C’est exactement ça le problème non seulement de la France, de l’Europe résumée à l’UE mais du monde, le mot socialisme ne doit même pas être prononcé tant il révèle les fractures en train de s’approfondir sous la “démocratie”, il n’y a plus de langage commun, seulement l’exclusion la censure de peur que montent les clameurs… Est-ce que cela date seulement de la chute de l’URSS ? C’est apparemment la fracture la plus importante tant elle a divisé le monde, les individus, les classes en une poignée de bénéficiaires qui n’en ont jamais assez et une immense majorité de spoliés à qui on a enseigné que la liberté en passait par leur exclusion, dépossession. Mais peut-être, c’est mon hypothèse faut-il voir la lézarde dans le fait qu’à partir de 1959 plus aucun pays ne passe au socialisme, l’expérience chilienne de passage pacifique au contraire se multiplie avec sa variante les révolutions de couleur… au nom de l’absence de liberté du socialisme… Aujourd’hui la clameur est comme le célèbre tableau “le cri” proféré silencieusement… Parce que chacun cherche les mots pour dire l’impossible coexistence, parce que la censure et la répression, la guerre sont là pour que l’on ose même pas penser … Mais chez les peuples qui osent résister la clameur est là également, vous ne trouverez la force qu’en nous reconnaissant notre force collective, et le socialisme devient une exigence, une colère… (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://vz.ru/opinions/2024/4/24/1264610.html
Si vous réunissez dans une pièce une trentaine d’hommes de plus de quarante ans et que vous criez le mot “socialisme”, il y aura une telle clameur que vous devrez vous boucher les oreilles. Certains crieront que c’est l’apogée du développement de l’humanité. D’autres crieront que c’est une vilaine contagion qui infecte les sociétés. Si on les attache à leur lit et qu’on leur demande un par un ce que chacun entend par ce terme, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de sémantique commune. Pour chacun, le socialisme est quelque chose de différent.
Pour certains, le “socialisme” représente tous les pires aspects de la défunte URSS. Ils sont submergés par l’atmosphère des films “Garage” et “Afonja” combinés, et leur main se hâte fébrilement pour déboutonner le col à cause de l’étouffante absence de liberté “socialiste”. D’autres sont saisis par des souvenirs tout à fait différents – des maisons de pionniers et des sections sportives. Le souvenir le plus important est le sentiment de tranquillité d’esprit pour l’avenir, le leur et celui de leurs enfants. Les partisans du socialisme associent davantage la non-liberté à l’hypothèque impayée qui leur pend au cou, et c’est elle qui les étrangle. Les deux réalités ne se recoupent pas.
Qu’est-ce que le socialisme ? La définition tirée des manuels soviétiques – “un système social dans lequel les moyens de production sont socialisés”, c’est-à-dire que toutes les entreprises sont détenues par l’État – semble encore correcte pour beaucoup de gens aujourd’hui. Mais qu’en est-il du socialisme scandinave ? N’est-ce pas du socialisme, mais une tromperie créée par les maudits exploiteurs des peuples suédois et norvégien ? Je pense que beaucoup seraient d’accord pour dire qu’il est intuitivement évident que les Scandinaves ont un socialisme.
Les socialistes européens ont défini les moyens de production au 19e siècle, avant même Marx. Ils se sont alors battus pour les droits élémentaires : limitation du temps de travail, interdiction du travail des enfants, etc. La seule façon de réaliser ce qu’ils voyaient à l’époque était de nationaliser l’industrie. Si les usines appartenaient à la majorité, les gens ne se laisseraient pas abuser, telle était la logique. D’où l’éternelle étiquette “social-démocrate”. La démocratie, c’est le pouvoir de la majorité. Au XIXe siècle, du moins, c’est ce que l’on pensait. Mais après la Seconde Guerre mondiale, et plus encore à partir des années 1970, les eurosocialistes se souviennent de moins en moins des nationalisations. Personne n’a cessé de les considérer comme des socialistes.
Il faut évidemment une autre définition. Je vais la donner, et même la fonder scientifiquement. Tout le monde connaît la pyramide des besoins de Maslow. Il existe plusieurs systèmes similaires – par exemple, le système bien mieux élaboré de l’académicien Pavel Simonov. L’essentiel est qu’il existe des besoins biologiques – nourriture, sommeil, sécurité de soi et de sa progéniture, etc. Il y a des besoins sociaux – communication, amour, respect… Et il y a des besoins spirituels – réalisation de soi, esthétique, harmonie… Ainsi, l’essence du socialisme est que la société garantisse la protection des besoins physiologiques et sociaux fondamentaux de ses membres. C’est tout. Il n’y a pas d’autres idées dans le socialisme. Pas de commissaires portant des casques poussiéreux – rien de tout cela. Il s’agit simplement de répondre aux besoins fondamentaux. Tout ce qui va au-delà n’a rien à voir avec le socialisme – ce sont des traces d’autres “-ismes”. Le socialisme peut être combiné en toute sécurité avec n’importe quel système économique, y compris le capitalisme et le marché.
Revenons à nos eurosocialistes. Personne au milieu du 19ème siècle ne pouvait imaginer qu’un capitaliste puisse volontairement donner 46% de ses bénéfices sous forme d’impôts, comme c’est le cas aujourd’hui en France, même en se faisant des illusions. Lorsque, au XXe siècle, on a commencé à “socialiser” non pas les moyens de production, mais la plus-value par le biais d’impôts élevés, les socialistes en ont été pleinement satisfaits. Car la destruction des inégalités et l’introduction de certaines règles du jeu pour les capitalistes étaient leur véritable rêve. Pour le socialiste, la nationalisation n’est pas une fin en soi, mais un outil qu’il peut jeter s’il obtient ce qu’il veut sans elle.
