Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Bengladesh : les travailleuses du textile continuent à se battre

Bangladesh : dans le cadre général de la démonstration de notre blog sur les conditions d’exploitation de pays entiers par nos vertueuses multinationales et de l’ignorance dans laquelle nous sommes plongés en matière de mouvements communistes et progressistes de ces travailleurs, voici le cas du Bengladesh qui remue pas mal ces derniers temps. Le drame de Rana Plaza qui avait mis à jour la surexploitation par les marques occidentales des travailleuses du textile après avoir feint de redorer leur image poursuivent l’exploitation et les travailleurs, souvent des femmes continuent à se battre. Ici manifestation syndicale sur la tombe des travailleurs de Rana Plaza. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

25/04/2018

  • L’effondrement du Rana Plaza qui a eu lieu le 24 avril 2013, un immeuble de Savar, faubourg ouest de Dacca, la capitale du Bangladesh1, a provoqué au moins 1 138 morts pour environ 2 500 rescapés (bilan au 13 mai 2013). Le bâtiment appelé Rana Plaza, qui abritait plusieurs ateliers de confection travaillant pour diverses marques internationales de vêtements, s’est effondré le matin, peu après l’heure de début du travail7. Des consignes d’évacuation données la veille, après l’apparition de fissures, avaient été ignorées par les responsables des ateliers. Dans un temps où dans le cadre de la guerre que livrent les Etats-Unis à la Chine on fait agir des organisations dites non gouvernementales contre un pseudo travail forcé dans le Xinjiang et que des marques prétendent boycotter, l’occident ferme les yeux sur les conditions de l’exploitation en Inde et au Bengladesh. Ce Bengladesh où les mouvements sociaux, les ouvriers, les communistes continuent de se battre. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

5 ans se sont écoulés et les survivants et les proches des victimes de l’effondrement du Rana Plaza continuent d’attendre la justice

Par V Arun Kumar / The Dawn News / 24 avril 2018

L’instabilité structurelle n’a pas tué 1 138 travailleurs au Rana Plaza, c’est la soif de profit qui a conduit au « massacre industriel ». Ce n’est pas Benetton, Bon marché ou Walmart qui ont fabriqué les vêtements, c’est le travail de ces milliers de travailleurs de l’habillement qui a généré les profits et permis à ces entreprises de prospérer. Alors que les bénéfices ont grimpé en flèche pour les marques, rien n’a beaucoup changé pour les travailleurs qui les produisent ..


A quelques kilomètres de l’endroit où les travailleurs ont été tués, dans un immeuble de bureaux brillant, l’association des fabricants – Bangladesh Garments Manufacturers and Exporters Association (BGMEA) – projette une croissance de £ 35,5 milliards d’ici 2021. L’industrie du vêtement représente environ 82 % des exportations du pays, ce qui fait du Bangladesh le deuxième producteur mondial de vêtements.

Lorsque Raza Plaza s’effondre le 24 avril 2013, tuant des milliers de personnes, les marques et les fabricants se sont précipités pour tenter de faire face à cette contrepublicité. Un Accord sur la sécurité des usines et des bâtiments au Bangladesh et un pacte pour la sécurité des travailleurs du Bangladesh ont été signés par certaines marques de vêtements. Alors que ces accords appelaient à une amélioration des normes de sécurité, qui se sont légèrement améliorées depuis l’effondrement, de nombreuses questions cruciales sur les salaires et les conditions de travail restent sans réponse.

Le salaire minimum reste de 5 300 Taka bangladais (44 £) par mois – le plus bas au monde – et la grande majorité des travailleurs continuent de travailler sans contrat et sans sécurité d’emploi. La plupart des travailleurs sont obligés de travailler 14-16 heures par jour sept jours par semaine, certains travailleurs terminant à 3 h du matin pour recommencer tôt le matin. La main-d’œuvre industrielle du vêtement est composée de plus de 85 % de femmes, et les usines n’ont pas les commodités de base pour elles.

Ces questions continueront d’exister et, malheureusement, un plus grand nombre de travailleurs continueront de périr, à moins que les travailleurs, et non les profits, n’aient le contrôle sur la production.

La cinquième année du « massacre industriel », des milliers de travailleurs, de militants syndicaux et de membres de leur famille se sont rassemblés au cimetière pour réclamer justice pour les victimes de l’effondrement du bâtiment à Savar. Ils ont déposé des fleurs sous la paire de mains tenant marteau et faucille sur le site, dépeignant la lutte et la résistance des travailleurs. (illustration)

Cela fait une demi-décennie et les survivants et les proches des victimes attendent toujours la justice et l’indemnisation promises.

« Ce n’était pas un accident. Il s’agissait d’un meurtre en plein jour », a déclaré Sultana Kamal, éminente militante des droits humains. « La justice aurait dû être rendue en un an, mais le procès est suspendu au tribunal depuis deux ans. Nous savons que le gouvernement peut faire plus s’il le veut.

Réitérant les paroles de Sulatana, Jolly Talukder, secrétaire général de la Garments Workers’ Union Centre, a demandé un procès rapide et que justice soit rendue.

Même après cinq ans, les survivants continuent de faire face à l’horreur de l’accident, et ont du mal à reconstituer leur vie.

« Les travailleurs blessés vivent avec les cicatrices mentales et physiques du Rana Plaza », a déclaré Amirul Haque Amin, président de la National Garment Workers Federation, le plus grand syndicat du Bangladesh. « La plupart sont des travailleurs salariés quotidiens aujourd’hui, avec des blessures qui les rendent difficiles à occuper un emploi à temps plein. La compensation qu’ils ont reçue s’est asséchée très rapidement, les laissant sans rien.

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