Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ce que le léninisme a apporté à la question nationale ? Actualité des concepts sur l’impérialisme

Voici des notes de lecture pour compléter les quelques discussions théoriques que nous avons eu dans ce blog à propos de la question nationale. Mais au-delà de la question nationale, le retour à Lénine aide à l’effort conceptuel pour penser ce basculement, cette “tombée en disgrâce” de l’occident pour reprendre les termes de ce politologue allemand dont nous publions l’analyse aujourd’hui. Ce politologue est une des nombreuses voix qui constatent la chute de l’empire occidental et tentent de le sauver. Ce qui aboutit chez ces gens lucides à la nécessité d’un “décentrage” du dit occident par rapport à sa vision hégémonique, mais en vue de sauver l’ordre libéral occidental. Nos réformistes ne pensent pas autrement. Les concepts de Lénine, s’ils ont besoin d’être retravaillés, sont indispensables pour percevoir la crise et en quoi elle impose ce “décentrage” mais selon l’analyse léniniste, sauver les nations occidentales et leur prolétariat impose de renoncer à “l’ordre libéral” et le salut passe la dénonciation de son propre impérialisme. Cette analyse léniniste va a contrario des espérances réformistes : on ne peut pas sauver l’ordre libéral, disons capitaliste à son stade impérialiste parce qu’il est ce qu’il est ou il meurt. Les concepts léninistes, oubliés par les partis communistes occidentaux devenus réformistes, sont pourtant désormais à la fois indispensables et nécessairement en pleine transformation face à la réalité du processus qu’il a annoncé et mis en œuvre dans la révolution d’octobre suivie d’autres révolutions. Donc voici un bref et pédagogique rappel, pour formation basique.

Quand on parle dans ce domaine d’étude, de l’apport du léninisme, il faut y ajouter le travail théorique et politique de Staline, non seulement parce que ce dernier a rédigé des thèses sous la direction de Lénine et les a complétées ultérieurement, mais parce que cela a été fait dans le cadre de l’expérience soviétique et des transformations qui ont été opérées en pratique sur l’internationalisme. Mais néanmoins, il faut conserver la référence prioritaire au plan théorique à Lénine, parce que c’est par rapport à sa critique de la seconde internationale et à sa définition de l’impérialisme qu’il y a eu un véritable bouleversement de la question nationale. La manière de poser la question nationale dans la période de la deuxième internationale et la question nationale telle que le mouvement ouvrier se la pose à partir de Lénine ne sont pas du tout les mêmes ni dans leur étendue ni dans leur caractérisation sur le plan conceptuel.

