuit ce chercheur CNRS à l’Université de Bordeaux.
Mieux, l’analyse de ces pigments, une première, a montré qu’ils n’étaient pas tous identiques, et que leur diversité correspondait aux différentes dates des fragments de stalagmite étudiés initialement. Ce qui “soutient l’hypothèse que les Néandertaliens sont venus à plusieurs reprises, sur plusieurs milliers d’années, pour marquer la grotte avec des pigments”, selon le Pr d’Errico. Et ce sur une “coulée stalagmitique particulière, énorme”. Difficile pour autant de comparer ce comportement à celui qui produira l’art pariétal de l’humain moderne, plus récent, comme celui de la grotte Chauvet-Pont d’Arc, à -37.000 ans.
Un comportement symbolique de l’Homme de NéandertalMais c’est une touche supplémentaire ajoutée au portrait d’un Néandertalien qui était tout sauf un “cousin” un peu rustre de l’Homme, et dont la lignée s’est éteinte il y a quelque 40.000 ans. “Ce n’est peut-être pas exactement ce qu’on peut appeler de l’art”, dit le Pr. d’Errico, mais “le lieu, la coulée stalagmitique et le fait de mettre du pigment dessus était important, un comportement symbolique”.
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Et bien malin qui pourrait en interpréter le sens, quand aujourd’hui encore les préhistoriens se disputent sur le sens à donner à l’art pariétal des humains modernes, entre expression artistique, récit du monde ou invocation de forces surnaturelles. “Dans certaines grottes l’entrée est habitée, mais l’intérieur et les profondeurs sont visités pour autre chose, pour de l’art ou des activités ne laissant pas de trace”, raconte le Pr d’Errico. Il mentionne ainsi l’exemple de la grotte de Bruniquel, dans le Tarn-et-Garonne, où des Néandertaliens se sont aventurés à plus de 300 mètres à l’intérieur, pour y disposer précisément en deux cercles plus de deux tonnes de stalagmites soigneusement brisées. Et cela il y a plus de 170.000 ans.
Avec Ardales, cela fait “deux exemples où des Néandertaliens rentrent dans une grotte et considèrent que ces structures stalagmitiques ont un rôle”.