Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Cuba : agir enfin … nos projets …

La semaine dernière, au retour de notre périple en Occitanie, nous avons mis en chantier des activités autour de la solidarité avec Cuba et nous espérons et agirons collectivement pour leur réalisation, ce qui est le plus difficile dans l’état de désorganisation générale des forces progressistes dans notre pays. Jeudi 16 novembre avec les membres de notre collectif “les enfants de Cuba” et le responsable de France Cuba Marseille, nous avons eu une réunion qui a été suivie vendredi d’une rencontre à la fédération du PCF avec Jérémy Bacchi pour tenter de coordonner nos efforts autour de Cuba. Parce que Cuba a besoin de nous tous. Nous qui sommes tous convaincus de l’urgence et de la nécessité d’une telle bataille avons encore du mal à entrer dans le concret. Pourtant c’est possible et nécessaire. Cuba subit l’innommable de la part des Etats-Unis qui ont resserré leur étranglement inique, le peuple cubain n’en peut plus et il est à bout de forces. Il est aussi essentiel de lutter pour aider Cuba que pour réclamer la Paix en Ukraine et le cessez le feu à Gaza, plus encore oserais-je avouer parce que là nous sommes sûrs d’aller dans le bon sens, celui de notre idéal. Mais nous sommes tellement habitués à l’héroïque résistance des Cubains que nous ne faisons pas toujours l’indispensable. Pourtant nulle cause n’est plus juste que celle de Cuba. Donc voici le projet des Bouches du Rhône, mais il correspond aussi à des choix nationaux.

Il y a une bonne nouvelle, celle du lancement d’une campagne du parti communiste au niveau national, qui m’a été confirmée par Jérémy Bacchi, le sénateur, secrétaire fédéral des Bouches du Rhône qui a en charge cette question avec d’autres camarades au plan national. Cette campagne est lancée, toutes les fédérations sont mobilisées, c’est déjà important mais cela pourra déboucher sur des réalisations si dans chaque section il y a un responsable de l’international c omme d’autres activités et qu’il est lui même en relation avec des cellules, je dis ça je dis rien, mais chaque choix politiques nous confronte à sa réalisation, ce qui fonde la confiance de notre peuple dans un parti communiste, un parti qui dit et fait ce qu’il dit . Cette campagne devra être d’un haut niveau tant dans l’effort financier que politique et il faut s’en donner les moyens. Les militants reçoivent probablement les informations en interne mais je veux parler aussi de notre contribution, nos associations d’amitié avec Cuba, de la nécessité de coordonner les efforts. Le tissu syndical et associatif n’est pas négligeable, et la CGT a apporté un effort important. Le PCF, m’a dit Jeremy Bacchi en est conscient et s’emploie à nouer des contacts partout.

Chacun serait étonné que je ne fasse pas de remarques sur l’intérêt pour la direction actuelle du PCF d’initier une telle campagne, en effet chacun sait que les secteurs les plus fragiles politiquement du PCF sont sa presse et son secteur international. Le moins que l’on puisse dire que ces deux instances sont marquées par une grande confusion depuis des années et par des tendances pro-atlantistes qui vont dans le sens d’une dérive de toute la gauche française et de son désaveu dans la population à cause de ses démissions. Sans doute, si le PCF s’est montré si timoré dans sa défense de Cuba c’eest parce qu’il était difficile là de trouver une cause dans laquelle on pouvait trouver des boucs émissaires et éparner la maison mère Etas-Unis; passmoyen de limiter l’adversaire des bonnes oeuvres aux mollahs iraniens, voir au méchant syrien ou au “sioniste”, il fallait bien dénoncer l’origine réelle, l’impérialisme US auquel la France apportait sa vasalité… et donc dénoncer la main qui vous nourrissait y compris à travers l’UE, les fondations allemandes, etc…

Au 39e congrès le retard a été encore manifeste au plan international, mais il a été néanmoins décidé une campagne de haut niveau en faveur de Cuba. C”était une des rares initiatives internationalistes dignes de la reconquête d’un PCF laissé à l’abandon depuis des années. Plus de la moitié de l’année 2023, est passée sans concrétisation réelle, dans ce domaie comme dans d’autres. Néanmoins il m’a semblé qu’enfin on entrait dans le concret en particulier autour des conférences d’André Chassaigne autour de son excellent livre. Cette initiative politique du PCF aura le mérite de surmonter un des obstacles principaux qui invite chacun au découragement : d’abord les divisions, les querelles de personnes dans lesquelles se noient les associations cubaines, le fait de croire avoir accompli un acte militant quand on se borne à être pris en photo avec une autorité cubaine quelconque… Ce n’est pas de la caricature, c’est une expérience. Donner un but politique, avoir de bonnes relations avec tous les amis de Cuba, voilà ce que peut apporter un parti communiste qui retrouve ses marques parce que la solidarité n’est pas de la charité, ni du tourisme, mais une perspective politique sur l’internationalisme.

