Malheureusement, c’était prévisible. Tout le monde a compris que la contre-offensive du régime de Kiev était un échec lamentable, au prix de milliers de vies innocentes. a dit Franck, l’Ukraine va disparaitre renchérit Delaunay.
Pour l’OTAN et donc pour le consensus politicien sans alternative qui EST le jeu politicien médiatique français : la négociation d’un accord n’est pas à l’ordre du jour, il faut vaincre à tout prix.
Donc, deux options se sont présentées pour la prochaine étape :
option A : adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, option B : intervention directe de la Pologne et la Lituanie, ce qui signifie la constitution d’un grand royaume polono-lituanien, de la Baltique à la mer noire et la fin probable de l’UE.
Que faire ? Que fait-on du peuple français ? Et quels sont nos possibilités ? En gros nous nous sommes rassemblés autour d’une préoccupation, celle d’éviter la terrible situation d’impuissance qui caractérise par exemple l’Italie avec sa myriade groupusculaire toutes prétendant représenter les communistes et leur unité potentielle, mais se faisant la peau et contribuant de ce fait autant que la trahison social-démocrate à la montée du fascisme avec lequel la droite se confond, ce que dénonce avec passion Daniel Arias.
Ce processus que l’on retrouve sous des modalités diverses dans tous les pays européens et qui conduit à des gouvernements dirigés par des fascistes ou à forte participation fasciste, est lié à un dévoiement des aspirations populaires avec lesquelles la gauche a rompu au profit d’un sociétal (qui livre ceux qu’elle prétend défendre). Par exemple, en acceptant un consensus capitaliste, il s’agit de transforme le légitime besoin de sécurité et de paix des peuples en unique débat sur les migrations hostiles, en cachant le rôle des guerres impérialistes, d’un capital qui trouve dans ces migrants stigmatisés une force de travail à exploiter, à mettre en concurrence avec d’autres. Ce dévoiement ne trouve devant lui que discours creux et phraséologie de dames patronnesses hypocrites qui jouent les bonnes âmes pour mieux renforcer le racisme, l’antisémitisme, pour mieux appuyer les guerres, et les attaques contre les services publics, les droits des travailleurs. L’abstention, le vote pour l’extrême-droite en est le résultat. La campagne de Roussel aux présidentielles avait un peu bousculé la donne, mais l’avait limitée au sommet, sans réflexion sur le but le socialisme, ni sur l’organisation et la formation de militants, sur le parti.
Trente ans de cette trahison ont détruit la gauche et fait sauter toute barrière républicaine entre la droite et l’extrême-droite. Il fallait de la patience, on ne peut pas recréer un parti révolutionnaire, une CGT combattive en claquant des doigts. Cela parait encore vrai pour la CGT bien qu’il lui manque la perspective politique d’un parti communiste.
Oui mais le choix de la guerre derrière l’OTAN ne nous laisse pas de temps… ou c’est la paix ou c’est l’union sacrée au nom de laquelle tout sera autorisé contre le monde du travail, contre la souveraineté française et ceux dont on fait les héros illusoires ; les femmes, les immigrés, les homosexuels, etc… que l’on a prétendu isoler du progrès de la lutte de classe, seront les premières victimes. C’est déjà le cas partout où l’extrême droite vient au pouvoir et à laquelle Macron se rallie comme avec les fascistes polonais.
Il n’y a pas grand chose à attendre de la droite et son extrême, ni de la social-démocratie pour s’opposer à cette terrible escalade vers la guerre y compris nucléaire, il fallait une force encore rassemblée qui conserve quelques restes de bases de classe, c’est ce qui a provoqué notre choix de soutien aux timides efforts du PCF au 38e congrès, malheureusement le 39e congrès a été une régression terrible, à l’inverse de celui de la CGT qui témoignait d’insuffisances mais aussi d’une intervention des militants, ce qui n’existe pas au sein du PCF où le consensus sans volonté, la désorganisation impuissante et l’opportunisme des élus semble désormais la règle :
En ce qui concerne les communistes et la CGT, il n’y a pas d’autres solutions pour mener le combat que de sortir des “ambiguïtés” :
1) Premièrement d’adopter enfin une position claire sur les responsabilités dans le guerre, dénoncer le rôle de l’OTAN y compris depuis 2014, celui de la France de François Hollande aussi bien dans le coup d’Etat du Maidan, que dans le non respect des accords de Minsk. La sortie de l’OTAN.
