Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

En mai 68… savoir lire une image… le passé et le présent…

Nous étions alors nous jeunes communistes, contre ceux qui avaient coupé les arbres, brûlé les voitures, d’ailleurs, la CGT du spectacle, les cinéastes communistes mettaient la main sur tous les documentaires d’actualité qui prétendaient diffuser les images de ces “émeutiers”, nous savions que la plupart étaient des flics… Ceux qui vantaient ces pseudos “révolutionnaires” ont pour la plupart terminé comme Cohn Bendit, leur leader de l’époque : dois-je vous faire un dessin, ils en étaient déjà à attaquer le gaullisme qui prétendait sortir du commandement de l’OTAN en défendant les intérêts des USA. Mais leur ennemi restait les communistes… L’histoire est une référence, pas tant dans ce qu’elle reproduit mais parce qu’elle nous aide à comprendre les contradictions et donc le mouvement qui hier comme aujourd’hui transforme l’état des choses existant. Alors que sur le moment nous ne percevons l’événementiel que comme une continuité avec ce que nous croyons savoir et qui est en train de changer.

L’histoire ne se répète jamais à l’identique mais elle a parfois des analogies qui nous interpellent, ainsi on peut considérer que mai 68 non seulement en France et dans le monde a été à la fois la révolte d’une génération celle de la lutte contre la colonisation et le Viet nam, mais aussi avec des leaders fondamentalement anticommunistes comme ils le sont restés aujourd’hui des agents de la CIA en faisant la première révolution de couleur annonçant sous des formes libertaires la “révolution conservatrice” qui partirait du Chili et se retournerait en priorité contre l’URSS. Cependant déjà la France n’était pas tout à fait la même avec son grand mouvement ouvrier… Mai 68 c’est déjà le retournement de De Gaule vers Franco et la fin du progressisme gaullien au plan international, la fin de ce qui avait pu s’esquisser à la libération et dont ne voulait surtout pas l’impérialisme américain. C’est déjà Mitterrand venant offrir sa personne et cassant le mouvement, s’annonce l’atlantisme et le choix d’une alternance sans alternative dans laquelle droite et socialistes ont la même politique tant au plan nation et international… et le retour en force d’une extrême-droite et d’un pétainisme resté présent dans l’appareil d’Etat régalien.

Danielle Bleitrach

Mais cette analyse nous obligeait aussi à voir réellement ce que représentait réellement ce cliché, la feinte indignation du petit bourgeois pétainiste, les Zemmour et autres qui cherchent à prendre la revanche de la défaite de la deuxième guerre mondiale.. Et comment hier comme aujourd’hui ils fonctionnent en couple avec les petits bourgeois qui se croient révolutionnaires pourvu que ce soit la classe ouvrière et les couches populaires qui paye l’addition…

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6 Commentaires

  • Broussaudier
    Broussaudier

    Fils de bourgeois ordinaires, fils de dieu sait qui
    Vous mettez les pieds sur terre, tout vous est acquis
    Surtout le droit de vous taire pour parler au nom
    De la jeunesse ouvrière pauvres petits
    De la jeunesse ouvrière pauvres petits
    CONS

    Nous ne partirons pas en guerre contre vos moulins
    Si à la prochaine guerre, le fait est certain
    Qui se fera casser la gueule pour vos opinions
    C’est encore nous ma parole pauvres petits
    C’est encore nous ma parole pauvres petits
    CONS
    C’était chanté par Jean Ferrat en 1967 je crois.

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  • Xuan

    il faudrait considérer ce mouvement sous ses différents aspects et ne pas simplifier.
    Je ne sais pas ce qu’avait en tête Cohn Bendit, présenté comme un chef de file par la presse.
    Mais ce mouvement était fondamentalement anti fasciste et anti impérialiste, hostile à la guerre des USA au Vietnam.
    Les premiers heurts à la Sorbonne opposèrent des étudiants anti impérialistes aux fascistes d’Occident.
    Et les Comités d’Action Lycée étaient issus des Comités Vietnam de Base, qui diffusaient le Courrier du Vietnam.
    Si Cohn Bendit avait alors affiché des sympathies pour les USA il se serait fait sortir à coup de pied au cul et traiter de facho.

