Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La lutte anti-impérialiste comme priorité en France. (par Daniel Arias)

Toujours dans le cadre des débats inaugurés ici dans le contexte du 39e Congrès du PCF, nous publions la contribution de Daniel Arias qui a rejoint l'”exécutif” de notre équipe. Par parenthèse, nous vous signalons qu’à l’initiative d’un autre contributeur (étoile rouge) nous sommes en train d’envisager la création d’une association des amis d’histoire et société, qui permettra y compris des échanges non virtuels. Nous recevons par ailleurs beaucoup de publications hors de France voire hors d’Europe. La tonalité générale est l’inquiétude, un Brésilien se demande même si le Vieux continent survivra, il constate que toute autre voix est interdite, seuls sont autorisés les va-t-en guerre pires que dans d’autres temps puisque sans le contrepoids d’un mouvement communiste. Quand on mesure la manière dont le PCF s’est engouffré comme les autres dans le bellicisme, le diagnostic sur la fascisation impérialiste du continent effraye et l’idée défendue ici par Daniel Arias “que chacun s’en prenne à ses propres généraux” est d’autant plus juste que les généraux en question sont ceux qui menacent le reste de la planète d’une nouvelle guerre mondiale. Malheureusement il est clair que le PCF et d’autres forces progressistes n’en sont même pas au niveau de conscience de certains stratèges occidentaux qui font le bilan après une année de combat et qui concèdent des interprétations erronées de part et d’autre pour envisager des négociations immédiates (1), une absence totale d’analyse de ce qu’est l’impérialisme et comment il détruit notre pays ce que propose Daniel Arias. (note de Danielle Bleitrach, histoireetsociete)

Le conflit en cours contre la Russie nécessite une compréhension claire des enjeux mondiaux et des implications pour la France et l’Europe.

Ce conflit n’est que le résultat de la politique de longue date menée principalement par les États-Unis d’Amérique dont l’expansion sans limite fait partie de son Histoire. L’Amérique du Nord Colonie blanche conquise essentiellement par des colons britanniques et français est fondée sur l’occupation de tous les territoires des peuples indiens, sur leur extermination, leur soumission et leur enfermement ainsi que par l’imposition de la culture des colons.

L’exploitation agricole est esclavagiste quand en Europe l’esclavage a disparu. La conquête de l’Ouest repousse les limites du territoire des colons blancs et au Sud l’extension par achat des territoires français et par les guerres coloniales contre le Mexique, ancienne colonie espagnole. Les mêmes officiers de l’armée américaine iront imposer, par la force, le libéralisme économique jusqu’au Japon.

Le développement de l’extraction pétrolière, de l’industrie, la mécanisation de l’agriculture et le développement de son armée avec l’ouverture du commerce mondial vont renforcer la place des États-Unis.

Les États-Unis sont entrés en guerre en 1917 pour supprimer la menace allemande sous le mot d’ordre de Woodrow Wilson: “Le monde doit être sûr pour la démocratie.”

Cette affirmation est contredite, aux États-Unis même, par ceux qui opposent les faits: racisme et dette envers les soldats. Wilson proposera la création de la Société des Nations pour assurer une sécurité collective ; ce qui rencontrera l’opposition des isolationnistes qui souhaitent rester souverains.

Après la guerre Wilson souhaitera la fondation d’un Nouvel Ordre mondial. En Europe et au Moyen-Orient ce sera le redécoupage des frontières des empires vaincus.

La crise provoquée par la fin de l’économie de guerre préparera le prochain épisode avec le financement et le soutien industriel des États-Unis aux futurs États fascistes. Pendant la guerre les États-Unis vendront le pétrole aux forces de l’Axe et du matériel militaire aux Soviétiques et aux Britanniques, gagnant sur les deux fronts.

Les États-Unis répéteront leur entrée tardive sur le sol des conflits et prépareront les conditions de la paix dans une Europe partagée avec le camp socialiste guidé par l’URSS. Le plan Marshall assurera la domination financière, économique et culturelle des États-Unis sur l’Europe occidentale ; les membres actifs de l’Axe sont immédiatement recrutés pour le conflit suivant : la guerre froide. Le Japon est également sous domination des États-Unis qui prendra le relais avec la guerre de Corée face à une Chine qui gagne son indépendance sous la direction du PCC.

