Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Il est crucial d’aider l’ONU à jouer un rôle plus important dans la question israélo-palestinienne (éditorial du Global Times)

Au delà d’un prise de position événementielle, Xuan qui a traduit et nous propose ce texte souligne que cet éditorial de Global Times peut faire des vagues : “à plusieurs reprises Guterres s’est opposé à la Chine ou à la Russie, par exemple à propos du rapport du HCDH sur le Xinjiang, ou bien sur les missiles russes en Ukraine. Et puis il est souvent dit que l’ONU n’est qu’un instrument des Etats-Unis. Mais ici, Global Times souligne que la position mesurée de Guterres a été prise pour cible par Israël, tandis que les USA ont entravé le règlement pacifique et l’aide humanitaire. Et l’article va plus loin en insistant sur la nécessité de respecter et de maintenir l’autorité de l’ONU dans la question israélo-palestinienne. Ce n’est pas la première fois que la Chine préconise de donner à l’ONU un véritable rôle de modérateur des conflits, dans un monde multipolaire. Peut-on parler d’un article de circonstance ou bien d’un réel tournant de l’ONU ?” Mon opinion est que Guterres est ce qu’il est et ni la Chine, ni la Russie ne peuvent avoir la moindre illusion, mais l’ONU est en pleine évolution y compris au Conseil de sécurité. Enfin pour la Chine, la paix dans le monde passe dans la situation palestinienne par la solution des deux Etats dans le respect des résolutions de l’ONU. Donc il est plus vraisemblable de tabler ici sur le pragmatisme chinois dans une visée à long terme. La situation à Gaza soulève tous les peuples de la planète qui en font le symbole de la colonisation entretenue par les USA et les puissances colonialistes, Gueterres ne peut pas l’ignorer quelle que soit sa servilité face aux Etats-Unis. Mais ce soulèvement est désorganisé, il risque de favoriser la volonté belliciste des USA en particulier face à l’Iran, donc il faut la paix. Si les Israéliens avaient deux sous de bon sens et le PCF également, dont au passage il faudrait contester les influences atlantistes qui grèvent lourdement les positions les plus justes du conseil national, d’interprétations liées au boulet et autres piquets qui le tirent en arrière, ils n’accepteraient pas le parrainage de l’occident y compris de Macron et il s’appuieraient exclusivement sur la position chinoise et sur l’ONU (note de Danielle Bleitrach traduction de Xuan).


Il est crucial d’aider l’ONU à jouer un rôle plus important dans la question israélo-palestinienne (éditorial du Global Times)

Par Global Times Publié : 26 octobre 2023 00h32 Mise à jour : 26 octobre 2023 00h28
https://www.globaltimes.cn/page/202310/1300597.shtml


La crise humanitaire dans la bande de Gaza ne cesse de s’aggraver. Le dernier différend diplomatique entre Israël et les Nations Unies (ONU) à propos de la déclaration du secrétaire général Antonio Guterres a encore compliqué les efforts internationaux visant à répondre à la crise humanitaire urgente à Gaza. Lors du débat public sur la question israélo-palestinienne organisé par le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) le 24 octobre, Israël a non seulement exigé que Guterres démissionne « à moins qu’il ne s’excuse immédiatement » en raison de son mécontentement à l’égard de son discours, mais a également déclaré qu’il refuserait de délivrer des visas aux représentants de l’ONU, affirmant que “le moment est venu de leur donner une leçon”. Les derniers rapports indiquent qu’Israël a déjà rejeté la demande de visa de Martin Griffiths, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.

Ce qui a mis Israël en colère, ce sont les remarques faites par Guterres, affirmant que « les attaques du Hamas ne se sont pas produites en vase clos… Le peuple palestinien a été soumis à 56 ans d’occupation étouffante ». Si l’on considère cette déclaration d’un point de vue neutre, il s’agit d’une déclaration factuelle, issue d’une compréhension du contexte historique complexe du conflit israélo-palestinien. Les gens peuvent voir que cela n’implique pas un soutien aux attaques du Hamas.

En fait, Guterres a rapidement et sans équivoque condamné les attaques du Hamas. Dans ses remarques du 24 octobre, il a mentionné que « les griefs du peuple palestinien ne peuvent justifier les attaques épouvantables du Hamas », et a également déclaré que « ces attaques épouvantables ne peuvent justifier la punition collective du peuple palestinien ». En outre, le discours de Guterres a principalement souligné le principe primordial de la protection des civils, la nécessité urgente d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat et le fait que le seul fondement réaliste de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient que le monde ne peut ignorer est la « solution à deux États ». Selon un journaliste d’Al Jazeera présent, de nombreux pays ont salué le discours de Guterres et l’ont jugé « très équilibré ».

La question israélo-palestinienne s’inscrit dans un contexte historique complexe et des perspectives différentes conduisent souvent à des conclusions très différentes, ce qui est tout à fait normal. Israël, en tant que partie au conflit, a sa propre position et ses propres opinions, et il a certainement le droit d’exprimer ses opinions. Il y a cependant des limites à de telles expressions. Respecter et maintenir l’autorité de l’ONU est l’une de ces limites. Dans la situation actuelle, le conflit israélo-palestinien fait chaque jour d’importantes victimes civiles, dont de nombreuses femmes et enfants. La situation est extrêmement urgente et, à un tel moment, il est encore plus nécessaire de former un front uni au niveau de l’ONU.

Depuis le début du conflit, bien que le Conseil de sécurité de l’ONU ne soit pas encore parvenu à une résolution sur la question israélo-palestinienne en raison des oppositions répétées des États-Unis, toujours dans des domaines tels que l’acheminement de fournitures de secours via le poste frontière de Rafah et les efforts de secours humanitaire à Gaza, Les agences des Nations Unies ont joué un rôle indéniable. L’Assemblée générale des Nations Unies devrait reprendre sa 10e session extraordinaire d’urgence sur la situation en Israël et en Palestine le 26 octobre et, bien que les négociations au sein du Conseil de sécurité sur la question israélo-palestinienne aient rencontré des difficultés, elles se poursuivent. Dans la situation actuelle, l’ONU reste la plate-forme la plus importante pour rassembler les voix des différentes parties et possède le meilleur potentiel pour former une position et un plan d’action internationaux communs. De nombreux pays, y compris les alliés occidentaux des États-Unis, reconnaissent qu’une solution juste et durable à la question palestinienne repose en fin de compte sur la « solution à deux États » fondée sur les résolutions de l’ONU.

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1 Commentaire

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Intervention à l’AN de Fabien Roussel sur le conflit palestinien:

    https://www.youtube.com/live/27CFRyJw7SY?si=1aKPAQ7CnLDqmR53

    Des progrès mais peut mieux faire pour se débarrasser des informations non vérifiées.

    L’appel à la Paix et au respect des deux peuples ainsi que la condamnation de la haine est néanmoins clairement exprimé.

    Il est dommage qu’en toile de fond il s’en prenne à l’Iran sans évoquer la responsabilité première et globale des USA dans toutes les guerres qui ont suivi la première guerre mondiale.

    Dommage que la lutte anti impérialiste ne soit pas engagée clairement car au delà des évènements dramatiques l’impérialisme et le capitalisme sont les causes générales de nos malheurs. Il ne s’agit qu’en apparence d’un conflit israëlo palestinien les motivations réelles sont le profit des colonisateurs et le maintient de l’hégémonie dans cette région stratégique pour l’approvisionnement en énergie.

    En rester à la haine sans expliquer les motivations des acteurs est insuffisant et n’aide pas à la compréhension de la crise.

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