Et quelle est cette “chose désirée” ? Précisons de quelles garanties il s’agit. Dans un État socialiste, personne ne mourra de faim ou de maladie à cause de la pauvreté. Chacun recevra une éducation secondaire dans son enfance et une pension dans sa vieillesse. Dans les régimes socialistes extrêmes, les socialistes fondamentalistes promettent également que les enfants recevront un enseignement supérieur gratuit et, dans les cas les plus extrêmes, qu’aucune personne ne sera sans abri. Signes indirects du socialisme : pensions, allocations de chômage, médecine gratuite de jure ou de facto, enseignement secondaire, écoles maternelles gratuites ou bon marché, clubs et sections, logements bon marché et parfois gratuits, prise en charge des orphelins, etc.
Voyons maintenant où, sur la base d’une telle définition, nous trouvons le socialisme. Sous une forme ou une autre, il est présent dans de nombreux pays, y compris la Russie d’aujourd’hui.
Le socialisme était certainement présent en URSS et dans le camp socialiste, en Libye avant le renversement de Kadhafi.
Le socialisme est toujours présent en Europe occidentale. Ici, pour l’essentiel, l’enseignement supérieur est gratuit. La médecine est essentiellement gratuite. Jusqu’à récemment, les taux hypothécaires étaient très humains. Il est vrai que les taxes foncières sont élevées, ce qui incite de nombreuses personnes à louer.
Le socialisme est quasiment inexistant aux États-Unis. La médecine est très chère aux États-Unis. Par le biais de Medicare et de Medicaid, ils ont tenté de les rendre plus abordables, mais les prix sont si élevés qu’il n’en est pas résulté grand-chose. Les collèges et les universités américains coûtent cher. Il n’y a pratiquement pas de vacances ni de ce que nous appelons le congé de maternité.
Il est intéressant d’examiner la Chine de plus près. S’agit-il d’un pays socialiste ? Pendant longtemps, le système de retraite en Chine ne couvrait que les fonctionnaires, mais la couverture a été radicalement élargie. La médecine est en grande partie payante. L’enseignement supérieur est payant, à moins que vous ne puissiez bénéficier d’une bourse, ce qui n’est pas rare. Il faut acheter des biens immobiliers, dont les prix sont mordants dans certaines régions. À titre de comparaison, la part du volet social dans le budget de la République fédérale d’Allemagne est de 38,6 %, tandis qu’en Chine, si l’on compte tous les budgets qui ne sont pas consolidés ici, le total est de 27,5 %. Ces chiffres nous permettent de voir qui est le plus grand socialiste. Il convient toutefois de mentionner que la RPC est l’un des rares pays où le socialisme progresse, au lieu de reculer. Et les autorités affirment publiquement qu’elles vont vers le socialisme, et non qu’elles s’en éloignent.
Les sociétés qui ont goûté au socialisme sont très difficiles à sevrer. Pour abolir officiellement le socialisme, il faut être aussi désespéré que les Argentins. Dans des pays comme la Kirghizie, il n’y a pas de socialisme en réalité, sauf dans les écoles. Mais sous une forme rudimentaire, il est encore présent. Les hommes politiques ont peur de s’adresser à la population et d’annoncer qu’à partir de demain, il n’y aura plus de pensions et que tous les médicaments seront payants. En réalité, les pensions sont si faibles qu’elles peuvent être négligées, et dans les polycliniques, même aujourd’hui, il faut débourser de l’argent.
En son temps, Thatcher s’est efforcée de déraciner le socialisme britannique, ce qui a suscité une forte résistance sur l’île. Au début des années 2000, les syndicats britanniques ont distribué un coffret cadeau composé d’une bouteille de whisky et d’un T-shirt sur lequel on pouvait lire “The witch is dead” (la sorcière est morte). Les instructions indiquaient que le coffret devait être utilisé immédiatement dès que l’on apprendrait le décès de la Dame de fer. En effet, la nuit où Margaret est décédée, il y a eu une grande fête dans les rues. De nombreuses personnes ont crié l’inscription du même T-shirt, mais en remplaçant le “w” par un “b”. Tel est le grand amour pour ceux qui détruisent les garanties sociales.
Dans le reste de l’Europe occidentale, la destruction du socialisme après la chute de l’URSS s’est faite lentement, de sorte que personne ne s’en aperçoit. Mais la vitrine du “capitalisme à visage humain” est devenue inutile après la chute de l’Union soviétique, et elle est donc lentement démantelée.
Dans les pays de l’ancien camp socialiste, le socialisme recule depuis les années 1990 sous prétexte qu’il s’agit d’une condition d’entrée dans le club des pays dits développés, où ce phénomène n’a soi-disant pas sa place. Mais peu de pays ont réussi à l’éradiquer complètement. Comme on le voit, si le socialisme a existé un jour en raison de tournants historiques, il s’y accroche.
Pourquoi ? Parce que cela fait partie de notre nature. Les chimpanzés nourrissent leurs vieux parents sans dents en mâchant leur nourriture à leur place. Et adoptent des orphelins. Les biologistes affirment que, selon la classification scientifique stricte, l’homo sapiens est la troisième espèce de chimpanzé. Il n’est donc pas surprenant que nous soyons proches de l’idée de soutenir “nos semblables”. Ce comportement, associé à nos autres atouts, est à l’origine de la réussite de notre espèce. Bien plus que les espèces qui privilégient l’individualisme.
