Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Sommes-nous devenus trop indulgents face au PCF et à Fabien Roussel ? la vieille méthode de tous les opportunismes…

En matière d’opportunisme il faut sans cesse s’interroger, surtout dans des temps d’atonie et de confusion comme ceux que nous traversons en France. Hier on m’a interrogée, n’es-tu pas devenue trop complaisante, disons « indulgente » à l’égard de Roussel et du PCF ? Ce n’est pas une question à négliger vu qu’il n’y a plus de bolchevick du tout et différents types de social démocratie parmi lesquels on s’interroge sur celui qui devant l’urgence fera preuve d’un minimum de fermeté. la confusion est totale comment trier y compris et d’abord dans ses propres options le bon grain de l’ivraie ? On peut toujours se dire qu’avoir un Trump ou un Macron, un Stamer, un Zelenski, Netanayoun à la tête d’un pays n’est pas de la faute du citoyen Lamba et témoigne simplement de l’état de division de ce malheureux pays… Oui mais…

Il y a les opportunistes de droite qui vous accusent facilement de sectarisme et qui face à la montée du fascisme vous invitent à une union sans principe, ni perspective, devant l’imminence des périls. Ils refusent bien sûr de voir l’origine réelle de cette montée du fascisme et pourquoi une partie de la classe ouvrière rejoint la petite bourgeoisie dans ce mode de contestation de l’ordre existant. Ce qui renforce de fait capitalisme et impérialisme. Ils refusent de tirer des leçons de décennies entières dans laquelle les partis qui se revendiquent du monde du travail ont non seulement trahi mais fait porter tous leurs coups idéologiques sur les révolutionnaires, de Robespierre à Lénine, en prétendant imposer aux communistes français un repentir pour leurs crimes supposés. En censurant ceux qui s’insurgeaient face à une telle liquidation et en approuvant les pires « nouveautés » idéologiques, qui n’étaient le plus souvent que le recyclage au goût du jour de tout ce que la réaction avait accumulé pour justifier ses répressions des exploités.

Mais il y a aussi les opportunistes de gauche, « les radicaux »… dernièrement un camarade dont je dirai le pêché mais tairai le nom du pêcheur parce qu’il mérite plus d’estime que de dénonciation, m’a reproché un excès de complaisance – et il a aussitôt corrigé en parlant d’indulgence – envers Roussel qui au plan international continuerait à brouiller les cartes.

L’étonnant est que les deux opportunismes y trouvent parfois quelques avantages personnels, une manière parfois d’affronter la censure… tout doit être examiné, mais sous quel éclairage?

Je lui ai répondu qu’il pourrait faire la preuve de mon opportunisme de droite si notre blog histoire et societe avait témoigné du moindre alignement sur ce qui demeure problématique dans la position du PCF que nous réprouvons légitimement lui et moi, et qui de fait a contribué à lescalade belliciste et aujourd’hui à la mobilisation vers le surarement, il aurait raison. Cette position a encore ses bastions dans le PCF, ils paraissent inexpugnables, à savoir le positionnement du secteur international du PCF et du journal l’Humanité. Sa mise en garde aurait quelque fondement mais là elle frise la calomnie puisqu’elle ne tient pas compte de la manière antidémocratique et de plus en plus mal tolérée par les communistes eux-mêmes dont le dit secteur international impose ses analyses. Un tel reproche est donc injuste par rapport à notre position mais surtout par rapport à ce qui se passe réellement chez les communistes et qui sur leurs bases à eux provoque une accélération des consciences. Les positions de Roussel doivent être analysées non comme celle d’un individu mais comme représentatives de ce qui se passe dans le parti, faute de quoi on tombe aisément dans l’opportunisme de gauche.