Les guerres d’indépendance verront les États-Unis impliqués directement au Vietnam soutenu par l’URSS et la Chine ; les empires européens perdent l’Inde et l’Afrique ; la CIA organise le maintien du Nouvel Ordre mondial en Amérique Latine.

La destruction de l’URSS sous influence occidentale permettra aux capitaux des pays membres de l’OTAN de piller l’Europe socialiste et l’arracher à la zone d’influence de la Fédération de Russie, la Fédération Socialiste Yougoslave non alignée sera détruite par la promotion des nationalismes et les interventions militaires et terroristes.

Les organismes financiers internationaux, sous domination des États-Unis, organiseront le pillage par le chantage au crédit de tous les pays socialistes y compris la Russie mais également en Afrique et en Amérique Latine.

Quelques pays résisteront à cette mondialisation sous hégémonie des États-Unis : Chine, Inde, Russie, Iran, Libye, Syrie, Irak, Vénézuela, Cuba ; ils feront tous l’objet de sanctions, d’obstruction à leur développement ou même de destruction par les pays de l’OTAN sans assurer de changement progressistes pour leurs peuples bien au contraire : misère maintenue sous embargo et pour certains conservatisme et autoritarisme.

La Fédération de Russie saignée pendant 10 ans a été reprise en main sous la direction de Poutine avec une volonté d’intégrer la famille des grands du monde ; affaiblie mais encore puissance militaire nucléaire majeure, riche de sa dotation en ressources naturelles et de son héritage technico-scientifique soviétique la Russie n’entend pas se soumettre mais veut faire jeu égal avec l’Europe et les États-Unis.

Un pied en Asie la Russie maintient et développe son commerce avec la Chine et l’Inde dans les domaines militaire et énergétique.

Le terrorisme sera utilisé dans les guerres du Caucase et là où c’est possible le nationalisme anti russe dans les Pays Baltes, l’Ukraine, la Géorgie.

Le Nouvel Ordre mondial invoquant le terrorisme va déployer ses alliances de l’OTAN y compris en Europe sous le prétexte de se protéger des missiles de l’Iran, puis rapidement de la menace de la Russie qui refuse la tutelle des États-Unis.

L’UE, l’Allemagne en particulier, devient un important client des hydrocarbures russes ; la Russie favorise le transit des marchandises chinoises et renforce sa coopération stratégique avec la Chine sous la conduite de Xi Jinping.

La résistance et le redressement de la Russie alliée à la formidable ascension de la Chine font de ces deux pays depuis une dizaine d’années les deux menaces existentielles pour l’hégémonie des États-Unis.

Les États-Unis, l’UE et le Japon sont face au reste du monde.

Quel est l’intérêt de la France, sa position et ses capacités d’action ?

Peut être une image de 2 personnes, enfant et personnes debout
Robert Doisneau : petit gang parisien ? faudra-t-il une autre génération pour que notre pays se réveille?

La France est la seconde zone exclusive économique au monde grâce à ses territoires d’Outre Mer. La France est la 7ème puissance économique mondiale dépassée en 2022 par l’Inde, et en 10ème position en Parité de Pouvoir d’Achat.

En PPA la Chine est en tête et la France se trouve derrière, dans l’ordre: les États-Unis, l’Inde, le Japon, l’Allemagne, la Russie, l’Indonésie, le Brésil et le Royaume-Uni ; nous sommes talonnés par le Mexique, l’Italie et la Turquie. Cet indicateur est à prendre avec précautions, nous n’avons rien a envier en qualité de vie à l’Inde, au Brésil et même aux États-Unis si l’on observe la qualité de vie et les inégalités. Ce que nous pouvons constater c’est que tous ces pays sont des exportateurs majeurs dans l’économie mondiale.

Dépendance de la France

Dépendance militaire :

La France est reconnue comme la 7ème puissance militaire mondiale.