Oui, le socialisme a ses mauvais côtés. Le premier et le plus important est la dépendance qui sévit dans ces sociétés. En Europe occidentale, les fainéants sont extrêmement répandus aujourd’hui, comme ils l’étaient en URSS à une certaine époque. De même qu’aux États-Unis dans les couches qui ont été accrochées au welfarisme – principalement les Noirs. L’opinion selon laquelle, dès que les besoins de base sont satisfaits, tout le monde commence immédiatement à créer et à se réaliser est, bien sûr, naïve. Nombreux sont ceux qui, dans une telle situation, préfèrent un canapé et une bière.
Mais quelle est l’alternative ? Dans les sociétés non socialistes, les fainéants sont obligées de travailler de peur d’être laissés sur le carreau, la situation les oblige à se bouger le cul. La peur est le moteur le plus puissant, qui peut le contester ? Mais elle n’est finalement pas si bonne que cela, si l’on prend un peu de hauteur. La peur produit du cortisol, qui rend les gens plus stupides – c’est un fait médical. Qui a besoin d’un groupe de personnes stupides ?
Le socialisme utilise beaucoup plus efficacement les talents qui peuvent naître dans n’importe quelle famille, c’est une pure loterie. David Heinmaer Hanson, cofondateur de Basecamp, l’une des meilleures applications de gestion de projet au monde, a écrit un jour un billet poignant dans lequel il expliquait qu’il serait resté un moins que rien dans un pays non socialiste. Sa famille était si pauvre qu’elle percevait toutes les allocations possibles. Sans le socialisme danois, sa mère n’aurait pas pu s’offrir un ordinateur, il n’aurait pas maîtrisé la programmation et n’aurait pas pu s’épanouir. Le Danois faisait clairement allusion aux États-Unis, où il vit aujourd’hui. En Scandinavie, notamment en Norvège, le degré de corrélation entre les revenus des enfants et ceux de leurs parents est très faible. Aux États-Unis, il est prohibitif : si votre père est un indigent, vous risquez fort de devenir un indigent. Et vice versa. Le rêve américain n’est donc qu’un mythe, pour ne pas dire plus. Je n’ai pas inventé cela, ce sont des données de l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques, leur propre institution occidentale.
Il est important de donner à chaque talent une chance de se développer, surtout avec la baisse du taux de natalité. Pour trouver une pépite, il faut soulever beaucoup de pierres. Mais le jeu en vaut la chandelle. Rien n’indique que le talent ou l’intelligence soient hérités. Au contraire, comme nous le savons, “la nature se repose sur les enfants des génies”. Ainsi, plus vous donnez une chance à un grand nombre d’enfants, plus votre société dans son ensemble est efficace. Et plus une société est efficace, plus elle a de chances de ne pas être détruite. Et aucune forme de charité, qui n’est en fait qu’un moyen d’échapper à l’impôt, ne peut remplacer le socialisme en tant que système dans ce sens.
La maximisation des talents et la non-nevrotisation de la population sont les avantages du socialisme. Et que faire avec les fainéants, comment motiver ce type de personnes sans recourir à la peur, c’est un problème distinct et vraiment important du domaine de la neurophysiologie. Il faut bien sûr le résoudre d’une manière ou d’une autre.
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Quelques commentaires :
Igor Tr : “La maximisation des talents et une population non nevrosée sont les avantages du socialisme.” – C’est indiscutable.
Je peux en juger par ma propre expérience. Sous le régime soviétique (avant la perestroïka), les gens vivaient beaucoup plus paisiblement qu’aujourd’hui. J’ai grandi dans la famille la plus humble d’une province sibérienne reculée. En même temps, j’ai reçu une telle éducation que je gagne encore tranquillement (après avoir changé de profession et pris ma retraite il y a 20 ans) beaucoup plus que le salaire moyen dans le pays….
Mais il n’y a personne à blâmer, les gens sont eux-mêmes descendus dans la rue sous Gorbatchev, et ont ensuite voté pour Eltsine…
Imbéciles, ils voulaient du changement….
Tgif : Il n’y a rien de mal à vouloir le changement et à descendre dans la rue. Ce n’est pas là que notre train blindé a pris un mauvais virage. C’est au moment où les mauvaises personnes ont pris le contrôle.
Kotelok : Je soutiens l’auteur. L’URSS, en tant que premier État socialiste, a été une réussite : les besoins humains fondamentaux ont été plus que satisfaits dans ce pays.
Et ce, même si le pays a été presque entièrement détruit à deux reprises au cours du XXe siècle (la guerre civile et la grande guerre patriotique).
Mais la question “que faire des fainéants ?” doit vraiment être abordée. C’est une question sérieuse.
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Luc Laforets
Bonjour.
Je prends le risque d’être de nouveau qualifié de troll par les modérateurs.
Cet article confirme ce que j’ai pu dire lors de l’émission “Mercredi de l’Espoir” du 6 mars dernier : “La 4ème Voie peut être vue comme une forme de socialisme”. Pourquoi ? Car elle met en son coeur la satisfaction des besoins du corps et de l’âme (pour reprendre la terminologie de Simone Weil – 1909-1943). Ce qui correspond tout à fait à la définition du socialisme que donne l’auteur.
