Nous avons décidé pour marquer l’important événement qu’est le Congrès du Parti communiste chinois aujourd’hui de donner non seulement la parole à la Chine mais également de montrer le parti communiste chinois dans ses liens internationalistes, la manière dont il assume à la fois son rôle de leader dans un monde multipolaire en train d’émerger mais aussi en affirmant en tant que nation millénaire son choix du socialisme sous la direction d’un parti communiste. Ce qui apparait dans ce monde c’est à la fois la remise en cause de l’impérialisme hégémonique occidental, et la montée en puissance de nouveaux rapports sud-sud dénonçant le poids de cette hégémonie sur leur souveraineté, la maitrise de leurs ressources et leurs choix de société, à ces exigences de refus du néo-colonialisme la Chine propose de nouvelles formes de coopération internationale. Ce mouvement reçoit l’impulsion d’une lutte des classes émanant des prolétaires de tous pays, ceux qui subissent en première ligne partout les drames que provoquent ces choix capitalistes y compris en France, en Europe, aux Etats-Unis. C’est dans ce contexte que grâce à la traduction de Marianne Dunlop nous vous offrons cet important interview du président des Communistes russes. Tous les communistes, les progressistes du monde entier, les gens épris de paix devraient avoir la possibilité de connaitre et de discuter ce genre d’intervention, est-ce que le parti communiste chinois est devenu comme l’affirme Ziouganov une importante composante du progrès humain? (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
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À la veille du XXe Congrès du Parti communiste chinois, le président du Comité central du Parti communiste russe Guennadi Ziouganov a rencontré un correspondant du quotidien chinois Guangming Ribao (光明日报) et a répondu aux questions de ce journal populaire chinois.
– Guennadi Andreevich, lors du Forum international du PCC et des partis marxistes organisé par le Parti communiste chinois, vous avez noté que le 100e anniversaire du PCC, célébré il y a un an, a été une étape remarquable dans l’histoire du peuple chinois et a provoqué un énorme écho dans de nombreux pays. Les communistes russes ont organisé de grandes célébrations à Moscou pour marquer l’événement. Comment évaluez-vous les réalisations du peuple chinois sous la direction du Parti communiste chinois au cours de ses 101 années de construction révolutionnaire ?
– En plus d’un siècle d’existence, le Parti communiste chinois a suivi une voie de construction glorieuse. Il a réussi à rallier les masses à la grande renaissance du pays sur la base des valeurs de paix, de travail, de justice, d’humanisme et de progrès en poursuivant ses objectifs initiaux et en remplissant sa mission de transformation sociale. Dans cette lutte, il a obtenu des résultats historiques exceptionnels.
En cent ans, le PCC a fondamentalement changé le destin du peuple chinois. Il les a libérés des chaînes de la dépendance semi-coloniale, de l’humiliation nationale et de l’asservissement économique, il a fait du peuple le maître de son pays et de son propre destin. Sous la direction du PCC, les travailleurs chinois ont pu expulser les envahisseurs étrangers de leurs terres, établir et consolider leur pouvoir, et construire une société à revenu moyen. Aujourd’hui, le peuple chinois regarde l’avenir avec une confiance totale et crée l’histoire de sa grande mère patrie dans une nouvelle ère.
Au cours des années de lutte révolutionnaire et de transformation et de réforme socialistes, le peuple chinois est passé d’une fragmentation postféodale et d’une profonde division interne au plus haut degré de cohésion nationale fondé sur les bases solides du socialisme. En un laps de temps historiquement court, un saut puissant a été fait vers la création d’une industrie de haute technologie et une augmentation décisive du niveau de vie de la population. La croissance économique dynamique a également assuré la stabilité à long terme de la société chinoise. C’est extrêmement important pour le pays dans son ensemble, et pour chaque individu. La Chine socialiste est déjà devenue le leader mondial incontesté grâce à de nombreux facteurs importants.
La résolution du VIe plénum du Comité central du PCC « Sur les principales réalisations et l’expérience historique de la lutte centenaire du Parti » indique que le PCC a démontré par ses succès la puissante vitalité du marxisme: « En Chine, le caractère scientifique et la validité du marxisme ont été pleinement testés. Le caractère populaire et pratique du marxisme a été pleinement réalisé et son ouverture et sa modernité pleinement incarnées… Grâce à cela, à l’échelle mondiale, un tournant important en faveur du socialisme a eu lieu dans l’évolution historique et la compétition entre les idéologies et les formations sociales socialistes et capitalistes. »
La lutte du PCC pour la paix et le progrès social a un impact profond sur l’ensemble du processus historique mondial. Comme le note la résolution susmentionnée, la cause du PCC et du peuple chinois est devenue une composante importante du progrès humain : « Au cours du siècle dernier, le PCC a lutté pour le bonheur du peuple chinois et la renaissance de la nation chinoise, ainsi que pour le progrès de l’humanité et la grande unité du monde ». Par sa lutte inlassable, il a profondément modifié les tendances du développement mondial et de l’ordre mondial. En dirigeant le peuple, le Parti a réussi à façonner le modèle chinois de modernisation et à créer une nouvelle forme de civilisation humaine. Il a ouvert de nouvelles voies de modernisation aux pays en développement, et fourni des alternatives entièrement nouvelles aux États et aux nations qui cherchent à accélérer leur développement et souhaitent préserver leur indépendance.
Au cours des cent dernières années, le parti communiste chinois est devenu la plus grande organisation politique de la planète, avec une influence mondiale. En juillet 1921, le premier congrès du parti à Shanghai rassemblait un petit groupe de personnes partageant les mêmes idées. Cent ans plus tard, le PCC marche vers son XXe congrès avec près de 100 millions de communistes dans ses rangs.
Le parti communiste chinois a toujours été ferme dans ses principes idéologiques et moraux. Il n’a jamais oublié sa mission historique et a fait preuve de constance, de sagesse et de détermination pour mener à bien de profondes transformations sociales. Grâce à une lutte persistante et pleine d’abnégation, le Parti a résisté à toutes sortes de dangers et d’épreuves, il a fait de grands sacrifices et établi un système clair d’orientation politique et de valeurs morales inspiré par le grand esprit des fondateurs du PCC.
Je suis convaincu que tout observateur objectif serait d’accord avec ces mots. Je suis convaincu que sous la direction du Parti communiste, le peuple chinois obtiendra de nouveaux succès remarquables dans un avenir proche. Et les résultats du développement de la Chine joueront un rôle majeur non seulement pour la Chine, mais aussi pour le monde entier.
– Cela fait près de dix ans que le camarade Xi Jinping a été élu secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois. Que pensez-vous de cette période où il a dirigé la Chine en termes de politique, d’économie, de sécurité, de culture et de coopération internationale ?
– Le camarade Xi Jinping est l’un des hommes d’État les plus remarquables de notre époque. En ce qui concerne l’ampleur de son influence sur les processus mondiaux, il figure en bonne place parmi les hommes politiques les plus en vue dont les médias mondiaux ne cessent de parler. Beaucoup de choses dans le monde d’aujourd’hui dépendent des décisions qui sont prises avec sa participation.