  1. La première différence réside dans le fait qu’il y a sous la seconde internationale, celle qui va voter la guerre et donc être responsable de la grande boucherie de la première guerre mondiale, l’idée que “la question nationale” ne concernerait que les peuples “civilisés” européens, des pays comme la Hongrie, la Pologne. Alors que les centaines de milliers d’hommes des peuples d’Asie, d’Afrique qui subissaient l’oppression coloniale sous la forme la plus féroce restaient “hors du champ visuel”. Le léninisme en finit avec ce dualisme comme l’explicite Staline: “le léninisme a dévoilé cette disproportion criante, il a détruit le mur qui séparait Blancs et Noirs, et nous, Européens et asiatiques, esclaves “civilisés” et “non- civilisés” de l’impérialisme, et il a rattaché aussi la question nationale à la question des colonies. Par là même, la question nationale de question particulière, de question intérieure d’Etat est devenue une question générale et internationale, la question universelle de la libération des peuples opprimés des pays dépendants et des colonies, du joug de l’impérialisme.” p.73 (1)
  2. Jusque là, limitée “au monde civilisé”, la question nationale reste dans ce cas une question culturelle, civilisationnelle, un problème juridique. Ainsi appréhendée, cette question nationale plane dans des hauteurs idéales et Lénine la fait revenir à bien des égards sur terre. Il démasque les aspects ronflants mais creux des discours bourgeois, aspects qui sont également ceux des “socialistes” de la IIe internationale, les “socialistes non prolétariens”. Ces sociaux démocrates de la IIe internationale escamotaient le fait qu’une minorité de nations vit au stade impérialiste aux dépends d’une majorité de nations qu’elle exploite, et cela est une duperie tragique. Lénine part de ce qui est encore embryonnaire dans la pensée marxiste mais qui existe déjà par exemple chez Rosa Luxembourg et d’autres penseurs du mouvement ouvrier avec lesquels Marx a préféré ouvrir le dialogue plutôt que certains “marxistes” dogmatiques (2). Il faut bien mesurer en quoi la faillite de la IIe internationale aboutit chez Lénine à la nécessité d’un retour aux fondamentaux de Marx, au refus d’un marxisme ossifié, y compris un appui sur Hegel, quand il y a une tension voire quand il est en minorité, Lénine fréquemment revient au théorique. Lénine aboutit à l’idée qu’en conséquence, sans l’appui des partis prolétariens pour lesquels la lutte anti-impérialiste devient une tâche fondamentale, les déclarations émancipatrices y compris sur l’égalité des nations restent lettre morte. Ce qui le détermine à partir du “détour théorique” est son articulation sur la pratique et son “efficacité” réelle, ici la nécessité de l’intervention du prolétariat et des communistes, leur organisation en ce sens.
  3. De ce fait la question nationale, à partir du léninisme, non seulement s’étend d’une manière universelle mais devient une partie de la question générale de la révolution prolétarienne, une partie de la question de la dictature du prolétariat. Ce qui revient aussi à s’interroger sur comment est-il possible d’utiliser les potentialités des mouvements de libération nationale pour l’émancipation universelle , comment transformer les pays dépendants et coloniaux, de réserve de la bourgeoisie impérialiste en réserve du prolétariat révolutionnaire, d’en faire les alliés de ce dernier ? Le léninisme répond OUI, à l’aspect révolutionnaire de ces mouvements, il dépasse l’aspect juridique, ethnique, civilisationnel, culturel de la reconnaissance pour affirmer le droit à un Etat, à un pouvoir d’Etat aux peuples opprimés, d’où le lien théorique avec la “dictature du prolétariat”. Il reconnait l’existence dans les mouvements de libération nationale des pays opprimés d’aptitudes révolutionnaires et il est possible de les utiliser pour abattre l’ennemi commun, en vue du renversement de l’impérialisme. D’où la nécessité d’un soutien actif au mouvements nationaux des peuples opprimés sur des bases renouvelées, politiques.
  4. Mais dans le même temps ce renouvellement théorique montre bien que TOUS les mouvements nationalistes ne sont pas des mouvements émancipateurs et qu’il y a des peuples “réactionnaires” dont l’action intervient en soutien de l’impérialisme. Des exemples nous viennent à l’esprit aujourd’hui avec la manière dont l’impérialisme US et occidental produit une véritable balkanisation comme il l’a fait pour en finir avec le socialisme européen dans le sillage de la contrerévolution qui a détruit l’URSS. Mais même du temps de Marx celui-ci a pu considérer que les Tchèques et les Slaves du sud aidaient le tsarisme qui était l’ennemi le plus dangereux du mouvement révolutionnaire en Europe et Lénine suit cette analyse de Marx pour distinguer entre les luttes de libération nationales. D’où la nécessité d’examiner chaque cas particulier et concret. “Les différentes revendications de la démocratie, dit Lénine, y compris le droit des Nations à disposer d’elles mêmes, ne sont pas un absolu, mais une parcelle de l’ensemble du mouvement démocratique aujourd’hui: socialiste, mondial. Il est possible que dans certains cas concrets la parcelle contredise le tout, alors il faut la rejeter (Bilan de la discussion sur le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, tome XIX). Cette mise en garde doit être retenue et interrogée aujourd’hui quand on considère la manière dont le secteur international du PCF, obstinément, ne soutient que les mouvements que l’impérialisme américain a désigné comme ceux qui sont de fait en partie ou en totalité ses alliés contre des Etats qu’il n’arrive pas à plier à ses desiderata. Et plus encore quand on mesure qu’une telle orientation a coïncidé avec l’apparition de l’eurocommunisme, et que la plupart des pays qui ont adopté l’eurocommunisme ont vu la fin des partis. On peut même noter que le parti communiste japonais est un des rares a avoir survécu à l’eurocommunisme et que cela est à mettre en relation sans doute avec son refus du militarisme imposé par les USA. (3)
  5. Seule l’analyse concrète d’une situation concrète peut dire quelle est la nature du mouvement de libération nationale ou d’émancipation. Il n’y a pas de recette. L’immense majorité des mouvements nationaux a un caractère révolutionnaire qui n’implique pas nécessairement l’existence de mouvements prolétariens en son sein, ni même l’existence d’un programme révolutionnaire ni même républicain. Alors qu’il peut y avoir des “démocrates”, des “socialistes”, des révolutionnaires” comme cela s’est vu en Russie pendant la guerre impérialiste qui sont des réactionnaires. La même interrogation se pose de la part aujourd’hui des partis qui sont passés par l’eurocommunisme et ont opéré de fait un retour à la deuxième internationale. Alors que pour Lénine, la lutte des marchands et des intellectuels bourgeois égyptiens était révolutionnaire, même s’ils étaient contre le socialisme alors que la lutte du gouvernement “ouvrier” anglais pour le maintien de la dépendance de l’Égypte était réactionnaire. Ce qui est déterminant sont des coups de “pilon” assénés à l’impérialisme, ce qui en fait des mouvements révolutionnaires.

