Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Oui il a fallu détruire l’État socialiste et le parti léniniste mais il demeure la question : Comment en est-on arrivé à Gorbatchev ? A Robert Hue ?

Le livre d’Ostrovski Erreur ou trahison dans sa dernière partie, intitulée “la fin” ne laisse pas beaucoup de place au doute, il y a eu “trahison” et celle-ci a nécessité de la ruse et de l’obstination. Il décrit pourtant le caractère “objectif” d’un écroulement de l’URSS sous les effets conjugués d’une crise économique, de l’affaiblissement du pouvoir de l’union, de sa centralité autant que de sa maitrise sur les événements, de la croissance d’un mouvement d’opposition lié de fait directement à Washington, y compris sous ses formes nationalistes, qui développe sa prise sur le terrain que le pouvoir de l’union laissait en jachère, ainsi que de l’effondrement de l’ancienne idéologie et de la diffusion de nouvelles valeurs idéologiques occidentales. Si l’on en restait à ce constat, ce que font la quasi totalité de ceux qui parlent de la fin de l’URSS en France, communistes compris, l’affaire peut être jugée, ce système n’était pas viable. En général, c’est même pire, la chute de l’URSS est devenue un lieu obscur dont on ne parle pas, le diagnostic est bien le caractère invivable et sordide, et ce silence sur les FAITS conditionne des attitudes fondamentales et devient force d’inertie. La première conclusion que l’on peut tirer de ce livre est qu’il est urgent que les communistes français mais en s’appuyant sur les nombreux travaux qui se développent au plan international affrontent à partir de leur propre but et valeurs cette question des raisons de la fin de l’URSS, comme celle de la liquidation de leur parti, une réalité.

Il a fallu détruire l’État socialiste et sa relation au parti, en finir avec la centralité, jouer les nationalismes et ambitions locales…

Parce que ce silence soit entérine l’idée que le communisme a fait la preuve de son échec et c’est sa condamnation, soit l’idée qu’il y a eu la déformation stalinienne qui expliquerait tout. Et l’adjectif stalinien est la référence qui économise toute analyse, permet la stigmatisation sans preuve. Or il me semble que c’est par un mode de dénonciation erroné que commence la désagrégation. Le livre n’en fait pas le centre de la démonstration mais il est sans équivoque là-dessus. Il reflète assez bien à ce propos l’opinion russe largement majoritaire qui premièrement continue à voir dans Staline le véritable fondateur de l’URSS, son défenseur. J’ajouterai que les Russes haïssent plus Gorbatchev qu’Eltsine, le second n’est que la conséquence du premier, un potentat local qui a profité de la destruction opéré par le premier. Je propose une hypothèse de recherche qui part de cette destruction de l’Etat socialiste et de sa rupture avec le parti, de revenir à la définition de Lénine de la démocratie socialiste par cette articulation parti/ Etat, ainsi que sur ce que dit Lénine sur l’Etat socialiste “à déformation bureaucratique”, le combat qu’il faut mener contre ce fait lié au sous développement de l’URSS, à sa modernisation dans des conditions de guerre de différentes intensités menées contre le socialisme par l’impérialisme.

Parce que ce que montre le livre est que l’on pourrait penser l’effondrement à partir de facteurs imputables au système si chacun de ces faits était spontané. Alors que même Gorbatchev et ses complices admettent qu’en 1985 la crise économique n’existait pas encore dans le pays, il y avait seulement un retard sur l’occident en matière de forces productives (avec y compris le bluff de la guerre des étoiles) mais il y a eu non pas effort pour s’attaquer aux problèmes mais volonté de les exacerber et attribuer au socialisme cette aggravation. Tout le livre est une démonstration convaincante de cette volonté de détruire l’URSS, pierre par pierre par une méthode qui a besoin non seulement d’un traitre en chef, Gorbatchev mais de l’existence d’un corps de dirigeants acquis à ce projet et qui y trouvent leur avantage. Donc il y a eu trahison, au meilleur des cas, Gorbatchev ne voulait pas améliorer le socialisme, l’URSS, il voulait les détruire et avec ténacité, il a tout fait pour que cela se passe ainsi. Le réquisitoire du livre est imparable, il l’a fait en liaison avec Washington, un contact permanent et au plus haut niveau. Il a constitué une équipe qui a adopté ses vues et les a mise en oeuvre. il reconnait avoir su biaiser, manoeuvrer en recul. La seule chose qui indigne Gorbatchev et ses complices est l’ingratitude des Etats-Unis qui non seulement ne leur ont pas donné le pouvoir escompté mais continuent à dire qu’ils ont vaincu l’URSS, alors que ce sont les dirigeants soviétiques eux mêmes qui ont détruit l’empire totalitaire. Et cette bande pitoyable continue à dénoncer là un manque de reconnaissance, voire un manque de parole puisqu’il leur avait été promis monts et merveilles, d’être intégrés à l’occident et d’en finir avec l’OTAN.

Mais la trahison n’est-elle pas encore un mode d’effondrement ? Le terme d’effondrement renvoyant bien à l’idée d’une destruction sous son propre poids par vice de structure alors que toute la démonstration du livre décrit la manière dont il a été volontairement donné vie à des forces sociales et des politiques destructrices. C’est peut-être déjà là que le livre nous laisse sur notre faim parce que nous ne savons rien sur les luttes qui doivent se mener dans le socialisme et qu’à l’inverse du texte de Staline sur la lutte contre la bureaucratie que nous citons en deuxième partie, n’est pas abordée la manière dont ce corps de traitres a peut-être surgi de l’absence de lutte contre “la bureaucratie”, a été abandonné le combat politique sur le nature de l’Etat, a été entériné le passage à une gestion administrative et de quand ça date.

