Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Programme du Parti de Lénine sur la question nationale et sa mise en œuvre au pays des Soviets (Partie 3)

Voilà qui clot pour aujourd’hui notre questionnement, à savoir si non seulement la France mais les exploités français vont être capables de lier leurs luttes avec une attitude anti-impérialiste pour la paix, pour rentrer à égalité dans le monde multipolaire ? Une question que le PCF de jadis aurait très vite tranché mais le PCF qui signe la résolution 39 n’est plus celui de jadis. Il ignore tout des enjeux d’autres partis. Le débat entre les communistes et les conservateurs russes (le parti de Poutine) se poursuit autour d’une question qui peut nous paraître étrange mais qui est à l’ordre du jour en Russie et dans le Donbass. En gros à qui la faute si l’uRSS a été détruite et avec elle y compris la Russie elle-même, ce qui est le cas de l’Ukraine, le berceau de la Russie elle-même? Lénine aurait sacrifié les Russes à tous les autres peuples pour qu’ils se libèrent et avec la création de l’Ukraine, il a sacrifié la Russie elle-même… L’idée d’une URSS totalitaire, contre les libertés n’a pas de soutiens mais celle d’un Parti communiste ayant de Lénine à Gorbartchev sacrifié la Grande patrie Russe est beaucoup plus agitée alors même que les communistes du KPRF dénoncent la complicité du parti du président Poutine et des oligarques dans le peu de forces qu’ils sont mis dans la bataille, la manière dont ils ont été les dupes des accords de Minsk. C’est d’ailleurs pour cela que j’avais ici même présenté la position de Lénine sur les nationalités et le rôle joué par l’URSS dans la nouvelle approche historique, anti-impérialiste. Voici un texte émanant des communistes du donbass qui défendent “l’ensemble sur un pied d’égalité”. (note de danielle Bleitrach)

14.12.2022

3Ensemble et sur un pied d’égalité…

Et c’est précisément cette dialectique léniniste que les nouveaux critiques de l’héritage de Lénine ne peuvent pas comprendre sur le fond et franchement. Ils ont déjà accepté d’accuser Lénine de haïr « leur » peuple grand-russe. Mais Lénine n’a pas besoin d’être protégé. Dès 1914, en réponse à de telles accusations dans son remarquable ouvrage Sur la fierté nationale des grands Russes, il écrivait : « Le sens de l’orgueil national est-il étranger à nous, les prolétaires conscients de la Grande Russie ? Bien sûr que non! Nous aimons notre langue et notre patrie… Et nous, les ouvriers de la Grande-Russie, sommes pleins d’un sentiment d’orgueil national, et nous voulons à tout prix une Grande Russie libre et indépendante, indépendante, démocratique, républicaine, fière, qui construit ses relations avec ses voisins sur le principe humain d’égalité, et non sur le principe serf des privilèges qui humilie la grande nation » (Lénine V. I. Poln SOBR soc., T26, pp.107, 108).

Et quand, après la fin de la guerre civile sanglante (ici nos libéraux versent des larmes de crocodile sur ceux qui ont été tués pendant cette guerre fratricide, oubliant les coupables du déclenchement de cette guerre), la question de la collecte des terres de l’ancien Empire russe s’est posée sur un plan pratique. Et déjà gravement malade, Vladimir Ilitch propose un plan audacieux pour la création de l’Union des Républiques soviétiques d’Europe et d’Asie. En septembre 1922, dans une lettre à L. Kamenev, il déclara ce qui suit : « … nous nous reconnaissons égaux à la RSS d’Ukraine et aux autres, et ensemble et sur un pied d’égalité avec eux, nous entrons dans une nouvelle union, une nouvelle fédération, l’Union des Républiques soviétiques d’Europe et d’Asie… Il est important que nous ne donnions pas de nourriture aux « indépendantistes », que nous ne détruisions pas leur indépendance, mais que nous créions un nouveau socle, une fédération de républiques égales » (Lénine V.I. Poln. SOBR.soc., Vol. 45, pp. 211,212 )

Ainsi, le premier État socialiste multinational d’ouvriers et de paysans au monde a été créé. Il a été créé sur les principes de la véritable RANOGRAVA de toutes les nations et nationalités. Et il s’est développé avec succès pendant 70 ans, montrant un succès sans précédent dans le développement de toutes les sphères de la société, écrasant le fascisme et apportant la liberté du nazisme aux pays d’Europe.

