Ceux qui prétendent interpréter le KPRF en suivant ce que leur susurrent à l’oreille tous les renégats dont nous avons un échantillon des fables sur LCI, y compris ceux qui feignent de se situer dans un clair obscur comme un ancien journaliste de la Pravda passé à l’Otan, devraient se contenter de publier ce que dit Ziouganov et qui mériterait effectivement une tribune dans l’Humanité si celle-ci n’était pas gérée au plan du secteur international par un complice du précédent : Kamenka. Le contrôle de TOUTE la presse française est verrouillé pour qu’il n’y ait pas le moindre canal dans lequel on trouve cette analyse de l’évolution du pouvoir russe depuis la contrerévolution de 1991, et une analyse de la politique de Poutine et de son entourage serait pourtant indispensable. Notre petit blog même s’il connait une audience de plus en plus importante grâce au relais de ses lecteurs présente l’originalité de donner à lire ce qui est totalement censuré désormais au nom d’un consensus atlantiste qui massacre la réalité géopolitique et l’histoire, ce qui permet quand le ministre de la Défense russe dénonce le rôle de la France en matière de soutien au terrorisme dans sa vassalisation aux USA, de faire un front sur le thème de la paranoïa menaçante de Poutine sans danger d’être contredit.. . (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/225386.html
Le 3 avril, G.A. Ziouganov, président du comité central du KPRF et chef de la faction du KPRF à la Douma d’État, a pris la parole lors de la session plénière consacrée au rapport du gouvernement russe à la Douma d’État.
– Depuis l’année tragique de 1991, il s’agit du seizième gouvernement. Les quatre premiers gouvernements Eltsine se sont livrés à la destruction pure et simple du pays. Ils ont tiré sur le parlement, organisé des privatisations sauvages, vendant 80 000 entreprises à moins de 3 % de leur valeur réelle. Et il n’y avait pas d’argent dans le trésor public, même pour les bourses d’études et les pensions. Ils ont ensuite commis un massacre en Tchétchénie, au cours duquel plus de 100 000 personnes ont été tuées. Et ils ont provoqué un défaut de paiement qui a complètement effondré l’ensemble du système financier et économique.
Notre équipe, dirigée par Primakov et Maslioukov, a sauvé le pays. Le baril de pétrole coûtait entre 12 et 14 dollars. Nous avions moins de huit milliards de dollars de réserves de change. Mais nous avons réussi à tirer la Russie du bourg du gouffre. Ensuite, il y a eu un autre remaniement gouvernemental, qui s’est terminé par la destitution d’Eltsine.
Avec l’arrivée de Poutine, la situation a fondamentalement changé. En 2007, lors de la conférence de Munich sur la sécurité, il a défendu nos intérêts nationaux pour la première fois depuis l’effondrement perfide de l’État soviétique. Il a affirmé les droits de la Russie, la nécessité de développer la sphère industrielle et sociale, proposé des projets et des programmes nationaux. Il a changé quatre fois de stratégie, passant de la lutte contre le terrorisme à la sauvegarde du peuple. Finalement, il a formulé l’idée que la chose la plus importante pour nous est de renforcer notre souveraineté sur la base de l’autosuffisance. Je suis tout à fait d’accord avec sa stratégie.
La tâche d’atteindre le taux de croissance économique mondial, formulée dans le discours présidentiel, a été résolue pour la première fois par le gouvernement de Michoustine. C’est tout à son honneur. L’année dernière, nous avons atteint 3,6 %. Je félicite le gouvernement pour ce résultat. Je voudrais cependant faire aujourd’hui quelques commentaires que j’ai déjà formulés à maintes reprises à cette tribune.
Tous les malheurs de ces dernières années sont tombés sur ce gouvernement – le covid, les 19 000 sanctions antirusses, l’opération militaire qui s’est transformée en guerre et le terrorisme sauvage. Mais dans une guerre, seuls ceux qui sont capables de mobiliser les ressources et d’unir la société au maximum gagnent. Indépendamment de notre appartenance à un parti, nous devons tous travailler à la victoire. Nous devons unir toutes les branches du gouvernement et développer au maximum nos dernières technologies.
Rendons hommage à Michoustine : il possède une qualité que l’on ne retrouve pas chez tous les dirigeants. Il est lui-même très compétent sur le plan technologique. Son gouvernement est plus discipliné et plus travailleur. Et le rapport d’aujourd’hui a montré qu’il a une réponse raisonnable à chaque question, avec des chiffres et des faits, avec des propositions et des programmes concrets. Il ne s’agit pas de vœux pieux, ni de tentatives d’échapper à la responsabilité et à la prise de décision.