Parce que ce que décrit le livre n’est pas un Etat qui ne serait plus socialiste avec à sa tête une classe de bureaucrates, diagnostic cher aux Trotskistes (notons que Trotski accuse Lénine des mêmes maux et se plaint de l’Etat jacobin, alors que la destruction de la centralité de l’URSS est le moyen essentiel de sa fin). Le livre décrit au contraire à quel point il a fallu briser l’Etat socialiste tant sur les plans économiques, politiques, et idéologiques pour en finir avec l’URSS.

C’est d’ailleurs ce qui rend le réquisitoire de “traitrise” convaincant, que ce soit l’Etat ou le parti, il a fallu les détruire pierre après pierre, et cela ne s’est pas limité à l’URSS. Les Etats baltes, la Lituanie sont des cas exemplaires, les plus achevés, parce que l’on peut même considérer qu’il y a des vestiges qui tiennent bon en Russie. Il est clair que le modèle a été appliqué dans tous les pays, leurs partis communistes relèveraient sans doute d’une même “autopsie”, et le parti communiste de la France de Robert Hue et de sa mutation en fournit l’exemple, comme le PCI, la centralité, la presse, les élus coupés du parti, la destruction de l’idéologie remplacé par une vague bonne conscience social démocrate. Oui mais ce spectacle du communisme européen pose autrement la question de la trahison : quelle lutte n’a pas été menée comment expliquer non seulement Gorbatchev mais la possibilité de trouver un tel personnel.

Il est indispensable de lire ce livre pour y découvrir des faits, des dates, et effectivement la description d’une trahison. La perestroïka a été conçue comme une préparation à l’entrée de l’URSS dans l’économie mondiale et la création non seulement d’une “maison commune européenne” mais aussi d’un nouvel ordre mondial, un plan qui en finissait avec l’URSS comme état matrice du socialisme, pour atteindre cet objectif il fallait privatiser l’Etat et rétablir une économie de marché et pour cela retirer le pouvoir au PCUS, renoncer au monopole du marxisme et imposer une idéologie de type occidental, transférer le pouvoir et la propriété du centre vers les Républiques. Mais par définition ce modèle de destruction de l’URSS est devenu celui imposé à toute l’Europe, un nouvel ordre mondial, qu’aujourd’hui on qualifie de néo-libéral en percevant son caractère autodestructeur. Il a été en quelque sorte procédé à une mise à feu qui se poursuit aujourd’hui et la guerre en Ukraine n’en est qu’un épisode, ce dont les Russes sont conscients.

Mais “ces réformateurs” étaient-ils conscients ? Sur ce point encore Ostrovski répond par l’affirmative en citant les acteurs de l’époque. Ils ont utilisé l’idée de la nécessaire transformation du socialisme en se camouflant derrière des mots, les coups ont d’abord été portés contre Staline, puis contre Lénine et enfin contre tout le système soviétique dont ils visaient l’effondrement. Ils ont même choisi le chaos en affirmant que l’on ne pouvait détruire l’ancien système sans subir une longue période de chaos. Ce discours je l’ai entendu au sein du PCF terme à terme par ceux qui initiaient le même processus et dans mes mémoires je le découvre à l’identique en Hongrie et en Italie, un modèle est appliqué partout et il est très proche du néo-libéralisme. L’abandon est allé au-delà de leurs espérances tant dans la désorganisation de la mutation que dans l’absence de formation avec l’abandon maintenant du marxisme “en utilisant des facteurs tels la discipline et la confiance dans le secrétaire général” (p. 789).

Ce qui manque au livre est de savoir comment on a pu aboutir à une telle direction qui espéraient sans doute de l’occident plus de reconnaissance que ce qu’ils n’en ont obtenu ? Et là bien sûr on ne peut pas se contenter de l’argument de la classe de bureaucrates avec le rôle de Staline… Il s’agit de la description d’un combat pour détruire l’Etat socialiste et le parti. Gorbatchev procède d’abord par une évacuation des cadres communistes, son remplacement par des technocrates cyniques et on sait désormais qu’il y a eu une importante résistance dont l’actuel parti communiste de la fédération de Russie est issu. Partout encore aujourd’hui il existe non seulement des organisations mais une influence qui se retrouve dans toute la vie politique et sociale, voire culturelle post soviétique partout dans le monde. En finir avec le socialisme est un processus toujours à l’oeuvre parce que les braises sont actives et le livre passionnant, stupéfiant même d’Ostrovski en reste trop souvent aux arcanes du pouvoir soviétique. Alors que ce qui s’est passé devrait être encore plus riche d’enseignement concernant la “démocratie” socialiste et le rôle du parti dans ce mode d’exercice nouveau de la démocratie.

