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Vu de Chine : l’avertissement nucléaire de Poutine est inhabituel

OPINION / POINT DE vue Cette fois, l’avertissement nucléaire de Poutine est inhabituel… Les propos provocateurs, gesticulateurs, essentiellement pour résoudre des questions internes de Macron ont engendré une crise internationale. La Chine qu’inquiète cette situation de tension internationales et qui fait ce qu’elle peut pour empêcher l’escalade note le ton inhabituel de Poutine. Celui-ci qui jusqu’ici avait écarté tout emploi de la force nucléaire a montré une détermination inhabituelle. Et ce n’est pas l’implication désormais avérée des forces militaires allemandes dans l’attaque du pont de Kertch qui lie la Russie à la Crimée qui vont favoriser la désescalade. La Chine souligne : certes il ne s’agit que d’une menace, mais une menace témoigne de l’irritation que les déclarations de Macron ont provoquée. Honnêtement, le monde médiatico-politique français prend cette affaire encore trop à la légère, un simple désaveu ne saurait suffire quand la France après avoir joué le rôle que l’on sait dans le coup d’État du maïdan, dans la non application des accords de Minsk et dans l’envoi quasi officiel de mercenaires avec leurs armes, laisse son président mettre à feu et à sang la planète, en montrant sa grotesque capacité de nuisance (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

lPar Hu Xijin Publié : 02 mars 2024 12:18    Russian President Vladimir Putin delivers his annual state of the nation address at the Gostiny Dvor conference centre in central Moscow on February 29, 2024. Photo: VCG

Le président russe Vladimir Poutine prononce son discours annuel sur l’état de la nation au centre de conférence Gostiny Dvor, dans le centre de Moscou, le 29 février 2024. Crédit photo : VCG


Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a mis sur la table le sujet des armes nucléaires. Il a averti que les pays occidentaux risquaient de provoquer une guerre nucléaire s’ils envoyaient des troupes combattre en Ukraine. « [Les pays occidentaux] doivent se rendre compte que nous avons aussi des armes qui peuvent frapper des cibles sur leur territoire. Tout cela menace vraiment d’un conflit avec l’utilisation d’armes nucléaires et la destruction de la civilisation », a déclaré Poutine, tout en suggérant que les politiciens occidentaux devraient se souvenir du sort d’Adolf Hitler en Allemagne nazie et de Napoléon Bonaparte en France.

Poutine a déjà mentionné ou fait allusion à la possibilité d’utiliser des armes nucléaires à plusieurs reprises, mais jamais aussi directement et sévèrement que cette fois-ci. Son intention est clairement d’envoyer un avertissement à l’Occident tout entier. La précédente déclaration du président français Emmanuel Macron sur le fait qu’il n’excluait pas d’envoyer des troupes en Ukraine a fait sensation, et les dirigeants d’autres grands pays occidentaux ont rapidement déclaré qu’ils ne soutiendraient pas une telle initiative. Cependant, les propos de Macron avaient déjà franchi une ligne dans l’escalade des tensions entre l’Occident et la Russie, ce qui n’est pas pris à la légère par Moscou. Par conséquent, Poutine a directement fait un grand pas en mettant des armes nucléaires sur la table, indiquant que si l’Occident ose envoyer des troupes, il osera utiliser des armes nucléaires.

Bien sûr, Poutine ne faisait qu’une menace, mais l’émission d’une menace nucléaire est une question sérieuse dans les relations internationales. Tous les pays doivent garantir une sécurité absolue contre les attaques nucléaires. Qu’il s’agisse de menacer d’utiliser des armes nucléaires, de préparer tactiquement leur utilisation ou de lancer une attaque nucléaire, chaque étape de cette longue séquence n’est pas anodine. Il est évident à quel point les remarques de Macron ont irrité Poutine.

Le conflit en Ukraine a déjà formé un schéma : les États-Unis et l’Occident fournissent une assistance militaire à l’Ukraine, mais n’attaquent pas le sol russe, tandis que les forces de l’OTAN ne s’engagent pas directement dans le combat, en échange de l’utilisation par la Russie uniquement d’armes conventionnelles. Actuellement, la situation est à peu près équilibrée, la Russie ayant un léger avantage. L’intensité des livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine semble diminuer, et avec la population moins nombreuse de l’Ukraine et ses ressources militaires limitées, la Russie pourrait progressivement étendre son avantage.

Si les troupes occidentales s’engagent directement dans les combats, la situation en Ukraine sera remodelée. La participation des forces des pays de l’OTAN dotées d’armes avancées aura un impact considérable sur les lignes de front russes, et Poutine sera confronté au risque d’échouer. Par conséquent, Poutine n’acceptera jamais la possibilité que les pays occidentaux envoient des troupes comme l’a évoqué Macron. En soulevant la question des armes nucléaires, l’objectif de Poutine est de dissuader Macron et les dirigeants des pays de l’OTAN, en les empêchant de continuer dans cette direction.

