Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Daily Storm : le fils de l’ex-dirigeant de la RPD Zakharchenko candidat au Conseil populaire de Donetsk pour le KPRF.

Franchement est-ce que vous ne trouvez pas que l’Humanité pourrait faire un tel interview au lieu de promouvoir les produits les plus faisandés de l’idéologie bandéristes et de ses soutiens parisiens ? Mais pourquoi voulez-vous que ces gens-là vous parlent du fils quand ils ont caché les combats du père, son assassinat, ce n’est pas d’aujourd’hui où ils vous infligent le narratif de l’OTAN. La censure exercée depuis des années contre toute expression communiste par la presse communiste et les dirigeants du secteur international, tout ce qui aboutit à la forfaiture du vote de la résolution 390, tout cela doit-il être reconduit au 39e Congrès? y aura-t-il enfin la remise en cause de la censure en faveur de l’UE, de l’OTAN, de l’impérialisme y compris quand il se conduit purement et simplement comme des nazis continuera-t-elle à être l’idéologie officielle de la direction que se donneront les communistes français ? Ceux qui sont restés communistes et ont continué à vous informer seront-ils encore et toujours contraints à la clandestinité ? C’est absurde ! (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

Illustration : le héros de Donetsk assassiné par les fascistes ukrainiens..

https://kprf.ru/party-live/regnews/216976.html

Sergei Zakharchenko, fils de l’ancien dirigeant de la DNR (République populaire de Donetsk), a récemment rejoint le KPRF. Il a déclaré au Daily Storm qu’il se présenterait comme candidat du parti au parlement local, le Conseil populaire de DNR.

Sergueï a avoué qu’en 2014, il voulait se porter volontaire pour se battre pour sa terre natale, mais il a convenu avec son père qu’en cas de décès de celui-ci, il devait rester pour protéger sa famille. Aujourd’hui, le fils, qui ne se considère pas comme un partisan des principes de la violence, est déchiré entre son désir d’aller au front et sa carrière politique.

– Vous avez rejoint le KPRF. Pourquoi avez-vous décidé de le faire et pourquoi maintenant ?

Les idées de socialisme, de justice et d’égalité me tenaient à cœur. Mon père avait également un sens exacerbé de la justice. J’essaie d’aider les gens par tous les moyens et de ne jamais désavantager qui que ce soit. Et, en principe, mes grands-parents m’ont beaucoup parlé de l’Union soviétique dans mon enfance. Non pas que je sois très nostalgique de cette époque, car je n’y ai pas vécu, mais les idées d’égalité sociale me conviennent très bien.

Pourquoi avOIR pris cette décision maintenant ? C’est une question compliquée. Peut-être qu’avant cela, il y a eu un moment de préparation, peut-être un moment de conscience de soi. J’ai pris ma décision comme elle est venue. J’avais besoin de temps pour faire le tri en mon for intérieur.

– Êtes-vous venu au KPRF de votre propre chef ? Ou est-ce que ce sont les représentants du KPRF qui vous ont demandé de rejoindre le parti ?

– Je connais Kazbek Taisaev (un député de la Douma du KPRF – note du Daily Storm) depuis longtemps, et nous sommes de très bons amis. Mais la décision de rejoindre le parti m’est venue d’elle-même, personne ne m’y a spécifiquement invité. J’ai décidé de m’adresser au KPRF de mon propre chef.

– Vous avez dit que votre père, s’il était vivant, aurait également rejoint le CPRF. Dites-moi pourquoi il ne l’a pas fait de son vivant, alors qu’il avait une telle opportunité ?

– De son vivant, notre État n’était pas reconnu, et le KPRF n’avait de représentation que sur notre territoire. À cette époque, il n’y avait pas de loi sur les partis ni de cadre législatif pour les partis, nous étions un jeune État. Et la guerre était en cours, il n’y avait pas de temps pour cela – il fallait construire le pays, défendre les frontières et faire respecter les droits de ses citoyens. Il n’a probablement pas eu le temps de le faire.

Je pense que si la guerre avait pris fin, il aurait pris cette décision, s’il avait vécu assez longtemps pour que la structure du parti soit reconnue et formée dans notre république et qu’elle rejoigne la Fédération de Russie, il aurait pu prendre cette décision à ce moment-là.

– Avez-vous l’intention de vous présenter comme candidat aux prochaines élections ? Avez-vous discuté de cette question avec le KPRF ?

– Oui, j’ai l’intention de me présenter au Conseil du peuple de la RPD. J’ai discuté de cette question avec le KPRF. Mais en raison de l’absence d’un cadre juridique et d’un processus de transition, il m’est difficile de dire comment cela va se passer pour le moment.

– Que faites-vous maintenant en général ? Où travaillez-vous ?

Actuellement, je travaille au sein de la Confrérie des Combattants (organisation non gouvernementale russe d’anciens combattants, note de la rédaction du Daily Storm), ou du moins j’y travaillais. J’envisage de me lancer dans une carrière politique. J’ai déjà commencé à travailler avec le Parti communiste depuis quelques jours. Récemment, j’ai reçu une cargaison humanitaire du Parti communiste pour les habitants du Donbass, je les ai aidés de toutes les manières possibles.