Xi Jinping est la chair et le sang du grand peuple chinois. Son père, Xi Zhongxun, un homme intègre et infiniment dévoué à la cause du Parti, a été aux origines du mouvement révolutionnaire en Chine. Il représentait la première génération de révolutionnaires chinois. Il a fait partie des fondateurs et des dirigeants des bases révolutionnaires dans les zones libérées des provinces du Shaanxi et du Gansu, des organisateurs du travail politique dans l’Armée populaire de libération de la Chine et l’un des pionniers de la réforme et de l’ouverture. Son fils a hérité de toutes les meilleures qualités de son père. Il continue à porter tout au long de sa vie sa profonde croyance dans le triomphe inévitable des idéaux de travail, de justice, d’humanisme et de progrès, donc des idéaux du socialisme.
Je sais bien qu’à l’âge de quinze ans, Xi Jinping a été envoyé travailler dans le village de Liangjiahe, où il a connu une véritable école de la vie. Cette période a largement déterminé son futur destin. En quittant le village, le camarade Xi Jinping s’est juré que toutes ses activités seraient consacrées au bien-être du peuple, au bien-être des gens ordinaires. Et chacun peut constater qu’il reste fidèle aux idéaux de sa jeunesse. En témoignent les efforts herculéens du secrétaire général du Comité central du PCC pour réaliser le rêve d’une grande renaissance de la nation chinoise, pour promouvoir de manière globale la cause de la paix et du développement durable dans le monde.
Le XVIIIe Congrès du Parti communiste chinois en 2012 a ouvert une nouvelle ère dans la construction du socialisme aux caractéristiques chinoises. « Le grand se voit de loin », écrivait le célèbre poète russe Sergueï Essenine il y a presque un siècle. Je pense que les historiens du futur tireront une conclusion sans équivoque : le XVIIIe congrès du PCC s’est avéré être un événement marquant pour le développement de la Chine. Ce forum des communistes chinois a lancé de nombreux grands chantiers, qui se déroulent littéralement sous nos yeux. Et ils continueront à façonner l’agenda international le plus actuel pendant longtemps encore.
Dix ans après son XVIIIe Congrès, le Parti communiste chinois s’apprête à rendre compte au peuple de son travail. Et il y a beaucoup à dire. Il y a eu des réalisations vraiment remarquables grâce à la créativité collective des masses populaires sous la direction du PCC. Et, bien sûr, ils portent l’empreinte lumineuse de la personnalité du secrétaire général du Comité central. Le camarade Xi Jinping a, par son propre exemple, démontré la justesse de la thèse marxiste sur le rôle de l’individu dans l’histoire. Combinant les qualités d’un théoricien de talent et d’un praticien exceptionnel du marxisme, il a montré au Parti la voie vers de nouveaux sommets et a su le guider sur cette voie.
Les idées de Xi Jinping sur le socialisme à spécificité chinoise dans la nouvelle ère actualisent toutes les dispositions fondamentales du marxisme. Avec leur caractère universel, ils constituent une contribution innovante majeure au développement de la théorie marxiste. Les approches conceptuelles de Xi Jinping contiennent une clé importante pour comprendre l’essence des processus qui se déroulent dans le monde et expliquent les raisons de la transition rapide de la RPC vers de nouveaux horizons de développement.
Les idées formulées par le secrétaire général du Comité central du PCC indiquent une trajectoire concrète pour que le rêve du grand renouveau de la nation chinoise devienne réalité. Le grand mérite de Xi Jinping est d’avoir rempli le « rêve chinois » d’un contenu concret et très attractif. Il a réussi à allumer le feu d’un véritable enthousiasme dans le cœur d’un milliard quatre cent millions de Chinois. Ce faisant, il a préfiguré la puissante énergie de leur activité, et le Parti a été mobilisé pour des tâches véritablement historiques.
En adoptant une politique d’approfondissement de la réforme et d’ouverture, le PCC, sous la direction de Xi Jinping, a finalement vaincu la pauvreté et construit une société à revenu moyen. Il a fait de réels progrès dans l’application globale de l’État de droit et dans la mise en œuvre d’une discipline de parti stricte. L’un des éléments les plus importants du succès de la politique de Xi Jinping a été le renforcement de la foi des gens dans leur propre culture, sans laquelle le « rêve chinois » ne peut se réaliser.
L’ancien traité chinois Guanzi 管子 affirme : « La politique s’épanouit quand elle répond aux intérêts du peuple ; elle est inadaptée quand elle contredit sa volonté. » Il me semble que cette phrase très précise sert de leitmotiv au parcours politique de Xi Jinping. « L’histoire est écrite par le peuple ; c’est au peuple que nous devons toutes nos réalisations. Une profonde unité avec eux, une ferme confiance dans le peuple nous donnent une force illimitée, la capacité de surmonter les difficultés et d’aller de l’avant », déclare le secrétaire général du Comité central du PCC. Ces mots résonnent fortement dans le cœur de toutes les personnes de bonne volonté, en Chine et au-delà.
Je juge nécessaire de souligner les efforts de Xi Jinping pour améliorer la situation internationale et construire un nouveau modèle d’ordre mondial. Le désir de la Chine de coopérer sur la base d’avantages communs s’est traduit par le projet d’un « nouveau type de relations internationales ». La stratégie chinoise de la « communauté de destin commun de l’humanité » offre au monde une chance unique de renouveau et de rejet du diktat mondial d’un pays au capitalisme spéculatif, dont les autorités oligarchiques s’imaginent être la « seule superpuissance ». Contrairement à cette volonté vicieuse des autorités américaines de dominer, de piller et d’opprimer, l’initiative « Une ceinture, une route » crée les conditions d’un développement socio-économique durable pour tous les États membres sans exception.
Peu avant sa mort en 2018, le célèbre scientifique britannique Stephen Hawking a avancé la théorie des multivers. Il reflète l’espoir de l’humanité de trouver au moins un autre corps céleste abritant de la vie. Mais aujourd’hui, personne ne peut dire avec certitude quand cet espoir deviendra une réalité. Pour l’instant, la Terre est le seul refuge connu pour tous les êtres vivants. C’est pourquoi l’humanité doit chérir notre belle planète et garder soigneusement sa maison commune.
Les hommes politiques d’aujourd’hui ont une énorme responsabilité quant au sort de la Terre et de l’humanité qui l’habite. Les hommes d’État de tous les pays devraient passer le témoin de la paix aux générations suivantes, se soucier de la préservation de l’environnement et contribuer globalement au progrès et à la prospérité de la civilisation mondiale.