L’« explosion » de Poutine semble avoir eu un certain effet, un porte-parole du département d’État américain critiquant les remarques de Poutine comme étant « irresponsables ». Mais il n’y a pas eu d’autres provocations de la part de l’Occident. Macron n’a pas immédiatement répondu fermement à Poutine, se contentant de déclarer que ses remarques sur le conflit russo-ukrainien avaient été mûrement réfléchies. Il est peu probable que les dirigeants occidentaux répondent de manière agressive à l’avertissement de Poutine, car ils ne veulent pas aggraver davantage la situation.

La question demeure : Poutine oserait-il réellement utiliser des armes nucléaires ? C’est une question vaste et sérieuse. En général, les gens pensent que tant que la Russie peut atteindre ses objectifs en Ukraine par des moyens conventionnels ou maintenir sa dignité politique, Poutine n’utilisera pas d’armes nucléaires. Cependant, si la Russie est confrontée à une défaite en Ukraine et que les quatre régions orientales qu’elle a déjà conquises risquent d’être reconquises, et si le gouvernement Poutine est affaibli sur le plan intérieur, la question de l’utilisation d’armes nucléaires pourrait devenir plus ouverte.

Les pays occidentaux n’osent pas parier sur l’échec et la démission de Poutine, et ne s’attendent pas à ce qu’il abandonne l’effet de levier fondamental des armes nucléaires et accepte le sort arrangé par l’Occident. Par conséquent, il y a toujours eu une voix en Occident qui plaide en faveur de la retenue. D’autre part, l’utilisation d’armes nucléaires constituerait un risque fondamental, créant une immense incertitude. Pour Poutine, il est préférable d’avoir une dissuasion nucléaire, en forçant l’Occident à faire des compromis ou à faire preuve de retenue sur des questions clés, plutôt que d’utiliser réellement les armes. Une fois que les armes nucléaires seront utilisées, la situation s’aggravera et le Kremlin perdra probablement le contrôle de ce qui se passera ensuite.

L’auteur est un professionnel des médias chinois. opinion@globaltimes.com.cn

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2 Commentaires

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Voici une partie de la déclaration de V.Poutine le 29/02/24:
    🇷🇺 💬 Points forts du discours du président russe Vladimir Poutine devant l’Assemblée fédéral russe, le 29 février 2024:
    🔹La majorité absolue des Russes a soutenu l’opération militaire spéciale en Ukraine, les gens sont convaincus de ce choix;
    🔹L’Occident ne cherche pas seulement à freiner le développement de la Russie, il veut un espace dépendant, en déclin, en voie d’extinction;
    🔹Ils aimeraient faire à la Russie ce qu’ils ont fait à d’autres régions et à l’Ukraine : semer la discorde et l’affaiblir de l’intérieur, mais ils ont fait un mauvais calcul;
    🔹La Russie ne permettra à personne d’interférer dans ses affaires intérieures;
    🔹L’Occident continue de mentir. Aujourd’hui, sans aucune gêne, ils affirment que la Russie aurait l’intention d’attaquer l’Europe. C’est du délire;
    🔹Les hommes politiques occidentaux tentent d’entraîner la Russie dans une nouvelle course aux armements, voulant ainsi rejouer le truc des années 1980;
    🔹Les allégations concernant les prétendus plans de la Russie pour déployer des armes nucléaires dans l’espace sont des insinuations inondées;
    🔹Nous nous souvenons du sort de ceux qui ont autrefois envoyé leurs contingents sur le territoire de notre pays. Mais aujourd’hui, les conséquences pour les éventuels interventionnistes seront bien plus tragiques;
    🔹Il n’y aura pas d’ordre mondial durable sans une Russie souveraine et forte.”(site Ambassade de Russie)
    On devine que l’agitation macronienne vise les élections européennes du mois de juin, mais n’a-t-elle pas aussi pour but d’influer sur l’élection présidentielle russe du 17 mars prochain? Ce qui serait un mauvais calcul. Un de plus….
    Nous sommes loin du “mon cher Vladimir” pendant la Coupe du monde de football de 2018 en Russie

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    • admin5319
      admin5319

      Un très bon débat sur la 5 dans lequel deux intervenants ont dominé de loin à savoir le gaulliste Pierre Lellouch et notre camarade Léon Delaffontaine qui non seulement est allé aussi loin que l’état de l’opinion publique le permet mais a posé des jalons tout à fait essentiel sur la nécessité de s’appuyer sur la volonté de paix des “pays du sud” émergents comme le Brésil, et surtout la Chine … Il a été remarquable et effectivement sa jeunesse lui donnait une force celle d’une génération qui ne veut pas être sacrifiée. Je votais jusqu’ici parce qu’il n’y avait pas d’autre solution, mon vote sera nettement plus enthousiaste et si nous continuons dans Histoire et societe à éclairer les enjeux et à denoncer la russophobie, l’ukrainisation de l’Europe, nous le ferons avec une confiance renouvelée si la campagne a cette allure là.
      Face à lui et à Lellouch il n’y avait qu’un intervenant celui de ce général qui ne croyait plus en la France, savait que la guerre contre la Russie serait suicidaire mais voulait que l’on en finisse avec la France et construise une Europe en hostilité permanente avec la Russie. Et là aussi Léon delaffontaine a posé des jalons qui rejoignaient ceux du réalisme sur l’état de la dite europe…
      danielle Bleitrach

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