Je m’en réjouis ici.
Cordialement.
Luc Laforets.
http://www.1P6R.org
Daniel Arias
Parfois je me demande si les auteurs de certaines affirmations ont un jour expérimenté eux même la réalité d’un collectif de travail dans une entreprise qui produise des biens ou des services avec également l’expérience réelle de demandeur d’emploi.
Certaines affirmations semblent parfois tout droit sorties d’un monde très très lointain et très étranger au notre.
“Le socialisme peut être combiné en toute sécurité avec n’importe quel système économique, y compris le capitalisme et le marché.”
Avec une telle affirmation nous pouvons jeter à la poubelle les avancées conséquentes de Marx dans son oeuvre majeure “Le Capital” et la démonstration de l’exploitation et de l’origine du profit ainsi que de l’antagonisme entre capitalisme et socialisme entre bourgeois et prolétaires dont les intérêts sont diamétralement opposés et dont l’opposition est renforcée par les progrès scientifiques et techniques; j’y reviendrai plus loin sur le sujet des “fainéants”. Cette exploitation pour ceux qui n’ont pas lu le Capital est tout à fait explicitement décrite dans les cours de première année de comptabilité, comptabilité qui très clairement parle de compte d’exploitation, d’actifs, de passifs, de formation de capital, etc,….
L’essentiel du bourgeois capitaliste est d’accumuler les capitaux et donc augmenter le pouvoir sur ceux qu’il exploite.
L’essentiel du marché est de proposer au libre choix des marchandises à ceux qui ont les moyens d’acheter et là encore Marx nous à démontré qu’il n’y a pas de marchandises sans force de travail, sans travailleurs (sans consommateurs aussi mais il arrivent après la production); ce qui implique que pour avoir un marché quelconque il est indispensable d’avoir un marché du travail qui ne peut exister sans chômage c’est à dire sans une sélection de ceux à qui on donne l’opportunité de travailler les demandeurs d’emplois.
Aujourd’hui les manager des RH modernes ne vous proposent plus un travail, ni un emploi mais une “opportunité”, jamais ils ne disent par contre qui décide de la qualité de l’opportunité et des méthodes menant à la sélection de l’heureux élu de cette immense loterie pour qui a de la chance obtenir un SMIC parfois juste pour une semaine ou trois jours.
Une opportunité c’est rare et fugace: “si tu la saisi pas t’es un nul”.
Voilà au plus profond ce qu’est au quotidien le capitalisme et même le marché y compris avec des “caractéristiques socialistes”.
Qu’il y ait encore des nécessités de passer par le capitalisme et le marché peut encore se discuter, mais n’appeler pas ça du socialisme, c’est du réformisme, ni même de la social démocratie mais du social libéralisme, tous les mots semblent devenir aujourd’hui interchangeables. La social démocratie avait du moins pendant un temps la prétention d’aller vers le socialisme le social libéralisme est justement cette idéologie de maîtrise du capitalisme par l’impôt la régulation un État fort (Pays Scandinaves, France, RFA tous membre du milliard d’or et plus ou moins exploiteurs des ressources de pays “moins avancés”).
Nous avons deux exemples de marchés qui vont chacun en sens inverse dans la satisfaction des besoins, selon le système de Pavel Simonov: “’essentiel est qu’il existe des besoins biologiques – nourriture, sommeil, sécurité de soi et de sa progéniture, etc. Il y a des besoins sociaux – communication, amour, respect… Et il y a des besoins spirituels – réalisation de soi, esthétique, harmonie…”
Dans le premier exemple remettant en cause la première expérience du socialisme réel celle des bolcheviques les effets non du capitalisme restauré mais bien du seul Marché dont seuls les directeurs d’entreprise corrompus ont profité sont largement documentés par Alexander Ostrovski et les conséquences en ont été tout simplement criminelles et désastreuses, voilà une caricature de la forme que peut prendre la cohabitation entre ici ce qui n’est encore qu’une petite bourgeoisie identique à celle qui dirige notre gauche actuellement en France et la masse des travailleurs et leur organisation.
Dans le second cas, en Chine, la cohabitation ne se transforme pas en catastrophe et a permis l’imbrication dans la mondialisation capitaliste d’une immense nation dirigée par le PCC, les avides de richesses y sont immensément riches mais sous contrôle et ne semblent pas en mesure de faire un coup d’État ; la Chine rend un conflit très difficile à mettre en place tant la déstabilisation de la Chine ruinerait une grande partie des profits du milliard d’or. Quant à la satisfaction selon les critères de Simonov la Chine va dans le bon sens mais plus doucement que ne l’avait fait l’URSS. Les contraintes démographiques et géologiques n’étant pas non plus les mêmes. Le développement positif de la Chine et de son peuple est incontestable pour l’instant la part capitaliste sous contrôle de l’État y contribue aux côté des entreprises publiques, la protection sociale encore imparfaite et inégalitaire est en voie d’amélioration et de généralisation.
De ces deux exemples que pourrons nous en tirer pour notre socialisme “déjà là” comme semble le trouver l’auteur dans les exemples de la RFA, des pays scandinaves et même de la France ?
Il faut pour en tirer des conclusions en chercher la dynamique et nous pouvons constater que partout les États “Providence” du Milliard d’Or tendent vers un abandon des protections sociales sous la pression des marchés financiers entre autres le cas extrême étant les USA qui aussi ont obtenu un certain temps un confort relatif pour l’ouvrier blanc dans ce pays bâti par le pillage, la déportation et l’esclavage, et l’immense immigration venue de l’Europe capitaliste en crise.