– Avez-vous l’intention de vous porter volontaire sur la ligne de front, comme l’ont déjà fait beaucoup de vos collègues du Parti communiste ?

Je réfléchis à cette décision depuis 2014. Mon père et moi en avons un jour parlé, et j’ai évoqué avec lui la possibilité de partir comme volontaire. Mais à un moment donné, j’ai décidé pour moi-même que je voulais m’occuper de ma famille si mon père venait à décéder. Mon père était d’accord avec moi à l’époque, et je ne me suis pas porté volontaire.

Maintenant, avec la nouvelle phase des hostilités dans le sud-est, bien sûr, ce désir est apparu d’une nouvelle manière. Mais j’hésite entre aller au front pour combattre ou poursuivre une carrière politique, et commencer à aider les gens à résoudre leurs problèmes. Et ces problèmes sont nombreux : approvisionnement en eau, bombardements constants, manque de logements. Les gens viennent des territoires libérés et ont tout perdu au monde, leurs biens et leurs maisons.

– Quelle option préférez-vous ?

– Les deux. Parce que je comprends que la guerre se passe maintenant, mais je considère que la reconstruction d’après-guerre et les problèmes quotidiens des gens ordinaires ne sont pas moins importants. Le ministère de la Défense, notamment de la Fédération de Russie, s’occupe des problèmes des militaires. Mais les problèmes des civils ne sont pas traités par l’appareil administratif, malheureusement, même si nous le souhaitons. Parce qu’il y a une guerre active, il y a un manque de ressources humaines. Il y a une grande pénurie de personnel en Russie et elle est encore plus grande ici. Il n’y a personne pour résoudre les problèmes des civils.

– Il y a différentes opinions sur la mort de votre père. Qui, à votre avis, était derrière l’attaque terroriste qui lui a coûté la vie ?

– C’est une bonne question. Malheureusement, je n’ai pas vu les résultats de l’enquête. D’une part, je ne souhaitais pas les voir, afin de ne pas raviver les souvenirs, puisque j’en ai été moi-même témoin. Je ne voulais pas déterrer le passé à nouveau. Mais je suis plus enclin à cette version, à savoir que c’est l’œuvre des services spéciaux ukrainiens ou occidentaux. C’est un travail de pros, et il y a beaucoup de questions à poser à notre service de sécurité, qui était laxiste à ce moment-là.

Il est clair que même si ce n’est pas les Ukrainiens, c’est très probablement les occidentaux, parce qu’en Ukraine, le personnage d’Alexandre Vladimirovitch Zakhartchenko comme figure principale de cette confrontation entre l’Ouest et l’Est était très dérangeante pour la plupart des politiciens en Ukraine et à l’Ouest en particulier.

– Pensez-vous que les troupes russes devraient s’arrêter après avoir libéré le territoire des quatre nouvelles régions ou aller plus loin vers Kiev ? Ou peut-être même prendre le contrôle de l’ensemble du territoire ukrainien ?

– Compte tenu de l’hystérie ukrainienne qui dure depuis ces neuf années – et avec le début de la SVO, elle a commencé à se développer encore plus – mon opinion est que l’armée russe devrait avancer et ne pas s’arrêter dans les territoires libérés.

Il y avait une phrase dans un court-métrage intitulé “L’attaque des morts” sur la défense de la forteresse d’Osovets : “Quand on traverse l’enfer, l’essentiel est de ne pas s’arrêter”. Cette phrase décrit le fait que si la guerre est inévitable, vous ne pouvez pas vous arrêter à mi-chemin.

Sinon, vous vous retrouverez dans une situation comme celle d’Israël, où tout le monde s’est battu contre tout le monde, on a gelé les conflits, et à la fin, ils reprennent périodiquement – ils commencent à s’envoyer des roquettes, ou autre chose. Les mêmes exemples peuvent être donnés avec la Corée, où une nation a simplement été divisée en deux, et ils se détestent les uns les autrest. C’est la même chose avec l’Inde et le Pakistan, il y a de nombreux conflits.

Étant donné qu’un nationalisme flagrant, à la limite du fascisme, se développe actuellement en Ukraine, si vous gelez ce conflit, il se rallumera dans quelques années. Et ce ne serait pas souhaitable, bien sûr. En tout cas, moi, en tant qu’habitant de la république populaire de Donetsk, je ne voudrais pas qu’une guerre éclate sous nos yeux et ceux de nos enfants. Mais c’est mon opinion. Et ce n’est pas à nous de décider quelles décisions seront prises sur ce conflit – malheureusement ou heureusement.

L’article a été publié d’abord sur Daily Storm, un média russe (malgré son nom anglais) indépendant : https://dailystorm.ru/vlast/syn-pogibshego-eks-glavy-dnr-zaharchenko-budet-ballotirovatsya-v-narodnyy-sovet-ot-kprf

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