Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Afonine : sur la dédollarisation, l’Arctique et l’héritage soviétique

Les États-Unis ne se soucient pas vraiment des victimes et des destructions en Ukraine, car leur principal objectif est de déstabiliser et d’affaiblir la Russie, et non de faire gagner l’Ukraine. On a beaucoup de mal à savoir qui des Républicains ou des Démocrates ment le plus, mais il semble que les démocrates aient choisi la position la plus belliciste, de toute manière ils sont prêts à n’importe quoi alors qu’ils sont en cessation de paiement. Mais ne rêvez pas, a déclaré Youri Afonine, que le système financier américain s’effondrera cet été, le gouvernement fera faillite et ne sera plus en mesure de fournir des armes à l’Ukraine. Cette histoire est vieille de plusieurs décennies : lorsque la dette nationale approche du plafond, le parti en charge de la Maison Blanche exige son augmentation, tandis que le parti de l’opposition résiste et accuse le parti au pouvoir de gaspillage. Bref, tout cela est du cirque… La guerre est pour eux l’occasion de passer tous les problèmes par pertes et profits et de continuer à gonfler la masse monétaire. Mais ils regardent aussi vers l’avenir, ils cherchent de nouveaux points d’influence et d’extraction de profit dans le monde. Et l’un de ces points sera l’Arctique.

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Le premier vice-président du comité central du parti communiste de la Fédération de Russie, Youri Afonine a participé à l’émission “60 Minutes” sur la chaîne de télévision Russia-1.

L’émission s’est d’abord intéressée au lancement éventuel d’une contre-offensive ukrainienne et aux déclarations contradictoires des politiciens occidentaux à ce sujet. Yuuri Afonine a attiré l’attention sur les contradictions dans les déclarations du secrétaire d’État américain Anthony Blinken et du général Milley, le chef d’état-major de l’armée américaine. M. Blinken a déclaré que la contre-offensive ukrainienne débuterait dans les prochaines semaines et que son succès conduirait à des négociations et à la paix. Quant au général Milley, il estime que, bien que l’Ukraine dispose de capacités offensives, il est peu probable que le conflit prenne fin en 2023. Qui est le plus crédible dans cette situation ? Certainement pas le politicien Blinken, dont la profession consiste à mentir en permanence, mais le militaire professionnel Milley, qui se soucie davantage de sa réputation. Il comprend que même si la contre-offensive ukrainienne remporte des succès intermédiaires, elle ne pourra pas mener le régime de Kiev à la victoire dans un avenir prévisible. En fait, il admet qu’en armant l’AFU, l’Occident parie sur la prolongation du conflit. Les États-Unis ne se soucient pas vraiment des victimes et des destructions en Ukraine, car leur principal objectif est de déstabiliser et d’affaiblir la Russie, et non de faire gagner l’Ukraine. Tous les moyens, tant militaires qu’économiques, sont utilisés. Les États-Unis sont le principal terroriste de la planète, a déclaré Iouri Viatcheslavovitch : ils ont toujours patronné les régimes les plus sanglants, organisé des coups d’État, commis n’importe quel crime pour préserver leur hégémonie dans le monde.

L’incohérence des déclarations des hommes politiques américains prouve qu’il n’y a pas de politique unifiée dans ce pays, a noté le premier vice-président du comité central du KPRF, et toutes les divergences devraient s’accentuer à l’aube des élections présidentielles. À en juger par les sondages d’opinion, les partisans du parti démocrate sont beaucoup plus virulents sur la question de l’implication active des États-Unis dans le soutien et l’armement de l’Ukraine, tandis que les partisans du parti républicain sont plus modérés. Par conséquent, l’administration Biden s’efforce actuellement de maintenir un discours militariste.

Le plafond de la dette est un autre sujet qui fait l’objet de jeux politiques constants entre les deux partis aux États-Unis. En ce moment, ce sujet est au cœur de l’actualité : la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que le gouvernement ne serait pas en mesure de faire face à ses obligations dès le mois de juin si le Congrès ne relevait pas le plafond de la dette nationale. Mais ne rêvez pas, a déclaré Youri Afonin, que le système financier américain s’effondrera cet été, le gouvernement fera faillite et ne sera plus en mesure de fournir des armes à l’Ukraine. Cette histoire est vieille de plusieurs décennies : lorsque la dette nationale approche du plafond, le parti en charge de la Maison Blanche exige son augmentation, tandis que le parti de l’opposition résiste et accuse le parti au pouvoir de gaspillage. Depuis quelque temps, le commun des mortels a l’impression que le système est sur le point de s’effondrer. C’est comme si à l’élaboration de l’intrigue avaient participé des scénaristes des thrillers hollywoodiens, où la vie du héros tient à un fil, avant que son sauveur n’arrive. Les républicains augmenteront la dette nationale autant que possible, en tireront tous les avantages politiques et feront honte aux démocrates pour leurs mauvaises politiques financières. Le Congrès votera alors le relèvement du plafond de la dette.