Libertés économiques et libertés politiques sont indivisibles

J’ajouterai qu’à l’inverse des grands sentiments et des “indignations” orientées de la gauche dans nos “démocraties”, la démonstration que le capitalisme dans sa phase néo-libérale à infligé à la majeure partie de l’humanité est d’une vérité criante : effectivement les libertés économiques et politiques sont indivisibles. Toute restriction sur la première est une menace pour la seconde, ceux qui en Russie et dans les ex-pays socialistes comme dans le tiers monde ont subi à la chute du socialisme cette démonstration en gardent un souvenir cuisant qui les fait douter des vertus du “libéralisme”. Cette leçon dans les FAITS qui a voulu que le processus de destruction et de chaos se poursuive jusqu’à son stade actuel, l’impérialisme des Etats-Unis l’inflige à son propre peuple et à ses “alliés”. D’où la nécessité de repenser tout le narratif historique et de considérer les fautes, les erreurs, les crimes de notre point de vue, celui justement où libertés économiques et politiques sont inséparables, et ce point de vue étant adopté de corriger les fautes, les erreurs, pour gagner et non subir.

Sous nécessité d’analyse plus approfondie, puisque ce serait par lui qu’aurait débutée la mise à feu, il semble que les deux grandes accusations portées contre Staline, celle de pouvoir personnel et celle de bureaucratie ne soient pas convaincantes. Ce qui caractérise Staline par opposition à Trotski et qui a consacré sa victoire sur ce dernier c’est sa capacité à travailler collectivement et avoir avec lui l’ensemble du parti et non une fraction. Comme ce qui lui est reconnu y compris par de féroces anticommunistes (1) c’est d’avoir su constituer une équipe travaillant jusqu’aux limites de leurs forces et avec une grande efficacité et qui lui a survécu, alors que la création d’une bureaucratie s’imposant à la démocratie du parti, ce que Staline définit encore comme “la persuasion” a été plutôt du fait de Khrouchtchev qui a dans le même temps entretenu des illusions gauchistes sur le communisme en s’appuyant sur une technocratie (2).

Il manque dans le livre d’Osrovski le récit de cette évolution (3). Comment a-t-on pu aboutir à cette véritable “bureaucratisation” dont le livre montre bien que comme les retards économiques, il aurait fallu s’y attaquer et c’est là que les “recettes” de Staline méritent d’être étudiées comme celles du parti communiste chinois et a contrario la liquidation des partis de l’eurocommunisme. Gorbatchev va porter jusqu’à l’extrême avec ce que montre bien le livre “erreur ou trahison” à savoir la rupture de l’appareil d’Etat avec le parti qui permet d’exercer la dictature du prolétariat avec et contre l’Etat socialiste en lui substituant une direction qui échappe totalement au contrôle du parti sous couvert de “liberté” et de “démocratie”(4). Le processus est assez comparable à celui du néolibéralisme tel que nous l’avons vu décrit par un citoyen des USA. Un processus qui logiquement confond la liberté sans contrôle de la propriété dans la privatisation, la fin de l’Etat socialiste avec la liberté individuelle devenue celle du consommateur. Staline conserve en Russie une adhésion réelle populaire, et ce n’est pas selon la caricature occidentale parce que le peuple russe adore les dictateurs, en tout cas pas plus que le peuple français a une passion pour les maréchaux et autres généraux… ou pour les présidents empereurs… les plébiscites… Mais parce que l’URSS a connu une véritable modernisation qui a en quelques générations assuré la promotion et l’éducation de tout un peuple outre la victoire sur l’Allemagne nazie dans laquelle Staline a joué un rôle déterminant (5).

Ce qui est difficilement niable c’est que Staline a une vénération pour Lénine et comme ce dernier, il ne cesse de se battre contre le fait que le sous développement de l’URSS crée un “Etat socialiste à déformation bureaucratique”.

J’ai reçu récemment ce texte sur la manière dont Staline concevait le nécessaire combat contre la bureaucratie et l’importance qu’il accordait à ce titre au rôle dirigeant du parti comme une véritable démocratie. Effectivement l’expérience que nous avons eu du PCF correspond à cette manière de se sentir acteur à part entière dans un processus d’action mais aussi de réflexion et d’enrichissement intellectuel. Cette expérience d’une autre démocratie mérite des approfondissements.

Nous sommes dans une crise profonde de la démocratie qu’on aurait dit bourgeoise et la nécessité de l’intervention populaire face à des dangers qui mettent en péril l’humanité.

Reprendre cette analyse de Staline sur le combat constant qu’il faut mener contre la tentation d’avoir une simple gestion administrative de l’Etat socialiste et avoir un parti qui ne soit pas l’instrument d’une formation à la citoyenneté des masses, on le retrouve chez Lénine y compris dans sa querelle avec Trotski sur la nécessité des syndicats comme école du communisme, alors que le sujet réel est la NEP. Il reste bien sûr à voir et à analyser comment par exemple avec brutalité a été mené ce combat par Staline, en prenant en compte le fait que cette brutalité a essentiellement concerné les cadres communistes et de ce fait a été sans doute plutôt populaire dans les masses, ce qui reste encore sous-jacent en Russie, alors que l’image de la répression stalinienne se combine avec un nationalisme parfois complètement tronqué comme en Ukraine aujourd’hui. Il reste également à voir les effets de la grande guerre patriotique, la mort massive de cadres communistes, l’état d’épuisement de Staline lui-même, les réformes qui n’ont pas été menées à temps, ce qui est la position des Chinois.