Et dans le bilan de la discussion dont nous venons de parler, Lénine démontre que le mouvement national des pays opprimés doit être apprécié non du point de vue de la démocratie formelle mais du point de vue de ses résultats effectifs dans la balance générale de la lutte contre l’impérialisme mais à l’échelle mondiale (Bilan de la discussion T.XIX p.257)

il y a bien sûr une réflexion très en vogue pour accompagner la remise en cause de cette caractérisation de ce qui est impérialiste et de ce qui ne l’est pas ce serait la nature “bureaucratique” des Etats prolétariens, l’URSS et maintenant la Chine et à peu près tous les Etats à dominante socialiste. Cette caractérisation a fortement été influencée par le trotskisme même si celui-ci aujourd’hui se divise entre ceux qui privilégient comme WSWS la lutte anti-impérialiste et ceux qui comme aujourd’hui dominent la social démocratisation de la gauche européenne et française continuent à voir dans le “stalinisme” (en fait tout ce qui ne correspond pas à la démocratie occidentale) l’ennemi principal. (4)

Lénine : Le capitalisme en développement connait deux tendances historiques dans la question nationale. La première c’est l’éveil de la vie nationale et des mouvements nationaux. La lutte contre toute oppression nationale, la création d’Etats nationaux. La seconde c’est le développement et la fréquence accrue des relations de toutes sortes entre les nations; la démolition des cloisons nationales, la création de l’unité internationale du capital, de la vie économique en général, de la politique, de la science, etc…

Les deux tendances sont une loi universelle du capitalisme. La première prévaut au début de son développement; la seconde caractérise le capitalisme mûr, marchand vers sa transformation en societe socialiste).

Pour l’impérialisme ces deux tendances apparaissent comme des contradictions inconciliables car l’impérialisme ne peut aborder la question des nations que par la voie des annexions et des pillages coloniaux, il doit tout maintenir dans un “tout unique” dont il doit être le maître.

Pour les communistes ces deux tendances ne sont que les deux aspects d’une seule chose: l’émancipation des peuples opprimés du joug de l’impérialisme. Car ils savent que l’union des peuples dans une économie mondiale unique n’est possible que sur la base d’une confiance mutuelle et d’un accord librement consenti; que la voie d’une union librement consentie des peuples passe par la séparation des colonies avec le “tout” impérialiste “unique”, passe par la transformation en Etat indépendant et souverain. De là, la nécessité d’une lutte opiniâtre contre le chauvinisme métropolitain qui aujourd’hui prend des formes diverses chez “les socialistes” des nations dominantes (Angleterre, France, Amérique, Japon, etc… ) qui ne veulent pas combattre leurs gouvernements impérialistes. Mais Lénine et Staline plus tard affirment que “sans une telle lutte on ne saurait concevoir l’éducation de la classe ouvrière des nations dominantes dans l’esprit du véritable internationalisme, dans l’esprit d’un rapprochement avec les masses laborieuses des pays dépendants et des colonies, dans l’esprit d’une véritable préparation de la révolution prolétarienne. La révolution n’aurait pas été vaincue, ajoute Staline, en Russie, et Koltchack et Denikine n’auraient pas été battus si le prolétariat russe n’avait pas eu pour lui la sympathie des peuples opprimés de l’ancien empire russe. Mais pour gagner la sympathie et l’appui de ces peuples, il lui avait fallu d’abord rompre les chaînes de l’impérialisme russe et libérer ces peuples de l’oppression nationale. Sans cela, il eut été impossible de consolider le pouvoir soviétique, d’implanter l’internationalisme véritable, et de créer cette remarquable organisation de collaboration des peuples qui s’appelle l’Union des Républiques socialistes soviétiques et qui est la préfiguration vivante de l’Union future groupés dans une économie mondiale unique. ” (1)

Mao Zedong reprit en 1940 dans “de la démocratie nouvelle” la distinction entre les deux types de révolution mondiale:

