Ce qui est assez stupéfiant dans notre système de propagande c’est qu’il fait les questions et les réponses. Ainsi ce matin un de ces textes habituels de notre presse ordinaire s’interroge gravement “Pourquoi aimons-nous les dictateurs ?” On les voit venir, ceux qui veulent la paix seraient tout simplement la proie de cette étrange passion. Le seul problème est que ces derniers temps le classement de notre presse entre “dictateurs” et “démocrates” ne tient absolument pas compte de la relation à la fois présente et historique à ces dirigeants y compris face au péril que représente le très démocratique occident et les exemplaires dirigeants qu’il aligne contre non seulement les nations menacées mais y compris leur propre concitoyens. Qu’un empire qui n’a pas d’autre alternative que Biden et Trump et qui de surcroit soutient à bout de bras un Netanyahou qui est une abomination pour les Palestiniens mais qui n’est pas mieux pour les Israéliens (sans parler des dommages collatéraux pour les juifs de la planète) ose faire de Loukachenko “un dictateur” c’est fort de café. Il faut nier le profond traumatisme antinazi de la Biélorussie et l’adhésion de la majeure partie de la population à un modèle qui conserve les acquis de l’URSS. Là encore, il faut rompre avec une image et sans nier les difficultés, voir que la Biélorussie est le lieu qui a bloqué les révolutions de couleur récentes, là encore quelle “opposition” la CIA a -t-elle installée que l’on nous invite à cautionner alors qu’elle va a contrario de tout ce qui fait ce pays ? (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)
https://svpressa.ru/war21/article/405971/
L’Ukraine a concentré une force de frappe de 112 000 à 114 000 personnes, y compris des mercenaires, à la frontière avec la Biélorussie. Minsk évalue ce fait en même temps que les actions provocatrices de l’OTAN dans la région.
Des activités de renseignement sont constamment menées contre le pays, notamment dans les domaines de l’espace et de la radiotechnique. L’Occident s’intéresse activement aux camps et bases militaires sur le territoire de la république. C’est ce qu’a déclaré Viktor Khrenin, ministre biélorusse de la défense, dans une interview accordée à “Russia 24”.
Il convient de rappeler que Minsk annonce régulièrement le renforcement de la frontière avec l’Ukraine et mène des exercices dans les régions voisines après le début de la SVO. Se sent-elle vraiment menacée ? Kiev ne va-t-il pas essayer de se venger sur la Biélorussie, d’y détourner une partie des forces armées russes, lorsqu’il se rendra compte qu’il est en train de perdre ?
Ou bien Minsk se prépare-t-elle à participer à la SVO ? “SP” a avancé et étayé cette hypothèse. Ou peut-être ne faut-il pas s’attendre à quelque chose de sérieux ? Les dirigeants militaro-politiques de Biélorussie ont juste fait une énième déclaration de principe….
– Il faut toujours s’attendre à quelque chose de grave”, déclare Alexandre Perendzhiev, professeur associé au département d’analyse politique et des processus sociaux et psychologiques de l’université russe d’économie Plekhanov. – Surtout lorsque plus de 100 000 soldats de l’OTAN sont concentrés à la frontière avec la Biélorussie.
La déclaration de Viktor Khrenin ne signifie pas qu’il y aurait une attente, mais sur le fait que les forces armées sont prêtes à affronter l’ennemi et à repousser toute agression. Il s’agit précisément d’avertir l’OTAN. Le ministre de la défense du Belarus indique directement à nos ennemis communs que nous connaissons leurs intentions agressives. L’armée biélorusse est prête à faire face à n’importe quel scénario. En d’autres termes, ce n’est pas que Minsk s’attende à quelque chose, mais elle prévient l’adversaire.
“SP : Kiev ne va-t-il pas décider d’ouvrir un deuxième front au Biélorussie par désespoir ? Ou l’Occident le poussera-t-il à le faire ? Quelle est l’importance du groupement de l’AFU mentionné et que peut-il accomplir en Biélorussie ?
– Je pense qu’il y a plus de personnel de l’OTAN dans le groupement de l’AFU que d’Ukrainiens eux-mêmes. Par conséquent, l’Occident ne pousse pas l’Ukraine à attaquer le Belarus, mais se prépare à l’attaquer elle-même. Sous le couvert des forces armées ukrainiennes. Ce groupe est capable d’envahir le territoire du Belarus et d’en capturer une partie. Mais cette capacité ne garantit pas un résultat à 100 %. Les forces armées de Biélorussie et les forces armées de la Fédération de Russie vaincront ce groupe !
