Comment au sein des luttes anti-impérialistes d’un monde multipolaire, créer la poussée vers la paix et le socialisme? Je disais à Marianne que ce monde multipolaire faisait de plus en plus penser à la chanson de Brassens : au marché de Brive-la-Gaillarde à propos de bottes d’oignons et il décrit la manière dont les marchandes se crêpent le chignon mais quand arrive la maréchaussée, elles se retournent contre les “cognes”. Et on a le sentiment effectivement que nous en sommes à ce stade du retournement où l’on voit l’Égyptien se réconcilier avec le Turc, l’Indien s’accommoder du Chinois, avec une préférence pour la Russie, tout sauf l’impérialisme US, quitte à jouer le double jeu. Mais dans ce qui demeure une foire d’empoigne héritée des concurrences inter-capitalistes autant que des nationalismes chauvins, il existe un projet socialiste qui ne se contente pas de remplacer l’ancien système par de nouveaux protagonistes, mais de créer un autre monde avec la Chine et les partis communistes comme leaders. La guerre n’aide pas à dégager cette voie qui est celle des communistes russes et de leur très lucide leader Ziouganov (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://kprf.ru/party-live/cknews/228559.html
Le 4 septembre 2024, à l’initiative du Comité de la ville de Moscou du KPRF, l’action « Les Rouges dans la ville » s’est tenue sur la place Maïakovski à Moscou. Cet événement était organisé dans le cadre de la campagne du KPRF pour les élections à la Douma municipale. Le président du comité central du KPRF, G.A. Ziouganov, y a participé. Il s’est adressé aux journalistes.
– Nous sommes ici aujourd’hui pour organiser l’action « Les Rouges dans la ville ».
Il y a une semaine, notre parti, en collaboration avec les Forces patriotiques populaires de Russie, a organisé le quatrième forum économique international à la Ferme d’État Lénine.
Les trois forums économiques précédents s’étaient tenus dans mon pays natal, dans la région d’Orel. Notre gouverneur, Andrei Klychkov, y fait un excellent travail. Il a obtenu des résultats remarquables. Le taux de croissance économique dans cette région est de 10 %. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, il a récolté 6 à 7 tonnes de céréales par personne. C’est une récolte record. Andrei Klychkov fait tout pour que les domaines socioculturel et scientifique se développent à un rythme élevé.
Nous avons dressé un bilan de notre expérience au forum économique international et présenté notre programme aux électeurs. Nous avons imprimé ce programme à cinq millions d’exemplaires. Il a été distribué dans toutes les régions. Je l’ai envoyé au président, aux membres du Conseil de sécurité, à tous les ministres, aux gouverneurs, aux législateurs et aux juges. Nous espérons qu’après avoir lu notre programme, ils comprendront que notre équipe, de Moscou à Vladivostok, se rend à ces élections avec des propositions constructives.
Il y a deux ans et demi, lors du forum de Valdai, Poutine a déclaré aux journalistes du monde entier que le capitalisme était dans une impasse. Et c’est vrai.
Et en Russie, le capitalisme est de surcroit un capitalisme compradore. C’est-à-dire que le capital russe est au service d’intérêts étrangers. Et aujourd’hui, ces étrangers, que l’on appelait autrefois nos partenaires, ont déclaré au monde russe une guerre de destruction totale. Il est impossible d’imaginer une sentence plus cruelle.
Notre programme permettrait au pays de sortir de cette grave crise de manière pacifique et démocratique.
Je tiens à remercier le leader des communistes moscovites Nikolaï Zoubriline. Avec les membres de notre parti, il a constitué une bonne équipe pour les élections de Moscou. Chaque candidat moscovite a son propre programme pour sa circonscription, mais les programmes de tous les candidats sont également préparés sur la base du programme général du KPRF. Cette caractéristique nous distingue fondamentalement des autres partis et mouvements.
Les idées principales du Capital sont le fascisme, le nazisme, le bandérisme et la guerre.
Nous proposons la justice, l’amitié, la paix et le socialisme. Cela nous distingue fondamentalement de tous les autres.
Il est très important aujourd’hui d’aller à la rencontre de chaque électeur. En venant aux élections, il a l’occasion de corriger la vie dans notre pays en faveur de ses enfants et de son avenir.
Mais avant tout, nous devons vaincre le fascisme et le nazisme, qui nous a déclaré la guerre à tous sans exception. Nos combattants se battent honorablement et courageusement. Nous avons déjà enterré cinquante de nos commissaires. Ils étaient partis se battre pour la patrie en tant que volontaires.
Nous avons envoyé 128 convois humanitaires dans le Donbass. Cela représente 25 000 cargaisons humanitaires. Nous avons accueilli 19 000 enfants du Donbass à Sneguiri, près de Moscou. Notre organisation à Moscou y participe de manière très responsable et avec dignité.
