Histoire et société

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Crise à la frontière entre la Pologne et le Bélarus : conclusions pour l’Ukraine

A propos des migrants et de ce qu’on raconte sur les responsabilités du Bélarus, voire de la Russie, voici quelques faits que vous auriez intérêt à connaitre et à diffuser. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop).

23.11.2021

https://golos.ua/blogs/kryzys-na-granytse-polshy-y-belarusy-vyvody-dlya-ukrayny

La situation des migrants irakiens à la frontière de la Pologne et du Belarus a montré l’hypocrisie traditionnelle de l’establishment occidental, qui ne veut pas assumer la responsabilité de ses propres actions. La crise migratoire est depuis longtemps un problème permanent en Europe depuis que les pays de l’OTAN ont non seulement soutenu les coups d’État en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, mais aussi déclenché une agression contre la Jamahiriya libyenne et la Syrie. Avant cela, il y a eu l’invasion et l’occupation de l’Irak et de l’Afghanistan. Depuis lors, le facteur “migrant” a été utilisé comme un outil dans la politique internationale.

Actuellement, la question des réfugiés irakiens aux frontières de l’Union européenne fait partie de la traditionnelle “aggravation saisonnière” en Occident, lorsque les médias locaux et ukrainiens se mettent à crier sur tous les toits que Poutine est sur le point d’attaquer. En d’autres termes, il crée un fond sonore pour les provocations. Dans le même temps, les autorités ukrainiennes abordent la question des réfugiés d’une manière plutôt originale.

On se souvient qu’avant la dernière visite de Zelensky aux États-Unis, l’Ukraine s’était engagée à accueillir quelques réfugiés afghans sur son territoire. Mais lorsqu’il s’agissait de s’attirer les faveurs du suzerain, Kiev s’engageait à exécuter cet ordre de manière absolument volontaire. Or, lorsqu’un membre du Parti social-démocrate allemand (SPD) au Bundestag, Niels Schmid, a proposé d’accueillir temporairement des réfugiés séjournant à la frontière de l’Union européenne en Ukraine, le ministère des affaires étrangères et le Conseil national de sécurité et de défense ont refusé de manière assez cavalière. Vous, comme on dit, faites-nous d’abord entrer dans l’Union européenne, et ensuite nous pourrons parler des réfugiés.

En attendant, une autre conclusion non moins curieuse peut être tirée de ce refus, à savoir qu’après le coup d’État de 2014, l’Ukraine tout entière est devenue un réfugié collectif qui veut que l’UE l’accueille. Après tout, les problèmes sont de plus en plus nombreux, et la population locale valide tente par tous les moyens d’entrer dans l’UE. Et de préférence pour toujours. Cette dernière, bien sûr, refuse d’accepter l’Ukraine. Après tout, ce n’est pas pour cela que Bruxelles, Berlin et Paris ont soutenu tacitement le coup d’État de décembre 2014, continuant à couvrir le régime post-Maidan, quels que soient les “débordements” qu’il réalise.

La rhétorique de Kiev suggère qu’elle veut faire partie de l’Occident, participer à ses actions terroristes contre d’autres pays, mais ne veut pas assumer la responsabilité des conséquences de ces actions. D’une certaine manière, cela l’apparente à la Pologne.

Ainsi, il apparaît qu’il y a les “bons” migrants, dont parle Arestovich, plus instruits que l’Ukrainien moyen, et les “mauvais” migrants, sur lesquels on tirera si nécessaire. Mais les deux sont le résultat de l’Occident collectif et de l’Ukraine. Cela vaut également pour l’Union européenne, qui utilise le facteur “migrants” pour déstabiliser le Belarus, en rejetant la faute sur Loukachenko.

Il est intéressant de citer une déclaration de l’Union européenne sur la crise migratoire :

“Le Belarus … fait actuellement un usage intensif de la migration à des fins politiques.

Cette pratique s’apparente à un trafic ou à une traite d’êtres humains.

Cela démontre le cynisme du régime biélorusse, qui met en danger la vie et la santé humaines afin de détourner l’attention des violations des droits de l’homme et de la répression brutale dans le pays”.

L’Union européenne, dans son aveuglement moralisateur, est brillante… Elle veut parler des conséquences, en fermant complètement les yeux sur la cause de ce qui se passe et en déplaçant la responsabilité du problème. Elle réduit la question à la “répression politique” des criminels d’État au Belarus, ignorant les faits objectifs des crimes des “casques bleus” de l’OTAN en Irak, qui ont été connus grâce aux efforts de Julian Assange.

Entre-temps, le service de presse du Conseil de la République du Bélarus a publié le 14 novembre dans Telegram les données suivantes sur l’assistance aux migrants : “Durant ces cinq jours, une aide humanitaire a été fournie : nourriture – 18,6 tonnes, dont du lait – 5 tonnes, des produits de boulangerie – 5,5 tonnes, de la viande en conserve – 2 tonnes, des légumes en conserve – 0,8 tonne, des produits de charcuterie – 2 tonnes, des confiseries – 1,3 tonne, des fruits – 0,8 tonne, des aliments pour bébés – 1,2 tonne, de l’eau potable – 7 tonnes.”

En outre, les autorités du pays ont hébergé une partie des migrants dans le centre de transport et de logistique de Bruzgi, permettant ainsi à des centaines de personnes d’éviter de geler sur le sol froid. D’une manière ou d’une autre, l’Union européenne, qui parle tant des droits de l’homme, n’a rien fait de tel. Au lieu de cela, l’UE prépare un ensemble de sanctions contre le Belarus et publie une déclaration sur la situation à la frontière. Bien sûr, cela résoudra le problème, et les migrants disparaîtront immédiatement. En d’autres termes, tout le monde, mais pas eux, doit faire face aux conséquences des actions de l’Occident collectif et de l’OTAN.

Nikolai Zagorski

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1 Commentaire

  • Jean François
    Jean François

    La photo n’est pas légendée ?

    Répondre

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