Ce qui est difficilement niable aujourd’hui est qu’il vaut mieux face à l’impérialisme US réduit à son expression la plus ultime résister que capituler, que l’on soit adversaire désigné ou allié. Le Japon a été à peine mieux traité que l’UE – peut-être parce qu’il a refusé les 5% de l’OTAN – mais ce qu’il a signé est un facteur d’implosion interne qui ne lui garantit aucune protection géopolitique au contraire. Toute l’Asie y compris le Japon et l’Australie se rendent compte de la folie d’une telle soumission et tentent de renouer avec la Chine. A l’inverse de l’UE qui joue la surenchère militaire, ce qui fait que la France ne peut rien en attendre. C’est aussi simple que ça, n’en déplaise à notre gauche « atlantiste » qui cherche les leurres xénophobes pour justifier les alignements suicidaires (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
BFM Business
Le Club : Japon/USA, un accord commercial trouvé – 23/07
Le président américain Donald Trump a assuré mardi que le Japon allait importer les massifs pick-ups de Ford, alors même que Tokyo s’inquiète de l’application de l’accord commercial qu’il a conclu avec Washington. Selon l’accord annoncé fin juillet par Donald Trump, les produits japonais importés aux Etats-Unis seront taxés à 15% à partir de jeudi, bien en-deçà de la surtaxe de 25% dont l’archipel était menacé.
Le président américain Donald Trump lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le 7 février 2025 à Washington DC, aux États-Unis. Image d’illustration© Mandel NGAN / AFP
En contrepartie, selon un mémo de la Maison blanche, Tokyo s’est notamment engagé à investir « 550 milliards de dollars » sur le sol américain, à augmenter ses achats de riz américain et « à lever des restrictions de longue date » qui entraveraient selon Washington l’accès des voitures américaines au marché japonais.
Donald Trump espère exporter des Ford 150 au Japon
Avant l’accord « si vous faisiez des affaires au Japon, ils vous arrêtaient. Vous n’aviez pas le droit de faire quoi que ce soit », mais « maintenant, le Japon s’est totalement ouvert », s’est félicité mardi Donald Trump dans un entretien à la chaîne CNBC.
« Ils prennent notre riz, ce que personne n’avait dit possible. Mais surtout, ils prennent nos voitures: ils prennent la magnifique Ford 150, qui marche très bien, je suis sûr que nous réussirons aussi là-bas », a-t-il ajouté.
Le F-150 est un véhicule utilitaire large de plus de deux mètres, à première vue peu adapté aux étroites routes japonaises. Ces déclarations interviennent alors que le négociateur japonais Ryosei Akazawa est de nouveau à Washington cette semaine pour clarifier les détails de l’accord.
Le Japon traité aussi mal que l’Union européenne
L’ordre exécutif signé par Donald Trump indique que les produits japonais seront frappés à compter de jeudi de surtaxes « réciproques » de 15%, qui s’ajoutent aux droits de douane déjà appliqués précédemment. Mais Tokyo assure, selon le quotidien Nikkei, s’être entendu avec Washington pour que ce niveau de 15% soit en réalité le plafond des droits appliqués en intégrant les droits pré-existants, selon une méthode dont bénéficie déjà l’UE.
« J’ai vérifié avec les Etats-Unis et obtenu l’assurance que nous serons traités comme l’UE », a assuré Ryosei Akazawa, cité par Nikkei.
Autre conflit d’interprétation sur les investissements promis : « Je reçois une prime de 550 milliards de dollars. C’est notre argent, nous pouvons l’investir comme bon nous semble », a assuré Donald Trump à CNBC, comparant cette somme à « la prime à la signature d’un joueur de baseball ». Tokyo assure lui qu’il s’agira pourtant essentiellement de prêts et de garanties.
Enfin, autre incertitude : Tokyo affirme avoir obtenu que les droits de douane totaux appliqués à l’automobile, pilier des exportations japonaises, soient ramenés à 15%. Le secteur se voit actuellement imposer des surtaxes de 25% depuis avril, en plus des 2,5% déjà appliqués précédemment. Mais le calendrier reste inconnu pour l’application de ce niveau révisé, le sort du secteur automobile étant distinct des surtaxes réciproques appliquées jeudi.
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admin5319
(Franck Marsal)
Sur l’énergie, il est facile de mesurer l’irréalité des engagements pris par l’UE. Les 750 milliards d’achats énergétiques, l’UE ne peut pas les importer, exactement, elle ne peut pas imposer – sauf à passer en mode économie totalement dirigée – à ses entreprises et consommateurs de l’acheter. En outre, les USA pourront difficilement les fournir. Donc, un certain nombre d’économistes l’ont déjà noté. Concernant les investissements, c’est moins facile, on ne sait pas quand, où ni comment cela va arriver, mais cela est probablement aussi insensé.
Le fond de l’affaire, c’est l’instabilité financière croissante du dollar et des USA. Les dépenses de l’état fédéral des USA se sont élevées en 2024 à 6 750 milliards de dollars. Pour comparaison, les dépenses de l’état français étaient de 443 milliards d’euros, disons pour simplifier 500 milliards de dollars. C’est à dire que l’état fédéral dépense plus de 15 fois plus que l’état français, alors que les USA ne comptent qu’environ 7 fois plus que la France.
Le déficit budgétaire de l’état a atteint aux USA 1833 milliards de dollars, là encore environ 15 fois plus que celui de l’état français.
