Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Saint-Pétersbourg. Être plus malin que l’ennemi : la formation d’une nouvelle génération de syndicalistes a commencé

Un des inconvénients d’avoir vécu dans le socialisme est que les Russes se sont retrouvés avec des syndicats particulièrement desadaptés à la lutte des classes dans l’entreprise. Il était frappant de discuter de ce point de vue avec les communistes russes qui tentaient de créer ce que Lénine appelait l’école du communisme face à Trotsky qui pensait que les syndicats étaient inutiles sous le socialisme, ce fut l’objet officiel de leur querelle durant tout le Xe Congrès. Le parti communiste de la fédération de Russie considère que sa politique d’opposition à Poutine, qui peut être d’accord sur la défense patriotique de la Russie face à l’oTAN, doit toujours plus s’ancrer dans la lutte des classes dans l’entreprise. (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/regnews/217816.html

Un nouveau groupe de militants syndicaux indépendants venus de tout le pays a commencé sa formation dans le bâtiment du comité du parti le 7 avril. Les communistes de la ville des trois révolutions mettent en œuvre cette initiative avec le syndicat MPRA, sous les auspices du Centre d’études politiques du Comité central du KPRF. L’objectif des cours est de former et de préparer au travail pratique ceux qui, avec leurs camarades, défendront les droits des travailleurs dans leurs entreprises.

En préambule à la formation, Roman Kononenko, membre du présidium du comité central du KPRF, premier secrétaire du comité municipal du parti et chef de la faction du KPRF à l’Assemblée législative de Saint-Pétersbourg, s’est adressé à l’auditoire. Il a raconté l’histoire de la coopération entre le KPRF et les syndicats, notant que la présente session de formation est la troisième. Le chef des communistes de la ville a rappelé la phrase populaire de l’ère soviétique, “Les syndicats sont l’école du communisme”. “Lénine voulait dire que les autorités soviétiques puiseraient leurs cadres dans les syndicats. La situation est différente aujourd’hui, car une contre-révolution temporaire a eu lieu. Mais cette phrase est toujours d’actualité, car les syndicats enseignent à lutter pour leurs droits, d’abord sur le plan économique, puis sur le plan politique”, a déclaré Roman Igorevich. Il a conclu son discours en souhaitant du succès dans l’apprentissage, dans le travail et dans la lutte.

La secrétaire du comité du parti de la ville, Olga Yakovenko, qui est chargée du travail avec les collectifs de travailleurs, s’est également adressée aux militants syndicaux. Elle a souligné un certain nombre de questions organisationnelles importantes.

Il convient de noter que des camarades de nombreuses régions du pays – de Moscou, de Saint-Pétersbourg, des territoires de Stavropol et du Kamtchatka, du Bashkortostan – suivront la formation. Des représentants des régions de Kaluga, Samara, Kaliningrad, Kirov et d’autres régions sont également présents. Il est intéressant de noter que tant les travailleurs de la production que les employés du secteur public, ainsi que ceux qui travaillent dans la coopération et les technologies de l’information, reçoivent cette formation. En six jours, les syndicalistes recevront toutes les connaissances nécessaires pour militer plus efficacement.

Nous sommes convaincus que le discours selon lequel la lutte des classes est dépassée ne profite qu’aux employeurs malhonnêtes et aux gros bonnets des hautes sphères du pouvoir. La majorité des travailleurs doit se défendre face au capital. Les communistes feront tout ce qui est en leur pouvoir pour que l’inévitable victoire des ‘millions’ sur les millionnaires se produise le plus tôt possible.

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1 Commentaire

  • Roger
    Roger

    On l’a vu l’influence du trotskysme ou de l’anarcho-syndicalisme met à mal la conception léniniste du syndicat sous le socialisme et le capitalisme.
    Le trotskysme la négligeait ou en fait une porte pour l’entrisme ici (en France).
    La conception anarcho-syndicaliste en fait un instrument de lutte perpétuelle contre la bourgeoisie.
    Il faudrait avoir plus de renseignements sur le rôle du syndicat en URSS, en Chine, à Cuba et dans les autres pays socialistes.
    D’ici, on a l’impression que leur rôle politique était faible. En URSS, jouaient-ils le rôle d’un comité d’entreprise ici?
    Bien qu’ici nous n’ayons pas atteint ce stade, il faudrait l’envisager et tenir compte de cette spécificité française : les syndicats, et surtout la CGT, sont à ce stade plus forts et mieux organisés que les structures politiques (disons-le franchement moins en faillite).
    De là à y voir un rôle important dans la construction du socialisme et avant, il n’y a qu’un pas (ou une facilité).
    À mon avis, sous le socialisme, le syndicat doit avoir un rôle de contrôle et d’éducation politique.
    Il devrait permettre de rassembler la classe ouvrière dans son ensemble, les travailleurs.
    Permettre de transformer les vacances en moment de repos et d’étude, de réflexion personnelle et collective.
    Faire autre chose que de servir une machine, un processus de production ou une hiérarchie.
    Avoir une vision d’ensemble du local à l’international.
    Le premier contrôle c’est s’assurer que les gains de productivité profitent aux travailleurs et ne soient pas perdus dans la compétition avec le capitalisme qui agit directement ou indirectement (la concurence, comme les pressions des superstructures politiques, font varier les prix fortement sous le socialisme et le capitalisme).
    Le second contrôle c’est d’éviter les illusions bourgeoises au sommet et à la base. Ces illusions ont fabriqué et permis la catastroika péréstroika soviétique.
    Il ne serait pas inintéressant aussi de relire un vieux livre de Filip Kota, un journaliste communiste albanais sur le syndicalisme, les écueils possibles qui y sont théorisés et rappelés. Il ne devrait pas servir à prolonger des divisions historiques mais à les évaluer sérieusement et avec autocritique pour éviter qu’elles se reproduisent sous une autre forme ou non.
    Un ancien groupe marseillais qui militait avec partiellement un succès finalement pour le retour de la CGT dans la FSM en avait publié des extraits sur son site(antennefranc.fsmwftu.free.fr). On le retrouve aussi sur le site de Vincent Gouysse (marxisme.fr)

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