Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

A propos de la relation étroite entre monnaie et “valeurs” y compris religieuses d’une société

On ne peut qu’approuver cette remarque à propos de la corruption de Zelensky et de la manière dont notre monde impérialiste et ses médias aux ordres tentent de prendre le problème qu’il devient de plus en plus malaisé à nier:

Comme l’ont montré quelques affaires ces dernières années, lorsqu’un pays est corrompu, cela fait tâche d’huile. Les gros contrats avec des pays gangrénés par la corruption font souvent l’objet de rétro-commissions. Dans ce mécanisme, une partie de l’argent de la corruption revient, via des comptes vers les paradis fiscaux de l’acheteur corrompu vers le vendeur qui a initié la corruption et lui permet s’enrichit proportionnellement.
En France, les rétro-commissions ont été évoquées par exemple s’agissant de la vente de frégates militaires à Taïwan, à l’Arabie Saoudite et de sous-marins au Pakistan.

On ne me fera pas croire qu’il n’en est pas de même avec les dizaines de milliards d’euros et de dollars déversés depuis des années sur le pays considéré comme le plus corrompu du monde, l’Ukraine, pays pour lequel ce procédé est donc le plus facile et le plus lucratif.

Cela expliquerait l’empressement quasi-unanime des dirigeants européens à alimenter la pompe à finance pour l’Ukraine. Cela expliquerait aussi – à l’inverse – le raidissement du Parti Républicain aux USA, sachant que se prépare là-bas l’événement politique le plus coûteux du monde la campagne présidentielle. En 2020, la campagne présidentielle états-unienne a coûté plus de 2,5 milliards de dollars.

Ne soyons pas naïfs, on le paie toujours cash.

Mais je voudrais que l’on aille plus loin encore que cette question de la “corruption”. Je vous conseille une fois encore de voir le passionnant reportage de ce samedi sur Arte ,“Qui a tué l’Empire romain ?” Il débute sur la crise monétaire, le fait que la monnaie romaine qui contient une part toujours plus légère d’argent se heurte à une crise de confiance des peuples jusqu’ici soumis. Et avec la perte de confiance dans la monnaie de l’empire c’est toute la confiance dans le panthéon romain avec à sa tête la divinité impériale qui est remise en cause. Comme les soldats romains de plus en plus recrutés chez les barbares et romanisés à la hâte sont payés dans cette monnaie qui perd sa valeur, ils ont tendance à nommer dans divers coins de l’empire leur propre empereur avec quelques dieux de leur propre panthéon, on ne comprend pas l’avancée des cultes orientaux sans cela. Quand il y a une tentative de réforme et qu’une nouvelle monnaie est sensée se substituer à l’ancienne en retrouvant théoriquement la valeur perdue, personne ne s’y trompe parce qu’il n’y a pratiquement plus d’argent et pas mal de bronze. Mais toujours on retrouve monnaie comme équivalent général, nécessité impérialiste de la conquête avec assimilation plus ou moins réussie des peuples dans lesquels on recrute soldats et esclaves, le tout très étroitement liés aux cultes dont celui de l’empéreur la clé d’un tel système.

La monnaie romaine est de toutes les monnaies antiques celle qui a connu la plus longue et la plus grande expansion géographique, jusqu’à devenir durant plusieurs siècles la monnaie commune du monde occidental et méditerranéen. Après des débuts frustes basés sur le bronze au poids et l’usage du monnayage grec, elle s’est constituée à la fin du IIIᵉ siècle av. J.-C., sous le régime de la République, selon un système monétaire fondé sur le bimétallisme argent et bronze.mais la dévaluation est de plus en plus rapide. Sous Septime Sévère, le titre du denier passe de 70 % à 50 % d’argent.

Vers 215, Caracalla, qui a besoin d’argent pour pouvoir payer les soldats dont il a augmenté la solde, institue une nouvelle monnaie, un double denier appelé antoninien ne pesant le poids que d’un denier et demi, au titre d’environ 50 % d’argent. Cette monnaie, dont on ignore quel fut le nom à l’époque, se reconnait à la couronne radiée de l’empereur et sur les monnaies des impératrices au croissant de lune sous le buste.L’antoninien est abandonné en 219 par Héliogabale, puis réémis en 238 sous Balbin et Pupien, mais avec une valeur intrinsèque de plus en plus faible, tandis que le denier disparait peu à peu et cesse d’être émis à partir de Decius, une mauvaise monnaie en chassant une bonne. l’anarchie militaire du IIIe siècle, est incompréhenible si on ignore la multiplication des ateliers monétaires et l’instabilité politique, le système monétaire est dans la tourmente. Les monnaies se déprécient constamment, contenant de moins en moins de métaux précieux. L’antoninien est émis massivement, avec une qualité qui s’effondre, passant de 4,4 g pour 47 % d’argent sous Gordien III à 2,8 g et 2,5 % d’argent, voire moins, au début du règne d’Aurélien. L’antoninien n’est alors plus qu’une monnaie de billon, argentée d’une fine pellicule par « sauçage », un procédé d’enrichissement de l’argentation en surface.


