Deuxième article sur le feuilleton du remplacement de Zelenski par l’ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes, Zalouzhni, que nous avons déjà abordé par un article de Xuan appelant à débattre de ces événements qui montrent le contrôle à distance de la politique de Kiev par les donneurs d’ordres de l’impérialisme occidental. Cet article, des amis communistes du Cercle Hongrois pour la Paix détaille les possibilités et les limites d’une telle opération dans le contexte d’impopularité croissant de Zelenski, de lutte de clan au sein du régime et de la pression exercée par les avancées de l’armée russe sur le terrain. C’est dans ce genre de moments que se révèle l’hypocrisie des grands discours sur la démocratie et la souveraineté. La situation de Kiev se rapproche inexorablement de celle de Saïgon à la fin de la guerre du Vietnam. (Note de Franck Marsal pour Histoire&Société)
envoyé par les amis communistes du cercle hongrois pour la paix
Moscou, 2025. 30 juillet. Mercredi (MB)
Un cessez-le-feu est indispensable à l’élection du nouveau président ukrainien, mais pour qu’un cessez-le-feu puisse être mis en place, les conditions de paix russes doivent être remplies. Or, accepter les conditions de paix russes impliquerait que l’Ukraine ne puisse avoir pour président qu’une personne disposée à les mettre en œuvre, a résumé le correspondant du Cercle de paix hongrois, reprenant l’essentiel des analyses publiées après que les services de renseignement russes ont annoncé dans un communiqué que les États-Unis et la Grande-Bretagne avaient désigné Valery Zaluzhny, ancien chef d’état-major ukrainien et actuel ambassadeur à Londres, pour succéder à Zelensky.
« S’ils veulent renverser Zelensky – même si nous sommes habitués à ce genre d’opération de leur part –, un problème fondamental se pose : non seulement Zelensky n’aurait plus aucune légitimité, son mandat expirant en mai 2024, mais son successeur n’aurait aucune légitimité non plus, quel qu’il soit », a déclaré Vladimir Zharikhin, directeur adjoint de l’Institut de la Communauté des États indépendants (CEI). Les puissances occidentales auraient besoin d’élections en Ukraine pour légitimer leur candidat. Pour cela, il faudrait toutefois un cessez-le-feu, mais elles ne pourraient pas en fixer les conditions, a-t-il écrit.
Comme on le sait, la Russie subordonne le cessez-le-feu à un accord de paix préalable, car elle veut empêcher les alliés occidentaux de profiter de la trêve pour renforcer militairement l’Ukraine, c’est-à-dire pour poursuivre la guerre.
Cette situation de cul-de-sac place les puissances occidentales devant un dilemme : soit elles déclarent la guerre à la Russie, au risque d’une guerre mondiale, soit elles acceptent un compromis.
D’autres n’excluent pas que Washington et Londres, assumant le prix d’une mesure antidémocratique qui leur vaudra l’hostilité du monde entier, écartent Zelensky par un coup d’État et nomment Zaluzhny à sa place.
Selon eux, l’annonce par les services secrets russes d’une décision prise dans les hautes sphères sur la restructuration du pouvoir ukrainien a suscité une grande méfiance dans les cercles du pouvoir à Kiev, car Andreï Yermak et Kirill Budanov font partie du cercle restreint de Zelensky.
Les principaux médias occidentaux restent muets sur la décision prise lors de la réunion secrète révélée par les services secrets russes, car ni la Maison Blanche ni Downing Street n’ont démenti la décision concernant Zaluzhny.
Le correspondant du Cercle de la Paix a également fait référence aux analyses de presse qui ont établi un lien entre le plan américano-britannique et l’ultimatum lancé par Trump à la Russie, selon lequel Moscou conclure un cessez-le-feu avec Kiev dans un délai de 10 à 12 jours au lieu de 50 si elle veut éviter que les États-Unis n’imposent des droits de douane de 100 % sur les produits russes.
On ne comprend pas bien pourquoi le président américain pense pouvoir contraindre la Russie à accepter un cessez-le-feu inconditionnel conforme aux intentions occidentales par le biais de sanctions douanières, a fait remarquer le correspondant du Magyar Békekör.