Le social libéralisme comme évolution de la social démocratie nous mène à ce que nous connaissons aujourd’hui dans la totalité des propositions politiques, à l’abandon pur et simple du socialisme avec pour limite infranchissable à gauche une flexisécurité de l’emploi et une sécurité sociale forte mais laissant en fonctionnement l’âme du capitalisme: la liberté de propriété des moyens de production avec toute les conséquences de cette propriété sur l’organisation sociale du travail et le plafond de verre dans la gestion de ce que produisent les travailleurs.
Cette contradiction entre bourgeois et entre particulièrement petits bourgeois et travailleurs que l’ont retrouve également y compris en URSS parmi les liquidateurs de celle ci est très largement répandue dans notre gauche et s’étend à mesure que les ouvriers y perdent leur place.
Le marché, in fine le seul qui compte celui du travail, qui offre uniquement après bénéfices des biens et services aux seuls acteurs économiques solvables devient pour de nombreux travailleurs le lieu où se décide qui est méritant, qui est un médiocre travailleur et qui est un fainéant.
L’auteur fait des analogies, des références biologiques et du comportement animal pour nous expliquer les faits sociaux, pourquoi pas puisque nous ne pouvons pas raisonnablement renier notre nature et notre évolution. Rien n’existe en dehors de la nature.
Que nous enseigne actuellement la biologie et la médecine ? Que les organismes vivants y compris les organes qui les composent cherchent l’efficacité énergétique maximale.
Chaque être vivant évolue vers les formes les plus optimales entre la dépense énergétique pour se procurer l’énergie vitale et sa consommation. Un organisme en apparence aussi simple qu’un blob va choisir le chemin le plus court pour se nourrir, un arbre perdra les ramifications inutiles, cessez de bouger et vos muscles, tendons et os vont se transformer pour diminuer la consommation d’énergie, vos globules rouges vont diminuer en capacité à fixer l’oxygène, ce système est tellement bien conçus que les sportifs qui utilisent uniquement un bras ont les os de celui ci deux fois plus épais que le bras qui ne subit pas les efforts mécaniques.
Biologiquement les organismes vivant semblent être de gros fainéants, ils font le minimum pour obtenir le maximum.
Un caractère essentiel de l’Homme est qu’il ne se satisfait pas de la nature et qu’il organise des sociétés de plus en plus complexes et qui restent comme chez notre cousin chimpanzé des sociétés hiérarchiques avec des relations parfois assez communes.
J’ose avancer qu’un jour un gros fainéant a observer son cousin lutter contre les branches ou la viande durement accrochée et lui a proposé d’utiliser une pierre et un bâton: “prends ça tu forcera moins comme un bourrin !” . Et l’outil comme le feu ne cessera de nous rendre la tâche moins pénible sauf que nous aimons aussi nous rajouter quelques travaux supplémentaires qui a la fois nous soulagent et nous compliquent l’existence.
L’exploitation des forces hydrauliques, de l’éolien, de l’animal puis en accélérant du charbon et de la vapeur, du pétrole et du gaz, de la fission nucléaire à demain la fusion nucléaire nous avons tout comme les organismes primitifs toujours cherché collectivement les sources d’énergie les plus rentables et faciles à extraire afin de diminuer notre effort pour un même travail.
Sur le plan social nous avons développé l’organisation scientifique et technique du travail avec à chaque instant le soucis d’optimisation, de réduction justement de la quantité de travail nécessaire, de l’énergie que l’on met à résoudre nos problèmes. Sous domination capitaliste et du marché dans un but de profit dont les effets bénéfiques pour l’intérêt général existent mais sont secondaires, ou même dans le socialisme soviétique pour atteindre, avec une population, donnée la satisfaction maximale des besoins.
La productivité est ce qui permet de tendre en théorie vers le zéro travail humain comme vous le trouverez dans les dernières chaînes d’assemblage des entreprises les plus modernes comme Hauwei où il n’y a plus aucun ouvrier dans les ateliers ou comme dans le “Terminal du Diable” en Chine où les navires sont chargés par d’immenses robots sous la supervision de contrôleurs qui les pilotent comme des jeux vidéos, même si pour ces automatismes il ne faut oublier le travail qui persiste nécessaire depuis l’extraction des ressources minières.
Comme informaticien toute mes réalisations avaient pour but d’optimiser les productions, les ventes, la logistique ou les placement financiers à l’aide d’outils permettant de traiter l’information automatiquement.
Cette informatisation a rendu possibles des opérations irréalisables par le seul calcul humain, c’est la notion de suprématie technologique, et en même temps rendu inutiles de très nombreux emplois qui contrairement à la légende ne sont pas remplacés par de nouveaux emplois dans les mêmes proportions et qui souvent se traduisent pour les fonctions ciblées par une déqualification des emplois occupés quand ils doivent se reclasser.
Ce développement technologique est également accompagné de nouveaux modes de gestion de la production avec des externalisation et la sous traitance entraînant concurrence et également perte de savoirs faire par l’instabilité de la gestion de la production par projet.
Avec toute ces transformations n’allons pas nous être confronté à un nombre croissant de “fainéants” aux yeux de ceux qui nous observent depuis la Lune ?
“Fainéants” dans la bouche de la droite c’est un chômeur qui ne veut pas traverser la rue pour trouver un emploi en réalité il devrait traverser un nombre incalculables de rues avant d’arriver dans les usines automobiles des pays de l’Est ou même jusqu’en Chine où de toutes manières il n’aurait pas non plus de place pas plus que les populations de chômeurs qui y vivent.