Il y a beaucoup de dogmatisme dans ce type de reproche et nous revient le temps où certains « gauchistes » nous donnaient des leçons de pureté révolutionnaire pour se précipiter aussitôt dans les bras de Mitterrand… Ils reprochaient à marchais d’avoir été un jeune ouvrier inconscient cédant aux sirènes du service du travail en Allemagne mais pas à Mitterrand d’avoir été ministre de Vichy décoré de l’ordre de la francisque… Ils s’insurgeaient contre Fidel Castro qui était obligé d’empêcher l’invasion des Etats-Unis mais soutenaient Robert menard déjà agent officiel de ceux qui avaient mis Pinochet et ses tortionnaires au pouvoir…Les retournements étaient spectculaires…

J’ai repensé à l’histoire et à la manière dont certains ont tenté d’utiliser la position de Lénine au sein de la IIe internationale (comme dans la NEP) pour pratiquer au plan du débat d’idées l’opportunisme de droite et de gauche, dont non sans habileté l’idéologie dominante, celle du capital a toujours su s’emparer et faciliter la jonction contre « les bolcheviks ». Pour démêler le bon grain de l’ivraie, il faut considérer qui joue les détachements d’avant-garde de la croisade contre le socialisme dans le combat d’aujourd’hui, qui non seulement contribue à façonner les esprits mais qui fournit les formes d’organisation dirigées de fait contre le parti de la classe ouvrière et des petites gens ? Qui en fait son combat prioritaire et quasi exclusif ?

Un jour, il m’en souvient dans le cours que je donnais à Grenoble, à l’Institut d’études politiques, j’ai été interpellé par un contradicteur, un disciple de Pierre Broué, sur la manière dont Lénine aurait encouragé l’opportunisme au sein de la IIe internationale qui pourtant inviterait à la guerre, à l’union sacrée… Il fut un temps où chacun trouvait toujours une citation de Lénine pour justifier y compris des démissions. Il faut ajouter qu’aujourd’hui plus personne n’a la connaissance, fut-elle orientée, d’un Broué de l’histoire du mouvement ouvrier. En revanche, la manie des citations hors contexte et souvent falsifiée est devenu l’ultime culture dans les réseaux sociaux, et la citation continue à justifier tout et son contraire. Lénine est passé de mode mais la citation, comme un oracle, est désormais le mode de penser dominant.

Cela favorise les jonctions entre l’opportunisme de droite et de gauche pour le plus grand profit de l’idéologie dominante et ses combats prioritaires d’aujourd’hui comme toujours : diviser pour mieux nous entraîner vers le réarmement à tous les sens du terme.

Lénine, disaient les opportunistes de gauche de cet amphithéâtre surchauffé, aurait sousestimé les dangers du « centrisme ». De là suivait laa mise en évidence de l’existence d’une coupure entre le Lénine pas encore révolutionnaire et celui qui ne le deviendra qu’à cause de la guerre. Ça aussi c’était l’époque, elle prétendait distinguer pour Marx entre le temps où sous l’influence de Hegel il s’intéresserait aux civilisations et le Marx économiste scientifique du Capital, en oubliant l’unité politique, d’une politique histoire, de la critique de l’économie politique pour être réellement matérialiste. Là encore la méconnaissance de Marx est telle désormais qu’il n’est plus besoin de tels débats talmudiques, il suffit de répéter la messe du capital et d’ignorer complètement ce qu’est l’accumulation du capital, la plus value absolue et relative toutes ces vieilles lunes. Il suffit de leur substituer le niveau idéologique d’Attac dans lequel on recycle du Keynes comme figure ultime du progressisme. Donc il fut une époque, il m’en souvient où certains radicaux qui depuis sont passés du col Mao au Rotary club en étaient arrivés à dénoncer les compromis de Lénine au sein de la IIe internationale. A cette époque, Lénine selon eux, ne comprenait pas la nécessité de la transformation de la démocratie bourgeoise en révolution socialiste, il n’aurait compris cela qu’après la guerre, et ils allaient jusqu’à en déduire qu’il avait subi l’influence déterminante de Trotski l’inventeur réel de l’Armée rouge.

