Comme je l’ai amorcé dans l’article publié précédemment sur l’Arménie, nous abordons aujourd’hui l’actualité du jour sous le prisme du courage de l’affrontement dans la montée des contradictions de classe et des contradictions de l’impérialisme, montée vers la guerre en réalité. Les alliés des USA deviennent peu à peu des vassaux et cela implique de liquider l’apparence de démocratie, la relative souveraineté qui était accordée à ses Etats, pour mettre au pouvoir des agents directs, sans foi ni loi, capables d’imposer aux peuples concernés des politiques de destruction accélérée. Après Von der Leyen, qui est allée à Canossa devant Trump en Ecosse porter la clé des coffres des pays de l’UE, Macron s’est vu vertement signifier par l’ambassadeur des USA lui-même la politique à tenir à l’égard d’Israël et du génocide des Palestiniens. Les candidats à l’application d’une telle soumission n’ont pas tardé à se faire connaître, le RN et la droite expliquant illico que « l’ambassadeur a raison ». Et comme par hasard, dans la même séquence, le premier ministre Bayrou organise lui-même son propre renversement. Les événements s’accélèrent et c’est ni plus ni moins que l’indépendance de la France qui est en jeu. Alors, la pente est raide, pour ceux qui ont, par faiblesse ou par commodité, avalé dans les épisodes précédents les mensonges de l’impérialisme, par crainte d’affronter l’idéologie dominante et des médias qui, c’est tout à fait vrai, étaient prêts à dévorer tout cru la moindre opposition à celle-ci. Un des épisodes majeurs de l’hystérie pro-impérialiste qui a entouré les tentatives d’isolement de la Russie fut la destruction des gazoducs Nord Stream. Je laisse Danielle vous raconter la suite. (note de Franck Marsal pour Histoire&Société)
Il faudrait – mais qui aurait le courage de revoir tous les épisodes des LCI et autres médias français – reprendre tout ce qui a été dit par ces « experts » de l’OTAN, espion du KGB, responsable d’une amicale franco-ukrainienne, j’en passe et des meilleures pour alimenter notre russophobie… Il faut dire que ces derniers temps le Zelenski, il a fait fort, non seulement il y a eu comme le rapporte Jack Dion les services secrets ukrainiens pris la main dans le gazoduc après qu’il ait juré promis qu’il n’en savait pas plus que du faux charnier de Bucha ou encore des Russes se tirant dessus alors qu’ils occupent la centrale nucléaire de Zaporojié, mais il a continué sur celle de Koursk en le revendiquant. Zelenski a réussi l’exploit de frapper deux pays européens, la Hongrie et la Slovaquie, membres de l’OTAN et de l’Union européenne, qui exigent aujourd’hui des sanctions contre Kiev après que l’armée ukrainienne ait bombardé à trois reprises le pipeline Druzhba — leur seule source d’approvisionnement pétrolier russe. L’irresponsabilité de Zelenski dans sa haine de Moscou a touché Budapest et Bratislava — deux capitales qui découvrent brutalement que leur soutien à Kiev peut leur coûter leur sécurité énergétique. Ce qui bien sûr ne rend pas plus évidentes les relations entre « alliés » si on ajoute la crise piquée par Macron contre un ministre italien (du gouvernement fasciste de Meloni) qui l’a invité à aller se déguiser, mettre un casque pour faire la guerre aux Russes s’il y tient tant… Ce qui n’est pas faux mais n’arrête pas la saignée budgétaire en faveur de ladite Ukraine… (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
Au lendemain du sabotage des gazoducs North Stream 1 et 2 reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique, le 26 septembre 2022, les experts de l’expertise avaient immédiatement trouvé le coupable : Poutine.
L’un d’eux, Pierre Servent, « consultant défense » habitué des plateaux de LCI, où il brille par sa capacité à se tromper, déclarait dans Le Parisien : « Ma conviction, c’est qu’il s’agit d’une opération spéciale menée par les Russes, parce que je ne vois aucun autre pays qui ait intérêt à le faire ». Dommage que notre expert autoproclamé n’en ait pas dit davantage sur « l’intérêt » de Moscou dans cette affaire, assez obscur à définir, à moins de considérer que le nouveau tsar est capable de s’attaquer à des gazoducs qu’il contrôle. On veut bien que Poutine soit autoritaire, agressif, dominateur et sanguinaire, mais personne n’a encore prouvé qu’il était assez con pour se tirer une balle de Kalachnikov dans le pied.
Pourtant, avec des pincettes de dimensions variables en fonction de l’émetteur, la thèse a tourné en boucle au fil des mois. Le coupable du sabotage siégeait forcément au Kremlin, alors que les Russes pouvaient tout simplement couper le robinet à leur guise, ce qu’ils ont d’ailleurs fait en riposte aux sanctions prises par l’Union Européenne. Pourquoi en auraient-ils rajouté une couche en faisant exploser les pipelines ?
Entre temps, d’autres pistes ont cependant été explorées, menant soit à la CIA soit à Kiev, soit aux deux. La dernière en date vit un Ukrainien arrêté par la police italienne, Serhii K., qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par le juge d’instruction de la cour fédérale de justice allemande depuis le 18 août. Selon le parquet fédéral allemand, l’homme « est soupçonné d’être l’un des coordinateurs de l’opération. Pour le transport, lui et ses complices ont utilisé un voilier qui est parti de Rostock. Le yacht avait été loué auparavant à une entreprise allemande par le biais d’intermédiaires, à l’aide de faux papiers d’identité. »
Attendons d’en savoir plus avant d’en tirer des conclusions définitives. Evitons de jouer les Pierre Servent à l’envers. D’autres versions de l’attentat avaient été envisagées, et il faudra patienter avant d’avoir la vérité, si tant est qu’on la connaisse un jour. Mais une chose est sûre : les John Le Carré de pacotille qui ont accusé la Russie de s’être autosabotée devront revoir leur copie (s’ils en sont capables).
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