Si l’ont grossit le point de vue jusque dans l’entreprise, dans un service, le “fainéant” devient une espèce multiforme: vous avez parfois le chef de service dont un nombre non négligeable est incompétent et ne connait pas le métier de ceux qu’ils dirige, l’un d’eux a avoué qu’il ne faisait que de la présence pour justement intimider les autres et les inciter à faire des heures sup gratis, vous avez également les actionnaires qui sont rarement les cibles de ceux, tenant du capitalisme de marché, qui accusent les fainéants.
Mais bon admettons que les laborieux soient à encourager.
Dans les années 2000 selon une étude les meilleurs programmeurs C++ écrivaient au maximum 15 lignes de codes, ce qui vu d’un incompétent semble ridicule et exposerait un tel développeur à un licenciement immédiat. Dans ces 15 pauvres lignes de code, le résultat visible, tout ce qui est superflu a été épuré, réduisant les risques et augmentant la performance, c’est dans cette recherche de minimalisme que se trouve l’efficacité et c’est le résultat d’un travail intense mais bref qui n’est pas tenable sur une longue durée.
Dans mon établissement, 180 personnes, nous étions une petite dizaines avec une certaine expérience pour être reconnus comme experts dans notre domaine et nous avions tous certaines caractéristiques: le refus de la routine, la curiosité et probablement le record de temps passé à la machine à café et à surfer sur internet au lieu de coder. Chacun de nous avait écris pour nous même des scripts pour automatiser au maximum notre travail, tout ce qui devenait routine était fait en un ou deux clics, ce qui nous obligeait à être plus créatifs que la moyenne, à maîtriser la documentation technique et par conséquent à se libérer une temps de travail conséquent par rapport aux laborieux, se temps de travail libéré nous permettait de renforcer encore nos compétences mais aussi de glander un peu plus ou de s’instruire sur des sujets qui nous plaisaient pendant que nos pauvres collègues transpiraient.
Une anecdote pour illustrer cette difficulté que pose le concept de “fainéant” une collègue et moi avions chacun 380 programmes à modifier de manière totalement répétitive pour y introduire les mêmes modifications à des endroits bien précis et identifiables, un cauchemar pour moi, j’ai pendant quelques jours produit un programme qui allait modifier la totalité de mes 380 programmes tout en lançant automatiquement les tests, ma collègue laborieuse utilisa la totalité de son délais d’un mois, pour ma part en 15 jours c’était fini et testé.
Allions nous leurs livrer nos scripts ? Ah ben non ! C’est pas un pays socialiste, la productivité de l’ensemble aurait mis en péril nos emplois et le partage de nos méthodes et connaissances auraient accrus la pression sur nos positions d’experts techniques dont l’avantage était d’avoir un nombre d’heures disponibles pour aider éventuellement un collègue en galère.
Parallèlement une partie d’entre nous mettions à disposition certaines pratiques et découvertes sur les forums d’échange entre informaticiens tous passionnés ou ayant compris l’intérêt de l’échange en dehors de l’entreprise dans un collectif international, une forme de partage socialiste du travail.
Les fainéants dans certaines limites bien sûr sont bien plus productifs que les laborieux qui s’épuisent, n’innovent pas, reproduisent des méthodes inefficaces sans se poser la question de l’utilisation des outils, pour nombre d’entre eux ils seraient encore en train de tenter d’arracher la viande avec les dents.
Les ouvriers sont bien heureux d’utiliser des outils efficaces et puissants qui épargnent leur peine et sont heureux quand ils peuvent exprimer leur créativité, le conducteur du puissant laminoir ne regrette pas l’enclume. Et parmi eux le week-end, les vacances, le départ à la retraite sont de très bons moments si ce n’est quitter parfois des collègues où un lien d’amitié et né.
Donnez un tickets gagnant à la loterie à un travailleur au hasard, même s’il est des plus courageux au travail je serais prêt à parier qu’il va sauter de joie à l’idée d’être libéré de son emploi il s’achètera peut être des machines pour travailler le bois dans ses loisirs ou rejoindra une association de passionnés de trains anciens ou il ira à la pèche ou se vautrera sur son canapé une bière à la main devant son match ou sa musique préférée, un livre,…
Il se sera libéré du travail contraint, de cet effort qui reste nécessaire pour vivre, se nourrir, se loger, et peut être qu’il rêve aussi de libérer ses camarades de travail de cette pénibilité qu’est souvent le travail,…
Les travailleurs n’aiment pas les “fainéants” c’est normal que tous participent un peu mais il faut aussi remarquer que ceux qui stigmatisent le plus les fainéants sont ceux qui sont déjà dans “la réalisation de soi” dans l’esthétique et l’harmonie du XVIème arrondissement où des plages au soleil servis par une courageuse serveuse au salaire minimum. Ces petits bourgeois n’ont souvent pas beaucoup expérimenté le travail dans le bruit des machines, le poids des sacs de 40 kilos à monter dans les escaliers, des patients à manipuler sur un lit d’hôpital, le travail de nuit, l’interminable route des chauffeurs routiers esclaves de la logistique,… ils bénéficient de temps en temps des colloques sympathiques de beaux hôtels, petits fours, voyages, repas et le plaisir de la conversation entre compères pendant qu’ils admirent ceux qui dans les ateliers et dans les champs produisent leur douce existence et leur satisfaction à l’idée de mériter leur place confortable.
