Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Chine : le secteur public et les salaires, +51% mais…


Le secteur public et les salaires, +51% mais… quelle logique derrière ces chiffres. Une plus grande attractivité des entreprises publiques, stabilité, meilleurs salaires, résultat les jeunes les mieux formés s’y précipitent. La stabilité des entreprises publiques est structurelle, accès au crédit favorisé et bien que minoritaire, il détient les clés. Dans le même temps, les dirigeants d’entreprises privées ont des salaires à la hauteur des PDG et cadres des pays capitalistes, en revanche, les dirigeants des entreprises publiques, “les politiques” sont soumis à un régime d’austérité relative. La transition du socialisme de marché à la chinoise décrite ici nous renvoie bien à une “avant-garde” qui laisse l’avidité du capital et ses inégalités jouer ses coûts et avantages tandis que l’appareil d’État, une très ancienne tradition chinoise, a un fonctionnement parallèle, communiste mais avec son histoire millénaire propre (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société).

Le secteur public chinois génère 40% du PIB national, ce qui ne l’empêche pas de se trouver aux premières places. Par les 500 plus grandes entreprises mondiales en 2020, on dénombre 92 entreprises à capitaux publics chinoises et 30 privées, soit trois fois plus de sociétés publiques. La force d’une entreprise peut se refléter dans ses coûts. Une étude de 2018, montre que l’accès au crédit à court terme est moins cher pour les entreprises d’Etat. Elles bénéficiaient de taux compris entre 5,06 % et 5,17 %, tandis que le privé oscillait entre 6,05 % à 6,14 %. L’écart est le même pour le long terme et les obligations. Le secteur public est avantagé, comme la plupart de ses employés, mais pas tous. Quel est le paradoxe ?

Salaires,+51% par rapport au privé… en moyenne


Le salaire moyen des salariés des entreprises d’État, 91 607 yuans, est inférieur à celui des entreprises à capitaux étrangers 106 180 (environ 14 % de moins), il est légèrement supérieur à celui des sociétés par actions et à capitaux de Hong Kong, Macao et Taïwan (légèrement supérieur) 90164, et supérieur à celui des autres entreprises privées 60551 et donc à la moyenne nationale, 75229. On estime que le salaire moyen des entreprises d’État est supérieur de 51 % à celui des entreprises privées et de 21 % à celui de l’ensemble des entreprises individuelles.
Compte tenu des positions plus stables dans les entreprises d’État, de l’aspect social et de la sécurité, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi maintenant les étudiants s’y précipitent.

Pas de salaires plus élevés pour les dirigeants « politiques »

Le secteur bancaire chinois est très rentable, le salaire et les avantages sont également élevés. Les statistiques réalisées par China Economic Net, basées sur le rapport annuel 2019, montrent que le salaire et les avantages sociaux des employés des six grandes banques commerciales d’État varient entre 267 800 yuans (Banque agricole de Chine) et 375 100 yuans (Banque des communications). Les salaires annuels des présidents des six banques se placent entre 469 900 yuans (ICBC Chen Siqing) et 779 300 yuans (Bank of Communications Ren Deqi). L’ICBC est la « plus grande banque de l’univers », avec un bénéfice de 313,4 milliards de yuans en 2019, mais le salaire annuel de son président ne représente que 1,65 fois le salaire annuel moyen des employés de la banque (285 200 yuans).
Entreprise publique en chinois :


Parmi les six grandes banques, il y a un « renversement » des salaires entre les « cadres » nommés par le gouvernement avec des restrictions salariales et 1. les cadres provenant du marché du travail, et 2. les directeurs de succursale sans restriction salariale. Ces salaires annuels (notamment ceux des directeurs financiers, des risques, de l’audit, le directeur de l’information, le secrétaire du conseil d’administration,) peuvent dépasser un million de yuans, et le salaire annuel de certains présidents de succursales provinciales ou étrangères est supérieur à deux millions de yuans. 
Les niveaux de salaire des présidents, présidents et vice-présidents des six plus grandes banques commerciales d’État chinoises sont nettement inférieurs – trois à quatre fois moins – à ceux des dix plus grandes banques commerciales par actions (China Merchants, Pudong Development, CITIC, Everbright, Huaxia, Minsheng, Guangfa, Xingye, Ping An et Zheshang) Si l’on compare les six plus grandes banques commerciales chinoises à leurs six homologues étrangères (JPMorgan Chase, Bank of America, Citi, Wells Fargo, Goldman Sachs et HSBC), les salaires du président, du président et du vice-président de ces dernières sont respectivement 266 fois, 225 fois et 152 fois plus conséquents. 

Les restrictions salariales pour les cadres nommés par le gouvernement ont sans doute un but politique, qui montre qu’on ne gaspille pas les deniers de l’État et qu’on gère correctement? Est-ce un modèle de gestion du socialisme aux caractéristiques chinoises? Je ne crois pas!

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https://forbiddencitynews.com/fr/2020/10/09/salaire-public-et-le-prive-51-mais/

Source :
秦朔:“国企弱势说”争议背后

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