C’étaient de magnifiques débats dans les amphis surchauffés…

Ce qu’avaient oublié ces imprécateurs qui me mettaient en demeure de répondre, c’était que la bataille contre le « centrisme », l’opportunisme de droite, qui mènera à l’approbation de la guerre, Lénine la menait à travers des thèmes concrets : l’alliance de la classe ouvrière et de la paysannerie, l’hégémonie politique du prolétariat, la lutte parlementaire et extra-parlementaire, la dictature du prolétariat, l’impérialisme, le droit des nations à disposer d’elle-mêmes, le mouvement libérateur des nations opprimées, colonisées.

Ce qui différencie depuis toujours l’opportunisme de droite et de gauche de l’orientation des communistes, c’est que ces derniers mettent en avant les questions concrètes à résoudre et qu’ils en font la pierre de touche de l’engagement. Ce qui leur permettait au temps de la IIe internationale déjà de vérifier la fermeté de ceux qui encore sociaux démocrates en Europe allaient se ranger en occident dans un camp ou dans un autre. Peut-être était-ce parce qu’étonnamment avait surgi comme l’avait envisagé Engels au cœur de la forteresse du despotisme et de la réaction, de l’empire tsariste cette force qu’avait prévue Marx (qui l’avait poussé à apprendre le russe sur le tard) l’ouvrier paysan de la propriété collective villageoise (MIR qui signifie aussi paix en russe)… une approche renouvelée du marxisme comme elle sera par un lettré, bibliothécaire de Pékin qui entamera la Longue Marche, un certain Mao avec toujours ce principe cardinal : servir le peuple.

Alors que voulez-vous, mes amis, au sein de l’abominable confusion qui semble s’être emparée du peuple français, que faire sinon suivre l’exemple de Lénine et de tous les bolcheviks : chercher la pierre de touche concrète qui permettra de vérifier la fermeté révolutionnaire de ceux qui sont tous au meilleur des cas redevenus des sociaux-démocrates, par rapport à l’emploi, à la désindustrialisation, aux services publics, à la lutte pour la maitrise de l’énergie, de la santé et l’exigence de paix…


Contemplez le spectacle que donne la France de Macron et tentez de voir là où il y a une issue dans laquelle pourra se forger dans l’action cette fermeté révolutionnaire que vous croyez être dans les mots, dans l’emphase… Vous chercherez moins à « renverser la table » qu’à refuser l’envoi de troupes françaises sur le front…L eur propagande n’est pas qu’illusoire, tous les jours, il y a des reportages sur ces fonderies qui travaillaient pour le secteur de l’automobile en crise et qui se reconvertissent en fabriquants d’obus mais ils ne répondent toujours pas à la fermeture par Mittal des aciéries françaises… Aux qualifications exigées qui elles aussi ont été laissées en jachère comme les instruments de la production usées jusqu’à la corde et obscolescents…Qui parle de quoi? qui défend qui ? Oui il ne suffit pas d’être un syndicat bis, il faut s’interroger sur la place réelle du capital, lequel dans cette course vers le surarmement… Il ya du travail pour tous.

Nous sommes enfin dans ce blog arrivés là et aussi dans l’écœurement de ceux qui confondent Zelenski et le peuple ukrainien, ceux qui ne cherchent pas à rassembler large en étiquetant d’abord.

C’est vrai que sur ces bases un espace démocratique de débat a été ouvert avec Fabien Roussel, étant bien entendu que le dialogue qui s’entamait ne cherchait en aucun cas à gommer nos désaccords mais à voir à quoi ils correspondaient par rapport aux tâches du moment.

Peut-être vous faudra-t-il vous faire une raison : nous sommes entrés dans une nouvelle ère historique : l’impérialisme est contraint de négocier et Trump de le faire à sa manière, celle d’un maquignon qui a encore quelques cartes dans sa manche, l’idéologie des droits de l’homme et le camp du bien qui a fait l’originalité de la social démocratie a cédé la place au réalisme des intérêts. De la même manière reconstruire dans une telle bouillie la fermeté révolutionnaire passe par des choix concrets et pas l’emphase habituelle.