Malheureusement, les dirigeants des principaux pays occidentaux sont loin de comprendre cette haute mission. Piégés par les préjugés raciaux et ethniques, ils continuent à considérer la planète comme une source de vol et de profit colonialistes, comme un vaste « champ d’opportunités » pour l’expansionnisme impérialiste. Cherchant à imposer son hégémonie au reste du monde, l’Occident est prêt à amener le monde au bord de la guerre avec les armes les plus meurtrières.
L’humanité traverse une phase de fortes turbulences et de changements très profonds. Ils sont conditionnés par un certain nombre de lois objectives du développement social. Sous la pression de la révolution scientifique et technique, de la mondialisation, de l’informatisation et de l’automatisation, la nature des forces productives évolue rapidement. Elles se retrouvent à l’étroit dans l’ancien modèle d’ordre mondial, fondé sur de nombreuses années de domination agressive de l’Occident.
Aujourd’hui, les nuages d’une crise économique majeure s’amoncellent de plus en plus intensément sur la planète. Les conflits politiques, nationaux, religieux, de classe et interétatiques se multiplient. Le terrorisme, le crime organisé, la migration illégale, les maladies infectieuses dangereuses et le changement climatique incontrôlable aggravent considérablement la situation. Les mondialistes ont de plus en plus recours aux provocations et aux interventions par la force pour promouvoir leurs politiques destructrices.
Il y a de bonnes raisons de croire qu’à mesure que la crise systémique du capitalisme s’aggravera, l’oligarchie financière transnationale pariera sur une option militaire pour résoudre les contradictions sociales. Elle fomente depuis longtemps des conflits locaux et régionaux dans diverses régions du monde en utilisant des méthodes prédatrices, plongeant les nations dans le chaos des effusions de sang, des épidémies et des famines de masse. Les peuples d’Irak, de Yougoslavie, de Syrie, de Libye, d’Afghanistan et d’Ukraine ont pleinement fait l’expérience de ce que sont l’ « humanisme » et la « démocratie » à l’occidentale.
La politique agressive des États-Unis et de leurs satellites apporte douleur et souffrance aux habitants de la planète. Les expériences dangereuses des biolaboratoires militaires constituent un grave crime contre l’humanité et doivent être fermement condamnées par la communauté internationale. Le soutien au fascisme, l’escalade du conflit en Ukraine et l’encouragement des attaques insensées à la roquette des Banderistes sur la centrale nucléaire de Zaporojie illustrent l’inhumanité de la politique des dirigeants occidentaux et leur mépris total des objectifs du développement durable. En faisant claquer des armes au large des côtes chinoises, les États-Unis et leurs vassaux ne font que confirmer leur capacité à poursuivre une voie absolument destructrice. Il s’agit d’une politique terroriste flagrante ! Il n’y a rien d’humanitaire ni de créatif là-dedans !
L’Ukraine et Taiwan sont les points de la carte du monde où les mondialistes ont créé les zones de tension les plus élevées aujourd’hui. En Ukraine, le conflit armé déclenché par les États-Unis a déjà fait des victimes. Demain, quelque chose de similaire pourrait se produire près des frontières de la Chine.
C’est la Russie et la Chine que l’Occident collectif perçoit comme ses principaux concurrents. La logique des actions futures des politiciens occidentaux est très claire : ils chercheront à encercler et à isoler nos pays afin de les affaiblir et de les diviser davantage, de priver nos peuples de liberté, de les plonger dans une dépendance néocoloniale. Un sort similaire attend d’autres nations actuellement sur la voie du développement souverain. Il faut empêcher une telle issue.
Dans une situation aussi explosive, l’idée de former une communauté de destin unique de l’humanité est le véritable salut du monde. C’est le salut des horreurs émanant de l’Occident impérialiste avec son expansionnisme constant et son désir maniaque de détruire les formes alternatives d’organisation sociale et politique. La mise en œuvre du concept avancé par Xi Jinping crée une alternative importante aux projets vicieux des mondialistes. Et cette alternative est très attrayante pour un très grand nombre de pays et de peuples.
En mars 2013, Xi Jinping a dévoilé pour la première fois son concept de « communauté de destin de l’humanité ». Cela s’est produit lors de sa première visite à l’étranger en Russie en tant que secrétaire général du Comité central du PCC. C’est particulièrement gratifiant pour nous, communistes. Lors d’une conférence donnée aux étudiants de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou, le dirigeant chinois a déclaré : « Dans ce monde, tous les États sont interconnectés. Dans leur existence, ils dépendent les uns des autres beaucoup plus profondément que jamais auparavant… L’humanité devient progressivement une communauté de destin unique… »
En janvier 2017, dans un discours au siège de l’ONU à Genève, Xi Jinping a noté que « le destin du monde devrait être entre les mains de tous les pays, les règles internationales devraient être écrites par tous les pays ensemble, les questions de mondialisation devraient être décidées ensemble, les résultats du développement devraient être disponibles pour tous. » Il a souligné que l’idée d’une communauté de destin unique pour l’humanité incarne les idéaux et les aspirations les plus élevés de la Chine pour construire un monde magnifique. Elle reflète les espoirs des peuples pour un ordre nouveau, pacifique et juste. C’est pourquoi elle jouit de la sympathie et du soutien ferme d’un nombre croissant de pays.
Le XIXe Congrès du PCC a décrit l’engagement du Parti à construire une communauté de destin commune pour l’humanité comme « la stratégie fondamentale pour construire le socialisme aux caractéristiques chinoises dans la nouvelle ère ». Le Congrès a souligné l’engagement de la Chine à suivre une voie pacifique de développement. Dans son rapport au Congrès, le secrétaire général du Comité central, Xi Jinping, a appelé les peuples de tous les pays à travailler ensemble pour construire un foyer propre et beau de paix durable, de sécurité universelle, de prospérité partagée, d’ouverture et d’inclusion. Cela ne peut se faire que par le respect mutuel, l’égalité et le rejet de la pensée de l’époque de la guerre froide, l’engagement en faveur du dialogue comme moyen de résoudre les conflits, la suppression des obstacles au commerce et à l’investissement, la reconnaissance de la diversité culturelle et politique des pays et des peuples, et des solutions communes aux défis environnementaux.
En prononçant un discours le 4 mai 2018 lors de la commémoration du 200e anniversaire de la naissance de Karl Marx, le dirigeant chinois a appelé à poursuivre sur la voie du développement pacifique en défendant les principes de la souveraineté. Il a souligné la nécessité « d’élargir sans cesse la coopération internationale, de participer activement à la gouvernance mondiale, de mener une coopération mutuellement bénéfique dans divers domaines et à un niveau toujours plus élevé, de ne pas dépendre des autres, mais certainement pas de profiter à leurs dépens, de créer avec les peuples du monde une communauté de destin commun de l’humanité et de faire du monde un endroit plus beau ».
