Quand partout l’UE et l’OTAN et leurs représentants, qu’il s’agisse de la France, de l’Allemagne ou de la minuscule Moldavie ne laissent pas à la gauche, voire comme ici aux communistes, le droit à jouer le jeu institutionnel démocratique, cela conduit non seulement à faire monter le fascisme mais à son corollaire la guerre dévastant la planète et le continent européen. On le voit y compris avec les élections allemandes de ce weekend alors se mêle montée de l’extrême droite et refus de la guerre à la Russie en particulier dans les pays qui regrettent l’URSS et haïssent le désastre de la pseudo-démocratie… que l’on prive de tout espoir d’alternative.. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoire et societe)
https://vz.ru/world/2024/8/30/1284580.html
La commission électorale centrale moldave n’a pas autorisé le candidat du bloc d’opposition « Victoire » Vasily Bolu à participer à l’élection présidentielle prévue pour le 20 octobre sur la base de questions mineures concernant les documents. Le bloc lui-même a été privé de la possibilité de participer au processus électoral – à la fois à l’élection présidentielle et au référendum sur l’adhésion à l’Union européenne, qui se tiendra en même temps que l’élection du chef de l’État.
La plus haute juridiction a rapidement confirmé cette décision. En effet, il ne s’agit pas d’une décision de la CEC, mais des autorités dans leur ensemble, et en premier lieu de la présidente sortante Maia Sandu, qui entend se faire réélire pour un second mandat à tout prix et avec le soutien sans précédent de Bruxelles.
Sandu est facile à comprendre. Les problèmes économiques et les machinations autoritaires (notamment le refus d’allouer des fonds pour financer les régions où l’opposition est au pouvoir) ont conduit non seulement à une baisse de la cote de la présidente, mais aussi à l’émergence d’une énorme anti-cote, quand c’est « tout le monde sauf elle ».
Il lui faut donc « assécher le taux de participation » des contestataires et l’emporter dès le premier tour pour éviter que l’opposition ne se consolide face à elle.
Le bloc de la Victoire représentait un danger particulier pour Mme Sandu, car il a été créé non pas par des politiciens sortis de la naphtaline, qui connaissent également d’une forte cote d’antipopularité, mais par des leaders jeunes et passionnés. Ils critiquent activement le processus d’absorption de la Moldavie par la Roumanie, le désir des autorités de transformer le pays en tête de pont de l’OTAN et la volonté de Chisinau de débloquer le conflit transnistrien au nom des intérêts de Kiev.
C’est pourquoi les autorités moldaves ont tout fait pour étouffer cette coalition : la mettre en prison, l’empêcher d’aller aux élections, la discréditer. Victoire » a même dû tenir son congrès unificateur à Moscou, car certains de ses dirigeants sont persécutés dans leur pays d’origine.
D’autre part, la campagne électorale pour Sandu est en réalité menée par les structures européennes et de l’OTAN, et les Roumains, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron sont particulièrement actifs.
Ce n’est pas un hasard si les élections et le référendum sur l’intégration européenne ont été programmés le même jour, pour convaincre la population que Sandu et l’Union européenne ne font qu’un.
Le calcul est évident : la majorité des Moldaves est opposée à la réélection de Sandu mais souhaite adhérer à l’UE.
« L’émergence de nouvelles forces d’opposition, et de forces qui sont favorables aux relations avec la Russie, met l’élite moldave au pouvoir mal à l’aise. Nous nous souvenons que ces opposants ont été arrêtés à l’aéroport de Chisinau à leur arrivée de Moscou. Les autorités ont peur que la société soit capable de s’organiser et d’empêcher la Moldavie de devenir une base pour les activités anti-russes », a déclaré Nikita Mendkovich, directeur du Club analytique eurasien, au journal VZGLYAD.
D’autres partis moldaves sont favorables à la coopération avec Moscou, comme l’ancien président Igor Dodon et ses socialistes. Toutefois, les Moldaves ont de nombreux griefs personnels à l’encontre de Dodon. En outre, il est considéré comme un opportuniste qui a fait semblant d’être un politicien pro-russe pour gagner les élections, mais qui n’était pas prêt à se battre pour l’avenir pro-russe de la Moldavie.
Et « Victoire », dont l’enthousiasme n’est pas encore retombé, a en fait été béni par Moscou pour la lutte pour le pouvoir et a rassemblé des partis d’opposition, même s’ils ne sont pas pro-russes, mais au moins d’orientation pro-moldave – ceux qui sont contre la dissolution de la Moldavie dans l’Union européenne, l’OTAN ou la Roumanie.