La France a mené ses dernières opérations militaires avec l’aide indispensable des forces armées américaines en particulier pour la logistique et le renseignement électronique. Pour se défaire de cette dépendance la France a acquis auprès des États-Unis 12 drones Reaper en attendant la production d’un drone européen, toute modification de cet appareil nécessite une autorisation des États-Unis. Les États-Unis ont refusé de vendre des pièces pour les catapultes du porte-avions Charles de Gaulle suite au refus de combattre l’Irak en 2003. La France est passée de 106 millions d’€ d’importation d’armement à 958 millions entre 2010 et 2020 selon le SIPRI. Cette dépendance ne concerne pas uniquement des investissements demandant une recherche et développement coûteux mais également la production de munitions de petit calibre. Rappelons également l’abandon de la production du fusils FAMAS, produit à Saint-Étienne par GIAT Industrie fermée sous le gouvernement Jospin, au profit de l’allemand HK pour un montant de 300 millions d’€. D’autres industries de l’armement fusionnent ou coopèrent avec le complexe militaro-industriel allemand.

La France se retrouve dans la dépendance militaire pour la défense de ses intérêts. Cette dépendance est justifiée par le coût des développements et production de l’armement qui nécessitent des débouchés importants et que la demande de l’armée française ne peut satisfaire.

La loi du marché prime sur la souveraineté militaire.

Dépendance aux matières premières

Une partie importante des matières premières nécessaires pour les produits de nouvelles technologies proviennent d’Asie et d’autres dépendent d’un seul pays comme le Strontium 100% espagnol, 93% du Magnésium est Chinois, 40% du Palladium est Russe et la France détient 84% de l’Hafnium (utile dans les barres de contrôle des réacteurs nucléaires et certains processeurs, ressource bientôt épuisée).

Les métaux sont classés stratégiques s’ils ont un impact économique, sur l’indépendance énergétique ou sur la défense.

La Chine mène une course à la sécurisation de ses approvisionnements en métaux stratégiques nécessaires à son développement technologique et à sa production en concurrence avec les États-Unis qui considèrent leur approvisionnement critique depuis 2010.

La Russie est également de plus en plus présente en Afrique avec la Chine dans un continent qui cherche à s’émanciper de la domination occidentale.

La Chine détient deux des composants les plus critiques les LREE 99% et HREE 98% terres rares (L)égères et lourde (H)eavy. La Chine est le principal fournisseur des États-Unis en minerais stratégiques.

La dépendance de la France aux matières premières est compensée en partie par la production secondaire, la transformation de ces métaux.

La France est leader mondial dans la séparation des terres rares grâce à l’entreprise SOLVAY mais aussi 3ème producteur mondial de Chrome métal, 19% du silicium européen et 5% du silicium mondial sont produit en France.

Un autre acteur important de la transformation des métaux est la Russie qui fournit 50% du titane nécessaire à SAFRAN l’industriel de l’aviation, de la défense et de l’espace mais aussi la France importe 50% de l’aluminium depuis la Russie et 80% de l’Alumine.

Les filières sur lesquelles pèsent les risques les plus forts sont l’industrie automobile, l’aéronautique et l’espace et les équipements électriques et de communication en raison des risques sur le cobalt et le lithium dont la France va tripler sa consommation pour la transition énergétique.

La solution serait de relancer l’exploitation minière impopulaire avec le succès de l’écologie politique, ceci implique une réforme du code minier. Les oppositions à l’ouverture des mines l’emporteraient sur la souveraineté de la France.

Vu l’état des lieux et les perspectives l’ouverture des mines en France deviendra un enjeu majeur, d’autant plus que nous nous isolerons de l’Asie et de l’Afrique.

Dépendance énergétique

La transition écologique qui prétend nous libérer de la dépendance aux hydrocarbures nous plonge dans celle des minéraux stratégiques citée plus haut.

Pour l’heure les transports dépendent en quasi totalité des produits pétroliers et la quasi totalité de nos activités consomment de l’électricité, d’origine essentiellement hydraulique ou nucléaire.

La production intermittente de l’électricité n’est pas en phase avec la demande et nécessite des centrales électriques pilotables au gaz ou au charbon.

En 2020, les ressources primaires françaises d’énergie se composent de 40% de nucléaire, 28,1% de pétrole et 15,8% de gaz, l’éolien ne représente que 1,6% ; la consommation finale représente environ 60% des ressources primaires ; le reste est perdu dans les pertes de transformation dont le transport et les pertes de chaleur.

La Norvège 32% et la Russie 22% sont nos principales sources de gaz.