L’importance du concept proposé par Pékin est considérable. « La vertu ne restera pas seule, elle rassemblera sûrement des gens autour d’elle », disait Confucius dans les temps anciens. « Les idées deviennent une force matérielle lorsqu’elles s’emparent des masses », écrit Karl Marx en 1844 dans Critique de la philosophie du droit de Hegel. Aujourd’hui, nous voyons l’idée de la communauté de destin unique gagner de plus en plus de partisans. Et nous pouvons affirmer en toute confiance que cette idée peut devenir la force matérielle qui permettra à la Chine, à la Russie et à d’autres pays de créer un monde nouveau et beau, capable de devenir une maison commune pour tous les habitants de la planète Terre.
Le parti communiste s’est toujours opposé aux tentatives des mondialistes de mettre en péril l’avenir de la civilisation. Notre position claire et sans équivoque sur les récents événements autour de l’Ukraine et de Taïwan s’est traduite par des mesures concrètes et des déclarations politiques spéciales du Parti appelant à agir pour freiner la folie des « faucons » occidentaux, établir une paix durable et prévenir les provocations utilisant les technologies nucléaires et biologiques.
Contrairement à l’Occident, la Chine vise à « créer un jardin fleuri où tous les pays du monde peuvent s’épanouir ». Au cœur même de la Chine, aux célèbres portes de la place Tiananmen, on trouve deux inscriptions : Vive la République populaire de Chine ! et Vive l’unité des peuples du monde ! Ces inscriptions sont hautement symboliques. Leur signification profonde est que la Chine socialiste ne sépare pas son propre destin de celui de la planète entière.
Les communistes russes partagent l’approche du PCC en matière de politique étrangère. Nos partis sont des amis et des alliés de longue date, qui défendent conjointement la normalisation de la situation internationale, la paix, la sécurité et le progrès social. Confucius a fortement recommandé : « Fais aux autres ce que tu voudrais que les autres te fassent ». Et il est très important que la Russie et la Chine soient toutes deux guidées par la conviction que ce n’est que dans un environnement de paix et de stabilité que nous pouvons assurer un développement durable et réaliser des progrès dans tous les domaines.
– Vous avez souligné à plusieurs reprises que les communistes chinois ne se contentent pas de développer les idées du marxisme-léninisme – ils deviennent un exemple pour la planète entière. Leur expérience devient universelle, nécessitant une discussion et une étude approfondies. Et en même temps, vous avez noté que « les camarades chinois ont récemment publié le quatrième volume d’une série de livres sur le système de gouvernement de Xi Jinping. Je possède trois volumes de cette série, et j’espère obtenir le quatrième volume en russe. »
La résolution adoptée par le VIe plénum du Comité central du PCC sur les « Principales réalisations et l’expérience historique de la lutte centenaire du Parti » a déclaré que « la pensée de Xi Jinping sur le socialisme aux caractéristiques chinoises dans une nouvelle ère est le marxisme chinois moderne, le marxisme du 21e siècle, la quintessence de la culture et de l’esprit chinois et elle marque un nouveau saut dans la sinisation du marxisme ». Comment évaluez-vous cette conclusion ?
– En 1890, Friedrich Engels écrivait à propos de la société socialiste qu’elle n’est pas « une chose donnée une fois pour toutes ». Le grand penseur a souligné que « comme tout autre ordre social, elle doit être considérée comme sujette à des changements et à des transformations constantes ».
Le régime politique d’un pays dépend directement du niveau de son développement socio-économique, de son héritage historique, de ses traditions culturelles et de l’équilibre des forces sociales et de classe. En Chine aussi, le socialisme est né sous certaines conditions. Il a été créé en opposition aux envahisseurs étrangers, dans la lutte des travailleurs pour la liberté et l’indépendance. Sa formation s’est accompagnée d’interrogations et de décisions difficiles qui ont changé le visage du pays tout entier.
Le socialisme aux caractéristiques chinoises a clairement démontré la créativité sociale du parti communiste et du peuple chinois. Le développement rapide de votre pays est aujourd’hui une réalisation majeure dans le développement de la civilisation humaine. La Chine moderne se caractérise par un système étatique avancé. Elle dispose d’avantages institutionnels et d’un grand potentiel d’auto-perfectionnement. Les qualités et les caractéristiques que le marxisme a acquises dans les conditions de la réalité chinoise ont défini le potentiel créatif de ce système.
Karl Marx, Friedrich Engels et Vladimir Ilitch Lénine ont souligné à plusieurs reprises que les propriétés de la formation socio-économique socialiste se manifestaient concrètement dans la pratique de la construction socialiste de chaque pays individuel. La vie a confirmé la justesse de ces orientations théoriques : le système socio-économique ne peut être créé selon un modèle unique. L’expérience historique montre que la transition vers le socialisme nécessite une combinaison des idées fondamentales de la doctrine marxiste-léniniste avec l’état réel des choses. Comme l’a souligné Deng Xiaoping, « la rencontre de la vérité générale du marxisme-léninisme et de la réalité d’un pays particulier constitue la vérité universelle ».
Le socialisme en RPC possède un énorme potentiel créatif. Il est fondé sur une théorie véritablement scientifique et sur l’expérience pratique de la révolution, de la construction et de la réforme. S’appuyant sur les principes fondamentaux du marxisme, le PCC a créé un système social et politique qui tient compte des réalités nationales de la Chine, de ses traditions historiques, ainsi que de la force et de la sagesse de son peuple. Le Parti a transformé son expérience pratique en résultats systémiques, dont la fécondité a été ressentie par tout le pays et vue par le monde entier. Cela permet d’envisager l’avenir avec confiance en réalisant les principes fondamentaux du socialisme scientifique et en préservant l’identité vivante de la culture nationale.
Dans le système du socialisme aux caractéristiques chinoises, les institutions fondamentales, les institutions clés jouent un rôle fondamental. Parmi elles, une place particulière est occupée par l’institution politique la plus importante – le rôle prépondérant du parti communiste dans la vie de la société chinoise. Les idées du socialisme aux caractéristiques chinoises sont à la base du système d’administration de l’État en RPC et garantissent le fonctionnement scientifiquement sain de l’État et de la société.
Le monde actuel traverse une période très difficile. La crise systémique du capitalisme s’aggrave rapidement. Le visage extrêmement désagréable de ce système social en décomposition est de plus en plus visible. Dans ces circonstances, le socialisme en Chine devient un modèle très attrayant pour les pays et les peuples qui veulent sortir de l’impasse capitaliste et s’engager sur la voie principale du progrès socio-économique. À partir de l’exemple chinois, ils peuvent clairement voir les avantages fondamentaux du socialisme. Ce faisant, plus ils étudient le modèle chinois moderne, plus ils s’en rendent compte : ils ont la possibilité de déterminer leur propre voie vers la modernisation socialiste.
Les avantages du socialisme à spécificité chinoise résident en grande partie dans le fait qu’il offre une variabilité de formes et de manières de progresser vers le socialisme. Il souligne que lorsque les principes fondamentaux du socialisme sont solidement préservés, il est alors possible de choisir la trajectoire du développement de chaque pays en tenant compte non seulement des caractéristiques spécifiques du développement social et économique, mais aussi des caractéristiques de la culture, de l’histoire et de la tradition nationales. Ainsi, l’expérience de la construction du socialisme en Chine contribue à ouvrir les voies de l’avenir à un grand nombre de pays et de peuples.