Quinze vampires russes se sont emparées de toutes nos mines et ne veulent même pas payer les taxes normales au Trésor. Ils ont transféré 362 milliards de dollars dans des conditions de guerre à des banques étrangères. Cet argent sert maintenant à acheter des canons et des obus qui sont utilisés pour bombarder nos villes. Et demain, il est possible qu’ils commencent à tirer des missiles à longue portée sur le centre de Moscou. Nous pensons que cela est inacceptable et inadmissible.
Nous avons préparé des projets de Code du travail et de Code électoral. Les meilleurs juristes y ont travaillé.
Les élections de Moscou seront à nouveau des élections à distance et sur trois jours sans la participation des partis. C’est une véritable mascarade. Il n’y a personne pour compter et personne pour contrôler.
Mais la tâche sera difficile pour les pirates informatiques si tout le monde vient aux élections.
C’est pourquoi je fais appel à vous : j’ai cinquante amis et parents, si ce n’est plus. Je les appelle tous, je nomme le bureau de vote, j’annonce la liste. Je dis : exigez un bulletin de vote. Ils sont obligés de le donner, car ce droit nous est garanti par la Constitution de la Fédération de Russie.
Mais on vous oblige à vous rendre quelque part, à rédiger une sorte de déclaration. Qui a inventé cela, si c’est en contradiction avec la Constitution et les droits des citoyens russes ? En Allemagne, par exemple, la Cour constitutionnelle a interdit cette pratique.
Et récemment, lors des élections au Venezuela, des Américains se sont introduits dans le système électronique et 20 % des votes n’ont pas pu être comptabilisés. Ils ont passé deux mois au tribunal pour résoudre le problème. Et si nous avons les téléphones et les plateformes électroniques de puissances étrangères, alors demain, lors des élections, ils vous écriront n’importe quel résultat, indépendamment de la façon dont vous votez. Nous devons donc nous rendre aux urnes et voter par bulletin, en soutenant notre équipe.
J’ai eu l’occasion de voir la vie dans 80 pays que j’ai visités, j’ai été dans tous les points chauds, mes livres ont été publiés dans les principales langues du monde, je sais de quoi je parle.
Le capitalisme nous offre le nazisme et le fascisme. Il suffit de regarder ce qu’ils ont fait à l’Amérique pour s’en étonner. Ils en sont arrivés au point où l’un se fait tirer dessus, l’autre ne peut plus marcher, et ils l’ont remplacée par une dame qui ne peut pas parler à la presse. Et cela se passe dans une immense puissance nucléaire, où chaque maison possède 2 à 3 armes (il y a 700 millions d’armes) – si demain il y a un affrontement aux USA, il ne faudra pas s’étonner !
Leur capitalisme est pourri, il est incapable de résoudre ses propres problèmes.
Regardez ce qu’ils ont fait à l’Europe – je pensais que les Allemands n’accepteraient jamais un tel sort. Ils ont renoncé à nos produits bon marché et à notre gaz, et toute l’économie s’est effondrée. Aujourd’hui, Volkswagen a fermé cinq de ses usines.
Regardez comment ce « coq » en France s’agite pour faire la guerre à la Russie. Il oublie comment nous avons chassé Napoléon jusqu’à Paris !
Regardez ce qu’ils ont fait de leurs pays prospères ! Il ne reste plus rien des pays baltes : toutes les usines ont disparu, la moitié de la population a fui. Et les « frères de la forêt » ne peuvent rien faire d’autre que de la russophobie. Donc, sans socialisme et sans justice, nous ne pourrons pas nous en sortir.
Et regardez la Chine : lorsque j’y suis allé pour la première fois, les gens se déplaçaient en pousse-pousse, puis à bicyclette. L’année dernière, 28 grandes usines ont produit près de 30 millions de voitures. Staline avait construit les 156 premières usines pour eux.
C’est pourquoi ils sont aujourd’hui (avec l’Inde et le Viêt Nam) les principaux alliés de la Russie. Le choix est donc entre le socialisme et le fascisme. Mais seuls ceux qui sont capables de défendre les idéaux de justice, d’amitié et de socialisme pourront mettre en oeuvre l’expérience de la Chine.
Votons pour notre peuple. Faites campagne, allez-y avec confiance et audace. Je vous assure que notre programme fera son chemin. Kharitonov s’est présenté à l’élection présidentielle avec ce programme. Aujourd’hui, notre équipe [du KPRF] fait un bon travail au Forum oriental. Demain, le président s’exprimera au forum.
La Mongolie vient de célébrer le 85e anniversaire de la bataille de Khalkhin-Gol. J’ai proposé au Président de s’inspirer de l’expérience victorieuse soviétique.
Lénine est venu au peuple avec l’idée de l’amitié, de la paix et du socialisme. Staline a vaincu Hitler, qui avait mis l’Europe à genoux, parce que l’URSS a construit 9 000 usines et a formé la génération la plus courageuse et la plus instruite. Et aujourd’hui, nous devrons répéter cet exploit.
Souhaitons la victoire aux élections à notre équipe de Moscou. Applaudissons-les – je suis sûr que les Moscovites soutiendront activement notre équipe !
Sans justice, sans amitié et sans socialisme, nous n’arriverons à rien !
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