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    • Broussaudier
      Broussaudier

      La première révolution de couleur c’est tout à fait possible. Pour se débarrasser à la fois de De Gaulle (pas assez docile) et des communistes ( le PCF). Mais déjà l’ Iran avait subi cette façon de faire, en 1953, ainsi que le Guatemala en 54. Les révolutions de couleur sont plus efficace que les interventions armées. Mais il faut trouver les bons relais, monter des réseaux.
      En 1968, l’ URSS était encore vécu subjectivement par les travailleurs comme étant justement la patrie des travailleurs. l’URSS était le socle de la conscience de classe prolétarienne, et un élément de fierté de classe. Ni la Chine, ni le Vietnam,ni l’ Albanie, ni Cuba ne pouvaient jouer ce rôle. C’ est une réalité qu’ à mon avis on doit pouvoir montrer par la sociologie. ( En France j’ entends).
      Il y avait sans nul doute de l’anti impérialisme, de l’anti fascisme etc, chez ces jeunes fils de… Mais il n’ y avait pas de subjectivité de classe qui pouvait ramener à la défense du monde du travail (enfin du travail utile à une société de progrès et de fraternité). Je ne sais pas s’il y a un inconscient de classe, mais c’est quand même surprenant que tous ces anti impérialistes aient à ce point en commun un antisovietisme ( qui confinait à une forme de racisme, ou de déraison) qui allait de paire avec un anticommunisme (anti PCF en tout cas) viscéral. Visceral ! D’où leur venait ce viscéral antisovietisme ? Qu’est ce qu ‘ ils percevaient du monde ces jeunes dont entre autres Cohn Bendit était le chef de file?
      De la même manière, je suis surpris de voir aujourd’hui le soutien d’une bonne partie de la gauche aux ” mouvements sociaux ukrainiens”, voire aux “syndicalistes ukrainiens opprimés dans le Donbass”. Un certain Éric Simon a participé à l’ecriture d’ un livre sur l’ Ukraine, avec notamment des syndicalistes de la CGT, livre parrainé par les éditions page 2, syllepse, entre autres : “Soutien à l’ Ukraine résistante”, on le trouve sur le net.
      Ce monsieur définit 3 tendances internationalistes : la tendance dite ” campiste”, la tendance ” crypto campiste ” et la tendance “grassroot” ou ” de solidarité internationale à la base”. Cette dernière étant la seule juste les deux autres étant crypto staliniennes. Voilà ce qu’il écrit, (les guillemets sont de lui) :
      “En Ukraine, les campistes se sont largement étendus sur le “coup d’ État nazi de la junte de Kyiv”, qui a pourtant donné la société civile la plus puissante et dynamique de la région tandis que l’ ensemble de l’ extrême droite s’ ecroulait à moins de 5 % des suffrages ; ils ont dénoncé le “génocide des populations russophones” à l’ est depuis 2014 d’ autant plus inexistant que la majorité des prétendus ” génocides” ce sont réfugiés… dans le reste de l’Ukraine, et furent dès les premières heures dans la résistance à l’ invasion, ce qui est la première explication de l’échec des troupes russes les premières semaines” etc etc
      Ceux là, y compris dans la CGT, sont de “gauche”, ” internationalistes à la base” ( apparemment ça se dit grassroot). Anti impérialistes aussi. Mais pour ma part, j’ y vois la parole des couches moyennes de la société, parole qui reste le gros problème pour tout mouvement révolutionnaire. Parce qu’ en réalité ils empêchent, de fait, tout changement. Ils sont, de fait, manipulables et je crois en partie manipulés. Ce sont là des faits qu’ il serait peut-être possible d ‘ expliquer par la sociologie, par la place des uns et des autres dans la production.
      S’ en prendre à l’ URSS en 1968, c’ était s’ en prendre au monde du travail, rabaisser le caquet des travailleurs. Ne pas comprendre aujourd’hui que la guerre en Ukraine touche le monde du travail de manière très concrète c’ est ne rien comprendre à la politique ou au contraire, très bien comprendre où est l’ intérêt de classe, et qui doit payer les pots cassés du capitalisme. ” C’est encore nous ma parole, pauvres petits” chantait Jean Ferrant.