« Le premier appartient à la catégorie bourgeoise ou capitaliste. Son temps est depuis longtemps révolu; il a pris fin dès 1914, quand éclata la première guerre mondiale impérialiste, et plus particulièrement en 1917, quand eut lieu la Révolution d’Octobre en Russie. Depuis, a commencé le second type de révolution mondiale, la révolution mondiale socialiste prolétarienne. Elle a pour forces principales le prolétariat des pays capitalistes et pour alliés les peuples opprimés des colonies et des semi colonies. Peu importe, chez les peuples opprimés, quelles classes, quels partis ou individus participent à la révolution, et peu importe qu’ils soient conscients ou non de ce que nous venons d’exposer, qu’ils le comprennent ou non, il suffit qu’ils s’opposent à l’impérialisme pour que leur révolution devienne une partie de la révolution mondiale socialiste prolétarienne et qu’ils en soient les alliés.»

On retrouve chez Fidel Castro et sa participation aux non alignés, dont il est plus que jamais question aujourd’hui, les mêmes échos du léninisme et de ce qu’il a réussi à rendre possible face à la trahison de la IIe internationale… et l’ambiguïté dont a témoigné par rapport à la récente conférence de la Havane la délégation française du PCF témoigne à sa manière de la situation particulière du PCF aujourd’hui.

S’agit-il simplement d’un déplacement de la lutte des classes vers l’impérialisme et donc de la sous-estimation totale du rôle du prolétariat ? En particulier dans le stade actuel du développement des forces productives ? Ce n’est en tous cas pas ce que dit le marxisme, le léninisme. L’originalité de cette pensée réside dans la nécessité de bien articuler les deux “centres” du mouvement émancipateur : le prolétariat et sa relation au développement des forces productives, et le mouvement de libération nationale. Si on déséquilibre cette union on vide le mouvement de son contenu émancipateur. Là encore des penseurs comme Mao et Fidel n’ont jamais négligé le communisme comme véritable unificateur y compris pour les pays du tiers monde, et pour le développement.

On voit que les débats actuels au sein du mouvement communiste international sur la caractérisation du conflit ukrainien méritent au moins d’être rapportés à la définition des concepts et des analyses qui marquent des divergences. Ne jamais oublier la dimension “pratique” des concepts léninistes et mesurer ce en quoi les positionnements débouchent ou non sur une efficacité quelconque: si la paix est le choix fondamental de toute l’activité “diplomatique” et internationalistes des communistes, il faut donc s’interroger sur ce qui permet la paix et ce qui l’interdit. Si l’on admet que l’impérialisme a besoin de la guerre, appuyer si peu que ce soit celui-ci et même aller jusqu’à la folie du vote de la résolution 39 derrière l’OTAN par le parti communiste et toute la “gauche” dit qu’il y a là incontestablement un problème.

Notes de Danielle Bleitrach

(1) J.Staline, les questions du léninisme. tome 1. p.80 éditions en langue étrangère Moscou 1943.

(2) A propos de la Russie, en particulier, l’attitude de Marx est assez caractéristique de ce doute sur le “marxisme” officiel, ce qui le détermine est l’intérêt des véritables “prolétaires” par rapport à des positionnements dogmatiques et petits bourgeois, mais aussi le refus du pouvoir “despotique”. Ce qui laisse le loisir à pas mal d’approfondissements.

(3) La survie du PCF si on la compare à des situations comme celle du parti communiste italien ou mexicain, mérite une analyse qui aille au-delà des dénonciations groupusculaires. Il faut une analyse du parti mais aussi de la nation dans laquelle il intervient et beaucoup reste à faire.

(4) Cette différence entre disons deux courants du trotskisme a existé dès la IIe guerre mondiale ce qui a fait qu’on a pu dénoncer de manière injuste l’hitlero-trotskisme alors que cette dérive concernait une partie des trotskistes dont est issu le courant lambertiste, le plus influent actuellement dans la social démocratie (y compris une partie du PCF) française.

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3 Commentaires

  • Xuan

    Staline relevait le lien entre la guerre et la révolution d’octobre d’une part, et la transformation de la révolution démocratique et nationale de l’autre :

    « Il serait ridicule de ne pas voir que, depuis, la situation internationale s’est transformée radicalement; que la guerre, d’une part, et la Révolution d’Octobre en Russie, de l’autre, ont transformé la question nationale en faisant d’un élément de la révolution démocratique bourgeoise un élément de la révolution socialiste prolétarienne.