Durant le règne de Dioclétien, la situation politique et militaire semble se stabiliser, mais l’inflation galopante persiste. Fin 294, il mène une nouvelle réforme monétaire, il diminue l’aureus d’Aurélien, qui passe de 1/50 à 1/60 de livre d’or, et crée de nouvelles monnaies : l’argenteus ou denier d’argent à 1/96e46 de livre d’argent, de même qualité que l’ancien denier de Néron, et trois monnaies de bronze dont un grand bronze avec un faible pourcentage d’argent, le follis ou nummus. L’unité de compte reste le denier courant, malgré sa dépréciation et la fin de l’empire d’occident s’accèlère. Constantin tentera de rassembler autour d’une nouvelle monnaie plus crédible le solidus, comme d’aileurs autour d’une fixation du dogme avec divers concils.

Ce passage du reportage est passionnant non seulement parce que c’est en France, dans un site qu’a été mis à jour les preuves de cette inutile réforme monétaire mais parce que la gaule elle-même de même non plus des celtes confrontés aux Romains mais bien un lieu comme les autres de l’empire d’occident où la dévaluation de la monaie s’accompagne de ces formes de “fétichisme” que décrit marx à propos du protestantisme et de la monnaie comme “équivalent général” sous lequel disparaissent souvent idéologoquement la lutte des classes.

je reconnais que j’ai tendance à faire ce qui peuvent paraitre des détours théoriques, historiques et conceptuels pour faire mes choix politiques, mais dans ces temps de confusion, un tel détour a toujours paru nécessaire à des gens qui ont eu une manière assez forte de marquer l’histoire, je pense à Lénine, Fidel Castro, Mao et bien d’autres avec bien sur le don de conviction autour de mots d’ordre qui sont souvent l’illustration de ce détour et le choix dialectique qui s’impose.

Ainsi j’adhère totalement à la manière qu’a Fabien Roussel de poser ses priorités et qui l’accompagne, parce qu’il passe à l’essentiel. Cela n’exclue e rien mes réserves sur la vision géopolitique qui demeure totalement insuffisante mais peut-être faut-il y voir avec beaucoup d’indulgence ce que Marx disait des Français, le pays de la lutte des classes mais aussi celui de la très grande faiblesse théorique et politique… entre émeute et compromis… avec le vrai ptoblème du PCF et de tous les “gauchistes” sociaux démocrates, la grande difficulté à faire peser le parti en terme de “fiche de paye”comme d’ailleurs de “fichiers d’adhérents” à contacter pour le jour de l’élection européenne où il s’agit de mobiliser les siens…

34 ans d’ancienneté et 1 486 euros de salaire
Parmi ces visages, quatre salariés accompagnent le secrétaire national du PCF. Leur histoire : une carrière de plusieurs décennies mais des salaires qui ne bougent presque pas. Comme celui de Soumaya, qui apporte avec elle une pochette de fiches de paie de ses collègues. Elle est salariée de Monoprix au rayon textile, syndiquée CGT : “Regardez l’ancienneté : 34 ans, ça lui fait 1 486 euros net, 21 ans, 1 440 euros net… On était à la Une des journaux quand c’était le Covid, on était mis en valeur. Mais depuis le Covid, ça y est on ne parle plus de ces gens-là.”

Sa collègue, Lamia, est maman solo. Elle touche moins de 2 000 euros par mois : “On vit au jour le jour, on n’a plus de rêves. On est obligés de calculer. J’ai un enfant de 16 ans, il a besoin d’un téléphone, il a besoin de baskets, de cours de soutien…” Le petit groupe s’engouffre à Matignon.

À la sortie, après une heure et quart d’entretien avec le cabinet du Premier ministre, Soumia et Lamia ont la sensation de descendre du ring : “C’était vraiment les yeux dans les yeux. Ils étaient un peu gênés. Ils ont dit qu’ils allaient étudier le dossier, on verra la suite…”
“Méfiez-vous, ça peut encore craquer”
Pas d’avancée sur l’indexation des salaires, sur l’inflation, ni sur une nouvelle conférence sociale – ce que réclame Fabien Roussel – mais un rapport sur lequel travaillent deux économistes et qui sera livré en juin pour “désmicardiser la France”, comme le veut Gabriel Attal. “On n’est pas rendus”, commente l’élu communiste.

Une goutte d’eau pour le patron des communistes qui se vante d’être un lanceur d’alerte depuis 2018 : “Nous avions rencontré Edouard Philippe en lui disant ‘C’est pas possible, ça va craquer’ et, quelques mois après, on avait les gilets jaunes. J’ai dit la même chose aujourd’hui : ‘Méfiez-vous, ça peut encore craquer si vous n’agissez pas immédiatement sur le pouvoir d’achat.” Après son appel à envahir les préfectures, il y a quelques mois, le voilà évoquer la possibilité de bloquer les routes comme les agriculteurs, pour de meilleurs salaires.
Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a passé plus d’une heure à Matignon, samedi, pour demander, entre autres, l’indexation des salaires sur l’inflation.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a été reçu à Matignon, samedi 3 février, avec 200 fiches de paie sous le bras et accompagné de quatre employés à peine au-dessus du Smic, dans le cadre de son opération “Vérité sur les salaires”.


“Ce n’est pas de la com’, c’est du concret. C’est des vies, des visages, des gens, des familles”, lance Fabien Roussel, à franceinfo, à quelques pas de Matignon. Sur une grande estrade, trônent des boîtes remplies de fiches de paie et de pétitions.

danielle Bleitrach

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