Histoire et société

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En Allemagne, les conservateurs vers l’extrême-droite ont le vent en poupe… un cas d’école…

En Allemagne, le parti de centre-droit CDU/CSU est en tête des intentions de vote pour les élections européennes. L’extrême droite de l’AfD arrive en deuxième position. Comme dans la plupart des pays européens le SPD et la gauche paye cher ses “ambiguïtés”. Nous sommes donc, en ce qui concerne l’Allemagne dans une situation spécifique, c’est le pays qui paye le plus au niveau économique et social la politique de sanctions à l’égard de la Russie, celle dans laquelle l’adhésion à la guerre a les conséquences les plus néfastes pour la population, celle qui remet en cause la suprématie économique allemande et sa “ruée” vers l’est, dans les terres désagrégées du pacte de Varsovie et de l’URSS. Lui est substituée une stratégie militaire derrière les Etats-Unis et l’identification à l’OTAN qui s’appuie sur des conservatismes de “junkers” , une sorte de remake du nazisme. Ce qu’il faut mesurer c’est que ces “mouvements” électoraux ne font que traduire ce qui est déjà le fonctionnement de l’institution Union européenne.

Les sociaux-démocrates confirment leur lente descente dans les intentions de vote.

Les sociaux-démocrates confirment leur lente descente dans les intentions de vote.© Markus Scholz/(c) Copyright 2024

Il est à noter que la progression de Glucksmann dont on tente en France de faire l’événement n’est qu’un phénomène des vases communicants, les “mouvements” qui ont prétendu recouvrir l’opposition droite et gauche, et même confondre “les populismes”, retournent vers les clivages traditionnels mais ce mouvement ne peut avoir lieu que dans le déplacement de la droite vers une extrême-droite à la recherche de légitimité dans les urnes et qui se rallie aux marchés financiers et marchands d’armes, renonce de fait à la bataille pour la souveraineté nationale. Un mouvement qui a déjà eu lieu depuis longtemps au niveau d’une Europe qui s’aligne sur l’OTAN et choisit la vassalisation et qui est bien représentée par madame Ursula Von der leyen.

En vue des élections européennes, les vents conservateurs et de droite qui soufflent sur l’Europe gonflent les voiles de la CDU/CSU en Allemagne, et renforcent l’extrême-droite au détriment de la coalition gouvernementale actuelle

Selon le sondage exclusif d’Euronews, les intentions de vote des Allemands fin avril vont vers trois grands partis, la CDU/CSU, l’épine dorsale du Parti populaire européen, l’extrême droite de l’AfD, loin devant les sociaux-démocrates du SPD, dont fait partie l’actuel chancelier Olaf Scholz.

Selon le super sondage d’Euronews, les intentions de vote pour la CDU/CSU ont augmenté de mars à avril par rapport aux autres partis traditionnels allemands. L’extrême droite de l’AfD connaît la plus forte croissance. Les sociaux-démocrates confirment eux leur lente descente ainsi que les Verts, le parti de l’actuelle ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock qui s’est distinguée dans le bellicisme pro-ukrainien le plus outrancier et la russophobie sans équivalent si ce n’est celle de son alter ego au Canada qui a les mêmes origines familiales nazies.

Les libéraux du FDP, le parti de Christian Lindner, Ministre des Finances, sont les seuls de l’actuelle coalition tripartite qui semblent gagner en popularité. Le FDP est une composante de Renew, le groupe libéral du Parlement européen.

Il est trop tôt pour dire si le scandale d’espionnage chinois qui a touché l’assistant de Maximilian Krah, principal candidat de l’AfD aux élections européennes, pourrait avoir un impact négatif. Maximilian Krah est toutefois toujours candidat aux élections européennes.

La forte croissance de la CDU/CSU a donné un coup de pouce à l’actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui envisage la possibilité d’une grande coalition de centre-droit avec le groupe des conservateurs au détriment des socialistes et des libéraux. Selon les chiffres paneuropéens disponibles, ce projet semble pour l’instant assez ambitieux.

Du côté de la gauche radicale, l’Alliance Sahra Wagenknecht semble s’essouffler, même si elle dépasse les libéraux du FDP et Die Linke, membre du groupe de gauche depuis plusieurs décennies au Parlement européen, en effet l’idée de s’ouvrir à des thèmes populaires mais qui laissent planer l’ambiguïté sur le fond pour disputer son leadership à l’extrême-droite a ses limites.

Nous sommes donc en ce qui concerne l’Allemagne dans une situation spécifique, c’est le pays qui paye le plus au niveau économique et social la politique de sanctions à l’égard de la Russie, celle dans laquelle l’adhésion à la guerre a les conséquences les plus néfastes pour la population, celle qui remet en cause la suprématie économique allemande et sa “ruée” vers l’est, dans les terres désagrégées du pacte de Varsovie et de l’URSS. Lui est substituée une stratégie militaire derrière les Etats-Unis et l’identification à l’OTAN qui s’appuie sur des conservatismes de “junkers”, une sorte de remake du nazisme.

Le fait que ce soit l’Allemagne, la principale puissance économique, celle qui a réintégré sur des bases de domination l’expérience de la RDA, donne un caractère exemplaire à un mouvement qui en fait est beaucoup plus général et joue sur des “plaques tectoniques” assez comparables.

Danielle Bleitrach

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