A propos du texte alternatif et de ses signataires, nous devons nous féliciter de pouvoir avoir un véritable congrès, dans lequel le but, mais aussi le parti nécessaire pour l’atteindre, soit au centre des débats du Congrès. Non que le texte aille dans ce sens-là au contraire mais sa parution oblige à avancer dans la réflexion. Hier nous avons analysé le vide abyssal, le grotesque même, du texte et convenu que le dit contenu n’avait strictement aucune importance, importait la raison de comprendre pourquoi cette faction (1) de plus en plus minoritaire au sein du parti avait choisi de se compter derrière pareil texte. Voilà donc quelques éléments qui nous incitent à penser que cette faction a fait le choix de la scission et qu’elle prépare celle-ci depuis sa mise en minorité. Le temps jouant contre eux, ils sont contraints de lancer l’opération. Alors même que la situation est celle d’une débâcle annoncée, pour la “gauche”, ils peuvent tout au plus espérer contribuer à la rendre pire encore dans l’immédiat de législatives anticipées. Mais ils favoriseront cet échec et la montée du FN, en ayant l’objectif comme Macron dans le contexte de l’UE, d’aller vers une gauche semblable aux démocrates des Etats-Unis, enfin les plus conscients d’entre eux, pour d’autres il n’y a que sottise et vanités dans cette affaire.
J’ai évoqué à ce propos un grand classique historique : quand le Parti communiste né à Tours, mais dirigé par la faction de Frossard (essentiellement des bourgeois, un temps écœurés par les trahisons socialistes mais évoluant vers la social démocratie, le retour avant le congrès de Tours) était dans une zone de turbulence. Il y avait en fait deux lignes, celle de Frossard revendiquant l’union sacrée autour “du boche paiera et l’occupation de la Rhur”, celle d’une équipe remuante représentée par les révolutionnaires proches de l’Union soviétique Marcel Cachin, Jacques Duclos et Gabriel Péri entre autres. Ces derniers au contraire s’ancraient dans une base ouvrière et rencontraient le parti communiste allemand pour dénoncer le sort fait au peuple allemand, l’esprit de revanche entretenu. Tiré à hue et à dia, le parti communiste n’était plus qu’un parti croupion, puzzle de sections ayant chacune leur ligne propre et au plan national il était totalement marginalisé électoralement. Frossard et son équipe voulaient réintégrer les partis socialistes et radicaux qui eux avaient des chances électorales et ils préparaient la scission, ils cherchaient le moment favorable.
Une faction qui n’a jamais accepté les choix du 38e Congrès
L’analogie avec la situation actuelle est évidente après avoir tenté d’éliminer les “révolutionnaires”, ils deviennent eux-mêmes de plus en plus minoritaires au sein du parti mais aussi dans un contexte où les enjeux encore confus s’éclairent au plan international mais aussi interne.
La faction de Pierre Laurent non seulement n’a jamais digéré son éviction au 38e Congrès, mais elle n’a cessé de recruter au-delà de ses propres troupes opérant la jonction avec le “printemps communiste”, allant jusqu’à – ce texte en est la preuve – rallier les plus fantaisistes de l’opposition à la direction nationale comme porte-drapeau de leur scission. A partir des positions que Laurent et les siens, l’ancienne direction, ont conservé au sein de l’appareil, ils ont tenté de saboter toutes les tentatives de renouveau. Certains des signataires sont allés jusqu’à officiellement appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon contre Fabien Roussel, les autres se sont ralliés en façade. Maintenant du bout des lèvres ils apportent un tardif hommage à sa candidature mais insistent sur son caractère inutile, puisque l’échec programmé et contre lequel il serait selon eux vain de lutter remonte au choix du congrès de Tours et surtout à ceux qui avec Maurice Thorez, Marcel Cachin, Gabriel Pery et Monmousseau pour la CGT ont créé réellement le parti communiste. Leur entreprise révisionniste n’épargne rien et s’il est question de Georges Marchais c’est pour déplorer que ce fondateur de l’eurocommunisme n’ait pas suivi Berlinguer et Santiago Carillo jusqu’au bout.
Le premier paradoxe que l’on retrouve dans ce texte se situe dans cette logique et veut que cette faction depuis plus de trente ans à la tête du PCF n’est jamais disposée à faire son propre bilan et va toujours chercher sa justification dans les années cinquante où est mort Joseph Staline. Cela complète l’Autre paradoxe, cette faction qui nie le socialisme mais revendique les acquis du “socialisme à la française” prétend avoir fait sienne la volonté d’autonomie de chaque parti, le refus d’une direction type komintern, ce qui est largement partagé aujourd’hui par la plupart des militants du PCF et d’autres partis. Cette faction n’accepte pas pour le secteur international cette règle et elle a incité tout le parti à la méfiance voire l’hostilité envers le mouvement communiste international sur un mode bigot, celui de la condamnation inquisitoriale. Le seul critère réel de cette défiance réside en effet dans le choix ou non que fait le parti en question de participer aux actions de l’OTAN et aux diktats idéologiques de l’UE. La justification étant de taxer de “stalinisme” ceux qui sont alors réprouvés au point que l’on justifie la répression dont ils sont victimes.