    Déjà en octobre 1916, dans son article: “Le Bilan de la discussion sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes”, Lénine disait que le point essentiel de la question nationale relatif au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes avait cessé d’être une partie du mouvement démocratique général, qu’il était déjà devenu partie intégrante de la révolution socialiste prolétarienne générale. Je ne parle même pas des écrits ultérieurs sur la question nationale, dus à Lénine comme à d’autres représentants du communisme russe”. [encore une fois sur la Question nationale]

    Et Mao Zedong reprit en 1940 dans “de la démocratie nouvelle” la distinction entre les deux types de révolution mondiale:

    « Le premier appartient à la catégorie bourgeoise ou capitaliste. Son temps est depuis longtemps révolu; il a pris fin dès 1914, quand éclata la première guerre mondiale impérialiste, et plus particulièrement en 1917, quand eut lieu la Révolution d’Octobre en Russie. Depuis, a commencé le second type de révolution mondiale, la révolution mondiale socialiste prolétarienne. Elle a pour forces principales le prolétariat des pays capitalistes et pour alliés les peuples opprimés des colonies et des semi colonies.

    Peu importe, chez les peuples opprimés, quelles classes, quels partis ou individus participent à la révolution, et peu importe qu’ils soient conscients ou non de ce que nous venons d’exposer, qu’ils le comprennent ou non, il suffit qu’ils s’opposent à l’impérialisme pour que leur révolution devienne une partie de la révolution mondiale socialiste prolétarienne et qu’ils en soient les alliés.»

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Révoltes et révolutions: la République ensanglanté

    https://youtu.be/7r21AglGq1A

    Si en France les révolutions françaises et russes sont médiatisée, le silence est quasi total sur la révolution allemande.

    Dans cette période d’après première guerre mondiale il semble que bien des sujets qui nous travaillent soient en pleine expérimentation : le nationalisme, l’impérialisme, la xénophobie et antisémitisme, l’orientalisme, la social démocratie, le communisme, la démocratie directe, l’autogestion, la lutte des classes et les conseils ouvriers et de soldats, la peur des classes dirigeantes face à la monté en puissance de la classe ouvrière, le rejet et l’attrait de la nation et de l’État, les contradictions de la classe ouvrière et son implication massive dans le processus démocratique avec comme réponse la répression brutale de cette émancipation démocratique ouvrière,

    La position du monde germanique entre occident et orient et la place que lui laissent la GB et la France au sortir de la guerre, un pays fortement industrialisé mais coincé entre des grandes puissances.

    Ce matin une expression de l’impérialisme français au travers du directeur de la communication de Lactalis sur FranceInfotv ; il évoque l’activité du groupe en Ukraine mais aussi en Russie: “Nous sommes là pour fournir de la nourriture au gens” [Nous ne faisons pas de politique].

    C’est probablement Noël et ce moment de charité chrétienne qui a inspiré ce communiquant du géant laitier, ce qui est frappant c’est qu’il y a des écoles pour apprendre à dire de telles choses.

    La première multinationale dans les produits laitiers devant Nestlé œuvre pour le bien commun en nourrissant le monde.

    On apprend qu’ils veulent investir encore plus en Ukraine, il y forment du personnel, que des bons sentiments et plus de 400 millions de bénéfices ces dernières années. Tout en gardant le marché russe, le lait n’a rien à voir avec Poutine et le gouvernement russe.

    Ces idiots de slaves ne savaient pas produire du lait et élever du bétail, ils sont sauvés par la France.

    La croissance de cet empire c’est effectuée par rachat d’entreprises et l’exploitation des producteurs laitiers dont le lait est parfois vendu à pertes par les producteurs.

    Les méthodes de managements passent même par l’engagement de parachutistes pour dialoguer avec les grévistes en 1982

    Interdiction de rediffusion d’émission télé.

    Position dominante, entente sur les prix, mouillage du lait,…
    quelques petits accros à ce “riche compte” de Noël.

    Atteintes répétées au code de l’environnement.

    Enquête préliminaire ouverte par le Parquet de Paris pour tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui.

    Vente de fromages périmés.

    Refus de publication des comptes.

    Optimisation fiscale.

    À cette modeste entreprise ajoutons le BTP, les Télécoms et bien d’autres qui avaient déjà intérêts en Ukraine ou qui lorgnent sur la reconstruction et vous comprendrez pourquoi le sacrifice des Ukrainiens et des travailleurs européens est nécessaire pour sauver les affaires de ces samaritains aux poches jamais assez pleines.