Tant que les États-Unis pourront imprimer n’importe quel nombre de dollars et déverser leur inflation sur le reste du monde, le plafond de la dette nationale pourra être relevé en toute impunité. Mais cette pyramide financière est vouée à s’effondrer un jour ou l’autre, le premier vice-président du Comité central en est certain. Cependant il ne s’effondrera pas à cause de la “bataille des Nanai*” – Républicains et Démocrates, mais en raison de la politique bien pensée d’autres pays – Russie, Chine, Inde, Brésil, Arabie Saoudite, etc. Plus les pays refuseront de payer en dollars américains et retireront leurs réserves, plus vite le système défectueux de Bretton Woods, qui permet aux États-Unis de vivre au-dessus de leurs moyens, cessera d’exister. Youri Viatcheslavovitch a noté la tendance : depuis le début des années 2000, les réserves de change des pays libellées en dollars américains ont chuté de 75 % à 58 %. Selon des données récentes, même des alliés des États-Unis aussi proches que la Corée du Sud et l’Indonésie discutent de la possibilité d’abandonner le dollar dans leurs règlements mutuels. L’exemple de la Russie et des oligarques russes qui ont gardé leur argent en Occident et en monnaie américaine a montré à tous combien il est facile de tout perdre du jour au lendemain.

Le processus de dédollarisation va s’intensifier, et les États-Unis le comprennent également, a déclaré Youri Afonine. La guerre est pour eux l’occasion de passer tous les problèmes par pertes et profits et de continuer à gonfler la masse monétaire. Mais ils regardent aussi vers l’avenir, ils cherchent de nouveaux points d’influence et d’extraction de profit dans le monde. Et l’un de ces points sera l’Arctique. Cette région présente un grand intérêt tant du point de vue militaro-stratégique qu’économique, et les Américains s’en lèchent les babines, comme ils le font pour tout ce qui se passe sur la planète. Le réchauffement climatique augmente les températures et réduit la banquise arctique, ce qui rend la route maritime du Nord de plus en plus rentable pour le commerce entre l’Europe et l’Asie. Dans quelque temps, il se pourrait que la route maritime du Nord devienne la principale route commerciale entre l’Europe et la Chine, car elle est plus courte que par le canal de Suez.

Nous devrions accorder une attention particulière à l’Arctique, car il s’agit d’un réservoir de ressources inexploitées qu’il convient de protéger, a souligné le premier vice-président du comité central. Et, comme dans beaucoup d’autres domaines, nous devrions dire un grand merci à l’Union soviétique pour l’héritage qu’elle nous a laissé dans l’Arctique. L’URSS a entièrement exploré et équipé la route maritime du Nord pour la navigation, a créé un système de ports le long de toute notre côte arctique et a construit la flotte de brise-glaces la plus puissante du monde. Dès 1959, l’Union soviétique a lancé le brise-glace à propulsion nucléaire Lénine. Quinze ans à peine après la fin de la plus grande guerre de l’histoire de l’humanité, au cours de laquelle l’Union soviétique a subi de lourdes pertes, et qu’une grande partie de l’économie nationale avait été détruite. Mais l’URSS a tout restauré et a pris la tête de nombreux secteurs clés du développement mondial : le premier satellite, la première centrale nucléaire, le premier brise-glace nucléaire.

Il faut se féliciter, a noté Iouri Viatcheslavovitch, que la Russie ait accordé une grande attention au développement de l’Arctique au cours des dernières décennies, en construisant des brise-glaces. Il est nécessaire de remettre en service les bases et les infrastructures créées par l’Union soviétique et de tout mettre en œuvre pour développer et protéger les territoires arctiques.

* Un célèbre numéro comique du cirque soviétique (Борьба нанайских мальчиков) où deux ennemis semblent se battre mais en réalité c’est une seule personne : les bras et les jambes de l’artiste déguisé sont les jambes du premier et du deuxième lutteur.

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