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      • Xuan

        la révolution anti communiste en France, c’est Mitterrand qui l’a conduite.
        Ainsi que l’allégeance aux USA.
        Les années 70 étaient des années de lutte, et il suffit de comparer la courbe des salaires et des profits des années 60 à 90 pour comprendre que c’est la social- démocratie qui a brisé la lutte du prolétariat, et non pas mai 68.
        Mais dans les années 80 il fallait renoncer à la lutte pour “ne pas faire le jeu de la droite”.

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      • Xuan

        Fallait-il crier « dix ans ça suffit » ?

         

        J’étais bien jeune, mais je me souviens très bien de la grande manif du 13 mai à Paris, il me semblait que ce cortège immense n’allait jamais s’ébranler, puis il emplit les boulevards parisiens, envahissant même les vastes trottoirs.

        Ma première leçon politique fut celle de la force irrésistible des masses populaires dans un tel mouvement. Et aussi ce petit groupe de socialos perché dans un immeuble haussmannien, qui agitait un petit drapeau rouge et qui se fit huer et siffler.

        Nous scandions tous – lycéens et étudiants compris – des slogans pour le salaire à 1000 F et aussi « dix ans ça suffit ! ».

        Aurions-nous contribué à l’insu de notre plein gré à une révolution de couleur ?

         

        Je reviens sur un petit commentaire récent :

        Quelles sont les contradictions au sein du peuple et celles entre le peuple et ses ennemis ?

        Excepté dans les périodes où notre pays fut menacé dans son intégrité nationale et occupé, l’ennemi fondamental de notre peuple n’est pas une puissance étrangère, ce sont les grands monopoles capitalistes de notre pays.

        De Gaulle fut un de leurs meilleurs représentants ; en 1919 il commença sa carrière en instruisant les soldats de Pilsudski contre l’armée rouge, et son anti communisme ne se démentit jamais, comme sa fidélité aux intérêts de l’impérialisme français.

         

        Aujourd’hui l’asservissement de la bourgeoisie française à l’hégémonisme des Etats Unis est assez évidente, et de certains milieux en particulier.

        Pas plus tard que jeudi, et au prétexte du partage de vidéos sur les émeutes, le sénat appelait le gouvernement à « suspendre Tik Tok en France » et à « demander sa suspension au sein de l’Union européenne », en arguant de contenus qui « pourraient être biaisés au profit d’autorités chinoises soucieuses d’alimenter des troubles susceptibles d’affaiblir l’image de la démocratie”. Or la Chine n’a jamais « alimenté des troubles », au contraire ce sont des touristes chinois qui en ont été les victimes.

        Par contre et à juste titre, Global Times n’a pas manqué à cette occasion de stigmatiser les modèles de développement occidentaux.

         

        Mais pour autant les USA n’ont jamais obtenu de notre pays que le garde des Sceaux soit viré et remplacé par un « plus solide », ils ont imposé des sanctions à la BNP et à la Société Générale et ont bridé à plusieurs reprises les intérêts des monopoles capitalistes de notre pays. C’est-à-dire qu’il existe à la fois unité et divergence d’intérêts entre les uns et les autres. L’oppression même des USA signifie qu’il n’y a pas identité d’intérêts entre les USA et notre pays. Et non seulement il n’y a pas identité d’intérêts mais il y a opposition des intérêts capitalistes. L’hégémonisme des Etats Unis ne s’oppose pas seulement à la Russie, à la Chine Populaire, aux pays émergents, aux pays pauvres, il s’oppose aussi et par sa nature même à l’ensemble des nations, y compris à celles du second monde, aux empires déchus.

        Les marxistes fondent leur analyse matérialiste dialectique sur les faits, et non sur les subjectivités des uns et des autres, parce que la subjectivité des capitalistes résulte en dernier ressort de leurs profits, et non des états d’âme de Cohn Bendit. Sinon on se demanderait pourquoi ce dernier implora vainement Sarkozy de boycotter les JO de Pékin au parlement européen.