Il m’a semblé que les propos de Jérémy Bacchi reflétaient cet engagement mais il reste à voir…

Voici la feuille de route telle que me l’a présentée Jérémy bacchi, et elle nous donne envie de nous y associer parce que ne serait-ce que pour l’envoi du matériel ce sera plus facile.

Cette campagne a trois aspects dont certains rejoignent nos propres activités de cercle et de France Cuba.

1) Il y a d’abord l’aspect politique : le blocus, l’extraterritorialité des Etats-Unis :
populariser ce qu’est le blocus que subit Cuba, le fait que Trump l’a inscrit comme État terroriste, un comble puisque c’est pour avoir accueilli à la Havane les pourparlers de paix en Colombie avec la guérilla que les Etats-Unis ont osé agir ainsi, une indignité de plus. Lors de notre discussion avec Jérémy Bacchi nous avons souligné qu’au même moment une délégation d’association témoignait au Parlement européen du caractère insupportable de ce qui est imposé à Cuba mais aussi à la France, à l’Europe par les Etats-Unis. Le Parlement européen accueillera la semaine prochaine le Tribunal international qui juge symboliquement le blocus américain contre Cuba, un événement qui permettra de dénoncer l’impact extraterritorial de cette politique.

L’extraterritorialité de la politique de Washington fait que les entreprises refusent de vendre des produits qui seraient envoyés sur l’île, provoque des augmentations des prix d’achat, ce qui affecte notre capacité à mener à bien des projets, et rend extrêmement difficile l’envoi de marchandises, a-t-il déclaré. il y a parfois des retards de plusieurs mois dans la livraison des conteneurs destinés à Cuba, que les expéditeurs justifient souvent par l’absence de lignes maritimes directes, en raison de la crainte des compagnies maritimes des sanctions ou de l’interdiction d’opérer sur le territoire américain. La question des banques, qui refusent d’effectuer des virements liés à la nation antillaise, indispensables pour concrétiser nos actions, est également très affectée, a déclaré le président de CubaCoop, qui a développé au cours des 30 dernières années plus de 150 projets dans des secteurs tels que l’eau, l’assainissement, les transports, la culture et le sport.

Le parti communiste doit populariser ces initiatives, leur donner tout l’écho nécessaire. et à nous tous d’enfin comprendre les souffrances des Cubains, comment leur dignité, leur fiérté modeste leur interdisent souvent de réclamer ce que nous leurs devons pour avoir tenu un front que tant d’autres désertaient.

2) Le PCF va s’impliquer comme nous le faisons depuis deux ans à Marseille dans la collecte et l’envoi de fonds mais aussi de biens nécessaires, il semble qu’il y ait des demandes prioritaires en ce moment : des vélos mêmes usagés, du lait en poudre et des verres de lunette outre les médicaments. C’est un grand soulagement si la fédération du PCF crée la logistique de tels envois.

3) Le parti va mobiliser ses militants mais aussi ses collectivités locales, organiser des jumelages, faire bénéficier des savoirs et des services, des collectivités mais aussi des sociétés d’économie mixtes.

De ce point de vue tous ceux et ils sont nombreux qui veulent agir pour Cuba ne doivent pas attendre d’être sollicités, ils doivent proposer leur aide, c’est ce que nous ferons au niveau de notre association marseillaise sans aucune exclusive.

A cette feuille de route du PCF, j’ai pensé que nous pouvions apporter notre aide déjà active mais aussi faire part de nos propres projets que j’ai présentés à Jérémy Bacchi : en effet, nous tenons depuis trois ans une permanence le dernier dimanche de chaque mois sur la Canebière. Dimanche prochain, nous pensons être sur le vieux port où il y a désormais un marché, si Alain qui a les papiers pense à aller demander l’autorisation à l’hôtel de police devant la préfecture.

Enfin, nous avons multiplié les réunions conférences et pique-nique comme les collectes et envois de matériel à Cuba, nous allons continuer et avec l’aide de la logistique du PCF cela peut prendre de l’ampleur.