L’énergie finale consommée se répartie pour environ 49% pour le résidentiel et le tertiaire, puis le transport 28% et l’industrie 19% et marginalement pour l’agriculture et la pêche 3%.

En Europe y compris la Russie la consommation d’énergie est stable entre 1979 et 2019 mais la part du gaz et d’électricité augmente quand la consommation de charbon et de pétrole diminue.

La consommation finale dans le résidentiel et le tertiaire sont en hausse et l’industrie en baisse. Il faut ici tenir compte des effets marginaux de la pandémie même si la consommation électrique continue à diminuer avec la fin des mesures sanitaires essentiellement dans l’industrie ; ce qui traduit une stagnation ou une diminution de notre potentiel industriel, les ingénieurs faisant déjà le maximum pour optimiser les coûts dans les entreprises nous pouvons supposer qu’en général la consommation d’énergie est déjà optimisée.

Pour les ménages en 2020 la facture énergétique moyenne annuelle s’élève à 2688€ dont 1598€ pour le résidentiel. Le salaire médian net est de 2000€ et 1350 pour le SMIC équivalent temps plein.

Dépendance dans le secteur du médical.

La crise du paracétamol entretenue par une hausse de la consommation va voir une réponse par la création d’une capacité de 30 à 50% de la consommation européenne en partenariat entre Sanofi et UPSA ; dans le même temps la France a abandonné la recherche accélérée du vaccin anti COVID au profit de l’américain Pfizer.

Le vaccin Sanofi VidPrevtyn a reçu un avis favorable en même temps qu’un autre concurrent américain Novaxovid de Novavax.

Si l’on peut se réjouir du nombre d’acteurs qui produisent des médicaments ils sont cependant soumis aux intérêts de rentabilité plus que d’efficacité des soins. La prescription de Paracétamol est curieusement passée de 500mg à 1000mg en quelques années, sachant qu’une surdose peut être mortelle.

La production d’équipement de soin a été également défaillante pour faire face au COVID pour des raisons de manque d’investissement productif, de soutien aux industries existantes, de protection contre le piratage financier et par la recherche du profit maximum au détriment de la sécurité nationale.

Le médicament est une marchandise vendue au plus offrant ce qui provoque des ruptures d’approvisionnement comme cette année avec l’Amoxiciline.

La dépendance informatique

Dans ce domaine nous sommes totalement dépendant des matériels produits en Chine et aux USA : smartphones, ordinateurs, périphériques, composants: microprocesseurs ou mémoires.

Dans le domaine logiciel la dépendance est tout aussi importante et critique vis à vis des USA, en particulier Microsoft, mais aussi des Allemands et un peu des Indiens dans les logiciels de gestion intégrée des entreprises.

Dans l’infrastructure le Cloud est dominé par les États-Unis avec les GAFAM et les réseaux CISCO même si le Chinois Huawei fait son entrée sur ce marché.

Les systèmes d’exploitation sont dominés par Microsoft Windows et Google Android.

Les réseaux sociaux en France sont exclusivement américains à l’exception du Chinois Tik Tok.

Les plateformes de vidéo à la demande Netflix, Amazone et Apple sont toutes américaines et véhiculent leur culture.

L’informatique grand système est dominée par IBM.

Les lois des États-Unis permettent d’espionner facilement tous les utilisateurs de leurs produits et services informatiques.

Nos données dans tous les domaines et de toutes nos institutions sont à disposition des États-Unis.

La dépendance culturelle

Depuis le plan Marshall, la France est soumise à une vague de submersion de la culture produite aux États-Unis: pour le grand public comme pour les décideurs politiques ou économiques.

L’individu est placé au dessus de tout, au dessus du collectif qu’il s’agisse de la nation ou de la classe, son irruption se manifeste dans le 68 étudiant où les préoccupations des jeunes bourgeois seront non de transformer les rapports de production mais de libérer leurs désirs, jouir sans entraves comme slogan de la libération suprême d’une classe dont les revenus permettront l’accès à la drogue, de partir quelque temps à la campagne dans des communautés libérées de l’usine et des traditions bourgeoises et rurales.

C’est la défaite idéologique des Gaullistes et des Communistes chez les futures élites sorties des écoles et universités, dont la carrière se déroulera sur les plateaux télé, dans de nouveaux titres de la presse à destination des intellectuels.