Sur la base de la théorie de Lénine de la question nationale et en tenant compte de deux tendances dans le développement des mouvements nationaux en Union soviétique, un nouveau concept d’épanouissement et de rapprochement des nations et des nationalités a été avancé. Et nous pouvions le voir de nos propres yeux pendant la période soviétique, lorsque des décennies de cultures de républiques nationales et de districts autonomes nationaux, des décennies de littérature et d’art de tous ceux qui faisaient partie de la grande Union soviétique et des territoires et régions se tenaient périodiquement à Moscou. Et l’âme était submergée par un sentiment de fierté pour notre grande patrie multinationale…

Mais après le démembrement cynique et violent de l’Union soviétique, combien d’exemplaires de nos livres ont été brisés, combien d’ordures et de saletés ont été déversées sur le principe fondamental du programme de Lénine – le droit des nations à l’autodétermination ! Et que les bolcheviks, proclamant ce principe, voulaient et détruisaient l’empire russe, et qu’ils étaient à blâmer pour tous les problèmes qui tombaient sur notre pays, et qu’ils avaient posé une bombe sous la grande Union soviétique. Et cette fameuse « bombe » est répétée de bouche en bouche par nos politiciens libéraux locaux et nos soi-disant « experts » qui se sont levés comme des champignons après l’effondrement de l’URSS.

Cependant, vous, messieurs libéraux, vous pensez trop plat et trop direct. Vous ne pouvez pas comprendre et comprendre la dialectique de Lénine dans la résolution de la question nationale en Russie !

Oui, la création de l’Union des Républiques socialistes soviétiques est un énorme projet sociopolitique d’envergure mondiale. Par conséquent, la destruction de l’URSS est une grande atrocité d’une ampleur universelle. Et il n’y a et il n’y aura pas de pardon pour ses destructeurs ! Notre peuple ne leur pardonnera jamais !

Inna Grechko, première secrétaire du Comité du Parti de la ville de Gorlovka

Sources et références

1. Lénine V. I. Kritichnye zamozhniki po natsionskogo voprosu. –Plein. Sobr. Op. cit. T 24.- p.113-150
2. Lénine V.I. Sur le droit des nations à l’autodétermination. –Plein. sobr.soc., T.25., p.255-320
3. Lénine V. I. O natsional’nogo gordosti velikorossov. –Plein. Sobr. op. cit., vol. 26, p. 106 à 110.
4. Lénine V. I. K voprosu o natsikh ili o « autonomizatsiya ». –Plein. Sobr. op. cit., vol. 45, p. 356 à 362.
5. Lénine V.I. O obrazovanie RSSS . Lettre à L.B. Kamenev pour les membres du Politburo du Comité central du PCR (bolchevik). –Plein. Sobr. op. cit., vol. 45, p. 211 et 212.

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1 Commentaire

  • daniel GENDRE
    daniel GENDRE

    Le nationalisme est un sentiment de propriétaire, le pays nous appartient, « on est chez nous ! » disent-ils afin de justifier la prédation égoïste et le saccage de leur pays par le capital – et ses eaux froides – faisant de leur mère (patrie ?) une marchandise.
    Les patriotes sont les enfants de la (mère) patrie, ils ont envers elle une dette irréfragable qui les oblige à défendre son honneur dans ce qu’il a de plus universel, fussent-ils d’adoption, tels les Missak et les Olga… nous rappelle Inna Grechko ;
    « Et l’âme était submergée par un sentiment de fierté pour notre grande patrie multinationale… »
    « …Mais comme l’essence de la République ou de la démocratie est l’égalité, il s’ensuit que l’amour de la patrie embrasse nécessairement l’amour de l’égalité.
    Il est vrai encore que ce sentiment sublime suppose la préférence de l’intérêt public à tous les intérêts particuliers ; d’où il résulte que l’amour de la patrie suppose encore ou produit toutes les vertus : car que sont-elles autre chose que la force de l’âme qui rend capable de ces sacrifices ? et comment l’esclave de l’avarice ou de l’ambition, par exemple, pourrait-il immoler son idole à la patrie ?… »
    Robespierre, 17 pluviôse an II (5 février 1794) discours à la Convention.

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