Publié par : Cercle de la paix hongrois
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admin5319
Xuan
Pas un mot dans la presse et la TV des aventures de Zelensky dans notre pays. Au contraire les médias rapportent la dernière sortie du bouffon qui « exhorte la communauté internationale à agir pour un changement politique en Russie ».
Je cite « revue militaire » sur la conclusion temporaire de la polémique sur la corruption endémique de l’Ukraine : « Suite à un discours de parlementaires accusant leurs collègues de « manger des excréments » et de chercher à « instaurer une dictature », la Rada a voté à l’unanimité le retour intégral des pouvoirs aux structures servant les intérêts des « maîtres » occidentaux ».
A l’unanimité sauf quelques voix semble-t-il :
https://vkvideo.ru/video-219162595_456239965?ref_domain=en.topwar.ru
Le fait est que ce dernier vote était conditionné pusque dans l’intervalle, l’Union européenne a suspendu 1,5 milliard d’euros d’aide à l’Ukraine.
Ce qui rappelle le lien étroit entre la corruption interne et l’aliénation de l’Ukraine aux USA et à l’OTAN.
Le New York Times note que le régime de Kiev risquait de perdre également le financement du Fonds monétaire international (FMI).
Ce programme de 15,6 milliards de dollars, d’une durée de quatre ans, a débuté en 2023.
Franck Marsal
Il y a beaucoup de mouvements contradictoires, car tout le monde cherche une issue pour préserver ses intérêts dans le chaos qui s’annonce. Chacun a compris que la Russie est en train de gagner cette guerre et que le bloc occidental en train de la perdre. Certains entretiennent l’illusion d’un renversement, d’autres, estiment qu’il vaut mieux lâcher l’Ukraine. Comme toujours dans les schémas capitalistes, plus les alliances sont portées avec emphase et plus elles cachent de mesquins intérêts où l’alliance est un moyen de prendre le pas sur l’allié plutôt que de vaincre ensemble. Ceci est vrai au sein du pouvoir de Kiev, mais aussi entre les différents états occidentaux et même entre factions à l’intérieur de ces états. Tous étant liés les uns aux autres puisque chacun à ses poulains, ses réseaux et avance ainsi le plus égoïstement du monde, sous couvert de prétendues valeurs universelles.
Ces petits jeux sont amplifiés par la perspective de la fin du conflit, qui est toujours le moment où l’on fait les comptes. Or, tout indique que les comptes seront très mauvais : beaucoup de l’aide à l’Ukraine a été faite sous forme de prêts, que l’Ukraine ne remboursera jamais et si tant est qu’il devait y avoir un miracle géologique en Ukraine générant de subites ressources, il est probable que les troupes russes seront les premières à y mettre le pied et si ce n’est pas le cas, les avocats états-uniens finiront le travail. On parle de centaines de milliards d’euros (ou de dollars) de dettes dont on ne sait pas exactement dans les poches de qui ils sont partis, mais qui ne reviendront pas.
Il est possible que Trump avait dans ses cartes quelques scénarios apocalyptiques à ce propos concernant le clan Von der Leyen (déjà bien mouillé par le scandale des vaccins) et que cela ait rendu si facile l’humiliation générale de l’Europe.
Je ne serai pas étonné que les discussions sur le fait de garder Zelenski ou de le virer et la provocation accomplie par ce dernier contre les institutions occidentales de contrôle dites « agences anti-corruption » aient également été des cartes de cette grande partie de poker.
Si mon raisonnement est valide dans ses grandes lignes, il faut s’attendre à ce que l’accord signé la semaine passée ne soit que la première pilule et que l’ensemble des travailleurs européens soient amenés à boire le calice jusqu’à la lie pour cette guerre insensée et ignominieuse que leurs dirigeants ont porté avec une légèreté et un cynisme à vomir. Ne reste donc que la voie de la révolte, suivant la voie ouverte par Fabien Roussel et la déclaration du PCF que tu as parfaitement bien fait de publier sans attendre.