    Une partie des coûts de la reconstruction sera prélevée sur nos impôts pour faciliter l’exploitation des travailleurs ukrainiens survivants, tout comme le stock d’arme qu’il faudra remplacé et dont nos militaires ne savaient plus quoi faire, ils ont enfin trouvé un champ de bataille pour les détruire.

    La séquence émotion de ce matin incarnée par un “volontaire” engagé dans la Légion Internationale ukrainienne français blessé au combat en sautant sur une mine son camarade américain est mort dans les mêmes conditions.

    Ceci au moment même où l’UE met la main à la poche pour l’Ukraine de Zelensky.

    L’appareil médiatique et d’État au service des profits et peu importe le nombre de morts et de blessés tant qu’il y a de la destruction créative comme ils disent.

    Les bons sentiments sont là l’honneur est sauf.

    https://www.reussir.fr/lesmarches/le-francais-lactalis-devient-numero-1-mondial-du-lait

    Des affaires bien menées:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Lactalis#Proc%C3%A8s_et_condamnations_judiciaires

    Volontaire:

    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/guerre-en-ukraine-un-fran-c3-a7ais-bless-c3-a9-au-combat-en-attente-de-rapatriement/ar-AA15bKfD

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  • Xuan

    Si on fait le lien avec l’article : « La visite de Xi Jinping et l’avenir du Moyen Orient : que cherche la Chine avec les Arabes » on y voit une illustration évidente de « la démocratie nouvelle », ce qui signifie que la stratégie du PCC continue de mettre en pratique ce texte fondamental de la pensée maozedong.Cela veut dire aussi que l’indépendance politique, après la fin du colonialisme, n’est qu’une partie de la révolution de démocratie nouvelle, et que l’indépendance économique en est la continuation. 1 – Ceci va exactement à l’encontre de la théorie selon laquelle les pays émergents seraient devenus des pays « impérialistes» dès leur indépendance politique.Le prétexte invoqué dit qu’ils « exportent des capitaux », et que l’exportation des capitaux était définie par Lénine comme une des caractéristiques de l’impérialisme.C’était une des caractéristiques de l’impérialisme alors que seuls les pays impérialistes étaient en mesure d’exporter des capitaux. Mais dès qu’une  économie nationale voit le jour dans un pays pauvre et que l’accumulation du capital est suffisante, ce pays peut et doit nécessairement acheter des moyens de production et des technologies afin de rattraper le niveau des pays industrialisés, sortir du féodalisme et de la pauvreté.Les accuser « d’exporter des capitaux » c’est les condamner à rester indéfiniment sous tutelle. 2 – D’autre part il existe une vieille tradition dans la gauche social-démocrate de notre pays, qui consiste à juger les autres pays à l’aune de la révolution bourgeoise et du panorama parlementaire bourgeois.La transformation à l’échelle mondiale de la révolution nationale démocratique après la révolution bolchévique en « une partie de la révolution prolétarienne mondiale » nous dit que le point de vue occidental retarde d’une  révolution.Juger les pays du tiers monde suivant le critère « démocratie parlementaire», « royauté », « président à vie », etc. ou l’étiquette « gauche », « droite », « nationaliste », etc. est une attitude idéaliste et réactionnaire héritée du colonialisme, parce qu’elle est détachée des actes, des mesures réellement anti impérialistes – ou pas –  prises par ces pays. 3 – Ceci considéré à partir de la révolution mondiale et des contradictions internationales entre impérialisme et anti-impérialisme, et non du point de vue des contradictions internes de ces pays, entre les reliquats du féodalisme, l’exploitation capitaliste, et d’autre part la libération des peuples et des prolétariats naissants. Les deux sont liés, mais pas de manière mécanique et spontanée et le rôle des partis communistes est essentiel.Par exemple l’histoire du PCC montre que le Kuomintang de Sun Yat Sen a d’abord accueilli les cadres communistes.Puis sous la direction de Chang Kai Chek, il s’est retourné contre le PCC et l’a massacré en 1927, déclenché des campagnes « d’encerclement et d’anéantissement ».Enfin, lors de ‘incident de Xi’an’, le PCC a contraint Chang Kai Chek à se joindre au front uni contre le fascisme japonais. Où l’on voit que sans la direction des partis communistes, ou lors du reflux de la révolution prolétarienne mondiale, les bourgeoisies nationales de ces pays sont hésitantes, capitulent, ou répriment le peuple et les partis communistes.

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