Combattre la bureaucratie en Union soviétique sous la direction de Staline, par Carlos Roel

Traduit par : Ali Ibrahim

PARTIE I – 10 -13/8/2023

Staline parle d’un défaut dans le travail du parti :

« Un deuxième défaut. Introduire des styles administratifs dans le parti, c’est remplacer le style de persuasion, qui est crucial pour le parti, par le style de gestion. Ce défaut n’est pas moins dangereux que le premier. Pourquoi ? Parce que cela crée le risque de transformer les organisations du parti, qui sont des organisations auto-opérantes, en de simples institutions bureaucratiques. « Étant donné que nous avons au moins soixante mille fonctionnaires les plus actifs répartis à tous les types d’institutions économiques, coopératives et étatiques, luttant contre la bureaucratie, il faut reconnaître que certains d’entre eux, tout en luttant contre la bureaucratie dans ces institutions, peuvent parfois se transmettre eux-mêmes en bureaucratie et transmettre cette infection. ”

Organisation partisane. “Et ce n’est pas de notre faute les gars, mais c’est notre malheur, car ce processus continuera plus ou moins tant que l’État existera”. « Puisque ce processus a quelques racines dans la vie, nous devons nous armer pour lutter contre ce défaut, nous devons élever l’activité du bloc du parti, attirer les militants à la prise de décision sur les questions concernant le leadership de notre parti, inculquer systématiquement la démocratie interne au parti et changer sans remplacer le style de persuasion dans nos pratiques de parti dans le style de management. “

“Le troisième défaut. Il s’agit de vouloir qu’un certain nombre de nos camarades nagent avec le flux, sans problème et sans horizon, sans regarder vers l’avenir, d’une manière que l’ambiance des festivals et des vacances remplacent le but au point qu’on devrait avoir des réunions festives tous les jours, avec des applaudissements partout, et que nous devrions tous être élus comme membres fiers de toutes sortes d’organes présidentiels. (Rires, applaudissements, clap). “Cette envie irrésistible de voir l’ambiance festive partout, cette impatience pour les décorations, toutes sortes d’anniversaires, nécessaires et non essentiels, cette envie de nager avec le flux sans faire attention à l’endroit où ça nous mène (rire, clap) – tous constituent l’essence du troisième défaut dans nos pratiques de parti, et la base des défauts dans notre vie de parti.”

Dans le discours lui-même, le camarade Staline a désigné un autre élément de la bureaucratie – l’incapacité à mettre en œuvre la ligne que le parti a réellement adoptée : « Certaines personnes pensent qu’il suffit de tracer une ligne correcte de parti, de l’annoncer en audience publique, de faire une déclaration sous forme de thèses et de résolutions publiques, et de voter à l’unanimité, pour que la victoire soit obtenue par elle-même, automatiquement telle qu’elle est. “« C’est bien sûr mal. ” C’est une illusion sauvage. Seuls les bureaucrates incurables le croient. En fait, les succès et les victoires ne sont pas arrivés automatiquement, mais le résultat d’une lutte acharnée pour faire respecter la ligne du parti. La victoire ne vient pas automatiquement – elle s’obtient souvent après l’effort.« Les bonnes décisions et annonces en faveur de la ligne générale du parti ne sont que le début ; elles expriment simplement le désir de victoire, mais elles ne sont pas la victoire en soi. ” Après avoir tracé la bonne ligne et trouvé la bonne solution au problème, le succès dépend de la façon d’organiser le travail ; de l’organisation du combat pour mettre en œuvre la ligne du parti ; du choix des bonnes personnes ; de la vérification de l’exécution des décisions des organes dirigeants

De plus, après avoir posé la bonne ligne politique, c’est le travail d’organisation qui décide tout, y compris le sort de la ligne politique elle-même, son succès ou son échec. “

Staline a poursuivi cette question en suggérant qu’un système à grande échelle doit être en place pour vérifier la mise en œuvre des décisions afin de se débarrasser des bureaucrates de routine. Staline a également signalé d’autres faiblesses dans le travail du parti dans son rapport au comité central soviétique de 1937 : « Peut-on dire que cette règle balte est mise en œuvre par nos camarades du parti ? ” Malheureusement, on ne peut pas le dire. On en a parlé ici en pleine séance. Mais tout n’est pas dit. La vérité est que cette règle bien expérimentée est violée de gauche à droite dans notre pratique, et surtout, la violation est flagrante. « Le plus souvent, les travailleurs ne sont pas sélectionnés selon des normes objectives, mais selon des normes locales occasionnelles, étroites. Les connaissances, les amis personnels, les collègues d’une même ville, les personnes qui ont montré leur loyauté personnelle et les professeurs de louanges envers leurs dirigeants sont souvent choisis, qu’ils soient politiquement et pratiquement appropriés. « Naturellement, au lieu d’un groupe de leadership de travailleurs responsables, un groupe familial est formé, un groupe dont les membres essaient de vivre paisiblement, de ne pas se déranger, de ne pas répandre publiquement leur linge sale, de se complimenter mutuellement et de temps en temps envoient des rapports triviaux et écoeurants au Centre “« Il n’est pas difficile de comprendre que dans de telles circonstances de relations étroites, il ne peut y avoir de place ni pour critiquer les manquements au travail, ni pour l’autocritique des dirigeants d’entreprise. “Naturellement, ces relations de parenté créent un environnement propice pour donner naissance à des opportunistes, des gens qui n’ont aucun sens de la dignité. « Prenez par exemple les camarades Mirzoyan et Vinov. Le premier est le secrétaire de l’organisation régionale du parti au Kazakhstan; le second est le secrétaire de la organisation du parti dans la région de Yaroslav. Ces gens ne sont pas les travailleurs les plus arriérés parmi nous. Comment ont-ils sélectionné les travailleurs ?« Le premier a traîné avec lui de l’Azerbaïdjan et de l’Oural, où il avait auparavant travaillé, au Kazakhstan trente ou quarante membres de son groupe « spécial », et les a placés dans des postes officiels au Kazakhstan. ” Le deuxième a couru avec lui du Donbass, où il avait auparavant travaillé, à Yaroslav une dizaine de membres de son groupe “spécial”, et les a également mis en position d’autorité. Ainsi le camarade Mirzoyan a sa propre équipe. Et comme le camarade Finnoff. « Était-il vraiment impossible de choisir des travailleurs parmi les populations locales, guidés par la règle bien connue de Bishp qui consiste à choisir les gens et leurs emplacements ? ” Bien sûr, cela aurait pu être possible. Alors pourquoi n’ont-ils pas fait ça ?