La discipline que demandait la défense de la nation ou la révolution socialiste est rejetée, l’individu est promu de plus en plus à la place de la classe, de l’intérêt collectif y compris dans les organisations revendiquant le socialisme jusqu’au PCF ; si parfois l’intérêt général est défendu c’est par le prisme de l’intérêt particulier ; une défense totalement désintéressée d’une cause juste semble impossible.

Le plan Marshall prévoit de former les dirigeants économiques et syndicaux pour adapter les économies européennes à l’économie des États-Unis et ainsi standardiser les pratiques et les valeurs. Marché libre, cogestion avec les syndicats coopératifs, management individualisé, lutte contre les monopoles d’État.

Tous les pays soumis à l’influence des États-Unis subiront la même évolution, l’Espagne démocratique tout comme l’URSS de la Pérestroïka où le luxe et le plaisir deviennent des valeurs dominantes.

Le cinéma, la musique, la littérature, le sport, les associations d’étudiants, d’intellectuels, de cadres et de dirigeants économiques et politiques seront mobilisés pour façonner les comportements des décideurs comme des exécutants.

La politique de la maison individuelle et de l’automobile pour tous accompagnera les délocalisations, la casse du code du travail et des services publics ; la démolition des applications du CNR issu de la Résistance, résistance contre le nazisme et contre les États-Unis dont la concrétisation est le gouvernement des communistes et des gaullistes.

Cette domination imposera les normes de production occidentales mais aussi les règles du commerce sous domination des États-Unis et la domination du dollar sous les noms respectivement de normes ISO, GATT et accords de Bretton Woods où le dollar devient la seule monnaie convertible en or.

Le dollar restera la monnaie de référence des échanges mondiaux en particulier des hydrocarbures.

Au niveau de l’État cette dépendance et le culte du secteur privé se traduit par le recours de plus en plus important aux sociétés de conseil et informatique privées, créant une dangereuse dépendance à ces sociétés contrôlées en partie ou totalement par des capitaux étrangers.

Dans la société l’indignation et la charité remplaceront la lutte des classes organisée par le PCF et la CGT ; les Restos du Cœur à la place du Secours Rouge.

Puis viendront les manifestations symboliques de nuit ou du samedi avec bobos de gauche à l’affiche au lieu d’user du pouvoir d’entrave qu’est la grève ; la manifestation n’est plus que défilé de pancartes comme aux États-Unis.

Le nouveau féminisme s’inquiète de savoir si une femme peut comme un homme accéder au rang de dirigeante de l’exploitation des salariés et si l’égalité salariale homme femme est appliquée quand l’ensemble des salaires tend vers le minimum.

Les logiques à l’origine de notre dépendance.

La France comme puissance coloniale majeure au sortir de la première guerre mondiale a combattu l’Union Soviétique afin de maintenir les privilèges de classe de ses dirigeants et sa position dans l’impérialisme contesté par les États-Unis en pleine croissance.

L’appui industriel, énergétique et financier des États-Unis au franquisme et au nazisme ont permis la constitution de l’Axe comme machine de guerre dont la France fera partie en 1940, la victoire Soviétique sur l’Axe et les destructions en Europe par les bombardements Anglo Américains provoqueront des destructions importantes et une dépendance à l’aide financière et industrielle des États-Unis pour la reconstruction en échange d’une acceptation de l’influence et des règles imposées par les États-Unis devenus la première puissance mondiale et nucléaire.

De Gaulle détesté par les États-Unis permettra une relative indépendance française et un rapprochement stratégique avec l’Union Soviétique équilibrant le rapport de force.

La bataille idéologique contre le gaullisme et le communisme permettra aux anciens collaborateurs de promouvoir l’UE au profit des États-Unis et de l’Allemagne tout en abandonnant la souveraineté financière, le Commissariat au Plan et l’économie mixte née du CNR.

L’intégration au marché mondial dominé et régi par les États-Unis sera accomplie par des individus opportunistes dont la gloire ou le profit personnel passe avant l’intérêt général et même l’intérêt de la nation.