On voit qu’il s’agit à la fois de ne jamais faire d’évaluation critique de leur politique et de continuer à soutenir leur adhésion aux campagnes de l’OTAN et la nécessité selon eux de préserver l’union de la gauche autour d’une certaine conceptions de “la démocratie” que l’on retrouve dans leur texte, tout cela n’étant jamais exprimé clairement et appuyé sur une analyse des forces en présence, on retrouve le même travers dans le texte alternatif.
Cette poursuite sur une ligne de liquidation présentée comme une volonté d’union y compris contre l’extrême-droite, implique que l’on s’interdise toute réflexion politique sur le moyen et long terme et que l’on demeure dans une vague stratégie de rassemblement. Pour compléter ce flou, le texte alternatif lui a simplement ajouté “l’urgence du communisme portée par les réseaux sociaux”.
Après le 38e congrès, cette orientation s’est accrue d’un désir de revanche entretenu chez les militants communistes qui avaient voté pour l’ancienne direction. Partout à ce titre a été prônée l’inertie pour tout ce qui n’était pas fusion avec la NUPES, et compte-rendu d’élus d’union. Leurs points forts pour mener cette “stratégie” étant non seulement la presse communiste et l’Humanité, dont ils avaient obtenu avec Fabien Gay de conserver la main mise, le secteur international qui leur assurait le financement des fondations allemandes et de l’Europe voir de la NED, la formation des militants, la culture mais leur bastion étaient les groupes communistes à l’Assemblée nationale et au sénat dans lequel la question de l’union était plus qu’ailleurs sensible. On peut d’ailleurs au vu de la liste des premiers signataires imaginer qu’ils préparent d’autres ralliements si la première vague réussit en totalité ou pour partie l’opération qui est de provoquer une véritable division du parti, et de faire du congrès un champ clos des exclusions mutuelles ce qui leur permettra d’emporter ce qu’il reste des biens du parti qu’ils ont largement contribué à liquider, question sur laquelle il est impossible d’avoir une véritable information.
On voit que c’est une opération qui n’a pas son origine dans la situation immédiate, mais celle-ci la pose d’une manière nouvelle. Dans ce cocktail de poursuite d’une ligne de liquidation jamais critiquée même pas totalement au 38e Congrès, seulement son résultat, l’effacement du PCF, assorti d’un désir de revanche, les membres de la faction ont tablé d’abord sur l’échec de la candidature présidentielle, puis sur l’espérance du choix d’une attitude impopulaire de la part de Roussel, comme la dénonciation du rôle de l’Ukraine et des Etats-Unis, qui serait vécue en France comme une adhésion à Poutine. La manière dont Fabien Roussel a surjoué son conformisme international, partagé ou non peu importe, le vote de la résolution 390, le discours de Chassaigne, tout cela dit la situation réelle et la volonté de scission, la nécessité d’y faire face jour après jour qui a entravé le fonctionnement des groupes (2), le silence qui a suivi ce vote. Mais Fabien Roussel n’avait pas tort non plus de jouer jusqu’au bout l’unité du parti et d’en être le garant. Il a également été non seulement bon personnellement en tant que candidat mais il a su sur les questions françaises jouer à la fois l’autonomie du PCF et les actions unitaires, récemment sa proposition d’un référendum sur les retraites avec des meetings communs de tous ceux qui s’opposaient à cette réforme était ce qu’il fallait faire. Elle témoignait du fait que le renforcement du PCF, la manière dont il s’adressait aux abstentionnistes, loin de s’opposer à la gauche était la garantie d’un Front populaire face à la montée de la droite et de l’extrême-droite. C’est ce bilan là qu’il ne fallait pas faire.
