Le socialisme sera à la fois un nouvel internationalisme, une coopération qui respectera la souveraineté des peuples, leur droit à la société qui leur convient et qui évoluera en fonction de leur expérience et une réalisation démocratique parce qu’à chaque moment elle tentera une approche du collectif et de l’individu de manière égalitaire, émancipatrice et démocratique. Ce que réalise Cuba malgré l’infamie du blocus est dans ce domaine absolument stupéfiant. J’imagine Engels l’auteur du magnifique “Origine de la famille, de la propriété et de l’Etat” découvrant à quel point le socialisme a commencé à réaliser ce qui permet d’entrevoir le communisme. Bravo les Cubains. Ce dimanche à 14 heures, nous serons comme d’habitude le dernier dimanche de chaque mois à côté du manège sur la place du général De Gaulle à Marseille et jeudi 1 avril à partir de 17 heures à la maison des associations 93 la Canebière à Marseille. Venez, Cuba a besoin de nous, nous avons besoin de Cuba. (note et traduction de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
Aguiche: Les jeunes révolutionnaires de La Havane décrivent le processus d’élaboration de la législation en dialogue avec le peuple.ParNatalia MarquesBio de l’auteur:Cet article a été produit en partenariat par Peoples Dispatch et Globetrotter. Natalia Marques est rédactrice à Peoples Dispatch, organisatrice et graphiste basée à New York.Source: Globe-trotterTags:activisme, evergreen, genre, histoire, droits de l’homme, interview, droit, Amérique du Nord/Cuba, Amérique du Nord/États-Unis d’Amérique, opinion, politique, avantages sociaux, justice sociale, droits des femmes
Le 25 septembre 2022, Cuba a adopté l’un des codes les plus progressistes au monde sur les familles. D’un seul coup, la petite nation insulaire a légalisé le mariage homosexuel, défini et défendu les droits des enfants, des handicapés, des soignants et des personnes âgées, et redéfini la « famille » en fonction des liens d’affinité plutôt que du sang. Cela ouvre le concept de « famille » pour inclure des formes non traditionnelles de relations familiales, qui existent en dehors du modèle de la famille nucléaire hétérosexuelle.
Salué comme « révolutionnaire » par beaucoup à Cuba, le code aidera à fournir des protections aux personnes qui auraient autrement été victimes de discrimination dans la société tout en veillant à ce que les Cubains dans des relations homosexuelles qui souhaitent se marier aient maintenant le droit légal de le faire.
Selon de jeunes Cubains et des dirigeants de mouvements sociaux, à qui j’ai parlé du Code de la famille lors d’une conférence intitulée « Construire notre avenir » à La Havane en novembre 2022, le code est le reflet d’un dialogue entre le peuple cubain et son gouvernement.
Depuis l’adoption du code, le gouvernement cubain reste en dialogue avec le peuple. Le Ministère de la justice continue d’organiser des séminaires dans les provinces de Cuba à l’intention des personnes qui cherchent des réponses aux questions qui se sont posées au cours du processus de mise en œuvre. Le Code de la famille a influencé tout, du sport aux relations de propriété. Notamment, au cours des deux premiers mois de l’adoption de la loi, 112 mariages homosexuels ont été enregistrés.
Un code révolutionnaire
« C’est un code révolutionnaire qui changera la pensée et la vision que les Cubains ont vis-à-vis de… des discriminations qui peuvent se produire dans la société », a déclaré Jose Luiz, étudiant en troisième année de relations internationales à l’Institut supérieur des relations internationales Raul Roa García. Le Code de la famille légalise et élargit la définition de la « famille » bien au-delà de la définition traditionnelle. Le code « apportera de nouvelles protections aux personnes qui ont, d’une manière ou d’une autre, été victimes de discrimination », m’a dit Luiz.
Cuba a ratifié une nouvelle constitution en 2019. La constitution a été rédigée à la suite de « consultations populaires » avec le peuple cubain. Grâce à ce processus, les Cubains ont participé à des discussions communautaires avec des représentants du gouvernement pour discuter et modifier la constitution. L’article 68, qui appelait à définir le mariage comme une union entre deux personnes, légalisant ainsi le mariage homosexuel, a été mentionné dans 66% des réunions de consultation populaire. Une majorité du peuple cubain impliqué dans ces processus est favorable au maintien de la définition du mariage comme étant une union entre un homme et une femme. Cela est dû en partie aux préjugés historiques contre les personnes LGBTQ + qui prévalent dans les Amériques, et en partie au mouvement évangélique conservateur croissant de Cuba, qui s’oppose aux réformes sociales progressistes telles que le mariage homosexuel.
Après un débat intense sur l’article 68 parmi le peuple cubain, la commission constitutionnelle a décidé de ne pas inclure le libellé proposé en faveur du mariage homosexuel et a plutôt poussé la décision de traiter la question par le biais d’une future législation sur le « code de la famille ». Cette loi est devenue le Code de la famille 2022.
