L’envoyé chinois à l’AIEA condamne l’attaque d’Israël contre les installations nucléaires iraniennes, Israël prétend se protéger et son action a ouvert la boite de Pandore…

L’envoyé chinois à l’AIEA condamne l’attaque d’Israël contre les installations nucléaires iraniennes. Cette prise de position de la Chine insiste sur une des conséquences prévisbles de l’action israélienne selon de nombreux analystes occidentaux, l’une des réponses les plus redoutées et désormais plausibles serait une accélération du programme nucléaire militaire iranien. « Israël a ouvert une boîte de Pandore : la pire réponse iranienne pourrait être aussi la plus probable, une décision de se retirer de ses engagements en matière de contrôle des armements et de construire des armes nucléaires pour de bon », analyse Kenneth Pollack, vice-président chargé de la politique à l’Institut du Moyen-Orient à Washington. Israël tente d’appuyer son agression sur le dernier rapport de l’AIEA, qui dit que l’Iran dispose de 408,6 kg d’uranium enrichi à 60%, un niveau proche du seuil requis pour un usage militaire (90%). Des responsables israéliens cités par le Times of Israel estiment que la République islamique détient assez de matière fissile pour fabriquer jusqu’à neuf ogives nucléaires. L’agence estime les stocks totaux à plus de 9 200 kg, tout en précisant qu’elle ne peut plus en vérifier l’exactitude depuis 2021. D’après une étude de l’Institut pour la science et la sécurité internationale, il serait « tout à fait possible » pour l’Iran de produire une bombe nucléaire à partir d’uranium enrichi à 60%. Pour Kenneth Pollack, la réponse nucléaire iranienne pourrait impliquer le retrait de Téhéran du traité de non-prolifération (TNP) et de l’accord de Vienne de 2015. Il plaide pour une « poursuite agressive » des négociations, bien qu’il reconnaisse que les conditions politiques ne sont pas réunies à l’heure actuelle, l’action d’Israël les a rendues plus difficiles que jamais. Au delà de la guerre et de l’embrasement de la région il y a l’hypothèse d’une apocalypse nucléaire avec des risques encore plus grands que ceux de l’affrontement en Ukraine ou ceux de la zone Pacifique.

La Chine condamne l’action militaire d’Israël contre l’Iran et s’oppose aux attaques armées contre les installations nucléaires pacifiques, a déclaré vendredi un envoyé chinois lors d’une réunion de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA sur l’attaque d’Israël contre les installations nucléaires iraniennes, Li Song, représentant permanent de la Chine auprès de l’AIEA, a déclaré que la Chine s’était toujours engagée à promouvoir une solution pacifique à la question nucléaire iranienne par des moyens politiques et diplomatiques, et s’opposait au recours à la force et aux sanctions unilatérales illégales. Le pays maintiendra une communication étroite avec toutes les parties et traitera conjointement de l’urgence actuelle au Conseil des gouverneurs de l’AIEA, a déclaré M. Li.

Notant que la Chine était gravement préoccupée par l’impact négatif des conditions actuelles sur les perspectives de négociations diplomatiques, M. Li a exhorté les pays concernés à éviter toute action susceptible d’aggraver la situation et à soutenir la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.

Il a déclaré que la Chine continuerait à soutenir les efforts politiques et diplomatiques autour de la question nucléaire iranienne de manière hautement responsable, objective et équitable, à protéger fermement le mécanisme international de non-prolifération nucléaire et à défendre la paix et la stabilité au Moyen-Orient.

Au cours de la réunion, des dizaines d’États membres de l’AIEA ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant aux conditions pertinentes, et de nombreux pays en développement ont fermement condamné l’attaque d’Israël contre les installations nucléaires de l’Iran.

Citant un certain nombre de résolutions adoptées par la Conférence générale de l’AIEA, les parties ont indiqué que les attaques ou les menaces d’attaques contre des installations nucléaires pacifiques violent les principes de la Charte des Nations Unies, du droit international et du Statut de l’AIEA, constituant une grave menace pour la sûreté nucléaire, la sécurité nucléaire, la paix et la sécurité régionales et internationales. Les parties ont souligné que les approches politiques et diplomatiques constituaient la bonne option pour résoudre la question nucléaire iranienne, et ont appelé la communauté internationale à poursuivre ses efforts inlassables à cette fin.

Lors de la réunion, le Directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a souligné que les installations nucléaires ne devaient jamais être attaquées, quel que soit le contexte ou les circonstances, car elles pourraient nuire à la fois aux personnes et à l’environnement. « De telles attaques ont de graves implications pour la sûreté nucléaire, la sécurité et les garanties, ainsi que pour la paix et la sécurité régionales et internationales », a déclaré M. Grossi.