A la veille du Congrès, les communistes sont satisfaits contre toute attente de la campagne des présidentielles, de la ligne d’autonomie et d’union qui est celle de la nouvelle direction et ils aimeraient bien effectivement retourner vers les entreprises, les quartiers populaires s’il y avait une direction unifiée tirant dans le même sens. Il y a eu cependant des incompréhensions fortes en ce qui concerne la politique internationale face à l’UE et l’OTAN. Donc pour la faction il s’agit d’utiliser ce mécontentement récent dont ils sont de fait la cause essentielle en récupérant des gens qui ont cru bon d’adopter quelques illusions du “mouvement” revu et corrigé par les bobos. La seule chose qui puisse unir la faction de l’ancienne direction très préoccupée d’alliance avec la social démocratie classique pour avoir des élus et les déçus de cette alliance devenus les utopistes d’un communisme libertaire, est la même méfiance à l’égard de la classe ouvrière, d’un état avec une domination prolétarienne. Le fait d’avoir masqué le réformisme de Pierre Laurent et de l’ancienne direction sous une emphase libertaire et anarchisante dit la mauvaise passe de la social démocratie en général, en France en particulier et une aspiration au changement qu’il faut récupérer.
Pourquoi l’urgence de sortir du bois à défaut de celle du communisme ? Deux facteurs essentiels:
Mais il y a encore deux autres facteurs :
1. Le premier, nous nous contentons de l’esquisser et nous y reviendrons, concerne le rôle spécifique de la France face à la guerre par procuration que les USA tentent de faire jouer aux nations européennes.
Disons que pour l’appréhender le problème essentiel n’est pas la guerre en Ukraine dans laquelle la France a joué le rôle que l’on sait dans les accords de Minsk. Il est dans la manière dont les Etats-Unis imposent aux pays européens, à leurs industries une concurrence totalement déloyale et ce tout en lui demandant de promulguer des sanctions qui se retournent contre eux, en Russie mais dans le reste du monde, en Chine en particulier. Cela ne date pas d’aujourd’hui souvenez-vous de la dénonciation du contrat australien.
La France est doublement méprisée par les USA, en tant que puissance coloniale et en tant que force économique, sur le plan nucléaire, militaire, elle est à la fois de plus en plus dépendante et de plus en plus sacrifiée. La visite de Macron aux Etats-Unis n’a rien obtenu et même si lui a surjoué l’alliance militaire atlantique personne n’a été dupe et le monde entier a noté ces antagonismes. Ceux-ci, face à la Russie, étant partiellement masqués par la logique de l’intervention française en Afrique qui est officiellement contrecarrée par la Russie mais qui en fait l’est par les USA, déstabilisant sans états d’âme l’allié français en perte de vitesse.
Il y a encore un trait qui dit “l’urgence” et le temps qui joue contre le consensus droite-gauche, c’est l’état de l’UE. On retrouve partout ce même trait qui est masqué par le refus d’un véritable bilan de trente ans d’une même politique et qu’il faut impérativement noyer dans l’échec du socialisme à la soviétique et ce qui avait pu se développer y compris en France quand le rapport des forces né du rôle de l’URSS dans la lutte contre le nazisme donnait une orientation contre l’impérialisme et le capitalisme. Quand on découvre aujourd’hui l’état de l’hôpital public mais aussi celui de notre parc nucléaire, il devient difficile d’attribuer à Staline, voire à Poutine qui serait son successeur tous nos maux. C’est pourtant ce que tente la base alternative.
La description de ce positionnement français, ses contradictions doit s’accompagner d’une analyse de la résistance de l’opinion française à l’engagement dans la guerre. Résultat la France est à la fois contestataire et idéologiquement servile, il faut que ceux qui sont de fait pour l’OTAN, tous les réseaux y compris de gauche qui répondent présents aux campagnes de propagande précédant les interventions de l’OTAN et des USA soient réactivés et mise en position de combat. Il est clair que pour une part la faction de Pierre Laurent, le secteur international, l’Humanité par le PCE entre autres font partie de ces réseaux là, comme d’ailleurs une part des élus qui ne voit son salut que dans “la gauche”. Cette situation internationale explique également la nécessité d’exercer une pression maximale mais si celle-ci n’est pas suffisante aller jusqu’à la scission là et dans la CGT.
2.Le second facteur réside paradoxalement dans les opportunités au plan intérieur. Si l’on en reste au niveau des appareils et aux échéances que définit le pouvoir, nous sommes devant un rendez-vous, celui de Macron, qui ne peut pas continuer à agir par le 49,3 quand il s’attaque au socle des conquis sociaux français. La dissolution de l’Assemblée nationale est un danger prévisible depuis la mise en minorité de la présidence avec les législatives, mais le pouvoir qui est celui des monopoles financiarisés peut toujours espérer dans l’habituel piège face au Front National et sur la débâcle prévisible de la gauche donc de la capacité de résistance politique du monde du travail, de la classe ouvrière et de la jeunesse populaire qui va faire les frais de ces attaques. Il faut être conscient que le capital financiarisé a toujours deux fers au feu, celui à visage humain et démocratique et celui du fascisme.