Mais, dans le même temps, je voudrais mettre en garde contre toute tromperie. Lors de la réunion de notre groupe avec le Premier ministre, j’ai dit ouvertement : nous devons maintenir le rythme de développement au-dessus du niveau mondial. Sinon, nous régresserons. Depuis dix ans, nous nous contentons d’un taux de croissance de 1 %. Il faut tout faire pour sortir de cette stagnation. Mais dès que nous avons atteint les objectifs fixés par le chef de l’État, le taux directeur de la banque a grimpé à 16 %, le rouble a été dévalué de 80 % et la monétisation de l’économie s’est réduite à 53 % au lieu des 100 % minimums requis. Et nous commençons à revenir à un rythme dont nous ne pouvons nous satisfaire.
Pour parvenir à une croissance durable, nous avons besoin d’investissements. Les ressources financières dont dispose notre système bancaire s’élèvent à 180 000 milliards de roubles. Mais nous en avons investi moins d’un et demi. Il s’agit d’une approche absolument spéculative qui ne nous permet pas de résoudre les problèmes les plus importants. Modifions donc la loi sur le système bancaire et mettons-le, y compris la Banque centrale, au service de la production !
Nous avons déjà 125 milliardaires en dollars. Une dizaine a fui le pays. Ils ont deux budgets fédéraux dans leurs poches. Et ils ne veulent pas qu’on adopte un barème d’imposition progressif qui les obligerait à donner une part beaucoup plus importante de leurs revenus au pays. Je pensais qu’en situation de guerre, ils seraient les premiers à se précipiter et à proposer d’augmenter la charge fiscale qui pèse sur eux. Mais ni 1917 ni la “Grande Dépression” américaine ne leur ont appris quoi que ce soit. Pas plus que l’histoire de Friedman, qui a emporté 300 milliards de roubles de notre argent à l’étranger et les a investis dans l’industrie médicale en Angleterre et en Amérique. Et voilà que tous ses biens sont saisis “en récompense” de son souci de la prospérité des Anglo-Saxons. Il est temps que tout le monde apprenne ! Et Poutine a dit un jour : “Les gars, ne faites pas deux fois la même erreur !”.
Il est fondamental que nous prenions pleinement conscience des difficultés et des problèmes qui appellent des solutions prioritaires. J’en citerai les principaux.
La sécurité des personnes. J’ai écouté très attentivement le compte rendu de la réunion du Président avec les forces de l’ordre après l’attentat terroriste de Crocus City. Il leur a dit sans détour : nous devons tout examiner et analyser de manière critique ce qui s’est passé. Mais aujourd’hui, nos policiers de district sont payés 35 000 roubles [350 €, NdT]. Qui servira pour cet argent dans les conditions les plus difficiles, associées à un risque accru ? Où trouverez-vous de vrais professionnels avec de tels salaires ? Il en va de même pour les forces de l’ordre en général. Les responsables du ministère de l’intérieur nous ont dit un jour dans cette salle que le manque de personnel dans les agences était d’au moins 100 000 personnes. Six mois se sont écoulés et aucune solution n’a été trouvée. Revenons donc à ce problème !
La démographie. La Russie est le seul pays au monde qui s’éteint à grande vitesse. Quoi qu’on nous dise, nous perdons 500 000 personnes par an. C’est inacceptable ! Pour survivre sur ces vastes territoires où se concentrent les principales ressources stratégiques de la planète et pour préserver notre souveraineté, nous devons compter entre 200 et 250 millions d’habitants. Sinon, nous ne préserverons pas le pays. Prenons donc des décisions qui renforceront réellement l’institution familiale, assureront la croissance de la natalité et la santé de la nation !
La pauvreté. Il n’est pas normal que dans un pays aussi riche que le nôtre, un tiers des citoyens vivent avec 20 000 roubles ou moins ! On nous parle avec fierté de l’augmentation du minimum vital de 18 % – jusqu’à 19 242 roubles. Mais essayez d’en vivre aux prix actuels ! Regardez comment les prix ont grimpé en dix ans. Le prix du pain a doublé, celui des médicaments a quintuplé, celui des logements a triplé. Et le rouble a triplé de valeur. Nous devons mettre au point un mécanisme vraiment efficace pour lutter contre la pauvreté de masse !
Le phénomène le plus grave est la corruption. Ses traces sont visibles partout. Le président et moi-même avons passé cinq heures à discuter de ce problème. En effet, c’est la question numéro un qui doit être abordée de la manière la plus fondamentale. Kharitonov et moi avons parcouru tout le pays. M. Kharitonov et M. Afonine ont tenu 113 réunions au cours de la campagne électorale. La principale question qui en est ressortie était celle des prix. Les gens disent : nous sommes heureux d’avoir eu une telle récolte. Mais pourquoi le pain n’est-il pas devenu moins cher d’un seul kopeck dans tous les magasins ?