« Consultation populaire » : un gouvernement en dialogue avec son peuple
Afin de surmonter le conservatisme social pour adopter l’un des codes de la famille les plus progressistes au monde, Cuba a subi un processus méticuleux de consultation populaire, du 1er février 2022 au 30 avril 2022. L’Assemblée nationale du pouvoir populaire a souligné qu’il importait que les Cubains se familiarisent avec le code, afin d’éviter tout sentiment d’incertitude. Grâce à ce processus, le peuple cubain a fait plus de 400 000 propositions, dont beaucoup ont été incluses dans le code finalisé. Le ministre de la Justice, Oscar Manuel Silvera Martínez, a déclaré que la 25e version du code, présentée et approuvée par l’Assemblée nationale, « était plus solide parce qu’elle était imprégnée de la sagesse du peuple ».
Les jeunes ont joué un rôle central dans le processus menant à l’approbation du Code de la famille. « La jeunesse cubaine… sont impliqués dans toutes les tâches déployées par la révolution cubaine », a déclaré Luiz. « Nous avons également participé à notre référendum pour notre constitution en 2019. Nous étions dans des comités populaires, discutions de la constitution et nous y avons contribué. »
En 2019, Cuba a organisé un référendum sur la nouvelle constitution. Le référendum a été adopté avec un vote majoritaire de 86,85%, soit environ 73,3% de l’électorat total. Le référendum a été précédé d’un processus de consultation populaire, au cours duquel un projet de constitution a été examiné lors de 133 000 réunions publiques dans tout le pays, où le peuple cubain a soumis 783 000 propositions de changements. Les responsables cubains ont déclaré que près de 60% du projet de constitution avait été modifié sur la base des propositions soumises par le public lors du processus de consultation populaire.
« Je me souviens que dans mon collège, nous avions des réunions pour expliquer le [Code de la famille], et pour nous, en tant qu’étudiants, donner notre point de vue sur le code et proposer quelque chose pour le code », m’a dit Neisser Liban Calderón García, également étudiant cubain en relations internationales. « Mais après avoir fait cela à l’université, nous avons eu la même chose dans notre communauté, avec une perspective différente parce qu’à l’université, nous sommes avec nos amis, avec [d’autres] étudiants ; mais dans la communauté, nous sommes avec des gens de tous âges et de différentes familles. García, qui a un petit ami, m’a dit qu’il était heureux d’avoir maintenant la possibilité de se marier à l’avenir.
Les résultats de ce processus populaire parlent d’eux-mêmes: avec 74,01% des électeurs éligibles participants, le Code de la famille a remporté une victoire écrasante avec 66,87% des voix favorables.
« Le jour où… [le peuple cubain] a voté pour le Code de la famille lors du référendum populaire, j’ai aussi participé directement au bureau de vote », a déclaré Luiz. « J’ai pu constater la forte participation de la population au processus, ainsi que la forte acceptation et l’empressement pour l’approbation du code. »
Comme Luiz l’a mentionné, certains jeunes ont eu l’occasion de participer d’une manière encore plus directe. « Par l’intermédiaire de la Fédération des étudiants universitaires [FEU], nous avons des réunions avec les dirigeants du pays. Par exemple, mon institut a eu une réunion avec le président. Et lors de cette réunion, nous avons décrit la vision que nous avons en tant que jeunes révolutionnaires et communistes, la vision que nous avons du changement qui doit se produire concernant la base et les dirigeants du pays », a déclaré Luiz. « Nous avons une voix [en tant que jeunes] dans tous les espaces que nous avons, y compris la présidente de la FEU [qui à l’époque était étudiante en droit Karla Santana]. Elle fait partie de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire à Cuba. Et elle partage son point de vue avec le gouvernement cubain concernant la pensée de la jeunesse et sa tradition dans la révolution cubaine.
Gretel Marante Roset, responsable des relations internationales pour la Fédération des femmes cubaines, m’a dit que les femmes cubaines ont joué un rôle particulier dans le processus de création du Code de la famille. « Notre commandant en chef [Fidel Castro] a dit que la Fédération des femmes cubaines est une révolution dans une autre révolution. Les femmes à Cuba sont les bénéficiaires et les protagonistes de notre propre développement. » Les femmes occupent la moitié de tous les sièges parlementaires nationaux à Cuba.
« La Fédération des femmes cubaines a fait partie de la commission qui a rédigé le projet de Code de la famille pour proposer le texte et l’interprétation de l’égalité des sexes », m’a dit Marante Roset.
« En ce qui concerne le Code de la famille, je pense que le document est pour l’avenir. Il est basé sur l’amour… la reconnaissance d’autres types de familles, les droits de l’homme communs… Je pense que c’est l’avenir de Cuba », a déclaré Marante Roset.
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