C’est là que le choix des promoteurs du texte alternatif fait la preuve de toute la nocivité dont cette faction est capable. Alors que la proposition de Roussel présente face à cet événement et ce qu’il laisse présager la seule tactique qui permette de faire face du moins dans l’immédiat et d’avoir un maximum de députés. La garantie de lutte antifasciste va bien au delà.
En effet, si Mélenchon a fait de l’élection présidentielle et des législatives qui ont suivi une personnalisation à outrance et la destruction de tout ce qui n’était pas organisé autour de sa propre promotion, l’échec de cette tactique totalement suicidaire a entraîné une nouvelle minorisation de la gauche. Comme c’était un affaiblissement réel, il a renforcé le Front National comme seule opposition crédible. En outre cela révélait l’opportunisme de cette fausse radicalité, imaginer que les législatives lui donnerait le statut de premier ministre et à ce titre accepter de suivre la politique de l’OTAN, livrer des armes à l’Ukraine était déjà une révélation du contenu réel de la manipulation autour du vote utile qui théoriquement avait mis la FI en position de domination totale à gauche, tant tout cela ne menait qu’au pire. Les différents types d’opportunisme auxquels cette gauche a cédé y compris la remise en cause du nucléaire sont désormais bien présents comme les caricatures sur la sécurité ou les confusions indigénistes qui divisent les travailleurs français et immigrés, en insistant sur les mœurs et le sociétal. Les propos équilibrés et sur le fond de Roussel gênent et ils vont tenter de le faire se ridiculiser comme ils l’ont fait avec G. Marchais.
Et c’est là que cette opération de base alternative, comme d’ailleurs d’autres mouvements au sein de la FI et de la gauche témoigne de la nocivité de ces gens-là. Il n’y a rien à espérer d’une telle opération ni pour le PCF, ni même pour la gauche, elle ne peut que contribuer à accélérer la défaite immédiate annoncée, détruire un peu plus toute résistance politique qu’il s’agisse de la lutte contre l’exploitation capitaliste au sein de l’entreprise, de défense des services publics, des refus des privatisations, de la lutte pour la souveraineté énergétique, pour la défense de l’environnement, quelle que soit la lutte envisagée on mesure bien à quel point cette opération est une mauvaise affaire et à ce titre le vide abyssal du texte alternatif témoigne bien de la perspective réelle. Même si les coups essentiels sont portés contre le parti communiste, contre le socialisme, contre “l’étatisme”, l’ensemble va bien au-delà … et même jusqu’à la constitution de “démocrates” à l’américaine capables d’accepter la guerre… L’Humanité ne craint plus désormais de faire de Biden son héros, ou tout le moins en entretenant des illusions sur la différence entre Démocrates et Républicains, pour mieux accabler non seulement la Russie, mais la Chine. Ce sont des prises de position qui méritent au moins d’être questionnées, élucidées, ce qui n’est jamais le cas sinon en se référant au consensus qui est celui de l’idéologie dominante.
Si des communistes tombent des nues et sont accablés par le révélation de cette situation, il me vient l’envie de leur dire: mes chers camarades, sur les trois avant-derniers secrétaires nationaux du PCF, le premier Robert Hue vote Macron et est dans so comité de soutien, la seconde Marie-georges Buffet n’a jamais caché soutenir J.L.Melenchon contre son propre parti, le troisième Pierre Laurent se révèle de même tendance, d’ailleurs ils se sont adoubés. Franchement où croyez vous qu’il soit besoin de chercher les difficultés de votre parti? Parce que ces gens-là ont produit des équipes de cadres, ils ont systématiquement écarté, censuré tous ceux qui tentaient d’agir autrement et vous n’y avez pas vu malice… Le véritable miracle est qu’il existe encore un parti communiste français et s’il existe c’est à vous miitants de base, vous qui avez refusé qu’il change de nom qu’on le doit, alors appuyez vous sur ce qu’il vous reste de force et de volonté pour aller de l’avant, c’est possible et je ne vois personne d’autre que vous pour le faire.
Maintenant tout dépend des communistes eux-mêmes, de leur capacité à faire un choix pour leur parti mais aussi pour les travailleurs, pour la jeunesse et même pour la France. Ce qui les a caractérisés tout au long de leur histoire est cette capacité, ce désintéressement, comment vont-ils agir ? Oui ce Congrès peut-être passionnant et c’est une bonne chose que la clarté soit faite sur les enjeux réels.