La plupart des travailleurs font ce que l’on leur demande quand il ont la chance d’être choisis pour travailler et pouvoir survivre, parfois et trop souvent jusqu’à l’épuisement physique ou mental pour vivre et aussi pour ne pas être désigné comme fainéant puis sur la liste de la prochaine charrette.
Résolvons déjà le problème des nombreux demandeurs d’emplois.
Économie de marché, marché du travail, fainéant,…, cohérence.
admin5319
ce n’est pas votre meilleure contribution…
Xuan
On ne peut pas dire que ce texte soit marxiste, tout ce qui en ressort c’est que le socialisme apporte un progrès social et que le progrès social est lié à une forme de socialisme.
Il élude absolument la lutte des classes et le rapport entre salaire prix et profit. Or les progrès sociaux acquis ou remis en cause sont directement liés à la lutte des classes, mais aussi aux luttes nationales contre l’impérialisme, qui sont une forme de la lutte de classe.
Mais de là à parler de socialisme…on ne fait plus avaler ce genre de couleuvres aux ouvriers depuis au moins Mitterrand, avec ou sans la 5e semaine, parce qu’ils n’ont pas oublié qu’il ne fallait pas alors « faire le jeu de la droite » en revendiquant inconsidérément.
Il en est de ce socialisme-là comme des grèves : le prolétariat obtient certains avantages, qui sont remis en cause et bafoués dès que possible
Quant aux nationalisations…
« Les nationalisations ne sont pas des mesures socialistes … La première condition de l’introduction du socialisme dans un pays, c’est l’institution d’un État socialiste. » l’Humanité du 27/11/1946
Ceci signifie que le socialisme comme mode de production opposé au capitalisme – et non comme étiquette plus ou moins usurpée – n’existe réellement qu’avec la prise du pouvoir, le renversement de l’état bourgeois et la création d’un nouvel état, un état de démocratie populaire.
Par contre il faudrait distinguer marché et capitalisme.
Aujourd’hui on considère quasi unanimement que c’est du pareil au même, que marché, capitalisme et production marchande ne sont que différentes façons de dire la même chose et qu’il s’agit dans tous les cas d’un système à bannir au plus tôt.
Ce sont des choses différentes. Le marché a existé bien avant le capitalisme, et il lui survivra pendant une assez longue période très vraisemblablement.
On pourrait en dire autant du marché mondial de la mondialisation, qu’on associe à tort à celui instauré par l’hégémonisme US depuis environ 25 ans. La mondialisation a précédé depuis très longtemps la mondialisation unipolaire des USA, elle remonte à la nuit des temps et elle vivra bien au-delà de l’hégémonie des USA, dans un monde multipolaire.
Dans “les problèmes économiques du socialisme”, Staline écrit ceci :
“On dit que la production marchande doit néanmoins, en toutes circonstances, aboutir et aboutira absolument au capitalisme. Cela est faux. Pas toujours ni en toutes circonstances ! On ne peut identifier la production marchande à la production capitaliste. Ce sont deux choses différentes. La production capitaliste est la forme supérieure de la production marchande. La production marchande ne conduit au capitalisme que si la propriété privée des moyens de production existe ; que si la force de travail apparaît sur le marché comme une marchandise que le capitaliste peut acheter et exploiter pour la production ; que si, par conséquent, il existe au pays un système d’exploitation des ouvriers salariés par les capitalistes. La production capitaliste commence là où les moyens de production sont détenus par des particuliers, tandis que les ouvriers, dépourvus des moyens de production, sont obligés de vendre leur force de travail comme une marchandise. Sans cela, il n’y a pas de production capitaliste.
Et bien, si ces conditions ne sont pas réunies, qui transforment la production marchande en production capitaliste, si les moyens de production ne sont plus une propriété privée, mais la propriété socialiste, si le salariat n’existe pas et la force de travail n’est plus une marchandise, si le système d’exploitation a été depuis longtemps aboli, comment faire alors : peut-on considérer que la production marchande aboutira quand même au capitalisme ? Évidemment non. Or, notre société est précisément une société où la propriété privée des moyens de production, le salariat et l’exploitation n’existent plus depuis longtemps.
On ne peut pas considérer la production marchande comme une chose se suffisant à elle-même, indépendante de l’ambiance économique. La production marchande est plus vieille que la production capitaliste. Elle existait sous le régime d’esclavage et le servait, mais n’a pas abouti au capitalisme. Elle existait sous le féodalisme et le servait, sans toutefois aboutir au capitalisme, bien qu’elle ait préparé certaines conditions pour la production capitaliste. La question se pose : pourquoi la production marchande ne peut-elle pas de même, pour un temps, servir notre société socialiste sans aboutir au capitalisme, si l’on tient compte que la production marchande n’a pas chez nous une diffusion aussi illimitée et universelle que dans les conditions capitalistes ; qu’elle est placée chez nous dans un cadre rigoureux grâce à des conditions économiques décisives comme la propriété sociale des moyens de production, la liquidation du salariat et du système d’exploitation ? »
« On dit qu’après que la propriété sociale des moyens de production s’est installée dans notre pays et que le salariat et l’exploitation ont été liquidés, la production marchande n’a plus de sens, qu’il faudrait par conséquent l’éliminer.