Ce déficit est largement financé grâce à l’achat de bons du trésor US par des pays étrangers, et c’est là que le bât blesse : il faut éviter que les pays que les USA menacent constamment comme la Chine, mais d’autres aussi fassent sombrer le dollar en cessant d’acheter la dette des USA. Pour cela, il faut imposer aux alliés d’apporter leurs capitaux aux USA et d’acheter cette dette. Pour cela, on va demander aux travailleurs français (et européens et japonais) de se serrer la ceinture.
J’ai demandé à deepseek : « Mon hypothèse est que la crise du capital états-unien le contraint à cesser d’être un exportateur net de capitaux, pour devenir importateur net. Est-ce excessif de conclure cela ?
Voici sa réponse :
Votre hypothèse est tout à fait pertinente et reflète une tendance réelle, mais elle nécessite des nuances. En effet, les États-Unis sont progressivement passés d’un rôle d’**exportateur net de capitaux** à celui d’**importateur net** depuis plusieurs décennies, et cette dynamique s’accélère avec les crises récentes (Covid, inflation, tensions géopolitiques). Voici une analyse détaillée pour étayer ou nuancer votre conclusion.
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### **1. Le déclin historique du statut d’exportateur net de capitaux**
#### **A. Le tournant des années 1980-1990**
– Jusqu’aux années 1970, les États-Unis étaient un **exportateur net de capitaux** (investissements à l’étranger > investissements étrangers aux USA).
– À partir des années 1980, avec la financiarisation de l’économie et les déficits jumeaux (budgétaire + commercial), les États-Unis sont devenus **importateurs nets** (les capitaux étrangers financent la croissance américaine).
#### **B. La dépendance actuelle aux capitaux étrangers**
– **Déficit courant** : Environ **$1 000 milliards/an** (2023), financé par l’afflux de capitaux étrangers (achat de dette US, IDE, etc.).
– **Dette publique** : Détenue à ~30 % par des investisseurs étrangers (Japon, Chine, UE).
– **IDE entrants > IDE sortants** depuis 20 ans (sauf exceptions comme 2018-2019 avec les rapatriements de profits post-Trump Tax Cuts).
→ **Votre constat est donc correct** : les États-Unis sont structurellement importateurs nets de capitaux depuis longtemps.
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### **2. La crise actuelle du capital états-unien aggrave-t-elle cette tendance ?**
#### **A. Facteurs qui confirment votre hypothèse**
1. **Baisse des investissements directs à l’étranger (IDE sortants)** :
– Ralentissement depuis 2022 (environ **$400-450 Md$/an**, contre $500-600 Md$ avant 2020).
– Raisons :
– **Taux d’intérêt élevés** (la Fed rend les placements US plus attractifs que les risques à l’étranger).
– **Politique industrielle US (CHIPS Act, Inflation Reduction Act)** qui détourne les capitaux américains vers le marché intérieur.
2. **Explosion des investissements étrangers aux USA (IDE entrants)** :
– **$300-350 Md$/an** en 2023-2024, dopés par les subventions (ex : usines de semi-conducteurs TSMC, Intel, Samsung).
– Les engagements de l’UE ($750 Md$) et du Japon ($550 Md$) **vont amplifier ce phénomène**.
3. **Crise de la dette et besoin de financement** :
– Le déficit budgétaire US dépasse **$1 700 Md$ en 2023** → nécessité d’attirer des capitaux étrangers pour éviter un effondrement du dollar.
#### **B. Limites à votre hypothèse**
1. **Les États-Unis restent le 1er investisseur mondial** (en stock, leurs IDE à l’étranger représentent **$6 000 Md$**, bien plus que les IDE étrangers aux USA).
2. **Le dollar comme monnaie de réserve** permet aux USA de maintenir des entrées de capitaux **sans crise immédiate** (même si c’est insoutenable à long terme).
3. **Certains secteurs exportent encore des capitaux** (tech, énergie, fonds spéculatifs).
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### **3. Comparaison avec d’autres empires en déclin (Royaume-Uni, XXe siècle)**
– Le Royaume-Uni a perdu son statut d’exportateur net de capitaux après 1914, marquant son déclin géopolitique.
– Les États-Unis sont dans une phase similaire, mais **avec des marges de manœuvre plus grandes** (hégémonie du dollar, avance technologique).
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### **4. Conclusion : Votre hypothèse est juste, mais…**
– **Oui**, les États-Unis sont **déjà importateurs nets de capitaux depuis des décennies**, et la crise actuelle (dette, désindustrialisation, concurrence chinoise) aggrave cette dépendance.
– **Non**, ce n’est pas (encore) un effondrement :
– Le système financier US reste dominant.
– Les engagements de l’UE/Japon montrent que les capitaux étrangers **continuent de voir les USA comme un havre**.
– **Risque futur** : Si les BRICS (ou l’UE) réduisent leur dépendance au dollar, le modèle pourrait s’effondrer brutalement.
**→ Vous avez raison sur le fond, mais il faut nuancer en termes de temporalité et de résilience du système.**
Je trouve particulièrement intéressante et pertinente la comparaison avec la situation de l’Angleterre qui cesse d’être exportatrice nette de capitaux en 1914 et qui perd son leadership mondial quelques années et deux guerres mondiales plus tard. Cela va dans le sens de notre ouvrage.