2) Deuxièmement critiquer publiquement les votes des députés communistes et en particulier la scandaleuse position face à la fourniture d’arme, la résolution 390.
3) Troisièmement, il faut faire ce qui n’a pas été fait au Congrès de la CGT comme à celui du PCF : virer les liquidateurs pro-otan que par compromis opportuniste on à laissé à la tête du secteur international de la CGT, du PCF et de l’Humanité, ce qui revient de fait à laisser la gestion de ces organisations à l’UE dans ce qu’elle a de plus otanesque. Si ce ménage n’est pas accompli je ne vois pas sur quelle base on pourra se battre pour la paix, dans le cadre en particulier des élections européennes or il y a urgence…
Nous n’avons pas dans ce blog la capacité à agir sur cette situation qui dépend des militants au sein de l’organisation, mais nous pouvons en revanche avec d’autres jouer un rôle de laboratoire d’idées et de recherche qui sera peut-être utile un jour quand la censure qui règne en maitre non seulement dans la presse communiste mais dans les sites plus ou moins officiels, pour renforcer le consensus autour de Macron, celui qui mène à la guerre et au fascisme devient de l’ordre du bétonnage imbécile.
Donc nous allons dans ce blog puisque l’accord parait large poursuivre notre travail d’information et tenter comme je vous l’ai proposé de construire un groupe de réflexion débouchant sur une rencontre autour du livre d’Ostrovski : Erreur ou trahison, et d’autres livres comme l’a proposé COMAGUER et expériences qui portent sur le même sujet, d’une brûlante actualité on en conviendra. Est-ce qu’il y a parmi nous quelqu’un qui veut bien devenir l’archiviste de notre groupe de travail et rassembler dans un dossier les différentes interventions qui devraient déboucher sur une rencontre ?
Danielle Bleitrach
PS. je me suis engagée à tenir une table à la fête de la Marseillaise pour y parler du refus du blocus de Cuba avec ceux qui le voudront, mais je ne crois même plus à l’utilité d’une telle action vu l’écœurement éprouvé devant le rôle joué par cette fédération dans la liquidation du parti, hier comme aujourd’hui, le double langage de ceux qui ne savent pas organiser et acceptent comme ils l’ont fait à ce congrès de Marseille d’entériner le consensus autour de l’OTAN. Il s’agit d’un désespoir souvent éprouvé depuis trente ans, mais aujourd’hui je ne vois pas d’issue. Cette trahison incroyable des dirigeants communistes français me fait murmurer : j’arrive dans un pays où je suis étrangère”. j’ai ressenti la même chose face à la trahison de Robert Hue face à l’invasion de la Tougoslavie, la constitution de la liste “bouge l’Europe” dans la même confusion et alors j’ai écris ce texte dont je ne retranche pas une ligne : la troisième guerre mondiale a commencé à Sarajevo. dans la Pensée. A partir de ce moment j’ai été interdite dans la presse communiste, c’est très dur d’être étrangère dans le pays qui vous a entiérement modelée… Une expérience que nous sommes nombreux à vivre et qui n’est pas éloigné de celle vécue par ceux à qui on a enlevé l’URSS.
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Martine Garcin
“Arrivons-nous dans un pays où nous sommes étrangers ?“Merci pour cette invitation à relire un appel à la Résistance : « En étrange pays dans mon pays lui-même », ARAGON, 1945 :
« … Plus encore qu’en 1941, en 1942 la France tout entière ressemblait à Brocéliande. Dans la forêt, les sorciers de Vichy et les dragons de Germanie avaient donné à toutes les paroles une valeur incantatoire pervertie, rien ne s’appelait plus de son nom, et toute grandeur était avilie, toute vertu bafouée, persécutée… »