Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’arc républicain, les flèches de Cupidon mais à l’envers…

Ce texte de Slate, site avec lequel je suis probablement en désaccord sur la plupart des point fondamentaux a le mérite de décrire une situation que je n’ai jamais vécue et je ne suis probablement pas la seule (venus d’ailleurs des horizons les plus divers). Je vais me précipiter dans un bureau de vote pour faire “barrage à l’extrême droite” que je ne veux à aucun prix au pouvoir. C’est comme ça et cela ne souffre aucun débat. Mais dans le même temps je vais voter pour ceux qui sous des attitudes, prises de position, etc… font à mes yeux monter le Rassemblement national en exaspérant la colère des Français, dont la mienne. Cerise sur la gâteau, il y a une bande de petits conspirateurs, les spécialistes de la lutte des places qui ont déjà enrôlé mon vote dans leurs manigances… Cela va de la droite, des Macroniens qui espèrent sauver sinon leur majorité et leur gouvernement mais comme les travaillistes anglais s’assurer que tout l’atlantisme reste bien vissé jusqu’à des gauchistes et membres du PCF et transfuges des verts, de la FI qui sont en train de nous proposer de négocier les conditions de la participation à un gouvernement… Sous des prétextes vertueux par exemple imaginons quelques conférences, quelques publications supplémentaires pour ceux qui se nourrissent déjà des crédits de l’UE à travers la fondation Rosa Luxembourg… Exposer urbi et orbi la pensée et la personne de leur gourou justifie bien quelques petits arrangements avec le pouvoir, air connu !!! Tous ces gens qui confondent la colère populaire avec les caprices indignés de gens confortablement installés dans le cocon que leur a créé ceux qui ont été massacrés, torturés pour qu’il existe le programme de la Résistance, sont en pleine parodie et ils en sont déjà à marchander le vote que je vais glisser dans l’urne. La nouveauté c’est qu’une immense majorité des Français sait ce qui se trame et choisit la priorité de battre le danger principal avec un haut-le-cœur devant ceux pour qui elle doit voter pour faire face… (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Pour imaginer l'arc républicain actuel, il faut imaginer Ray Charles essayer de décocher des flèches. | Louison

Pour imaginer l’arc républicain actuel, il faut imaginer Ray Charles essayer de décocher des flèches. | Louison© 

Vous voyez l’arc de Cupidon et ses petites flèches pleines de love, qui font que tout le monde tombe instantanément amoureux sans jamais se poser de questions sur l’élu(e) de son cœur? Bah l’arc républicain, en gros, c’est pas tout à fait l’inverse, mais pas loin. Disons que si Cupidon maniait l’arc républicain plutôt que celui de l’amour, le sort durerait un peu moins longtemps, et assez rapidement se poseraient fortement les questions des atomes crochus.

Vous voyez l’arc de Guillaume Tell ? Le plus précis des outils qui décoche des flèches en plein dans le mille sans jamais faire de victimes collatérales parmi les plus fragiles d’une population ? Bah disons que si Guillaume Tell maniait plutôt l’arc républicain, j’aimerais franchement plus être à la place de la pomme qu’à celle de son fils. Parce que ne finirait pas en compote ou en tarte tatin celui qu’on pense.

Non, je me dis que pour se rapprocher au maximum de la vision de l’arc républicain qui s’est mis en place dans cette semaine d’entre-deux-tours, il vaut mieux imaginer Ray Charles aux épreuves finales du tir à l’arc de Jeux pas du tout paralympiques. Voilà, là, d’un coup, c’est plus proche de la réalité politique du moment. Tout le monde au sol, en PLS.

Car si l’arc républicain en 2002, 2017 ou 2022 semblait être en titane renforcé avec lunette binoculaire à infrarouge et flèches reliées au GPS par Bluetooth, c’est parce qu’on demandait aux gens de gauche de le manier pour viser la cible à droite (même quand la cible se réclamait ni de droite ni de gauche, pour finir là où on sait, c’est à dire hors-sol). Quand on demande aux gens de droite de faire l’inverse pour une fois, c’est pas la même vinaigrette.

Oui, ces sept jours d’entre-deux-tours auront été l’occasion de vérifier que la dignité démocratique d’une partie de la droite et de la macronie n’a rien à envier à l’actuelle qualité des eaux de la Seine, et ils sont nombreux à s’être tiré une flèche dans le pied. Mais hélas, c’est nous qui risquons de boiter un moment à cause de leur maladresse malintentionnée.

Ils et elles sont nombreux à s’être pincé le nez face à l’arc républicain pour aller prendre plutôt des grosses bouffées d’air du côté du bazooka aux relents bruns comme les fosses septiques du Rassemblement nazional.

À la veille d’un scrutin rendu terriblement indispensable par un pourtant très dispensable porteur de casquette et blouson de cuir d’un autre temps, le souffle d’une catastrophe commence à faire bouger les cheveux qu’on a dressé sur la tête. L’arc républicain paraît un modeste cure-dents face aux candidats du RN, tsunami de bêtises, d’incompétences, et de dangerosités, et sans doute lauréats du pire casting politique depuis la nomination à des postes de responsabilités d’Aurore Bergé.

Il faudra pourtant espérer que ce maigre et fragile cure-dents, tel le roseau dans la fable de Jean de la Fontaine, plie mais ne rompe pas face au gigantesque chêne, à l’écorce rendue dure comme la pierre par les délires racistes d’incompétents et la complaisance permanente des médias.

Oui, c’est pas la joie, car vu d’ici, il a l’air insurmontable, ce chêne. Et il en produit, des glands.

Vivement… Lundi ?

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