– Le président Vladimir Poutine et le président Xi Jinping se rencontrent régulièrement. Notre partenariat stratégique, l’amitié entre nos peuples, la volonté d’élargir la coopération dans tous les domaines, et surtout en matière de sécurité, s’approfondissent.
Que pensez-vous de l’état actuel des relations entre la Russie et la Chine ? Quelles sont vos attentes quant au développement des relations russo-chinoises après le XXe congrès du Parti communiste chinois ?
– Je pense que les relations russo-chinoises sont actuellement à leur niveau le plus élevé de toutes les dernières décennies. Ce n’est pas un hasard si, au niveau officiel, elles sont décrites comme des « relations de partenariat global et d’interaction stratégique ». Il n’y a aucune exagération dans ce jugement. Au stade actuel, la coopération élargie entre la Chine et la Russie se distingue par une dynamique de développement intense, une compréhension commune des problèmes les plus importants du monde, une base juridique solide et un soutien actif des masses en faveur du rapprochement entre nos pays.
Les principes et domaines fondamentaux de l’interaction russo-chinoise sont reflétés dans le traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération entre la Fédération de Russie et la République populaire de Chine. En juillet 2021, nous avons célébré ensemble le 20e anniversaire de la signature de ce document historique. Au plus haut niveau de l’État, nous sommes parvenus à une conclusion d’une importance fondamentale sur la nécessité d’avancer avec confiance sur la voie de la coopération, de la compréhension et de l’amitié.
Le fondement des relations contemporaines entre la Russie et la Chine est très solide. Elles ne dépendent pas de la situation politique à court terme. Ses composantes les plus importantes sont des liens commerciaux et économiques dynamiques et une compréhension mutuelle durable sur les questions clés de l’agenda international, le soutien aux Nations unies et le travail pour renforcer son rôle dans les affaires mondiales. Les positions et les approches de Moscou et de Pékin sur les questions de sécurité internationale sont similaires ou se chevauchent.
Nos peuples ont beaucoup en commun sur le plan historique et culturel. Nous avons combattu ensemble le fascisme allemand et le militarisme japonais. Ensemble, nous avons construit un avenir meilleur dans le cadre d’un modèle socialiste de développement. L’Union soviétique a été traîtreusement abattue en plein vol. Les adversaires idéologiques et géopolitiques de notre pays ont réussi à le faire alors que l’URSS s’apprêtait à conquérir de nouveaux sommets de progrès social, scientifique, technique et culturel. L’Occident tente aujourd’hui quelque chose de similaire avec la Chine, qui a connu un succès sans précédent dans tous les domaines sans exception.
Oui, nous avons beaucoup de choses en commun. C’est notre proximité géographique, mentale, historique et spirituelle. Il s’agit d’une compréhension commune des sources des défis et menaces globaux qui deviennent de plus en plus aigus dans le monde moderne. Tout cela nous rend encore plus proches. Les peuples de Russie et de Chine, en se regardant dans les yeux, peuvent facilement y voir le reflet d’espoirs, d’aspirations et de rêves communs. Et nous, communistes russes, sommes heureux du fait que nos peuples font preuve d’une unité croissante dans la compréhension de l’interdépendance des destins historiques de tous les peuples de la planète.
« Un seul bourgeon de printemps ne nous sortira pas de l’ombre, l’éclosion de cent fleurs est le signe de la saison du printemps », a souligné Xi Jinping. Dans cette optique, nous devons continuer à travailler dur ensemble pour défendre et promouvoir notre vision d’un ordre mondial juste. Alors nos peuples verront s’épanouir le printemps dans la vie de l’humanité. La Russie et la Chine ont tout ce dont nous avons besoin : nos peuples sont forts et industrieux, nos ressources sont vastes et variées, et notre volonté d’un monde juste fondé sur l’égalité et la fraternité des peuples est forte et immuable.
Je suis convaincu qu’après le XXe Congrès du Parti communiste chinois, le nouveau Comité central du PCC dirigé par le camarade Xi Jinping continuera à intensifier pleinement ses relations avec la Fédération de Russie. Le KPRF ne se contente pas d’attendre. Nous y contribuons de toutes les manières possibles. Comme par le passé, nous utiliserons toutes nos capacités politiques, organisationnelles et d’information pour atteindre cet objectif. Dans ce travail, le Comité central de notre parti continuera à s’appuyer sur l’autorité des communistes russes parmi la partie la plus honnête, la plus intelligente et la plus responsable de la société russe. Et cela concerne des millions et des millions de nos compatriotes.
Les communistes russes se réjouissent des succès de la Chine socialiste comme s’ils étaient les leurs. Le travail du KPRF pour renforcer la coopération entre nos pays est bien connu et très apprécié. Le premier vice-président du Comité central du KPRF et premier vice-président de la Douma d’État russe, Ivan Melnikov, a été élu président de la Société d’amitié russo-chinoise. Mon adjoint, le premier vice-président de la commission des affaires internationales de la Douma d’État, Dmitri Novikov, a établi des liens stables avec la communauté universitaire chinoise. Léonid Kalashnikov, N. V. Kolomeitsev et N. M. Kharitonov, qui dirigent les sphères les plus importantes du travail parlementaire, font beaucoup pour renforcer notre coopération. Cette ligne est également défendue par Youri Afonine, V. I. Kashin, B. O. Komotsky, Svetlana Savitskaïa et d’autres représentants de la direction politique du parti et de son corps de députés.
Le Mémorandum de coopération entre le Parti communiste de la Fédération de Russie et le Parti communiste de l’Union soviétique constitue une base solide pour notre coopération. Au milieu de cette année, nous avons ouvert une nouvelle page de notre amitié. La chaîne de télévision du parti communiste russe Krasnaya Linia met en œuvre un projet conjoint avec le groupe chinois Chance International Media Group, avec le soutien de l’administration nationale de la radio et de la télévision de la République populaire de Chine. Le projet de télévision s’appelle China Today. La chaîne donne à son public la possibilité de regarder des films et des documentaires chinois en russe. Les téléspectateurs russes peuvent découvrir les pages de l’histoire et de la culture chinoises, et voir une image vivante du développement rapide de la Chine sous la direction du PCC. Une série de films Mao Zedong sur la première génération de révolutionnaires chinois a déjà été projetée. La projection de cette série a suscité un grand intérêt parmi nos téléspectateurs.
Le 3 août 2022, le Présidium du Comité central du Parti communiste chinois a publié une déclaration spéciale intitulée « A jouer avec le feu, on se brûle ! » sur la situation autour de Taïwan. Le document indique que la visite de Mme Pelosi était une tentative effrontée d’ingérence sans cérémonie des États-Unis dans les affaires intérieures de la Chine, qui marquait essentiellement le refus de Washington de suivre le principe de la « Chine unique » et les dispositions des trois communiqués sino-américains. La visite de Pelosi à Taïwan, ainsi que la visite ultérieure d’un groupe de membres du Congrès américain à Taipei, sont des mesures qui visent à provoquer une confrontation entre les États-Unis et la Chine. Ces actions sont destinées à semer la pagaille dans la région Asie-Pacifique et à compromettre la stabilité internationale.
