Le régime ukrainien et la débâcle…

Depuis le début de l’hiver 2023-2024, et plus particulièrement depuis le début du mois de février, les Ukrainiens reculent dans la quasi totalité du secteur du front. Et ce constat n’est tempéré que par l’annonce de quelques opérations “terroristes” menées par les services spéciaux dans lesquels on sait les occidentaux impliqués y compris Allemands et Français. Le gouvernement ukrainien de Zelensky doit faire face à une impopularité grandissante, tant à cause de ses résultats militaires, du refus de la mobilisation forcée en particulier dans les zones dont la population ne veut pas de ce conflit, et de la répression contre toute voix dissidente à l’intérieur du pays. C’est au sort de ce gouvernement que certains n’hésitent pas à comparer à celui du Mussolini à la veille du débarquement que Macron prétend lier le sort de la France… Alors même que le Ministère français des armées n’arrive même plus à masquer l’état réel du front.

Des soldats ukrainiens opérant un canon de 155 mm, près de Bakhmout (est de l’Ukraine), en mars 2023. Photo d’illustration.© ARIS MESSINIS / ARCHIVES AFP

Même s’il ne le dit qu’avec beaucoup de difficultés, le point sur la guerre en Ukraine du ministère français des Armées est formel : les Ukrainiens reculent. Dans le secteur d’Avdiivka : Les Russes qui ont pris la ville mi-février, « ont (désormais) atteint les premières lignes de défense valorisées à l’ouest de la ville ». À Tchasiv Yar, un peu plus au nord, « les forces armées russes progressent lentement dans des zones urbaines très disputées ». Et à Robotyne, où les Ukrainiens ont un temps voulu percer le front ? « La défense ferme des forces armées ukrainiennes rend très difficile l’avancée des forces russes ». Sous-entendu, même si elle est compliquée, cette avancée a tout de même lieu. Dans tous les points chauds du front, la Russie a donc l’initiative, et l’Ukraine est sur le reculoir.

Des soldats ukrainiens aménageant une tranchée près de Bakhmout (est de l’Ukraine), le 5 mars 2024.© INNA VARENYTSIA / REUTERS

Des manques qui poussent au recul

Ce recul n’est pas une surprise, tant l’Ukraine doit composer avec des manques très pénalisants sur la ligne de front.

« En ce moment, le sujet central, c’est la crise des munitions d’artillerie et des munitions antiaériennes », résume Stéphane Audrand, consultant en risques internationaux. Concernant l’artillerie, « les Russes peuvent tirer 5 à 6 fois plus que les Ukrainiens, voire 10 fois plus par endroits. » Et, du point de vue la défense antiaérienne, « les Ukrainiens sont contraints de faire des choix, et ils ont décidé de concentrer des moyens autour des villes. Donc il y a moins de défenses antiaériennes près de la ligne de front ». Les positions ukrainiennes sur celle-ci s’en trouvent donc fragilisées d’autant.