Ce qui est assez nouveau c’est la publication dans le très officiel Global Times d’une position et d’une analyse d’un point de vue communiste et ici nous avons la description d’un processus alternatif à celui que le capitalisme des Etats-Unis et de ses alliés tentent d’imposer au monde et dont les “gammes” ont été inventées en Amérique latine, au Chili, un processus avec ses victoires collectives mais aussi ses ressacs de contre-révolution avec la mise en place de dictatures destructrices face aux épidémies et à la destruction de l’environnement, une sorte d’illustration de l’affrontement de classe au sein de l’apparition d’un monde multipolaire. Ce que Fidel avait prévu dès les années quatre-vingt. La grande différence entre la gauche sud américaine et la gauche française qui se réfère volontiers à elle pour préconiser le rassemblement des gauches qu’il s’agisse de la FI, des socialistes ou du secteur international du PCF c’est aussi que cette gauche d’Amérique latine ne peut pas ignorer le rôle réel des Etats-Unis et placer des signes d’équivalence entre eux et les pays qu’ils attaquent, la Russie et la Chine quel que soit leur caractère “modéré”, leur solidarité est active dans les actes. Dans le même temps tout en étant actifs dans le processus, les partis communistes renforcent leurs liens internationaux et leur coopération idéologique à Pekin comme à la Havane. (note et traduction de Danielle Bleitrach)
OPINION/POINT de VUEPublié: Nov 01, 2022 10: 19 PM 
Illustration : Chen Xia/GT
L’ancien président brésilien de gauche, Luiz Inácio Lula da Silva, a battu de justesse le président de droite sortant Jair Bolsonaro et a remporté l’élection présidentielle brésilienne dimanche. Sa victoire fait partie d’ une marée de gauche croissante en Amérique latine vers un nouveau sommet, marquant un changement fondamental dans le paysage politique à travers le continent.
À la fin du 20e siècle et au début du 21e siècle, les forces de gauche de plus de dix pays d’Amérique latine ont successivement remporté les élections. Certains observateurs qualifiaient le phénomène de « virage à gauche » et de « marée rose » un effet collectif de l’Amérique latine. À cette époque, Lula était un modéré de gauche. L’administration de Lula a encouragé les gens à participer à la politique, a concilié la croissance économique avec une augmentation des dépenses sociales et des investissements publics dans les secteurs critiques de l’économie, a introduit des réglementations pour la main-d’œuvre locale, leur a fourni une assistance sociale et des salaires plus élevés, a promu la justice sociale en développant l’emploi et a participé de manière proactive à la formulation des règles internationales… Son gouvernement avait remis une feuille de réponses qui avait satisfait le peuple brésilien, qui avait qualifié Lula de « meilleur président que le Brésil ait jamais eu ».
Cependant, depuis les élections générales argentines de 2015, les forces de gauche de nombreux pays d’Amérique latine avaient perdu aux élections, et l’argument de « la fin de la gauche latino-américaine » était alors omniprésent. Mais seulement trois ans plus tard, la gauche a recommencé à émerger, à commencer par les élections de 2018 au Mexique, au Venezuela et au Costa Rica, et les élections en Argentine, en Bolivie, au Pérou, au Chili, au Nicaragua, en Colombie et dans d’autres pays. Jusqu’à présent, environ les deux tiers des pays d’Amérique latine ont élu des gouvernements de gauche.
En termes de géopolitique, les États-Unis considèrent l’Amérique latine comme leur sphère d’influence, et leur influence sur l’Amérique latine peut être décrite comme omniprésente. Dans les années 1980, les Etats-Unis ont utilisé l’Amérique latine comme « terrain d’essai » pour promouvoir le néolibéralisme. Être l’alternative au néolibéralisme a été la force motrice de la dernière vague de gauchisme en Amérique latine. Ils ont fait des progrès significatifs dans la promotion du processus d’intégration en Amérique latine et l’affaiblissement de l’influence des États-Unis, accumulant de l’expérience pour la résistance à l’hégémonie américaine. L’échec du néolibéralisme et les conséquences négatives restent le motif fondamental de la formation de la vague actuelle de gauchisme.
Les déficits de gouvernance causés par le modèle de développement que les États-Unis ont promu en Amérique latine ont été amplifiés par la pandémie de COVID-19, entraînant un niveau sans précédent d’insatisfaction de la population à l’égard des institutions démocratiques libérales. Au Chili, l’un des premiers pays à lancer des réformes avec un certain succès, le gouvernement a envisagé de renégocier les accords de libre-échange et a cherché à rejoindre le Mercosur en tant que membre à part entière en réponse au tollé général.
La crise intérieure aux États-Unis et son hégémonie sur l’Amérique latine sont les principales forces extérieures qui alimentent la réaction de gauche. La COVID-19 a révélé la faiblesse de la démocratie libérale américaine. L’inefficacité et le désordre de la réponse à l’épidémie ont révélé la crise inhérente et les défauts du modèle de développement capitaliste. Cela a encore renforcé la détermination de l’Amérique latine à explorer la possibilité d’une voie non occidentale.
La vague de gauche en Amérique latine met en évidence te affaiblissement du leadership mondial des États-Unis et déclin de son contrôle sur l’Amérique latine. Le Forum de São Paulo et le Forum social mondial ont fourni une plate-forme aux forces antilibérales de gauche en Amérique latine et dans le monde. La victoire de Lula pourrait faire progresser de manière significative le processus de coopération de la gauche latino-américaine pour explorer un nouvel ordre international alternatif.
L’auteur est chercheur à l’Institut d’histoire et de littérature du Parti du Comité central du PCC. opinion@globaltimes.com.cn
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