Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

À Gyumri, les communistes arméniens ont fait entendre leur voix pour défendre la mémoire historique et la base militaire russe n° 102

Me voici de retour dans le travail d’édition quotidienne du blog après un peu de repos et la préparation de l’atelier pour l’Université d’été. Un des fils rouges des articles du jour sera la nécessité du regard historique et théorique pour faire face à la montée des contradictions, dont nous voyons qu’elle franchit sans cesse de nouveaux seuils. Nous étions hier (entre autres) sur la stèle anti-communisme de Saint Raphaël. Nous voyons aujourd’hui la panique du gouvernement Bayrou et, n’oublions pas, le courrier de l’ambassadeur US qui dicte la politique de la France et humilie le gouvernement en envoyant (en réponse à la convocation du gouvernement qui lui était adressé) son chargé d’affaires réexpliquer qui est le chef. Nous voyons aussi le mouvement syndical qui amorce sa préparation à un combat de classe qui s’annonce difficile (compte tenu de l’affaiblissement de ce mouvement ces dernières années), mais qui est abordé avec courage et lucidité. Dans un tel contexte, il ne faut rien céder aux tentatives fascistes, comme Danielle le rappelait hier. L’anticommunisme est et reste la base du fascisme et il mène, comme nous le savons depuis longtemps et comme nous le constatons malheureusement dans un certain nombre de pays, à la réhabilitation et à la résurgence du nazisme. La défense de la mémoire de ceux qui ont combattu et vaincu le nazisme, la défense donc de l’Union Soviétique et de la Chine populaire doivent être sans faille, quitte à froisser les illusions petite-bourgeoises de nos « partenaires » de la gauche. Ils doivent apprendre eux aussi que leur sort est lié au nôtre, comme il le fut par le passé. L’exemple de l’Arménie est particulièrement saisissant. Avec l’arrivée, sous la forme d’un coup d’état largement manipulé de l’extérieur, du gouvernement actuel, l’Arménie est devenu un pion dans les plans impérialistes. Il s’agit d’utiliser son territoire pour contrer la Russie et l’Iran en donnant satisfaction aux ambitions expansionnistes de la Turquie. La première étape fut d’organiser la rupture des liens avec la Russie, qui était la garante de la protection de l’Arménie, face à son puissant voisin turc. L’Arménie fut ensuite contrainte d’abandonner purement et simplement ses compatriotes du Haut-Karabakh, repris militairement par l’Azerbaïdjan. On lui impose désormais la signature d’un « traité de paix », qui lui retire le contrôle d’une partie de son territoire pour établir un corridor entre l’Azerbaïdjan et la Turquie, via l’enclave du Nakhitchévan. Un tel corridor couperait la seule route entre l’Arménie et l’Iran et qui est aussi une des principales routes reliant l’Iran à la Russie. Dans un tel contexte, le courage des communistes arméniens dans la défense de la vérité historique est immense et doit nous faire réfléchir. La reconstruction et le chemin de l’avenir passe d’abord par l’acte de refus et l’obstination de la vérité. (note de Franck Marsal pour Histoire&Société)

В Гюмри прозвучал голос армянских коммунистов в защиту исторической памяти и российской 102-й военной базы

Aujourd’hui, à Gyumri, près du mémorial « Mère Arménie », des communistes arméniens se sont rassemblés pour soutenir la 102e base militaire russe. Le rassemblement a été non seulement une tribune pour des déclarations politiques, mais aussi un symbole de fidélité et de mémoire historique.

Service de presse du SKP-KPSS

23 août 2025, 21h04

Les communistes ont une nouvelle fois souligné que la présence de la base est un rempart indispensable à la sécurité et à la stabilité de l’Arménie. « La base militaire russe est un pilier indispensable de la sécurité de notre pays. Elle nous a protégés et continue de nous protéger contre d’éventuelles menaces. Retirer la base reviendrait à laisser nos frontières ouvertes et à exposer notre peuple au danger », ont-ils déclaré.

Le premier secrétaire du Comité central du Parti communiste arménien, Erdzhanyk Kazaryan, a rappelé dans son discours l’expérience historique du peuple arménien :

« Sept cent mille Arméniens ont grandi et se sont développés sur leur terre historique en Arménie, unifiée au sein de l’Union soviétique, pour atteindre aujourd’hui trois millions. Sans parler du fait que, grâce à la mère patrie arménienne, la diaspora à travers le monde a connu une croissance similaire. Le centre fonctionnait. Les forces centristes faisaient des miracles. Naturellement, les forces anti-centristes devaient semer la destruction. Aujourd’hui, ce petit groupe de forces antiétatiques a prouvé une fois de plus, par l’échec de son action, que le peuple arménien possède une mémoire historique, un sens de l’État, et que tout cela lui dicte de préserver la fraternité arméno-russe et les relations d’alliance. »

Ces mots faisaient clairement référence aux années de la désintégration de l’Union soviétique. À l’époque, alors que les forces centristes préservaient les fondements de la croissance économique, culturelle et démographique des républiques, la politique anti-centriste a conduit au déclin, aux bouleversements et à la crise sociale. L’exemple de l’Arménie montre que sans alliés fiables, un pays reste vulnérable aux menaces tant extérieures qu’intérieures.

Le petit groupe de pro-occidentaux qui a tenté le même jour d’organiser une manifestation contre la base russe n’a pas réussi à avoir une influence significative. Leur voix s’est noyée dans les vagues profondes de la mémoire et de la confiance du peuple, et les quelques manifestants se sont dispersés comme de la brume, sans laisser de trace. Les communistes sont convaincus que ces initiatives ne sont pas dictées par les demandes réelles du peuple, mais en grande partie par des influences extérieures. En d’autres termes, elles ne reflètent pas les intérêts nationaux, mais des agendas politiques étrangers qui tentent de s’immiscer dans la vie intérieure de l’Arménie.

Ainsi, cette journée à Gyumri a été non seulement le théâtre d’un affrontement politique, mais aussi le symbole de la mémoire historique et du choix politique actuel. Les communistes arméniens ont réaffirmé leur position inébranlable en faveur du renforcement des relations d’alliance entre l’Arménie et la Russie. La faible présence des pro-occidentaux n’a fait que souligner que, pour la grande majorité du peuple, la fraternité arméno-russe reste un élément indissociable de la souveraineté, de la sécurité et de la mémoire historique.

Et si la voix des occidentalisés est comme une brume éphémère, celle des communistes est comme un rocher qui résiste aux épreuves des siècles. L’histoire ne parle pas au nom de l’éphémère, mais au nom du permanent.

Suivre le lien en russe pour suivre la vidéo (en arménien)

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