Parce que la règle communiste dans le choix des travailleurs exclut la possibilité de suivre une telle approche qui manifeste une étroitesse d’esprit, et elle exclut la capacité de choisir les travailleurs selon les normes de parenté et d’être des “membres de gangs”. « De plus, lorsqu’ils choisissent des personnes ayant une allégeance personnelle comme travailleurs, il est clair que ces gars voulaient créer des conditions qui leur donneraient une certaine indépendance vis-à-vis des habitants et du comité central du parti. “Supposons qu’en raison de certaines circonstances, les camarades Mirzoyan et Vinov aient été transférés de leur lieu de travail actuel à un autre endroit. Comment sont-ils censés agir dans une telle situation au sujet de leurs “queues” ? Va-t-il vraiment falloir les ramener à leur nouveau lieu de travail ? “C’est le désordre résultant de la violation de la règle concernant la sélection et la répartition correctes des travailleurs. “

La discussion est ouverte : on rêve d’un temps où il se trouvera un nouveau Maurice Thorez pour déclarer : que les bouches s’ouvrent pas de mannequins dans le parti, je crains de ne pas le voir de mon vivant… Mais on peut toujours comme nous avons commencé à le faire, ici et dans d’autres lieux entamer cet indispensable travail sur le passé, le présent et l’avenir.

Danielle Bleitrach

(1) L’ouvrage de référence sur cette question est celui de Sheila Fitzpatrick Dans l’équipe de Staline traduit de l’anglais par Jacques Bersoni, ouvrage publié avec le CNL par Perrin, 2018. L’auteur insiste sur l’importance et les responsabilités d’un groupe d’hommes fidèles et remarquablement efficaces depuis la fin de années 1920 jusqu’à la mort de Staline en 1953. Ce livre étudie cette équipe dont “Staline” était le capitaine. Si Khrouchtchev joua le rôle que l’on sait dans le démantèlement, d’autres lui demeurèrent d’une fidélité à toute épreuve et d’un désintéressement absolu comme Kaganovitch et Molotov.

(2) c’est le sujet réel du film de Konchalovsky, “chers camarades”, il ne s’agit pas d’une dénonciation de l’URSS comme on l’a imaginé en occident mais d’une dénonciation du khrouchtchévisme dans ses multiples conséquence et la manière dont il s’est heurté à une résistance prolétarienne.

(3) On sait en effet que dans un premier temps Brejnev tente de réparer les dégâts du Khroutchévisme.

(4) c’est en particulier dans la dernière partie intitulée “la fin” que l’on mesure comment après que tout ait été fait pour en partant de problèmes qui auraient pu être résolus, a été organisée la destruction totale de l’appareil d’Etat, celle-ci étant effectivement un coup d’Etat. Eltsine avec sa démagogie habituelle donne apparemment le coup de grâce dans le cadre de sa campagne électorale en dénonçant “les privilèges du parti” et en avançant un programme se résumant en 4 points : a) la privatisation de 90% de la propriété de l’Etat. b) la transition vers l’économie de marché c) l’abolition de l’article 6 de la Constitution sur le rôle dirigeant du PCUS d) l’organisation d’un parti russe des communistes. (p.524) et il se prononce lors d’une réunion avec les électeurs à l’institut polytechnique de l’Oural en faveur d’une transformation de l’URSS en une “confédération”. Mais ce que l’on voit tout au long du livre c’est qu’Eltsine quel que soit la déchéance et la démagogie du personnage n’est qu’un des agents locaux d’une désagrégation qui n’aurait pas pu intervenir sans le rôle joué par Gorbatchev et le contexte des “élections locales” de 1990 a permis pour Eltsine comme pour d’autres arrivistes démagogues de commencer le dépeçage. Parce que dans le cadre de ces élections locales la question du sort de l’Union soviétique était posé directement. (p.532) Et cette décision dépendait de Gorbatchev. Dans de nombreuses républiques une opposition mena les élections tambour battant sur des thèmes nationalistes et “démocratiques” mais souvent comme l’Azerbaïdjan sous la conduite de monopoles étrangers (BP en l’occurrence) mais ce fut surtout dans les pays baltes où comme en Lituanie, avec deux partis communistes, l’un qui voulait préserver le PCUS et l’URSS, l’autre l’indépendance, les deux battus par un nationaliste libéral. Et partout cette opposition s’entretenait directement avec de hauts fonctionnaires du département d’Etat et des hommes politiques de Washington. (p.534) En Russie où les communistes restaient majoritaires à 90% mais divisés entre ceux qui voulaient conserver l’URSS et le PCUS et ceux qui étaient les “communistes” de Russie derrière Eltsine, Gorbatchev rencontra les délégués du congrès pour les exhorter à soutenir la faction “communiste de Russie”. A la lecture de ces faits, largement inconnus en Occident, nous sommes frappés par le rôle de Gorbatchev et l’on comprend mieux que les Russes le détestent encore plus qu’Eltsine. Mais aussi par le parallélisme entre ce qui s’est passé en URSS et dans les pays de l’Eurocommunisme, y compris en France, et comment la désorganisation, la rupture des élus, de la presse, avec le parti se poursuit en engendrant des situations locales apparemment dominées par des questions de clans.