Danielle Bleitrach
(1) j’emploie le terme de faction utilisé par Lénine à propos du rôle de Trotsky dans sa critique de la NEP, parce qu’il marque non pas l’existence d’un débat nécessaire à un congrès avec y compris même des ralliements sur des points en débat, mais bien l’utilisation de toutes les questions que pose la réalité des choix politiques pour renforcer sa tendance, la volonté d’étendre ce fractionnisme à d’autres organisations de masse. Dans ce cas les questions posées importent peu ce qui importe c’est de se compter en se distribuant les postes.
(2) il m’a semblé également qu’il était bon d’avoir des francs tireurs qui en dehors du PCF continuaient à exercer une pression pour l’information des militants sans pour autant faire du “soldat Roussel” la cible principale. Dans le cadre de l’incurie entretenue dans le débat public et qui désormais se reflète dans le parti, on ne peut pas tout attendre des conditions de censure actuelle.
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Xuan
Le matérialisme dialectique dit que chaque chose engendre son contraire, et le bon sens populaire qu’à quelque chose malheur est bon.
L’intérêt de la tentative hypocrite et anticommuniste des liquidateurs d’imposer leurs vues, c’est justement de nier la main tendue par Roussel à des “sensibilités différentes” et de rendre impossible leur maintien à des postes de direction, voire dans le PCF lui-même.
Le rejet semble-t-il assez large de ce texte pourrait aboutir à un autre résultat positif, c’est que sa critique approfondie contribue à une réflexion réaliste sur le renversement du capitalisme dans notre pays et à une stratégie indépendante tenant compte de la violence de la classe bourgeoise.
Une violence qui ne se limite pas aux LBD mais qui embrasse avec le pouvoir d’Etat la finance et le commerce, la propagande publique et privée, ainsi que l’aide impérialiste étrangère.
Une réflexion sur l’établissement du socialisme des jours heureux, sur les ennemis et les amis de la révolution selon leurs intérêts de classe, sur l’organisation dans l’avant-garde communiste et dans les organisations des masses.
admin5319
le danger serait qu’après ce coup d’éclat ils aillent vers une synthèse et la coservation des postes, je crains que vu l’état du parti cela soit accepté avec soulagement…Il y a des gens qui ne sont pas sortis du bois mais qui oeuvrent sabs doute à ça…
Reitnomud
Parfait, mais il y a quand même un truc qui m’énerve:
Qu’avez-vous donc tous avec cette idée de referendum à propos des retraites.
Comment pouvez-vous accepter que des électeurs non concernés (et il y en a) déposent à part égale leur bulletin dans l’urne commune ?
Pourquoi l’avis de la bourgeoise du coin qui n’a jamais cotisé un kopeck (ni pour elle-même, ni probablement dans les caisses de leurs employés) devrait être pris en compte ?
Pourquoi tous les artisans qui se sont toujours battus pour la baisse des « charges » sans jamais chercher à intégrer le système des retraites auraient leurs mots à dire ?
Pourquoi offrir un scrutin au vote des patrons, des actionnaires, des propriétaires, enfin de tout ce que la société compte d’oisifs et de parasites du travail dans les affaires qui concernent uniquement le monde du travail « cotisant » ;
J’insiste sur la notion de « Cotisant » !
Les « non cotisants » n’ont pas leurs mots à dire dans une convention qui ne les concerne pas.
Ce n’est pourtant pas compliqué à comprendre.
S’il y a un referendum à mettre en place, il doit se tenir au sein des Caisses de retraite.
Point barre !
Tout le reste n’est qu’opportunisme prépubère d’une naïveté déconcertante.
Quelle sera la question ? Comment sera-t-elle rédigée ?
Cette idée présume d’une large adhésion de l’électorat au vote « positif » .
Mais si le résultat du scrutin invalide cette supputation irraisonnée, que le peuple français rejette le système de retraite ? Que ferons-nous quand nous aurons donné le bâton pour nous faire battre ?
Il ne restera que la capitulation en rase campagne ! Sans arme et sans bagage ; à poil.
Estes vous tous absolument convaincus de remporter une victoire nette et précise, sans appel, à l’issue de ce referendum ? Vraiment ? Quel optimisme ; j’aimerais être comme vous.
Estes vous prêts à jouer votre régime de retraite, celui de vos mômes sur un coup de dés ? Un seul lancer ? Faites vos jeux ; rien ne va plus…
Malheur aux vaincus !
Il risque de nous rester que les yeux pour pleurer et le stylo à bille pour griffonner nos mots croisés.
Hasta la Victoria Siempre
Reitnomud Sined
Michel DECHAMPS
Complètement d’accord, un référendum n’a de valeur que ‘il concerne tous le monde. En ce qui concerne les retraites seul les salariés et les retraités sont concernés.
Rouge Trégor
Croire qu’un référendum peut faire capoter le projet macronien concocté par l’UE et le Medef est une idée plus que farfelue.
