Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Un rapport qui témoigne du mépris des USA pour l’UE

La fiction de l’affrontement « civilisationnel » dans lequel l’essentiel serait l’entente commune contre le « wokisme » ou plus difficile à défendre encore dans l’identification Trump -Poutine, le racisme, la suprématie blanche vu les relations privilégiées entre l’URSS, puis la Russie et l’Afrique, reste un paravent commode pour masquer deux réalités: la première est la « fiction » démocratique dans un système comme l’UE ouvertement subordonné aux intérêts financiers et aux marchands d’armes. La fiction consistant à créer des coalitions hétéroclites, sans base sociale pour empêcher que le parti ayant le plus de voix gouverne, ce qui peut aller jusqu’à l’interdiction des candidats ou le bourrage d’urnes, la pression sans complexe dans l’UE. La dénonciation de Trump et de l’ensemble des pays de la planète de cette fiction démocratique est effectivement aisée. Mais le fond et c’est le deuxième point concerne la nécessité pour l’hégémonie US à ce stade de destruction de ses alliés c’est de les obliger à payer à la place de l’empire. « Le mépris » est d’abord ce choix stratégique que l’UE n’ose pas dénoncer. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Emmanuel Macron et Donald Trump à la Maison Blanche, le 24 février 2025

Emmanuel Macron et Donald Trump à la Maison Blanche, le 24 février 2025© ROBERTO SCHMIDT / ARCHIVES AFP

Le Département d’État américain a publié le mardi 27 mai un texte évoquant sa vision de l’alliance atlantique. Le document rappelle tous les griefs que l’équipe du nouveau président américain fait aux pays européens.

Il y a d’abord eu le discours très offensif de JD Vance à la conférence de Munich. Puis les critiques lancées par plusieurs hauts responsables américains sur une boucle de la messagerie Signal, ouverte par erreur à un journaliste de The Atlantic. Il y a désormais un texte, publié le 27 mai 2025 sur une plateforme du Département d’État américain

Intitulé Le besoin d’alliés civilisationnels en Europe et rédigé par Samuel Samson, le conseiller principal du Bureau pour la démocratie, les droits de l’homme et le travail, ce document rappelle, si besoin en était, que les États-Unis de Donald Trump ne considèrent plus l’Europe actuelle comme leur alliée naturelle sur le terrain des valeurs.

Pourtant introduit par l’évocation d’éléments de culture communs – des philosophes d’Athènes à Saint-Thomas d’Aquin – le texte entend, depuis les États-Unis, « tirer la sonnette d’alarme en Europe ». Selon son contenu, le Vieux continent mène « une campagne agressive contre la civilisation occidentale elle-même » et ses gouvernements « ont instrumentalisé les institutions politiques contre leurs propres citoyens ».

Sur l’extrême droite

Le document, repéré par le chercheur Olivier Schmitt, affirme par ailleurs le soutien aux partis et dirigeants européens d’extrême droite. La Hongrie de Viktor Orban, condamnée pour ses atteintes au droit d’asile et menant une politique anti-LGBT, est ainsi qualifiée de « pays chrétien […] injustement qualifié d’autoritariste et de pays violant les droits humains ».

Samuel Samson évoque également le cas de Marine Le Pen, dont il dénonce la condamnation pour détournements de fonds et l’application directe de sa peine d’inéligibilité, en omettant de se prononcer sur le fond de l’affaire et de mentionner le second procès prévu à l’été 2026.

Reprenant les mots de Marco Rubio, le secrétaire d’État américain, il regrette enfin que le parti allemand AfD ait été qualifié « d’extrémiste », par le renseignement allemand, alors même que ce parti a, entre autres choses, réintégré dans son groupe parlementaire des élus qui ont tenu des propos néonazis.

Sur la régulation des réseaux sociaux

L’auteur du document se plaint également du fait que « des régulateurs indépendants surveillent désormais les réseaux sociaux, y compris les grandes plateformes américaines comme X », quand bien même de nombreuses études ont prouvé que la plateforme, à la modération souvent défaillante, joue un grand rôle dans les campagnes de désinformation de tous types.

Sur le droit à l’avortement

Est aussi évoquée l’interpellation de deux militants anti-avortement venu prier près de cliniques d’avortement, dans des zones où, comme le note la BBC , pour des raisons de tranquillité publique, « sont interdites toute activité en faveur ou contre les services d’avortement ». Le média public britannique rappelle que dans l’un des cas évoqués, « une consultation publique a révélé que 75 % des 2 241 résidents (du secteur) étaient favorables à l’introduction d’une zone tampon sur ce site ».

Et des conséquences économiques

L’administration américaine, par la voie de ce texte officiel, déplore enfin que l’ensemble de ces éléments « affecte de plus en plus la sécurité et les liens économiques avec les États-Unis ». Liens qui sont pourtant, en ce printemps 2025, surtout fragilisés par la menace de mise en place de droits de douane de 50 % sur les produits européens.

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