(5) Même Joukov qui fut un allié de Khrouchtchev dans la “déstalinisation” reconnait ce rôle déterminant de Staline.

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6 Commentaires

  • Les Eparges
    Les Eparges

    Il semblerait que le coût de la “guerre froide” , véritable guerre entre deux blocs , a été fatal à l’URSS .
    Cette guerre a été menée pour cet objectif : abattre l’URSS .

    La bureaucratie était sans doute secondaire , comme un symptôme dans une maladie.

    Cela dit ,il y a encore une question de chronologie .
    Dans les années 70 le néolibéralisme anglosaxon submerge tous les pays occidentaux : présenté comme incontournable ,TINA , facteur de progrès (le secteur public étant désigné comme une plaie, un archaïsme ) se pose la question : comment les populations occidentales ont pu se faire berner à ce point ?

    PS : paraît que Tchernobyl a été le coup de grâce de l’URSS ….

    Répondre
    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Le coût de la guerre froide aurait fait chuter l’URSS ?
      L’URSS était le seul État totalement autonome dans tous les domaines de l’agriculture aux domaines les plus avancés et pas des moindre spatial, santé, ingénierie des matériaux, robotique,…

      Le premier drone d’observation est soviétique le Tu-123 Yastreb (Ястреб), avec un rayon d’action de 3200 km et une vitesse de 2 700 km, le Repear MQ-9 des USA a un rayon de de 1850 km et vitesse de 480km/h. Les premiers rovers lunaires sont soviétiques.

      Sur le front de la bataille d’Ukraine tous les matériels OTAN sont détruits sans aucune difficulté et mal adaptés en comparaison avec le matériel soviétique lui aussi utilisé par l’Ukraine.

      En 1985 l’URSS disposait de 40% des robots industriels mondiaux, MIR était la seule station orbitale au monde, Bouran le premier prototype de véhicule hypersonique destiné entre autres à poser des commandos aux USA sans qu’il puissent être interceptés.

      En médecine ils pratiquaient le jeune thérapeutique et cultivaient des virus pour lutter contre les bactéries à Tbilissi quand nous étions à la préhistoire de la médecine. Ils ont fait les premières opérations de la myopie (Fyodorov dans les années 1970) et le traitement industriel de la cataracte.

      Sur les techniques de résolution de problèmes ils sont les inventeurs de la méthode TRIZ.
      Ils étaient les seuls à être capable de fondre des pièces d’aluminium de plus de 8 mètre de long utilisée dans les avions Antonov.

      Sur le plan matériel individuel les gens étaient convenablement équipés et sur le plan collectif bien plus en avance sur nous. De l’appareil photo au transport aériens aux camps de vacances tout était en place pour développer les capacités individuelles en particulier une presse et une édition abondante, certes la voiture et la maison individuelle n’étaient pas encouragées.

      L’URSS était une grande puissance indépendante et pourtant connectée au reste du monde le CEA travaillait avec les soviétiques sur physique nucléaire.

      Tchernobyl coup de grâce les USA ont vécu Three Miles Island et les Japonnais Fukushima sans déstabilisation de leur nation. C’est un accident industriel comme presque tous les pays en ont connu.

      Remettre la bureaucratie au second plan laisse penser que c’est alors le socialisme le problème dont l’essence même du socialisme; mais dans ce cas comment expliquer les succès soviétique quand les services étaient encore dirigés par des personnes capables de vision d’avenir et d’innovation au service de tous ?

      Le libéralisme dans les années 70 succède au Maccarthysme l’un suit l’autre.
      En France Giscard met en place le crédit immobilier qui favorise l’accès à la maison individuelle, puis l’automobile dont les ventes explosent, les supermarchés, les importations, la mode, le rock et le coca, le chichon pour certains, l’individu qui a quelques sous s’éclate, c’est le moment où la pub est reine où Seguella pense faire de l’art, on peut aller bronzer pas cher chez les espagnols aux salaires tenus bas par l’ami Franco, plus tard ce sera la Tunisie,…
      Pour ceux qui ont un peu d’ambition l’inflation paye rapidement les achats de logements, les plus malins vont en louer aux plus pauvres et les fruits de la bourses sont accessible à presque tous les épargnants c’est la grande fête des SICAV qui ont un rendement à deux chiffres même pour l’employé moyen.

      Plus la bourse gagne plus ces épargnants gagnent et peuvent montrer un peu de luxe qui semble à portée de main, dans ce temps il suffit de faire un peu d’études pour être au dessus du lot et gagner un place au soleil.

      “Vive la crise” certains prolos font fortune n’est ce pas Tapie qui disait qu’il avait bien droit à un Jet Privé son argent il l’avait gagné ! d’autres en jouant au foot montrent à des millions de banlieusards que si tu trime toi aussi tu peux réussir.

      Le libéralisme le bussiness c’est cool !

      Surtout quand tous les partis non communistes disent que socialisme=dictature et même certains communistes commencent à le penser.