  Regardez comme la raison du plus fort à savoir cce qui a toujours fondé le ralliement à l’atlantisme, aux coalitions de la « vertu » et des droits de l’homme s’impose aux esprits réétifs. Est-ce quee Zelenski va convaincre Macron lui aussi d’accepter de « négocier » au vu de ce qu’il représente rééllement ou continuera-t-on longtemps à suivre cet individu gonflé d’un mauvais vent? voici le compte-rendu officiel des chinois sur la manière dont Trump a calmé Zelenski, chaque phrase doit être appréciée, la manière en particulier dont Trump pour faire accepter sa reddition à Zelenski dégage à chaque fois en touche sur l’Europe, y compris sur Macron, proposant d’aller lui même vérifier les stocks(1) …

Il me semble que le temps du matérialisme dialectique et historique tel que le pratiquait Lénine est de retour, ce qui impose de travailler, travailler, encore travailler..

Danielle Beitrach

Trump et Zelensky acceptent un « cessez-le-feu partiel contre l’énergie » en Ukraine

Par XinhuaPublié : 20 mars 2025 09:33La Maison Blanche a déclaré que le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky avaient convenu mercredi lors d’un appel téléphonique d’un « cessez-le-feu partiel contre l’énergie » entre la Russie et l’Ukraine.

L’appel téléphonique est intervenu un jour après que Trump et le président russe Vladimir Poutine ont convenu mardi lors de leurs entretiens téléphoniques que la paix en Ukraine « commencera par un cessez-le-feu sur l’énergie et les infrastructures » en Ukraine.

Les « équipes techniques des États-Unis et de l’Ukraine se rencontreront en Arabie saoudite dans les prochains jours pour discuter de l’élargissement du cessez-le-feu à la mer Noire sur la voie d’un cessez-le-feu total » en Ukraine, a indiqué un communiqué signé par le secrétaire d’État américain Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz.

Trump et Zelensky ont discuté de la situation à Koursk et « ont convenu de partager des informations étroitement entre leurs états-majors de défense au fur et à mesure de l’évolution de la situation sur le champ de bataille », indique le communiqué.

Au cours de la conversation téléphonique, Zelensky a demandé des systèmes de défense aérienne supplémentaires, en particulier des systèmes de missiles Patriot, et « le président Trump a accepté de travailler avec lui pour trouver ce qui était disponible en particulier en Europe », indique le communiqué.

Trump a également discuté de l’approvisionnement en électricité et des centrales nucléaires de l’Ukraine avec Zelensky et a déclaré à ce dernier : « Les États-Unis pourraient être très utiles pour faire fonctionner ces centrales. La propriété américaine de ces centrales serait la meilleure protection pour cette infrastructure et le meilleur soutien pour l’infrastructure énergétique ukrainienne.

Zelensky a écrit sur X après avoir parlé à Trump : « L’une des premières étapes vers la fin complète de la guerre pourrait être de mettre fin aux frappes sur l’énergie et d’autres infrastructures civiles. J’ai soutenu cette mesure, et l’Ukraine a confirmé que nous étions prêts à la mettre en œuvre.

Cependant, la déclaration de la Maison Blanche mercredi n’a pas mentionné que le cessez-le-feu partiel s’appliquerait aux infrastructures civiles, comme l’a suggéré Zelensky.

L’attachée de presse de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a confirmé lors d’un point de presse plus tard mercredi que tous les échanges de renseignements entre les États-Unis et l’Ukraine se poursuivraient.

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1 Commentaire

  • Lafleur
    Lafleur

    Merci pour cette analyse des opportunismes, dont particulièrement celui de « gauche », que je partage pleinement.
    Dans LFI cohabitent les deux opportunismes, en cela ce « mouvement » est intéressant à analyser.
    Du concret et prise en compte des réalités en mouvement au lieu d’ânonner des slogans !

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