Ces individus actifs: intellectuels, chef de partis politiques et de syndicats complaisants et coopératifs, artistes et privilégiés des média ont eu pour principale tâche de systématiquement détruire tous les freins au Nouvel Ordre mondial américain: destruction de tous les collectifs, promotion de l’individu, personnalisation des problèmes, invisibilisation de la lutte des classes, propagande mensongère sur les alternatives à l’ordre imposé par les États-Unis, destruction de la raison et promotion des émotions.

Le libéralisme économique a permis à quelques hauts cadres français de s’enrichir énormément et de contrôler la presse et les chefs de parti.

Cet enrichissement s’est produit par le néo colonialisme financier et diplomatique des ex colonies, par le pillage pendant 3 décennies des pays socialistes d’Europe et par la formidable force de travail chinoise.

Aujourd’hui la Chine est devenue la première puissance industrielle mondiale, la Russie a développé une diplomatie internationale efficace auprès des victimes des puissances impériales européennes. Une grande partie des pays en voie de développement s’émancipent ou revendiquent l’émancipation de l’hégémonie des États-Unis et de la France. Cette émancipation est soutenue par deux puissances militaires de premier ordre la Russie et la Chine, toutes deux avec des atouts économiques stratégiques majeurs et critiques pour les autres puissances.

Si les États-Unis disposent de ressources et d’un immense territoire fortement peuplé ce n’est pas le cas de la France. La France deuxième zone économique maritime au monde a cependant perdu ses colonies africaines et son influence dans l’Afrique francophone riche en ressources.

La France ne peut pas être indépendante dans le contexte technico scientifique d’aujourd’hui ; elle conserve des atouts scientifiques et industriels qu’elle doit protéger.

Les choix de la France sont faibles soit continuer à servir une puissance hégémonique qui pratique le pillage et provoque troubles et guerres là où elle y trouve intérêt soit elle coopère avec les pays émergents dans un multilatéralisme proposé par la Chine et la Russie avec un accès aux marchés les plus prometteurs du monde.

Les États-Unis exerceront leur pression économique sur les pays les plus faibles d’autant plus que leur zone d’influence va se réduire. Concrètement pour nous cela passe en plus du pillage industriel par un contrôle politique total et la privatisation de tout secteur rentable: éducation, santé, transport, énergie, défense,…

Sortir de notre imbrication avec l’industrie, l’économie et la politique des États-Unis passe par le soutien à toutes les luttes anti impérialistes dont les principaux acteurs sont aujourd’hui la Russie et la Chine principales cibles des États-Unis.

Quelle que soit notre opinion politique ou notre position de classe notre seule chance de développement et de relative autonomie passe par une coopération et une entente pacifique avec la Russie et la Chine et le développement de relations gagnant-gagnant avec l’Afrique.

Il faut prendre conscience de la place réelle de la France qui ne se mesure pas par un PIB qui déforme la réalité de nos capacités de production et d’exportation ; la vraie question a se poser est qu’avons-nous à échanger avec le monde et avec qui ?

L’idée de visées impérialistes russes ou chinoises vise à paralyser la prise de décision des Français ; les États-Unis n’ont rien à gagner avec notre développement ; les pays en voie de développement par contre représentent des possibilités d’échanges nouvelles et en croissance.

Les États-Unis entravent le développement de nos entreprises sur leur territoire et à l’international: comme l’interdiction faite à Total d’exploiter les gisements iraniens ou le pillage de GEMPLUS l’inventeur de la carte à puce donc des cartes SIM de tous les téléphones mondiaux.

Les vues court-termistes de nos carriéristes ne sont pas compatibles avec l’intérêt général.

La perspective socialiste ou même ne serait-ce que progressiste n’existe pas en tant que colonie des États-Unis. Il en va de la qualité de vie de tous, de la justice sociale, de la paix et de la sécurité.

La lutte contre l’impérialisme des États-Unis et ceux qui le servent chez nous et dans l’UE doit être une priorité des Français et en particulier des communistes français.

[^1] États-Unis World War I
[^2] école de guerre économique
[^3] Mineralinfo(COMES)
[^4] Les matières critiques de l’industrie nucléaire
[^5] IRIS stratégie États-Unis métaux
[^6] Bilan énergétique de la France 2021
[^7] Bilan énergétique de la France 2022

(1) je vous conseille à ce propos la lecture de certains “stratèges” occidentaux faisant le bilan d’un an de guerre:

The Top Five Lessons from Year One of Ukraine’s War

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