      Pompidou, Giscard, Mitterand, Rocard, Beregovoy ils ont sacrément bien bossé.

      Pour les déclassés toujours plus nombreux il y aura les multiples plans jeunes TUC, SIVP, Contrats de qualification, etc… Il faut bien aider ces jeunes un peu neuneus y a pas de boulot c’est bien de leur faute il suffit de les développer personnellement et d’accroître leurs compétences, leur employabilité.

      Vous avez raison de mettre les deux en parallèle, fin URSS et TINA, pour les deux il faut un État, une bureaucratie active qui n’a aucune considération pour le développement collectifs, des ambitieux, des carriéristes et une masse de fonctionnaires qui s’en fout, une totale absence de conscience politique.

      Il serait intéressant de faire le même travail d’Ostrovski sur la période Kroutchev et de comprendre à quel moment cette bureaucratie a pris le pouvoir ?

      Si les partis communistes n’ont pas vocation à devenir des partis de masse, la prise de pouvoir d’un État nécessite une certaine quantité de gestionnaires avec le risque de cooptation qui est flagrant également au PCF où certains entrent au CN sans même passer par la base.

      Dans les années 70 et 80 l’influence intellectuelle des agents des USA a été très forte en Europe et tout a été fait pour payer des publicistes, des chercheurs, des syndicalistes, des politiques,…, encourager la corruption et la trahison, ces agents avaient de quoi offrir la belle vie à qui était prêt à se vendre et ils ne manquaient pas.

      Dans ces années il y a encore de nombreux petits patrons et paysans.

      La bourgeoisie organisée en États a été très active pour rendre séduisante le libéralisme accompagné par les libertaires, tout est permis si t’as du pognon, villa, voyages, luxe, célébrités, femmes, drogues, tentant !

      En 1974 gauche et droite sont au coude à coude Mitterand, 43% des exprimés, en tête loin devant Giscard 32%. Preuve aussi que le libéralisme n’est pas si populaire à cette époque mais le point de bascule approche et les traîtres sont déjà à la barre.

      Il faudra attendre 1981 et l’expérience du programme commun pour que le PCF commence à s’effondrer 1981: 15%, puis 1988: 6%, puis 1995: 8%, puis 2002: 3%,… pour finir à 2,5%.

      Et quand ça ne suffit pas la bourgeoisie modifie les règles du jeu: découpage électoral, 5ème République, UE, 49.3,…, comme ils écrivent les règles ils ont un temps d’avance.

      Aux législatives de 1973 le PCF fait 21% des voix au premier tour et obtient 73 sièges quand l’UDR avec 24% des voix en obtient 184 et le MRG avec seulement 1,7% des voix en obtient 12, le PS avec 500 000 voix de moins obtient 89 députés 16 de plus que les communistes.

      Magique ! non ? Non c’est de la magouille mais démocratique nous faisant penser que la majorité des français supportent le libéralisme.

      Aux dernières élection les 3 populistes démagogues ont fait de bons scores en dénonçant le capitalisme et en se présentant comme défenseurs de la France qui travaille.

      Si le libéralisme avait réussi sa persuasion les résultats ne seraient pas ce qu’ils sont l’adhésion serait vivible et Macron aurait dû faire un triomphe. Trump aux USA a gagné avec America Great Again, le retour du protectionnisme voilà ce qu’espérait son électorat.

      Législatives 73:

      https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_fran%C3%A7aises_de_1973

      Élections 74:

      https://mjp.univ-perp.fr/election/fr/fr1974.htm

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  • Michel DECHAMPS

    La guerre froide à peut être aidée …Mais je crois que la trahison et antrisme sont les éléments qui ont permis d,’en arriver là, et il en ai de même pour le PCF.A vouloir faire du Parti Communiste un parti de masse , c’est aussi faire entrer le loup dans la bergerie, le résulta est visible à l’oei nu.

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    • Lemercier Denis
      Lemercier Denis

      Pour ce qui concerne l’URSS, mais aussi l’évolution des forces politiques en France peut-être faudrait-il pour comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là, également examiner ce qu’à pu être le rôle des facteurs économiques, tout simplement le développement des forces productives. Quel a été l’effet du développement du secteur tertiaire, des services, du point de vue de l’évolution de la composition des classes et couches sociales, au plan économique bien évidemment mais aussi au plan idéologique et politique. En quoi ces nouvelles couches pouvaient-elles ou non facilement se situer sur la question de la dictature du prolétariat. Premier point qui me semble important.
      Une question qu’aborde Samir Amin du point de vue des rapports de classe concerne l’alliance de la classe ouvrière et de la paysannerie après la collectivisation forcée des terres. Un point de réflexion qui me semble intéressant.
      Une question qui est abordée par Staline dans sa lutte contre la bureaucratie, c’est celui de la corruption. Il n’en aborde qu’un aspect. Mais il y a, comme l’ont montré les luttes sur cette question aussi bien à Cuba qu’en Chine, un réel danger du point de vue du développement du socialisme ou de la lutte pour le socialisme, comme on le voit en France qui est gangrénée comme peu de pays par la corruption. Le moindre syndiqué est corrompu par l’Etat puisque les deux tiers de sa cotisation est payée par celui-ci. Je me souviens que, lors de l’instauration de ce dispositif pour les partis politiques, le PCF avait refusé de participer fort justement à ce système. Mais cela n’a duré qu’un an. Une des formes de corruption bien connue dont les travailleurs et travailleuses françaises sont l’objet est constituée par la manne de l’exploitation coloniale.
      En URSS quelles en furent les formes?
      Une cause de ce qui est arrivé à l’URSS et qu’aborde Danielle est constituée par la disparition des meilleurs des bolchéviques après la guerre civile extérieure (de mémoire, Charles Bettelheim a calculé que 40% des membres du Parti étaient morts), il en fut de même lors de la grande guerre patriotique. Et l’on peut penser que ce furent parmi les meilleurs militants. Par qui furent-ils remplacés, d’autant plus qu’il peut être intéressant d’appartenir au parti qui est au pouvoir?
      En conclusion de cette rapide contribution je voudrais insister sur l’importance du développement des forces productives. Peut-être n’est-il pas sans signification qu’une des grandes interventions de Staline avant sa mort a porté sur “Les problèmes économiques du socialisme en URSS”. J’ai perçu ce document comme le témoignage de l’existence d’un affrontement très rude en URSS sur la question. On a vu ce qu’il est devenu avec les premières mesures prises par Krouchtchev.