Les actions des hauts fonctionnaires de Washington ont clairement démontré que les cercles dirigeants américains sont sous l’emprise de vieux préjugés néocoloniaux. Dans leur désir maniaque de « contenir » la Chine, ils sont même prêts à aller jusqu’à provoquer ouvertement une confrontation militaire entre des puissances nucléaires. Si les actions des États-Unis n’ont pas conduit à un conflit armé aux conséquences désastreuses, c’est en raison de la retenue des dirigeants chinois.
Le comportement agressif et provocateur de Washington va probablement se poursuivre. De nouvelles tentatives d’ingérence dans les affaires intérieures de la Chine, y compris le soutien aux séparatistes taïwanais, ne sont pas à exclure. Toutes ces actions visent à porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la République populaire de Chine. Les actions des dirigeants américains affichent la logique d’un prédateur impérialiste qui cherche à imposer la « loi de la jungle » à l’humanité par la force.
Le parti communiste a toujours pointé du doigt le comportement intolérable de Washington sur la scène mondiale. Le 30 septembre, le président Vladimir Poutine a fait une déclaration très claire à ce sujet. S’exprimant au Kremlin à l’occasion de la signature des traités d’adhésion des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et des régions de Kherson et de Zaporojie à la Russie, il a souligné à juste titre : « L’Occident mise sur l’impunité, il espère s’en tirer à bon compte. En fait, c’est ce qui s’est passé jusqu’à présent. Les accords stratégiques de sécurité sont jetés à la poubelle ; les accords conclus au plus haut niveau politique sont déclarés sans valeur ; les promesses fermes de ne pas étendre l’OTAN vers l’est, une fois que nos anciens dirigeants s’y sont laissés prendre, se sont révélées être une vile imposture ; les traités sur la défense antimissile et les missiles à portée intermédiaire ont été unilatéralement abandonnés sous des prétextes fallacieux ».
Les États-Unis et leurs satellites mènent actuellement une politique de révision des résultats de la Seconde Guerre mondiale. Avec le soutien actif des États-Unis, les criminels nazis et leurs collaborateurs en Ukraine et dans les États baltes sont justifiés et même glorifiés. On entend de plus en plus souvent des voix étranges d’ « experts » favorables à une « réévaluation » des événements de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Tout cela contredit la vérité historique et conduit à nier le rôle décisif de l’URSS et de la Chine dans la victoire sur le fascisme allemand et le militarisme japonais.
Aujourd’hui, la question de la reconnaissance ou de la non-reconnaissance des résultats de la Seconde Guerre mondiale est devenue un sujet clé de l’agenda international. Par ce moyen, les États-Unis cherchent à détruire l’ordre mondial existant, à affirmer par la force leur statut hégémonique et à tirer des dividendes géopolitiques de l’affaiblissement de leurs concurrents grandissants. Je pense que l’un des moyens de contrer cela sur le plan juridique pourrait être la reconnaissance juridique internationale des faits de génocide par l’Europe hitlérienne « unie » et le Japon militariste des peuples soviétique et chinois pendant la Seconde Guerre mondiale.
En outre, les actions des hommes d’État et des politiciens contemporains qui encouragent le fascisme et sont impliqués dans la perpétration de crimes contre la paix et l’humanité devraient être sanctionnées juridiquement. Les dirigeants du Reich nazi ont été autrefois condamnés pour des actes de cette nature. Je pense qu’un tribunal international spécialement créé, semblable au tribunal de Nuremberg, serait en mesure de procéder à une évaluation juridique des crimes de notre époque. La Russie et la Chine, en tant que pays vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale et membres du Conseil de sécurité des Nations unies, pourraient étudier la possibilité de lancer une action commune en ce sens.
Nous pouvons clairement voir comment les impérialistes américains construisent leur politique de provocation. Ils nourrissent activement le fascisme et menacent de plus en plus la sécurité biologique et radiologique de la planète. En Europe, la principale cible des États-Unis est la Russie. Par les mains de ses satellites d’Europe orientale, principalement l’Ukraine bandériste, des actions militaires sont menées contre notre pays. C’est pourquoi le KPRF soutient l’opération militaire spéciale pour démilitariser et dénazifier l’Ukraine. Le succès de cette opération devrait constituer un pas important vers la désescalade dans cette vaste région du monde.
Comme l’ont montré les événements autour de l’Ukraine, dans les conflits régionaux, les États-Unis ont tendance à se battre en utilisant des tierces personnes. En Asie, la principale cible des États-Unis est la Chine. La politique américaine de révision de l’issue de la Seconde Guerre mondiale conduit à un regain des ambitions impériales du Japon. C’est précisément dans ce but que les États-Unis veulent effacer de la mémoire de l’humanité les événements du massacre de Nanjing, les horribles expériences biologiques de l’unité 731 sur des dizaines de milliers de Chinois et le bombardement atomique barbare d’Hiroshima et de Nagasaki par les Américains.
Notre Parti a officiellement déclaré qu’il « soutient le droit de la République populaire de Chine à prendre les mesures nécessaires pour défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale ». Le KPRF estime que dans la lutte contre le globalisme, la Russie et la Chine devraient s’appuyer sur l’expérience historique positive, approfondir la coopération entre elles de toutes les manières possibles, joindre les efforts de toutes les forces saines qui défendent la paix et l’amitié, contre l’hégémonie de l’Occident.
Nous devons expliquer sans relâche notre position à tous les peuples, y compris aux citoyens des États-Unis et aux populations des pays satellites de Washington. Hélas, leurs dirigeants fantoches agissent sous les ordres directs de la Maison Blanche et causent un grand tort aux intérêts de leurs propres peuples. En défendant les intérêts des États-Unis, ces gens ne cherchent qu’à obtenir l’approbation de leurs maîtres américains dans l’espoir d’en tirer des avantages personnels.
Les actions des marionnettes américaines causent un grand tort à la paix mondiale. En Europe, nous le voyons particulièrement bien en Ukraine, en Pologne et dans les États baltes. Leur politique russophobe, leur politique de rupture des liens historiques et d’escalade de la confrontation avec la Russie sont fondamentalement contraires aux intérêts d’une paix et d’une sécurité durables dans la région. Ces actions sont profondément antipopulaires et antihistoriques par nature, et elles sont extrêmement dangereuses.