En dehors du fait que seuls les salariés sont concernés par ce projet antisocial, cette campagne risque de nuire au nécessaire rassemblement des salariés dans la lutte.
Youssef Boussoumah
“les confusions indigénistes qui divisent les travailleurs français et immigrés, en insistant sur les mœurs et le sociétal” vous aussi vous reprenez ce terme qui ne veut rien dire inventé par Caroline Fourest l’amie de Roussel pour justifier son racisme islamophobe qui n’est pas une instance à négliger croyez moi ! De plus qu’entendez vous par là, que ces foutus indigénistes sont si puissants qu’ils divisent les travailleurs français et immigrés, alors ce n’est plus le patronat qui les divisent, ce sont ceux qui luttent contre le racisme ? Et puis les travailleurs ils étaient unis avant les “indigénistes ” bien sûr ? Vous nous ressortez tout le délire racistoïde des Marchais et autres Hue ! Surtout qu’en plus ces “indigénistes” comme vous dites ne sont pas des “immigrés” mais bien des Français comme vous, votre confusion de ce point de vue étant révélatrice ! De plus lutter contre le racisme systémique inhérent à l’impérialisme sans attendre la prise du palais d’hiver c’est pour vous une préoccupation de “moeurs et sociétale” donc tout à fait secondaire et supportable à terme ! Dommage car je me reconnais assez dans certaines de vos analyses internationales et sur la guerre en Ukraine ainsi que dans la défense inconditionnelle de Cuba et du Venezuela, je n’aime pas du tout Pierre Laurent et autres liquidateurs mais quand je vous lis approuver la campagne de Roussel qui parle des quartiers soutenus par Mélenchon comme le lieu de vie des ” franges radicalisées des quartiers périphériques” (sic) alors que lui soutiendrait les vrais quartiers populaires ( comprendre les quartiers bien Gaulois ! ) un Roussel qui tend la main au raciste Darmanin, son pote qui dissout des tas d’associations musulmanes ou pro palestiniennes pas du tout extrémistes comme le CCIF ou comme Palestine vaincra de Toulouse ce qu’approuve Roussel, qui participe même à des rassemblements de flics d’extrême droite il y a de quoi être très déçu par vous ! Alors passez un seul jour dans la peau d’un bronzé ou d’une femme voilée subissant crachats et injures racistes et vous verrez si notre problème est un problème “de moeurs et sociétal” comme vous le dites avec mépris. Vous croyez vraiment que la jeunesse suivra un tel délire ? Ah oui j’oubliais nous ne sommes que des radicalisés des quartiers périphériques, nouvelles classes dangereuses même pour vous du coup ! C’est marrant mais le trotskyste Besancenot et le FI Corbière pensent la même chose que vous sur les “indigénistes”, c’est la nouvelle Union sacrée quoi !
admin5319
Et oui voilà à quoi il va falloir s’habituer : nous sommes d’accord sur des points qui sont effectivement fondamentaux et en total désaccord sur d’autres. J’éprouve la même chose en ce qui vous concerne et avec d’autres… Il me semble qu’il y a deux points d’appui essentiels : la lutte anti-impérialiste et en faveur de la paix, il faut partir de là et des actions à mener ensemble. En revanche, si je crois être une anti-raciste convaincue je ne me reconnais pas dans vos analyses et j’ai même vécu certaines comme franchement antisémites (non pas antisioniste, franchement antissémites ce qui me parait d’ailleurs un obstacle à la lutte en faveur du peuple palestinien). Et honnêtement, si vous arrivez à faire sentir cela à des gens comme moi c’est pas une réussite. Je suis convaincue que Roussel, dont je n’approuve la manière dont on tronque les positions dans des caricatures médiatiques et où tente de l’entraîner vers des poses sans intérêt comme on a tenté d’entraîner Marchais, Robert Hue, donc je crois que la position de Roussel en ce qui concerne l’unité de la classe ouvrière et du monde du travail est juste en gros… Il y a d’autres fois où je crains des influences que je n’apprécie pas et qui apparemment opposées aux votres me paraissent tout aussi “communautaristes” et d’une manière disons plus impérialiste encore, mais en général, il échappe à ce danger… Bref pour me résumer l’important reste les actions communes pour avancer dans une période où il nous arrive de ne plus avoir les concepts pour penser les possibles et les défis. Ma vision est toujours celle d’une ellipse à double foyer: la lutte anti-imperialiste dans un monde multipolaire où la lutte anti-coloniale conserve tout son sens, mais ne jamais perdre de vue non plus la lutte des classes et l’unité face à l’exploitation. je résume, si l’on oublie l’un des deux termes on “erre”.
