Voici un article qui dit le cadre accru récemment du partenariat entre la Russie et la Chine. Notons qu’il n’implique aucune contrainte militaire mais qu’il place aussi la Russie dans une position de médiateur, bon flic qui peut avec la Chine qui est singulièrement absente de cette mise en évidence, tenir plus ou moins en respect les Etats-Unis et Trump jouant le « bon flic » mais reconnaissant néanmoins à la Russie ce rôle de médiateur qui renforce le sien. Avec le fait que la Russie peut toujours et avec elle la Chine, la Corée du nord intervenir si les USA et l’Europe vont trop loin. N’oublions pas le rôle parallèle des pays arabes et plus généralement des pays du sud qui ont en général sous la pression des peuples choisi leur camp. Cela donne le foutoir du dernier G7. Nous sommes en fait dans une partie où chacun a intérêt à ce que l’adversaire (l’occident et les USA) se retrouve pris dans un conflit de haute intensité comme les USA se trouveront au Moyen Orient, et dans le même temps doit éviter la troisième guerre mondiale. Ce qui est déjà le cas pour l’Ukraine : un abcès de fixation pour la Russie créé de toutes pièces par Biden et les démocrates, une prise en otage des peuples frères russes et ukrainiens et de toute l’Europe. Israël qui ne peut exister sous sa forme terroriste qu’avec les USA, est-il en train d’entraîner les USA qui l’ont voulu tel, vers leur Afghanistan ? Y a-t-il un pilote dans l’avion capable de gérer cette situation ? Toutes les négociations qui se multiplient doivent tenir compte de ces paramètres. Le facteur décisif est la mobilisation des peuples pour la paix… (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://svpressa.ru/politic/article/468923
Quelles obligations le traité de partenariat stratégique avec Téhéran impose-t-il à Moscou ?
Texte : Dmitri Rodionov
Le traité de partenariat stratégique global avec la Russie, approuvé par le Parlement iranien, a été transmis au président du pays, Masoud Pezeshkian.
Auparavant, le Conseil des gardiens de la Constitution iranienne (organe spécial chargé de contrôler la conformité des projets de loi avec la Constitution et le droit islamique) avait définitivement approuvé l’accord après sa ratification par le Parlement iranien.
Il est intéressant de noter que l’accord a été signé par les présidents des deux pays au début de l’année. Pourquoi avoir tant tardé à le ratifier ? Pourquoi cela se produit-il maintenant, alors qu’une guerre totale oppose l’Iran et Israël ? Et quelles obligations cela pourrait-il nous imposer ?
— Selon les dispositions de cet accord, les parties ne sont pas tenues d’entrer en guerre aux côtés de leur partenaire si celui-ci est attaqué, rappelle le professeur du département de sciences politiques de l’Université financière du gouvernement russe, Vladimir Blinov.
« Il s’agit d’une mesure qui a simplement été retardée en raison de certaines circonstances en Iran. Et aujourd’hui, l’aide de la Russie est extrêmement importante pour les Perses. La Russie pourrait bien sûr fournir des missiles, des S-300 et d’autres moyens de défense qui sont essentiels pour eux.
La Russie le fera très probablement, car l’Iran est vraiment un allié stratégique. L’Iran et la Corée du Nord sont des pays qui n’hésitent pas à apporter leur aide dans les circonstances actuelles.
Une autre question est que Poutine et Trump sont en train de nouer des contacts. Et Trump, bien sûr, fait tout son possible pour empêcher notre président de fournir des armes à l’Iran. Mais l’Iran attend notre aide.
La Russie peut aider en fournissant des armes qui protégeront les Perses contre les attaques aériennes d’Israël et, le cas échéant, contre l’aviation de l’OTAN. Mais les tentatives de Donald Trump pourraient bien conduire la Russie à s’abstenir de livrer ces armes, en échange de quoi on lui promettra de suspendre les livraisons à l’Ukraine.
« L’accord de partenariat stratégique global entre la Russie et l’Iran est plus de deux fois plus volumineux que l’accord sur les bases des relations et les principes de coopération entre ces mêmes pays, signé en mars 2001 », note Mikhail Neizhmakov, directeur des projets analytiques de l’Agence de communication politique et économique.
— On peut noter que le document précédent comptait 21 articles, contre 47 dans le nouveau. En outre, le nouvel accord doit souligner le passage des relations entre Moscou et Téhéran à un niveau supérieur.
Cependant, ce document est avant tout un document-cadre. En d’autres termes, il définit davantage les axes de coopération qu’il ne lie les parties par des engagements fermes.
Cela dit, il existe tout de même des engagements sur un certain nombre de questions, par exemple que les parties « s’interdisent d’utiliser leur territoire pour soutenir des mouvements séparatistes ». Mais, comme le montre l’expérience mondiale, ces dispositions peuvent facilement être ignorées si on le souhaite.
« SP » : L’accord a été signé en janvier, mais il n’a été approuvé que maintenant, alors que la guerre fait rage ? Une coïncidence ?
— Si elle le souhaitait, Téhéran pourrait justifier cette pause par sa volonté de faire coïncider la ratification de l’accord avec une éventuelle visite de Vladimir Poutine dans le pays. Certains médias avaient évoqué la possibilité d’une telle visite en juin, avant l’escalade actuelle entre l’Iran et Israël.
Néanmoins, Moscou a en substance tenu à rappeler qu’il ne fallait pas tarder à ratifier l’accord. Par exemple, fin mai 2025, le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Sergueï Choïgou (qui, alors qu’il était encore ministre de la Défense, entretenait des relations actives avec Téhéran), a déclaré que la Russie « comptait sur une ratification rapide du traité par l’Iran ».