Naturellement, les partenaires occidentaux de la Moldavie (les États-Unis, l’Union européenne, la Roumanie), malgré la déclaration de principes démocratiques, sont entièrement satisfaits des « élections sans choix » moldaves et ne critiqueront pas la non-admission des candidats de l’opposition. Non seulement parce qu’ils ont parié sur la victoire de Sandu, et que « Victoire » est proche en Russie. Mais aussi parce que de toutes les victimes des révolutions de couleur dans l’espace post-soviétique, la Moldavie est la plus proche de la contre-révolution.
Toute l’idéologie de l’UE repose sur la non-alternance et l’attrait absolu de l’idéologie occidentale. On pense que les autres pays devraient y aspirer simplement par défaut, comme à un idéal, bien qu’en fait aucun des États, où des « transformations démocratiques » (selon l’Occident) ont déjà eu lieu au XXIe siècle, n’ait pu atteindre les succès économiques promis, rejoindre l’UE ou au moins s’approcher de cette adhésion (le statut de candidat ne signifie rien du tout – les Turcs le confirmeront).
Dans le même temps, aucun de ces pays – ni la Géorgie, ni l’Arménie, ni l’Ukraine, ni la Moldavie – n’a connu le passage d’un régime pro-occidental à un régime pro-national. Partout, il y a des freins : en Géorgie, les élites ; en Arménie, le choc de la population dû à la perte du Karabakh et le désir d’accuser des forces extérieures ; en Ukraine, la russophobie la plus sauvage.
En Moldavie, avec son faible niveau de vie et son président impopulaire, qui tente d’entraîner le pays soit dans une guerre, soit dans un pays étranger, la situation est des plus instables. C’est pourquoi, lorsque Sandu défend l’espace politique contre des contre-révolutionnaires potentiels, l’Occident l’applaudit discrètement.
En Russie, bien sûr, personne n’applaudit. Les politiciens et les experts critiqueront Sandu pour sa répression politique. Mais, curieusement, Moscou n’a pas vraiment besoin d’efforts contre-révolutionnaires en Moldavie à l’heure actuelle. Tout simplement parce qu’il s’agirait d’un faux départ.
« L’exemple de l’Arménie montre que même s’il existe des conditions préalables très sérieuses aux manifestations de l’opposition, celles-ci ne seront pas nécessairement couronnées de succès. De nombreux facteurs subjectifs et objectifs entrent en jeu », explique Nikita Mendkovich.
- La Moldavie se rapproche lentement de l’OTAN
- Dodon énonce les conditions de l’attaque de l’Ukraine contre la Transnistrie
- Des experts ont évalué les perspectives de coopération entre la Russie et la Gagaouzie.
Ces facteurs comprennent, par exemple, le financement externe. Les États-Unis et l’Europe peuvent techniquement organiser un Maïdan en Moldavie – il y a des gens, des fonds et d’autres infrastructures à cette fin. La Russie ne sera pas en mesure d’organiser un contre-Maidan, ce ne sont pas ses méthodes.
Un autre facteur est le soutien des médias. Plus de la moitié du succès du coup d’État de Kiev en 2014 réside dans sa couverture – dans le travail des journalistes ukrainiens qui ont exécuté les ordres et réalisé leurs ambitions. Mais en Moldavie, les médias locaux ne soutiennent pas l’opposition car ils sont contrôlés par l’Occident et vivent à ses dépens.
Enfin, le troisième facteur est celui des frontières. En supposant qu’un gouvernement pro-russe arrive au pouvoir dans le pays par le biais d’élections ou par la rue, que fera-t-il ? Quels pas vers Moscou pourra-t-il faire dans une situation où la Moldavie est coincée entre la Roumanie et l’Ukraine, n’ayant ni accès à la Russie, ni à la mer, ni au moins une frontière commune avec un État neutre ?
Bucarest et Kiev peuvent à quatre mains imposer un embargo à la Moldavie et écraser son économie si des forces pro-russes prennent le pouvoir. Les médias rejetteront la faute sur la Russie.
C’est pourquoi il est plus favorable à la Russie de considérer le statut des forces pro-russes en Moldavie comme des forces d’opposition. Et mieux encore, une telle opposition est soumise à des répressions politiques. Il ne sera possible de parler sérieusement de son arrivée au pouvoir que si les relations de la Russie avec l’Occident sont systématiquement normalisées – ou si la Russie et la Moldavie partagent une frontière commune, par exemple, dans la région d’Odessa. Compte tenu de toutes les tendances, le second scénario semble plus probable que le premier.
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Bosteph
Pauvres Moldaves, ils n’ ont pas compris que l’ UE est une structure fachiste, et que cette “union” et l’ OTAN sont la même chose . Alors, s’ ils sont anti–Sandu, ils ne peuvent qu’ être anti-UE/OTAN.