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  • Xuan

    Tout ceci est assez convaincant, surtout la partie concernant les républiques socialistes pratiquement démantelées.
    Je me souviens vers Noël 89 du “procès” des Ceaucescu, abattus froidement alors qu’ils se promenaient dans la cour. Les commentaires des chaînes TV sur ce symbole de la nouvelle “démocratie” balayant la “dictature” n’avaient pas été très bruyants.

    Je reviens sur le titre de l’article : “Comment en est-on arrivé à Gorbatchev ? A Robert Hue ?” Les communistes français sont les mieux placés – en principe – pour répondre à la seconde question.
    Je vais radoter en postant encore une fois cette vidéo où Hue se trouve face au faussaire anticommuniste Stéphane Courtois, à la Marche du Siècle.
    Tout est dit, y compris la promesse de transformer complètement le parti communiste, et face à l’injonction de censurer à la fête de l’Huma “Un autre regard sur Staline” de Ludo Mertens :

    Courtois “Comment se fait-il que cet ouvrage, qui est une réhabilitation flamboyante de Staline, ait été vendue à la fête de l’Huma à la librairie. Je suis désolé je l’ai acheté là-bas au stand EPO qui était sur la gauche à l’entrée ? Je vous crois sincère.”

    Hue “Vous le croyez ? Monsieur Courtois répétez-le bien fort pour que tous les français l’entendent ! C’est une manoeuvre ! Ecoutez ! Je mets les français juges ce soir de mon engagement anti stalinien jusqu’au bout des ongles ! J’en apporte la preuve et la démons…”

    Courtois : “Alors il y a du travail à faire pour nettoyer le parti communiste de ce néo stalinisme”

    Hue : “Voyez on pourrait me faire quelques louanges si j’en mettais un peu plus sur le dos des générations communistes. Mais je ne le ferais pas parce que j’ai une haute idée des générations communistes françaises. J’ai une haute idée de ce qu’ils ont fait pour la France et en tout état de cause, et je suis fier aujourd’hui d’être le secrétaire national du parti communiste français.
    Je voulais le dire parce qu’il n’y a pas d’ambiguïté pour moi, entre la condamnation que je porte de cette monstruosité de ce qu’a été le stalinisme, et toute autre violence auparavant, et l’idéal de changement de cette société qu’il faut changer, et pour laquelle je veux l’engager et je pense que dans ce domaine le communisme a de l’avenir”.

    On aura bien relevé la “monstruosité du stalinisme” et “toute autre violence auparavant“, c’est-à-dire la révolution bolchévique et de Lénine.

    Il y a une adéquation totale entre Gorbatchev et Hue, c’est-à-dire trahison.

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Il est cohérent lui aussi à renoncé au trône pour y mettre les liquidateurs.

      Plus de soucis les opportunistes sont aujourd’hui libre il n’y a plus de staliniens au Parti.

      Destruction du Parti Communiste: Mission accomplie.

      C’est peut être réversible mais il faudra autre chose que le 39ème congrès.

      Et pour l’instant ce ne sont surtout pas les vedettes du Parti qui vont changer quoique ce soit en particulier la bande des 12 sans aucune exception.

      J’ai probablement tort mais je n’ai pas l’indulgence de Danielle et reste persuadé que si rien de l’intérieur ne parvient à expulser les liquidateurs l’entreprise sera menée à terme la fusion PCF PS dans un groupuscule qui bouchera les trous en faisant 3 ou 4 % des voix et sans aucune action auprès des travailleurs autre que quelques selfies avant les élections.

      Pour l’instant il y a eut purge et procès: les coupables et les expulsés en nombre étaient les communistes qui n’ont jamais accepté de manger de cette soupe amère.

      Un pincée de travail auprès des entreprises et une poignée de main à l’OTAN voilà où on en est pour préserver non l’unité du parti mais les places des opportunistes sans que quiconque ne puisse demander d’explication.

      Les 12 ont voté la résolution 390; après s’être réunis avec qui ? C’est une faute grave qui n’a absolument rien à voir avec le communisme, ce sont les pratiques occultes de cette démocratie bourgeoise dans laquelle ils sont parfaitement insérés et compatibles. Ces pratiques sont devenues courantes au Parti les décisions prises à 4 ou 5 l’agenda venant toujours du CN où siègent des anti communistes notoires.

      Dans l’état actuel je vois mal comment nous allons échapper à un effondrement ne notre société sans perspective socialiste.

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