Xuan
Ta critique soulève un problème très grave dans l’unité du peuple.
Il y a depuis longtemps, et malgré les sacrifices des communistes français et immigrés, un vieux contentieux entre le PCF et les immigrés.
Déjà la notion de « nation en formation dans le creuset de vingt races » avancée par Thorez, et critiquée par Jacques Jurquet dans « la révolution nationale algérienne et le parti communiste français », avait écarté le parti communiste de sa voie internationaliste et anti impérialiste dans la guerre du Rif.
Je me souviens les années 70 d’un débrayage à l’initiative de la seule CFDT contre un crime raciste. Avec les antillais et un italien naturalisé, j’avais été le seul français à sortir. On avait d’abord défilé dans les allées de l’atelier et les camarades syndiqués CGT gardaient les yeux baissés sur leur marbre.
Il y a des incohérences sur les questions religieuses. Que des communistes se marient à l’église ou s’y fassent enterrer, ce n’est pas logique. Inversement regarder de travers le voile des musulmanes au nom de la laïcité, et crier « je suis Charlie » au prétexte des crimes terroristes, non je regrette. Charlie hebdo est un torche-cul et cela indépendamment du massacre odieux de ses journalistes.
Certains camarades rappellent que Nasser se moquait du voile. Mais en Algérie Soustelle organisait le 13 mai 1958 des cérémonies du dévoilement. La laïcité n’a pas le même sens ici et là.
D’autre part la délinquance et la drogue dans les quartiers populaires doivent être combattues sans a priori raciste, de même que les courants islamistes intégristes qui relèvent effectivement de la réaction, au même titre que l’extrême droite.
C’est un chantier compliqué qui relève des contradictions au sein du peuple mais aussi de la lutte contre le fascisme et l’intégrisme.
Je crois qu’il faut partir de l’internationalisme prolétarien, de la nécessité de l’unité du peuple, et de la réalité des faits.
pam
il y a toujours eu une bataille acharnée contre l’unité de classe que porte au fonds le parti communiste, dans la diversité et les contradictions de la vie… L’exemple le plus connu est celui du “bulldozer de Vitry” et de ce mythe fabriqué par les médias de communistes détruisant un foyer de travailleurs maliens. Malheureusement, les témoignages des communistes qui organisaient la solidarité avec les travailleurs maliens sont peu connus…
http://lepcf.fr/Lettre-a-Laurence-Cohen
S’il y a pu avoir des contradictions dans des positions nationales du parti dans le cadre de stratégies d’union comme en 56, s’il y a bien aussi dans un parti de masse, le poids des traditions et de l’idéologie dominante qui peut peser sur des comportements, il reste que ce que portait les communistes partout, c’était la solidarité avec les peuples en lutte et avec les travailleurs immigrés…
Girard
L’affaire du bulldozer de Vitry a fait beaucoup de mal et c’était fait pour. Sur le document dans ce commentaire, la lettre à lL Cohen, il faut rétablir les choses. Le foyer n’était pas géré par la Sonacotra mais par l’Adef, une association de loi de 1901 créée par les fédérations patronales du bâtiment et de la métallurgie.
Le transfert des maliens des taudis, baraques en bois, de Saint Maur visait à déplacer des travailleurs sur un foyer, en bordure de zone industrielle, foyer vide, propriété de la SA Hlm de la ville de Vitry, vide car les anciens occupants, en grèves de redevances, terme pour les foyers, avaient été expulsés manu militari à la demande de l’Adef, donc du patronat.
Le foyer vide devait être réhabilité en foyer pour jeunes travailleurs de la Poste.
Il n’ a pas eu de bulldozer et pour en trouver un dans ce secteur faut le faire mais un tracto-pelle et une entrée bouchée par de la terre, tous les autres accès étaient libres.
Un grand nombre des personnels de cette association avait été réquisitionné pour assurer le transfert à coups de primes et également parce qu’il comptait dans ses gestionnaires de terrain, une large majorité d’anciens militaires, gendarmes et autres loufiats.
Aucune agression ni agressivité de la part du PCF mais des maladresses c’est sûr.
Le maire de Saint Maur avait réussi une superbe opération, se débarrasser des maliens, créer les conditions pour qu’ils ne reviennent pas sur la ville, tailler des croupières au PCF avec un relais puissant d’ailleurs de la bonne gauche socialiste.
Pour tout comprendre, les chefs coutumiers maliens avaient coordonné les choses et certains sont devenus salariés de l’association avec des emplois de convenances.