Les régimes pro-américains sont des pions dans la grande partie d’échecs des États-Unis. Leurs représentants sont souvent utilisés pour aggraver les tensions internationales, notamment par des provocations flagrantes contre la Russie et la Chine. Les développements en Ukraine, la situation autour de Taïwan, le blocus d’AUKUS, la mise à mal du gazoduc Nord Stream et bien d’autres montrent que l’implication des satellites américains dans la mise en œuvre de la stratégie de Washington est croissante. C’est une conséquence du désir des cercles dirigeants américains de « partager les responsabilités » et d’utiliser les ressources des autres pour atteindre leurs objectifs.
La déstabilisation de l’Asie centrale est l’un des objectifs les plus importants des États-Unis pour redessiner la carte politique du monde. Cette tâche est tout à fait dans l’intérêt des cercles dirigeants américains, qui cherchent à « doublement contenir » la Russie et la Chine. Les tentatives de créer une zone de chaos permanent dans la région ont été la réponse des États-Unis à l’initiative « Une ceinture, une route » du président chinois Xi Jinping et aux propositions de Moscou visant à renforcer l’Union économique eurasienne. De toutes leurs forces, les impérialistes américains tentent de bloquer la coopération économique entre la Chine et les pays de “Belt and Road” et d’empêcher la Russie de renforcer les liens d’intégration avec ses partenaires traditionnels d’Asie centrale.
Les États-Unis encouragent les initiatives russophobes et antichinoises en Asie centrale par le biais de divers mécanismes. Ils divisent l’opinion publique dans les pays de la région, font pression sur les hommes politiques et les entrepreneurs, les personnalités spirituelles et culturelles, les minorités nationales et religieuses, et soutiennent l’extrémisme, le terrorisme et d’autres tendances destructrices. L’instabilité provoquée par les stratèges américains va déborder des frontières de l’Asie centrale sur le territoire de la Russie et de la Chine sous la forme d’un exode massif de migrants, de l’activation de terroristes et d’extrémistes religieux.
Il est possible et nécessaire de contrer efficacement la politique de « double dissuasion » de nos pays. Cela est possible grâce à une coordination et une consolidation de plus en plus étroites des efforts. Des approches communes pour résoudre les problèmes régionaux et une compréhension mutuelle totale des questions économiques, d’information, de défense et de sécurité sont extrêmement importantes pour la Russie et la Chine. Et elles doivent agir de manière très énergique. Il ne faut pas laisser les États-Unis pénétrer davantage en Asie centrale, car il est évident qu’ils poursuivent ici des objectifs absolument provocateurs et sont guidés par des aspirations néocoloniales.
Comment résoudre ces problèmes, en plus de renforcer les liens bilatéraux entre la Russie et la Chine ? Il est extrêmement important pour nos deux pays d’être actifs dans le cadre des structures interétatiques existantes. Les « modérateurs » politiques occidentaux s’obstinent à vouloir dresser les uns contre les autres les participants de l’OCS, de l’EAEU, de l’OTSC et d’autres organismes. Notre politique commune devrait bloquer ces approches destructives.
Le KPRF soutient de tout cœur la voie vers un rapprochement total de la Russie et de la Chine. Nous considérons que l’expansion de la coopération entre nos deux pays est une condition préalable importante à la réalisation de nouvelles opportunités. Nous ne pouvons exclure que, dans un avenir proche, il sera nécessaire de créer un bloc économique et militaro-politique puissant, capable de fournir une alternative au modèle américain de mondialisation.
– Je note que vous avez souligné à plusieurs reprises que la philosophie et la politique du parti communiste chinois lui-même est que l’homme est la valeur la plus importante, et que tout doit être fait pour le bien et le bénéfice de l’homme. Cela fait d’ailleurs écho au discours de Vladimir Poutine au Forum de Valdaï en octobre dernier.
Comme nous le savons tous, le président Poutine vous tient en haute estime. Avez-vous échangé vos points de vue sur le système socialiste et la voie de la Chine – en public ou en privé ? Comment M. Poutine envisage-t-il la voie du socialisme aux caractéristiques chinoises ?
– J’ai l’occasion de rencontrer le président de la Russie et de communiquer avec lui de manière régulière. En juillet de cette année, Vladimir Poutine a rencontré la direction de la Douma d’État et les chefs des groupes parlementaires. Au cours de son discours, répondant aux pensées que j’ai exprimées, il a notamment déclaré qu’il ne voyait « rien de mal dans l’idée socialiste ». « La question est de savoir quel contenu lui donner, notamment dans le domaine économique », a-t-il précisé. Faisant clairement référence à l’expérience de la Chine dans la construction du socialisme, le président russe a poursuivi : « Dans certains pays, il y a un certain contenu, qui est lié et entremêlé avec des formes de régulation du marché, etc. Cela fonctionne assez efficacement ».
Je voudrais noter qu’à l’automne 2021, le président russe a fait une déclaration critique sur le modèle prédateur du capitalisme qui domine la planète. Lors d’une réunion du club Valdaï, il a déclaré : « Tout le monde dit que le modèle existant du capitalisme, qui est aujourd’hui la base de la structure sociale dans la grande majorité des pays, a atteint ses limites. Il n’y a plus d’issue à l’enchevêtrement des contradictions de plus en plus embrouillées dans le cadre du capitalisme ». M. Poutine a souligné que même dans les États capitalistes les plus développés, la répartition des richesses est inégale. Cela exacerbe les inégalités sociales et, par conséquent, les problèmes ne font qu’augmenter.
Vladimir Poutine a déclaré à plusieurs reprises récemment que le monde traversait une ère de grands changements. Pour augmenter ses chances de surmonter avec succès les cataclysmes sociaux, l’humanité doit repenser fondamentalement les principes sur lesquels elle vit sur Terre. C’est dans cette perspective que l’efficacité de tout système économique doit être évaluée.
Je crois que nombre des déclarations du président russe actualisent l’expérience positive et très précieuse de la Chine dans la construction du socialisme. Elles peuvent encourager les dirigeants et les populations de nombreux pays du monde à penser que la pratique chinoise est essentielle et qu’elle est de plus en plus une valeur universelle.
Je suis personnellement convaincu que l’expérience de la Chine en matière de création et de développement, de lutte contre la pauvreté, de planification à long terme et de fixation d’objectifs sera largement utile dans l’environnement actuel. Et cela pour le monde entier. Et il est presque inévitable que les responsables politiques des gouvernements qui sont prêts à construire un avenir meilleur et vraiment juste pour leurs peuples adoptent cette expérience. Ce n’est que sur cette voie qu’il est possible de surmonter la crise systémique du capitalisme et d’éviter une autre grande guerre.
– Vous avez noté que la locomotive chinoise est le principal moteur du monde actuel. Elle tire l’ensemble de l’économie mondiale et, dans le domaine social, donne des résultats phénoménaux. Ces dernières années, la Chine a sorti près de 800 millions de personnes de la pauvreté totale et affiche le taux de développement le plus rapide.
Vous avez dit que lors de votre première visite en Chine, les habitants se déplaçaient à dos d’âne ou à bicyclette. Aujourd’hui, la Chine est devenue une puissance spatiale. Cette année, la Chine effectuera plus de 50 lancements spatiaux, soit deux fois plus que la Russie.