“SP” : Peut-on interpréter les propos de Khrenin comme une volonté de la Biélorussie de participer à la SVO avec ses forces armées ? Kiev le craint sans doute depuis longtemps. Qu’est-ce qui pourrait pousser Minsk à entamer les hostilités ?
– Non, le Belarus ne participera en aucun cas à la SVO. Les paroles de Viktor Khrenin doivent être interprétées directement : les forces armées de Biélorussie ne défendront que leur territoire, rien de plus. C’est exactement la tâche qui leur a été confiée.
“SP” : Quelle est la probabilité que de nouveaux participants entrent dans le conflit : la Pologne, la Lituanie ou, par exemple, la Roumanie ? Quelle est l’importance de l’assistance militaire active à la Biélorussie pour nous ?
– L’armée polonaise est déjà présente dans la structure des troupes de l’OTAN à la frontière avec le Belarus. La Roumanie ne participera pas à cette agression. Elle a d’autres tâches à accomplir – en mer Noire et en Moldavie. La participation de la Lituanie ne change rien.
“SP” : Quelles sont les forces armées de Biélorussie ? Quelle est leur efficacité ? Après tout, elles n’ont aucune expérience du combat. Et si elle devait aussi combattre la Pologne ?
– La Biélorussie étudie nos actions dans la zone SVO. Des instructeurs des forces armées russes, qui ont une expérience du combat, travaillent avec son armée. D’ailleurs, il est faux de croire qu’il n’y a pas de telles personnes parmi les militaires biélorusses. Il y a, par exemple, des vétérans d’Afghanistan. Il y a des officiers qui ont servi auparavant dans l’armée russe et qui ont accompli des tâches de combat pendant leur service….
Ce chiffre semble impressionnant”, déclare Vsevolod Shimov, conseiller du président de l’Association russe d’études baltes. – S’il est véridique, le groupement ukrainien à la frontière avec le Belarus est plus de deux fois plus nombreux que les forces armées bélarussiennes.
Mais, franchement, l’éventualité d’une attaque ukrainienne contre le Belarus est peu probable. Il s’agit plus probablement d’un groupement de dissuasion, dont la tâche est d’empêcher de nouvelles actions offensives à partir du territoire du Belarus, comme cela s’est produit au cours des premières semaines de la SVO.
“SP : L’Ukraine est-elle prête à mener une guerre sur deux fronts ? Ne va-t-elle pas attaquer elle-même ? Ou peut-être craint-elle que Minsk ne rejoigne la SVO ?
– Non, l’Ukraine n’est pas prête à se battre sur deux fronts. Elle ne peut tout simplement pas tenir. De plus, en cas de conflit avec le Belarus, elle devra se battre sur un terrain difficile, boisé et marécageux.
“SP : Le Belarus est-il prêt à rejoindre la SVO ? Dans quel cas peut-elle le faire ? Si Moscou fait pression sur elle ?
– La Biélorussie elle-même ne se lancera pas dans un conflit avec l’Ukraine. L’éventualité d’une nouvelle entrée de troupes russes depuis le territoire du Belarus, comme aux premiers jours des Forces de défense stratégiques, est également peu probable. À l’époque, il y avait un effet de surprise. Aujourd’hui, les Ukrainiens attendent une attaque venant de cette direction et se sont préparés. Les ponts sont détruits, les routes sont enfoncées, les champs sont minés. Encore une fois, le terrain est difficile à traverser.
“SP” : La participation de Minsk aiderait-elle Moscou ou ferait pire ? Si la Lituanie et la Pologne s’en mêlent, devrons-nous nous battre avec elles aussi ?
– Oui, si la Biélorussie est entraînée dans les hostilités, la Lituanie et la Pologne pourraient s’en mêler et entraîner une escalade du conflit au niveau international. Personne ne souhaite cela.
“SP : Quelle est la probabilité d’une intervention des pays de l’OTAN si Minsk rejoint la SVO ? Peuvent-ils attaquer eux-mêmes la Biélorussie pour imposer un deuxième front à la Russie ?
– Il y a des armes nucléaires russes sur le territoire de la Biélorussie, et c’est notre allié officiel. La SVO suppose une “guerre de zone grise”, qui permet d’éviter une escalade internationale majeure. Une attaque contre le Belarus équivaudrait à une véritable déclaration de guerre contre la Russie, avec toutes les conséquences que cela implique.
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