Avec notre cercle, la manière dont il conçoit la situation politique dans laquelle s’inscrit la résistance héroïque du peuple cubain, nous voulons amplifier l’action politique avec des séances de présentation de Cuba et du rôle de sentinelle qu’il joue en Amérique latine alors que l’impérialisme tente partout et plus qu’ailleurs d’installer son pouvoir y compris par le fascisme. Avec des corps à corps apparement électoraux mais dramatiques : hier , un clown tragique et fasciste a été élu en Argentine… nous analyserons ce genre de refuge vers le nazisme qui nous menace tous… Il faut sortir de la confusion… et ne plus laisser la jeunesse à la dérive… l’incapacité à suivre un raisonnement, l’absence d’attention, les émotions et la peur sont leurs armes, face à l’incapacité pour une gauche incapable d’être autre chose que le canada dry de la droite , quelles sont les nôtres? Et de ce point de vue le dialogue avec Cuba a beaucoup à nous apprendre, nous apprenons plus de Cuba que ce que nous lui offrons.

Il s’avère que Charles Hoareau qui fait partie de France Cuba 13 prépare un voyage à Cuba pour fin février début mars d’une trentaine à une cinquantaine de personnes et avec la compagnie de Théâtre “jolie môme”; un échange d’expérience, qui doit et sera autre chose que l’échange de tournées de spéctacle… Ce qui correspond à nos propres projets et dans le prolongement des conférences débat que nous avons déjà réalisées avec un certain succès. Ne serait-ce que populariser les conditions réelles d blocus dont beaucoup de Français croient qu’ils n’existent plus. En quoi des intellectuels des artistes sont capables d’aider à cette compréhension ? comment peuvent-ils contibuer à élargir l’audience populaire, quel public sommes nous capables de mobiliser ?

Nous voudrions créer une initiative de solidarité internationale autour d’activités culturelles et de divertissement : sur le thème culture et collectif qui devrait déboucher sur des films, des conférences, une exposition d’un plasticien fantastique rencontré à Poitiers, un américain invité par la Drac en résidence qui est prêt à nous parler de son travail et de politique y compris de Cuba : Jay Nombalais. Si tout se passe bien nous pouvons même nous déplacer dans diverses villes : nous avons jeté quelques bases de ce projet.

L’initiative du départ à Cuba de la compagnie jolie môme et le projet d’accueil d’artistes résidents cubains est une amorce, le tout est de FAIRE.

Nous envisageons donc une initiative pour populariser ce départ à Cuba et notre solidarité. Nous avons pensé à une journée ou même un weekend au début février autour d’un ou deux films dans une salle du 4e arrondissement. Nous avons pensé à “Soy Cuba” dont nous vous parlons par ailleurs avec des participants qui viendront parler de ce qu’ils font déjà et comment nous pouvons dans les Bouches du Rhône et dans la région Paca élargir notre impact.

Nous avons plusieurs cibles, en particulier le monde de la culture pour les spectacles, la musique, le cinéma mais aussi le sport. Qui veut agir dans le domaine culturel et ignore le sport en particulier le foot à Marseille ne pose pas la question au centre de l’action cubaine sur le plan culturel à savoir la démocratisation de la culture.

Toute activité culturelle progressiste communiste se doit d’avoir deux impératifs, aider les créateurs dans leur activité et leur apport et le faire en cherchant à élargir leur audience vers un public populaire non pas pour faire baisser le niveau mais pour faire monter les exigences de compréhension, d’émotion, d”épanouissement de soi en tant qu’individu et dans le collectif. Être “élitaire” pour tous, il ne faut pas craindre d’impliquer les créateurs et les dirigeants d’institutions culturelles menacés d’asphyxie et pris dans le conformisme du marché, mais aussi les inviter à une véritable pédagogie où ils ont tout gagner à l’échange parce que l’innovation nait dans la rue et la fréquentation des musées, des lieux consacrés aide simplement à donner forme à cette innovation populaire… Tous les grands artistes ont ressenti cela et ont dû tricher avec la commande des puissants. Cuba a réussi à innover là aussi…

Toute la réflexion des communistes qu’ils soient français ou cubains part de là et dans ce domaine d’échange c’est Cuba qui nous aide.

Nous continuons et nous vous en ferons part au fur et à mesure des avancées de nos initiatives.

Parce que maintenant il faut FAIRE.

Danielle Bleitrach

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1 Commentaire

  • un prol parmi
    un prol parmi

    On y va, on y va ! ! On se lance ! ! !

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