Cela est également faux. A l’heure actuelle, il existe chez nous deux formes essentielles de production socialiste : celle de l’État, c’est-à-dire du peuple entier, et la forme kolkhozienne, que l’on ne peut pas appeler commune au peuple entier. Dans les entreprises d’État, les moyens de production et les objets fabriqués constituent la propriété du peuple entier. Dans les entreprises kolkhoziennes, bien que les moyens de production (la terre, les machines) appartiennent à l’État, les produits obtenus sont la propriété des différents kolkhozes qui fournissent le travail de même que les semences ; les kolkhozes disposent pratiquement de la terre qui leur a été remise à perpétuité comme de leur bien propre, quoiqu’ils ne puissent pas la vendre, l’acheter, la donner à bail ou la mettre en gage.
L’État ne peut donc disposer que de la production des entreprises d’État, les kolkhozes bénéficiant de leur production comme de leur bien propre. Mais les kolkhozes ne veulent pas aliéner leurs produits autrement que sous la forme de marchandises, en échange de celles dont ils ont besoin. Les kolkhozes n’acceptent pas aujourd’hui d’autres relations économiques avec la ville que celles intervenant dans les échanges par achat et vente de marchandises. Aussi la production marchande et les échanges sont-ils chez nous, à l’heure actuelle, une nécessité pareille à celle d’il y a trente ans, par exemple, époque à laquelle Lénine proclamait la nécessité de développer par tous les moyens les échanges ».
Ensuite il faudrait distinguer capitalisme et propriété privée des moyens de production. En apparence c’est exactement la même chose.
En réalité un paysan qui cultive son lopin, possède des moyens de production mais leur propriété n’inclut pas le salariat et il n’est pas un capitaliste, car ils ne possède pas en tant que classe l’essentiel des moyens de production de la société. Dans ce cas on parlerait des grands moyens sociaux de production.
Au passage Friot parle de « propriété lucrative ». Mais cette définition ne vaut pas un pet de lapin. Que le retraité vende un panier de cerises de son verger tomberait sous le coup de la « propriété lucrative », que Monsieur Friot devrait nécessairement confisquer. Au passage il devrait en profiter pour installer une pointeuse dans le même jardin, afin de justifier le paiement du « salaire à vie », parce qu’après tout la culture des cerises n’est pas une compétence acquise dans sa vie de salarié et ne justifie pas un tel revenu.
En second lieu, l’existence d’une forme de propriété privée des moyens de production ne signifie pas que le mode de production de l’ensemble de la société soit capitaliste.
L’existence de la propriété capitaliste des moyens de production dans un pays ne signifie pas que ce pays soit encore et nécessairement capitaliste dans son mode global de production.
De même la persistance de l’artisanat ne démontre pas que le capitalisme n’est pas encore instauré. Ces modes de production peuvent continuer d’exister comme des reliquats d’un mode de production antérieur, et coexister avec des rapports de production plus récents.
La Chine Populaire combine plusieurs modes de propriété des moyens de production : privé, d’état, coopératif, mixte, mais l’essentiel des moyens de production n’appartient pas à la classe des capitalistes. C’est ce qui distingue le socialisme du capitalisme : à quelle classe appartient le pouvoir d’état.
En janvier 2021 Lai Xiaoming, ancien patron du conglomérat financier China Huarong, a été condamné à mort pour corruption. En 2023 Wang Bin ancien patron du plus gros assureur de Chine China Life, a été condamné à mort avec sursis pour des pots-de-vin.
Lorsque l’occident a entendu ces nouvelles, le rêve d’une Chine mise au pas de la mondialisation US s’est évanoui, et la Chine est un devenue l’« adversaire systémique» des pays impérialistes.
Marianne
Ce texte n’a en effet rien de marxiste ni de communiste : il a été publié sur le site quasi officiel et en tout cas pro-Poutine Vzgliad. C’est là son principal intérêt. Il est vrai que l’auteur dit à peu près tout et n’importe quoi. Comme on dit, il essaie de “noyer le poisson”. Néanmoins il se place clairement du côté du “socialisme”.
Il me semble que c’est un contre-feu allumé contre la montée en flèche de la popularité de Lénine (voir les derniers sondages) et de l’idée socialiste en Russie, une tentative de récupérer cette vague au profit du pouvoir en place pour que rien ne change, nier la lutte des classes et mettre tout sur le dos de “la nature humaine”. Le pouvoir capitaliste russe se bat à reculons.
admin5319
tout à fait d’accord avec Marianne quand le pouvoir en place est contraint de parler le langage communiste, soit sous la forme gauchiste, soit dans la confusion, c’est bon signe… Mais il faut aussi y prendre garde… c’est un peu ce que je tente de vous dire à propos des Balkans, de Gluksmann quand ces salopards se croient obligés de jouer à être révolutionnaires comme quand ils noyaient la victoire du peuple vietnamien sous une campagne humanitaire en faveur des boat peaople ou ils soutenaient Massoud en Afghanistan voir Ben laden lui-même cela signifie qu’ils manoeuvrent en défense, mais cela signifie aussi qu’il est urgent que les communistes parlent du socialisme…
un prol parmi
Messieurs (ci-dessus), je pense que vous n’avez pas répondu à la question de Danielle. À mon avis, le grand succès du communisme tel qu’il a été construit pendant la période soviétique sous Lénine et Staline était dû à l’esprit contagieux qui y régnait. C’est cet esprit de construire ensemble un beau projet qui a vaincu la paresse, ou plutôt, c’est dans ce climat contagieux que la paresse a disparu… Réécoutez la troisième chanson de Danielle.
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)