         

        Il n’y a pas eu de « révolution de couleur » dans notre pays.

         

        L’hégémonisme US est l’ennemi n° des peuples et des nations du monde entier.

        Mais à l’échelle de notre pays, l’ennemi fondamental du prolétariat et du peuple reste le grand capital monopoliste de notre pays, et non pas une puissance étrangère, voire comme le disent des camarades un « capitalisme supranational », concept résurgent du “super impérialisme” de Kautski, et pour d’autres de la « finance cosmopolite et enjuivée ».

        Le rapprochement temporaire de la bourgeoisie française et des USA nous simplifie la tâche, et la complique en même temps. Elle la simplifie parce que les deux cibles se confondent et peuvent unir davantage d’opposants. Elle la complique parce que nous pourrions être tentés d’imaginer une sorte d’union sans principe avec tous les ennemis des USA. Notre objectif fondamental actuel c’est le socialisme.

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        • admin5319
          admin5319

          Honnêtement imaginer que la CIA n’est pas intervenue en mai 68 est d’une naiveté incroyable, même si je suis d’accord ce n’était pas le phénomène principal.

          Il suffit de voir ce qui se passe aujourd’hui…

          Que de contorsions, ça deviendrait presque risible si la mort n’était pas leur métier…
          Il faut écouter LCI et BMTV, ils atteignent des sommets.. Maintenant que les Américains eux-mêmes ont révélé
          1) qu’ils avaient un vieux stock de bombes à fragmentation et qu’il la fourguait aux Ukrainiens. Par parenthèse en dehors de bousiller durablement les terres du pays on voit pas à quoi ça sert dans une offensive.Visiblement les chars ont fait un bide… Alors o envoie le stock usagé.. Mais le régime CIA-ukrano qui n’en est pas à un aveu près a dit juré promis qu’ils l’utiliseraient seulement sur les territoires occupés sans paraître considérer que selon lui des Ukrainiens habitent là…On savait déjà le peu de cas qu’ils faisaient du Donbass… Quant aux USA, ils s’en foutent c’est pas chez eux..

          2) Mais comme la presse des Etats-unis a révélé que depuis 2014 – et aujourd’hui comme jamais- ce n’est pas le pentagone qui gère mais la CIA… Ce qui ne m’étonne pas, les habitués de cette boutique, en particulier ceux qui ont navigué en Amérique latine, voient sa patte inimitable, cette articulation entre compagnie d’avions privées transportant armes et drogues, les compagnies appartenant de fait à la dite CIA. Aide à la torture quand il le faut et c’est comme les bombes à fragmentation, faut ce qui faut, l’exécution en pleine négociation de l’un des négociateurs, les faux charniers… Les opérations de terrorisme, attribuées à l’adversaire parce on tient des réseaux de propagande acheté à bon compte, on paye des revues, on invite dans des colloques, on assure la publicité à des gens qui se considèrent comme ayant un message et qui estiment que leurs élucubrations n’ont pas l’audience qu’elles méritent, et après ces vaniteux deviennent la chose des dits réseaux… Bon donc comme la presse des Etats Unis a soulevé un coin du voile (probablement dans le cadre des élections et des coups fourrés des primaires) , nos Français spécialistes et éditorialistes en chaleur sont en train sur LCI de présenter la CIA quasiment comme une entreprise de salubrité publique qui empêche que les guerres dégénèrent…

          3) Exactement la position que semble avoir choisi le secteur international du PCF avec la maison mère le PGE, (nous ne parlerons même pas de Kamenka qui lui a visiblement des liens encore plus directs avec la maison mère par le biais de Ilia Ponomarev dont je vous ai parlé.

          4) que faut-il retirer de tout ce mic mac? Que le prochain sommet de l’OTAN va devoir masquer le flop gigantesque de cette affaire et que l’on va voir se multiplier les tentatives des uSA pour se dégager de l’affaire en laissant le bébé aux frais de l’Europe sous contrôle bien sur de la CIA.

          danielle Bleitrach

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