Le taux d’insécurité alimentaire aux Etats-Unis…

Il faut bien dire que quand une partie grandissante de la population n’a plus la “sécurité alimentaire” (sans parler d’autres problèmes annexes comme l’insécurité du logement, de la santé, du droit à l’éducation des enfants) le discours sur les valeurs “progressistes” qui se désintéresse de ladite insécurité perd de sa crédibilité. Dans ce cas, la seule solution pour ceux qui tiennent à leurs profits et accumulation forcenée est de produire un discours de haine et de division sur l’origine de ladite insécurité… D’inventer des boucs émissaires dans les populations stigmatisées qu’il s’agisse des “immigrés”, des juifs, des Arabes, des Chinois, des Russes… mais aussi des émancipés du progressisme de surface les mêmes que précédemment assortis des décadents : les homosexuels, les femmes libérées… etc… (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

(1) Toto et les spaghettis… En sortant du fascisme, le cinéma italien s’est constitué grâce à de petits producteurs comme Carlo Ponti, avec peu de capitaux mais en tablant sur la comedia del arte napolitaine, et du petit peuple de Rome qui avait connu la faim et savait exprimer le grotesque des peplums mussoliniens face à Polichinelle en train de s’emplir le ventre et les poches de spaghettis…Toto et la Magnani les rois de l’improvisation empruntée à la rue… la base de l’aliénation et de la résistance… (note et traduction de Danielle Bleitrach histoireetsociete)

par Michael Long dans le rôle de Lara GonçalvesSur FacebookGazouillerRedditMessagerie électronique

Le taux d’insécurité alimentaire aux États-Unis a atteint 13,5 % en 2023 alors que les prestations gouvernementales ont diminué et que les prix des denrées alimentaires ont grimpé en flèche

Le taux officiel d’insécurité alimentaire aux États-Unis est passé de 12,8 % en 2022 à 13,5 % en 2023, selon les données publiées par le ministère américain de l’Agriculture le 4 septembre 2024. Cela signifie que plus d’un Américain sur 8 – environ 47 millions de personnes – ne pourrait pas avoir assez de nourriture pour lui-même ou sa famille au moins une partie du temps.

Il s’agit d’une augmentation significative par rapport au récent creux de 10,2 % enregistré en 2021. L’insécurité alimentaire s’est accrue au cours des deux années qui ont suivi en raison d’une forte baisse des prestations gouvernementales, y compris l’argent pour l’épicerie du programme d’aide nutritionnelle supplémentaire et le programme qui permet aux élèves d’obtenir un déjeuner et un petit-déjeuner gratuits à l’école.

La hausse des prix des denrées alimentaires, en grande partie due à l’inflation rapide, a également joué un rôle important, tout comme les coûts élevés du logement.

Nous sommes des sociologues qui étudions l’insécurité alimentaire. Nous sommes préoccupés par l’ampleur croissante de ce problème, qui peut se produire de plusieurs façons, dans un pays où il y a suffisamment de nourriture pour tout le monde – et où environ 40 % de la nourriture produite est gaspillée.

Qu’est-ce que l’insécurité alimentaire ?

Si vous n’avez pas les moyens de remplir le réfrigérateur, si vous trouvez qu’une alimentation équilibrée coûte trop cher, si vous mangez de trop petites portions, si vous sautez complètement des repas, si vous ressentez la sensation physique de la faim ou si vous perdez du poids uniquement parce que vous n’avez pas l’argent nécessaire pour mettre de la nourriture sur la table, vous souffrez d’insécurité alimentaire.

Il est courant que plus d’un de ces facteurs s’applique en même temps.

Cette tendance peut vous surprendre, compte tenu de l’attention que le public, les décideurs, les politiciens et les médias ont accordée à l’insécurité alimentaire au plus fort de la pandémie aux États-Unis et dans le monde.

Une fois que tout, des bibliothèques publiques aux cabinets de dentistes, a été fermé, il y a eu beaucoup de mobilisation pour aider à nourrir les gens pendant le confinement de la pandémie de COVID-19.

Les écoles publiques ont commencé à offrir des petits-déjeuners et des déjeuners gratuits à emporter ; le gouvernement fédéral a accordé à chaque famille trois séries de paiements d’impact économique et a élargi le crédit d’impôt pour enfants ; Et les banques alimentaires et les garde-manger ont surmonté des obstacles logistiques pour garder leurs portes ouvertes et accueillir de nouveaux clients.

Les tarifs varient selon l’État

Bien que le taux d’insécurité alimentaire à l’échelle nationale soit important, il ne reflète pas toujours ce qui se passe partout. Les taux varient considérablement d’un État à l’autre, en partie en raison des différents niveaux de soutien gouvernemental aux personnes dans le besoin au niveau de l’État et au niveau local.

Par exemple, le taux d’insécurité alimentaire dans l’Oklahoma, où nous vivons et travaillons tous les deux, était en moyenne de 15,4 % de 2021 à 2023. Il s’agit du cinquième taux le plus élevé après l’Arkansas, le Texas, le Mississippi et la Louisiane, et de plus de trois points de pourcentage au-dessus du niveau national pour la période de trois ans.

Nous croyons que l’insécurité alimentaire demeure sur une trajectoire ascendante. À moins d’un changement majeur de politique qui continuera de ralentir l’inflation et de réduire considérablement le prix des denrées alimentaires en 2024 ou 2025, il est peu probable que ce taux baisse à nouveau au cours de la dernière année de l’administration Biden ou de la première année du mandat du prochain président.

Cet article est republié à partir de The Conversation sous une licence Creative Commons. Lire l’article original.

Michael Long est professeur de sociologie et directeur du Centre de recherche sur l’insécurité et les inégalités à l’Université d’État de l’Oklahoma. Lara Gonçalves est doctorante et assistante de recherche en sociologie à l’Université d’État de l’Oklahoma.