Bien qu’une certaine pause dans la ratification du traité par les parties signataires ne soit pas si rare, il est probable que l’Iran ait été influencé par d’autres facteurs que techniques. Par exemple, Téhéran pouvait juger objectivement avantageux de prendre ses distances avec Moscou dans un contexte où son propre dialogue avec les États-Unis pouvait s’intensifier.
« SP » : À la lumière des événements actuels, quel pourrait être l’impact de l’entrée en vigueur de ce traité ?
— L’entrée en vigueur de ce document n’a pratiquement aucune incidence sur la tactique ou les engagements de la Russie dans le contexte du conflit israélo-iranien. Le paragraphe 3 de l’article 3 de cet accord stipule que « si l’une des parties contractantes est victime d’une agression, l’autre… ne doit fournir aucune aide militaire ou autre à l’agresseur… et contribuera à ce que les différends soient réglés sur la base de la Charte des Nations unies et des autres normes applicables du droit international ».
Mais il est clair que dans les conditions actuelles, la Russie n’aurait pas fourni d’aide militaire ou technico-militaire à Israël, même sans cela, et qu’elle aurait cherché à jouer le rôle de médiateur.
« SP » : D’un point de vue purement théorique, quelle aide pourrions-nous apporter à l’Iran ?
— En matière de sécurité, l’Iran a actuellement besoin, par exemple, de moyens de défense aérienne. Mais il est évident que la Russie a elle-même besoin de ce type d’équipement dans le contexte du conflit avec Kiev. L’article 4 du nouvel accord russo-iranien mentionne l’échange d’informations entre « les services de renseignement et de sécurité des parties contractantes ».
Mais là encore, comme le montre l’expérience internationale, même les États dont les intérêts se recoupent largement n’échangent pas toutes les informations dont ils disposent en matière de renseignement.
De plus, compte tenu de l’infiltration manifestement active des réseaux des services spéciaux israéliens sur le territoire iranien, le risque est assez grand que les informations transmises à Téhéran soient rapidement portées à la connaissance de la partie israélienne.
En théorie, la Russie pourrait aider à surmonter cette crise sur son territoire en accueillant des personnes importantes pour la sécurité de l’Iran qui pourraient être la cible des services secrets israéliens (par exemple, des scientifiques nucléaires). Mais la grande question est de savoir si l’Iran lui-même acceptera une telle mesure, étant donné que ces spécialistes et leurs familles font généralement l’objet d’une surveillance étroite de la part des services secrets de leur propre pays.
Il est donc plus probable que l’aide apportée par la Russie à l’Iran se limitera à des questions humanitaires et à une volonté de jouer le rôle de médiateur.
« SP » : La Russie a toujours cherché à entretenir de bonnes relations avec Israël. Et Poutine personnellement avec Netanyahou. Malgré toutes les contradictions au Moyen-Orient et le soutien de Tel-Aviv à l’Ukraine. Qu’est-ce que cela nous apporte ?
— La Russie peut maintenir des contacts avec Israël afin de conserver une marge de manœuvre dans le cadre de sa politique au Proche-Orient. En outre, dans certains cas, les intérêts de la Russie et d’Israël en matière de limitation de l’influence d’autres acteurs peuvent se recouper.
Par exemple, des rumeurs ont circulé dans les médias, y compris américains, selon lesquelles Israël aurait soutenu, dans le cadre de négociations secrètes avec les États-Unis, le maintien des bases militaires russes en Syrie afin de contrebalancer l’influence de la Turquie dans la région. Il est fort probable que ces rumeurs aient eu un fond de vérité.
Une autre nuance concerne les perspectives d’avenir de la coopération militaro-technique entre Israël et l’Ukraine.
Comme on le sait, il n’y a pas si longtemps, l’ambassadeur d’Israël à Kiev, Michael Brodsky, a déclaré que son pays avait transféré des systèmes de défense aérienne Patriot à l’Ukraine.
Cependant, Volodymyr Zelensky a ensuite précisé que « nous n’avons pas encore vu ce système sur le territoire ukrainien ». Mais Moscou peut partir du principe que, dans le contexte du maintien des contacts entre la Russie et Tel-Aviv, il est possible d’obtenir, au minimum, un ralentissement des rythmes réels de la coopération israélo-ukrainienne dans ce domaine.
« SP » : Dans quelle mesure la situation peut-elle évoluer ? Pouvons-nous nous retrouver face à un choix : l’Iran ou Israël ?
— Personne ne s’attend à une intervention militaire de la Russie dans ce conflit. Et comme nous l’avons déjà mentionné, les possibilités de livraisons d’armes à l’Iran sont de toute façon limitées, car l’armée russe a actuellement besoin de matériel militaire.
Par conséquent, Moscou restera en réalité largement en retrait de ce conflit.
« SP » : Pouvons-nous jouer le rôle de médiateur ?
— Comme on le sait, la partie russe a indiqué à plusieurs reprises qu’elle était disposée à jouer ce rôle, et Donald Trump a également clairement indiqué que la question de l’Iran était abordée lors de ses conversations téléphoniques avec Vladimir Poutine.
Mais la question est de savoir dans quelle mesure les États-Unis eux-mêmes sont réellement favorables à une médiation russe. Objectivement, il est important pour les États-Unis d’affaiblir l’Iran, ce qui signifie qu’en réalité, il n’est pas encore dans l’intérêt de Washington de forcer l’arrêt des échanges de frappes entre Téhéran et Tel-Aviv et de passer à des négociations.
En ce sens, les déclarations de Trump selon lesquelles « cette guerre entre Israël et l’Iran doit prendre fin » ne reflètent pas tant ses intentions réelles que son désir de jouer le rôle du « bon flic ».
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