Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les campagnes de Pub ukrainienne pour rendre l’armée attrayante…

Ce sont effectivement des mondes qui s’affrontent … Nous avons d’un côté Cuba qui dans la nuit et l’ouragan combat à mains nues et défie au nom du droit à la vie l’ignominie du blocus. Cuba a une des populations les plus cultivées du monde, qui partout aide les autres peuples. Et là nous avons ces “bataillons” au service de fait des oligarques, dont on ne met plus en avant les tatouages révélateurs. Il s’agit d’une guerre que fuit la majorité du peuple ukrainien mais que l’on nous vante avec le pitre Zelensky représentative d’une adhésion populaire aussi trafiquée qu’un scrutin moldave… Les arguments sur nos plateaux de télévision, dans la totalité de la presse ne craignent pas de dire tout et son contraire où l’on tente de nous faire passer ce mercenariat pour une nouvelle guerre d’Espagne… Avec des discours totalement contradictoires, l’armée russe serait la proie des “déserteurs” (en fait ce sont les Ukrainiens qui désertent les faits sont têtus) et dans le même temps d’autres reportages nous décrivent au contraire l’enrôlement massif du peuple russe, des hommes d’âge mur qui veulent que la jeunesse soit préservée… les motivations financières étant secondaires par rapport à la défense de la patrie russe contre l’OTAN. Ou encore contradictoirement, on décrit une armée russe incapable de vaincre ces bataillons néonazis et plus ou moins privatisés, recrutant dans l’internationale d’extrême droite et les mêmes nous inventent l’armée de Poutine dans les rues de Paris et proposent une guerre dès aujourd’hui. Ce qui est en train de se développer en France c’est une absence de confiance totale dans ces discours, un mépris qui faute de clarté profite de fait à l’extrême-droite. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Un panneau publicitaire de la troisième brigade d'assaut à Kharkiv, en Ukraine, le 13 octobre 2024

Un panneau publicitaire de la troisième brigade d’assaut à Kharkiv, en Ukraine, le 13 octobre 2024© SERGEY BOBOK

Le panneau publicitaire est inratable dans les rues de Kharkiv, grande ville du nord-est de l’Ukraine. Une jeune femme élégante, chevelure savamment coiffée et pistolet en main, est blottie contre un motard. Le slogan? “J’aime la troisième d’assaut”.Un panneau publicitaire de la troisième brigade d'assaut à Kharkiv, en Ukraine, le 13 octobre 2024

Un panneau publicitaire de la troisième brigade d’assaut à Kharkiv, en Ukraine, le 13 octobre 2024© SERGEY BOBOK

L’esthétique léchée est celle d’une réclame pour parfum, le ton celui d’une application de rencontre, mais le but est de pousser les passants à rejoindre cette célèbre brigade, l’armée manquant cruellement de recrues.Le militaire Volodymyr Degtyarov à Kharkiv, en Ukraine, le 9 octobre 2024

Le militaire Volodymyr Degtyarov à Kharkiv, en Ukraine, le 9 octobre 2024© SERGEY BOBOK

Le soldat Volodymyr Degtyarov, lunette de soleil et blouson bleu, s’occupe lui de la communication de la brigade concurrente Khartia. Voir ces panneaux, il l’avoue, le rend “un peu jaloux”.

Dans l’armée, personne “n’avait fait quelque chose d’aussi courageux” en termes de marketing, salue cet homme de 44 ans, en terrasse d’un café. “Avec ça, le service militaire a l’air sexy.”

– “Les femmes t’adoreront” –

L’Ukraine s’est dotée en mai d’une nouvelle loi sur la mobilisation pour enrôler des dizaines de milliers d’hommes, mais son armée a peine à recruter. Or, les brigades du pays peuvent recruter leurs propres soldats, court-circuitant le processus classique à l’efficacité critiquée.

Affiches publicitaires, réseaux sociaux qui peuvent rassembler des centaines de milliers d’abonnés: les brigades font leur propre promotion, se faisant concurrence dans l’espoir de s’attirer les meilleures recrues et des donations. Pour Volodymyr Degtyarov, qui dirigeait une agence de relations presse avant l’invasion, tout cela donne lieu à une “très bonne et saine compétition”, avec la victoire comme objectif commun.

L’occasion de se distinguer en montrant la “personnalité” de sa brigade, estime-t-il, ou, pour parler marketing, son image de “marque”.

Par exemple, la récente campagne de la troisième brigade d’assaut, aux prises avec les Russes et à la recherche de soldats plein d’énergie, “vise une audience jeune et leur dit: +rejoins-nous et les femmes t’adoreront+”, analyse-t-il. La brigade de Volodymyr Degtyarov insiste par exemple sur le salaire attractif afin de toucher un public “un peu plus âgé” et expérimenté.

Ivan, militaire en charge de la communication d’une autre unité, le bataillon Aïdar (une autre version du très nazi bataillon Azov), explique qu’il cherche lui à montrer un équipement “moderne”. Du vieil armement soviétique ne risque pas de faire rêver les candidats. Le soldat de 28 ans, rencontré dans la région de Donetsk, assure néanmoins qu’il est “honnête” et évite de jouer trop sur les “émotions” pour attirer les candidats.

C’est justement ce que beaucoup reprochent à la campagne de la troisième brigade d’assaut et sa mannequin au revolver, qui a provoqué un débat en Ukraine. Pour ses critiques, elle donne une fausse image glamour de la guerre.

“Tous les moyens sont bons”, rétorque Iouri, quinquagénaire croisé par l’AFP dans les rues de Kiev.

Si un passant “voit une photo d’un soldat avec une jolie jeune femme, il s’imaginera à sa place”, poursuit-il.

– “Tout montrer” –

L’efficacité de ces campagnes est difficile à estimer. A en croire Volodymyr Degtyarov, cela reste un passage obligé.  “Il y a 150 brigades en Ukraine. Si vous allez parler aux gens, ils pourront peut-être en nommer 10, 15”, dit-il. Celles qui ne communiquent pas assez ? “On ne les connaît pas”. La brigade Khartia de Volodymyr affirme être contactée par davantage de candidats potentiels quand elle renforce ses publicités, sans communiquer de chiffres précis. Mais il faut composer avec des budgets qui laissent peu de place aux fantaisies et Volodymyr Degtyarov bénéficie de réductions pour les emplacements publicitaires en ville, ainsi que de la part d’agences de publicité. Ivan, du bataillon Aïdar, se limite aux réseaux sociaux moins onéreux. Sa plate-forme reine est Facebook, avec environ 172.000 abonnés.

La messagerie Telegram est aussi très utilisée, notamment pour sa politique de modération plus souple. Des brigades y partagent par exemple des images de soldats russes traqués et tués par des drones. Sur Telegram, “on peut tout montrer”, armes et violence comprises, note Ivan, en pestant contre la suppression de certaines de ses vidéos par des plateformes plus regardantes. Ce monde des réseaux sociaux était une découverte totale pour le jeune homme. Avant la guerre, il était ingénieur spatial. “Je n’avais aucune expérience”, dit-il en glissant, d’un ton d’excuse, qu’il savait “juste” construire des fusées.

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