Les céréales sont utilisées pour produire 250 types de produits. Les producteurs travaillent avec compétence, ils coopèrent avec Kachine, soutiennent Kolomeitsev et Kharitonov. Et le pain n’est pas devenu moins cher uniquement parce qu’il était possible d’acheter 15 millions de tonnes à 15 000 roubles. Il aurait fallu organiser leurs propres réseaux et faire baisser tous les prix. C’est une question qui peut être résolue. Je suis sûr que le Premier Ministre peut la résoudre. Et nous devrions le soutenir dans cette voie.
LE LOGEMENT ET LES SERVICES PUBLICS. Oui, nous construisons beaucoup, et c’est une bonne chose. Mais dans ces immeubles, divisées en appartements exigus, les gens ne peuvent pas faire d’enfants. Et pour obtenir un tel appartement, une jeune famille met au moins 10 ans pour rembourser ce qu’elle a emprunté. Et une famille avec des enfants remboursera les dettes contractées pour acheter un logement pendant 20 à 30 ans. Ce problème nécessite également une solution responsable.
Nous avons développé tout un programme de soutien aux familles. Il a été proposé par notre députée Ostanina. En effet, sans familles nombreuses, l’extinction du pays ne peut être stoppée. Je vous invite à nouveau à la ferme d’État Lénine. Vous verrez ce qu’est une politique sociale responsable mise en pratique. Tout le monde y a un logement, et une famille sur deux est une famille nombreuse. Ils ont dix classes de CP dans une seule école ! Car là où il y a des garanties sociales solides, il y a forcément un taux de natalité élevé.
Je pense qu’il est essentiel de prendre une décision : le coût du logement et des services publics pour une famille ne doit pas dépasser 10 % de ses revenus. La politique tarifaire actuelle met les gens dans une situation terrible. En conséquence, l’endettement des citoyens augmente rapidement. 61% d’entre eux n’ont pas d’épargne. Ils sont contraints de contracter des emprunts démentiels. La dette totale des citoyens envers les banques équivaut déjà à notre budget fédéral. Et cela n’est pas dû à une vie agréable, mais au désespoir. Travaillons ici !
Les migrants. J’ai écouté attentivement les instructions données hier par le président aux responsables de l’application des lois, et il a abordé ce problème en détail. Vous et moi en avons également discuté à maintes reprises. Et nous avons proposé notre propre solution. Je vous conseille depuis longtemps de prendre exemple sur Loukachenko. Il n’a pas ce problème. A-t-il besoin de travailleurs ? Oui, il en a besoin. Les travailleurs d’autres pays viennent en fonction de la demande. Un nombre strictement défini. Voici une place pour vous, un travail, un logement. Si vous avez fait votre travail, voici votre billet de retour.
Qui venait autrefois à Moscou ? Des gens talentueux, expérimentés et intéressants. Ils s’enrichissaient d’une expérience unique et retournaient dans leur pays. Que se passe-t-il aujourd’hui ?
Je connais bien le Tadjikistan. 18 millions de Tadjiks vivent en Afghanistan. Tout le monde là-bas possède des armes et de la drogue. Je ne blâme personne, ce n’est pas un problème de nationalité. Mais lorsque tout est ouvert, n’importe quoi et n’importe qui peut être introduit à partir de là. On ne peut pas mettre des gardes devant chaque magasin et chaque salle de concert. Ce problème doit être résolu d’une manière totalement différente, par une régulation responsable des flux migratoires.
Enfin, l’éducation. Bien qu’il s’agisse en fait de la première question et de la plus importante. L’EGE [examen de fin d’études secondaires basé sur des tests, NdT] et le système de Bologne ont en fait ruiné le système éducatif. Deux ministres – Foursenko et Livanov – ont ruiné en 12 ans la meilleure école russo-soviétique du monde. Il faut la faire revivre ! Pour cela, il faut des manuels, des méthodes, des spécialistes, une formation décente. Mais nous avons supprimé la formation des spécialistes dans 60 universités ! En URSS, il existait un grand nombre d’universités pédagogiques de grande qualité. Les manuels soviétiques sont encore utilisés en Israël. Nous pouvons également résoudre ce problème. Il y a des gens pour le résoudre. Et il faut le faire tous les jours et de la manière la plus urgente qui soit !
La question la plus importante dans le domaine de l’éducation est la formation du personnel d’encadrement. Si vous avez formé 300 nouveaux cadres, même très méritants, ce n’est pas une raison pour applaudir. Pour gérer une région, il faut au moins un millier de personnes. Et elles doivent franchir toutes les étapes de l’échelle professionnelle. Et nous avons un million deux cent mille spécialistes parmi les plus compétents et les mieux formés qui ont dû fuir le pays depuis les “fringantes années quatre-vingt-dix”. Aujourd’hui, ils seront heureux de revenir. Alors, donnons-leur un coup de main ! Cela nous aidera à réaliser une percée rapide.
Et souhaitons au gouvernement de Michoustine beaucoup de succès pour l’avenir !
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