Tout cela s’est révélé au fur et à mesure de l’implantation de la cgt dans l’association, pour donner une idée, lors d’une grève en 94, devant le siège social, la police et la municipalité d’Ivry devront intervenir face à des hommes armés de matraques et de chiens dans les rues face aux grévistes. Sans doute la seule fois où à la cgt nous avons applaudi les forces de police en sachant que nombre de grévistes et syndiqués cgt étaient maliens et mauritaniens, que l’équipe de la cgt comptait des salariés étant intervenu sur ordre lors de l’affaire du foyer et que le futur secrétaire de la cgt sera un jeune malin issu du foyer de Saint Maur..
La roue avait tourné, nous avions liquidé le syndicat patron qui d’ailleurs commençait à se débarrasser des gens un peu compromettant, bilan, des chefs coutumiers, ces fameux salariés aux emplois de convenances ont rejoint la cgt.
L’un d’entre eux sera blessé à coups de couteaux lors d’une autre grève en 95 ainsi que 5 autres grévistes dont j’étais.
Voilà donc non une vérité, mais ce que je sais pour avoir bossé 35 ans dans cette association.
Ce qui a été un vrai drame tient à ce que le parti s’est tétanisé, G Marchais a fait dans la foulée un bon meeting au foyer du Bourget mais bizarrement sur le reste du pays, la déferlante anti-communiste marquait des points chez les travailleurs migrants, je me souviens de mon camarade Ben, les larmes aux yeux, déchirant sa carte.
Alors que le parti aurait sans doute du pousser les feux, aller aux masses, globalement le passé du PCF était en son honneur, comme l’était son présent.
Alors pourquoi être resté sur la défensive, je crois que déjà la crise portait ses fruits de divisions et que certains camarades en étaient à passer de la question de l’immigration à la notion de “problème” de l’immigration
En cela oui, les efforts de la bourgeoisie pour affaiblir les solidarités ouvrières avec la propriété de l’essentiel des médias, avec le renfort de la sociale démocratie, cela comportait un gain idéologique que la position défensive ne permettait pas de contenir.
Frilosité sur le sujet alors que la question centrale demeurait celle de toujours, fin du colonialisme, fin du pillage des pays tiers et coopérations de développements.
À chaque débat auquel j’ai pu participer le “bulldozer ” revenait, à chaque débat le fait d’en savoir plus sur le sujet en mettait nombre en difficultés mais les camarades du secteur immigration étaient bien isolés, c’était devenu tabou plutôt que de percer l’abcès.
Ce qui handicape grandement toute réflexion au sein du PCF sur le sujet, tout d’abord l’électoralisme, le travailleur immigré ne peut pas voter, il est donc mis de côté, deuxio, il est, même encore de nos jours, même si on nous vend un soi-disant ascenseur social, constituant un grand pan de la classe ouvrière et comme le PCF ne définit plus sa politique en fonction du rôle de cette classe les conditions sont réunies pour que d’autres s’en occupent et pas en bien…
Le 38ème congrès, la campagne des Jours heureux c’est la remise au travail, sur et par le travail, étrangement, il est question de migrants rarement et même jamais de travailleurs immigrés… Au foyer de Vitry, les maliens victimes du Bulldozer seront à un moment plus de 150 encartés au PCF…
Rendre pas seulement la parole au monde ouvrier mais le pouvoir et là, oui, le RN reculera électoralement et idéologiquement, mais encore faut-il garder au fronton de Fabien:
“Travailleurs de tous pays, le parti vous unit”
JOEL faudot
Reprendre comme vous le faites les insultes produites par les insoumis contre F Roussel lors de la campagne présidentielle n’accredite pas le reste de votre argumentation, ou plutot met en évidence l’esprit general de votre propos. F Roussel n’a jamais été ami avec Darmanin, il s’est expliqué la dessus à plusieurs reprises, il mentionnait leur relation politique d’il y a plusieurs années. Pour ce qui est de sa présence à un rassemblement de policiers faisant suite à la mort de deux des leurs, vous ne retenez que ce que vous voulez. Le syndicat alliance était présent mais comme tous les autres syndicats et comme tous les partis de gauche sauf la FI. Personne ne nie que la police parfois tue ou mutile, qu’il y a depuis Petain une branche de celle ci dont la fonction est de controler et de réprimer les “mouvements sociaux”. Mais on ne peut réduire la police à cela. C’est si vrai que les premiers demandeurs de police sont les habitants des quartiers populaires. Sur l’indigenisme essayez de retrouver une discussion entre Thomas Guénolé et Houria Bouteldja. Il me semble que l’enjeu de cette polémique y est clairement formulé. Les communistes ont toujours été du coté des populations discriminées, aux conditions de vie difficiles, à l’origine d’associations de quartiers etc.
Michel Dechamps
I n’y a pas de meilleur fran÷tireur euse je te suis à 100 /1
00 !