Pouvez-vous nous dire quand vous êtes venu en Chine ? Combien de fois ? Et qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
– Je me rends régulièrement en Chine depuis le milieu des années 1990. Je dois dire que ces visites ont toujours été extrêmement intéressantes et importantes pour moi. J’ai toujours eu un grand plaisir à discuter avec les dirigeants politiques du pays aussi bien qu’avec des personnes vivant dans des provinces très éloignées de Pékin.
Les dernières décennies ont apporté des changements spectaculaires dans la vie de l’Empire céleste. Il n’y a pas si longtemps, à l’échelle historique, des millions de Chinois vivaient dans une pauvreté absolue. Ils étaient souvent mal nourris et incapables de satisfaire pleinement leurs besoins matériels de base. Non seulement le PCC n’a jamais fermé les yeux sur ce problème, mais il a travaillé intensivement pour le résoudre. Le monde entier peut voir aujourd’hui les énormes résultats de ce travail. La Chine est devenue une véritable superpuissance, qui s’est hissée au sommet du progrès social, scientifique, technologique et culturel, et qui définit les contours d’un nouvel ordre mondial plus équitable.
En visitant régulièrement la Chine, j’ai été témoin du processus de cette grande « transformation ». J’ai été véritablement frappé par la rapidité avec laquelle la vie quotidienne des gens ordinaires changeait pour le mieux, comment ils sont passés de la pauvreté à une vie de dignité et de prospérité, pleine de sens et de grands espoirs. La réalisation du premier objectif des « deux centenaires » a tout naturellement suscité un enthousiasme massif dans votre pays et la ferme confiance de ses citoyens en l’avenir.
Pour la grande majorité des familles chinoises, ces succès obtenus sous la direction du PCC repoussent les horizons du possible. Ils mobiliseront le peuple chinois pour qu’il continue à lutter pour la réalisation du grand rêve de la renaissance de la nation chinoise. Il s’agit en effet d’une grande transformation sociale. C’est celui qui m’a fait la plus forte impression, rappelant les brillants préceptes de Lénine et l’enthousiasme des cinq premières années staliniennes en Union soviétique.
Ma connaissance de la lutte révolutionnaire menée par Mao Zedong et l’expérience des grandes réformes de Deng Xiaoping m’ont aidé à connaître la Chine. Je me souviens avec émotion de nos rencontres et conversations avec Jiang Zemin et Hu Jintao. Et j’apprécie le niveau de nos relations et le degré de compréhension mutuelle avec le camarade Xi Jinping.
Tous les succès de la Chine moderne sont possibles parce que son peuple a le parti communiste. Le PCC a toujours mis, et continue de mettre au premier plan les besoins de l’homme du peuple : l’ouvrier et le paysan, le représentant de l’intelligentsia scientifique et créative, la jeunesse et les générations plus âgées.
« L’eau peut porter un bateau, mais elle peut aussi le faire chavirer », dit l’ancien traité philosophique de Xun Zi. « Nous devons toujours nous en souvenir, – a déclaré Xi Jinping. – Les gens du peuple sont à la fois la Terre et le Ciel. En oubliant les gens et en nous éloignant d’eux, nous devenons comme des réservoirs sans source ou des arbres sans racines, et tout ce que nous faisons est voué à l’échec. Nous devons établir et maintenir des liens solides avec les masses, accepter les critiques et l’examen des gens ordinaires ; avoir de la compassion pour leur cœur et réfléchir à la manière d’améliorer leur bien-être. Gagner la confiance et le soutien de la population, c’est s’assurer une source inépuisable de force pour mettre en œuvre nos projets. »
« L’avenir et le destin d’un parti politique et du pouvoir politique sont en fin de compte déterminés par le soutien du peuple, les sympathies et les antipathies des gens ordinaires », assure Xi Jinping. Le souci sincère et authentique des gens ordinaires est l’aspect fondamental de la politique de l’État qui distingue fondamentalement le socialisme en Chine de tous les régimes bourgeois servant les intérêts du grand capital.
– Guennadi Andreevitch, pour conclure notre entretien, veuillez dire quelques mots aux lecteurs du Guangming Ribao. Quels sont vos espoirs pour le développement de l’amitié entre les peuples chinois et russe ? Et quels sont vos souhaits pour les Chinois ?
– Votre journal est très populaire et respecté en République populaire de Chine. Et c’est avec grand plaisir que j’écris à vos lecteurs en leur adressant mes vœux les plus chaleureux de succès et de paix, de bonheur et de prospérité.
Je tiens tout particulièrement à exprimer mon espoir et ma confiance dans le fait que nos nations fraternelles surmonteront ensemble les défis les plus aigus du monde moderne. Le processus historique se développe de manière si complexe que nous devrions tous être sur nos gardes. Nous devons sans cesse renforcer notre compréhension mutuelle, agir ensemble et gagner ensemble !
Le KPRF se prépare actuellement à célébrer le 100e anniversaire de l’Union des républiques socialistes soviétiques. Sur la voie de l’édification du socialisme, notre patrie a remporté d’importants succès, qui revêtent une importance durable pour l’ensemble de l’humanité. En 1917, la Russie a été le premier pays au monde à briser le front international de l’impérialisme et à s’engager sur la voie de la construction d’une nouvelle société. Au fil du temps, sous la direction du parti communiste, le peuple soviétique a créé l’économie la plus avancée de son temps, a élevé le niveau de vie, a développé la science et la culture, vaincu le fascisme et a été le premier à aller dans l’espace. Au XXIe siècle, le bâton des triomphes et des réalisations de l’URSS a été repris avec confiance par la Chine socialiste.
L’expérience soviétique a clairement démontré qu’il est impossible de s’opposer efficacement à l’Occident sans accroître sa puissance économique, sans renforcer les capacités de défense et sans rallier les efforts des forces progressistes de la planète. À cet égard, il est extrêmement important de développer de manière exhaustive les relations de partenariat global et d’interaction stratégique entre la Russie et la Chine. Nous ne pouvons pas exclure que le cours des événements mondiaux nécessite très rapidement la transformation de notre amitié et de notre coopération en relations alliées à part entière.
Ce n’est qu’en renforçant constamment l’unité des peuples de Russie et de Chine et en intensifiant nos efforts communs pour lutter contre les aspirations néocoloniales de l’Occident que nous pourrons défendre la souveraineté de nos pays. Comme le dirait Staline dans une telle situation : soit nous le faisons rapidement, soit nous serons balayés.
Aujourd’hui, nos peuples sont confrontés à une tâche grandiose et lumineuse – former une communauté de destin commun de la Russie et de la Chine, un destin commun de l’humanité. « Tu es en moi, et je suis en toi », je pense que ces mots de Guan Daosheng, célèbre poétesse, peintre et calligraphe des XIII-XIV siècles, peuvent devenir un leitmotiv vivant de notre coopération et de notre marche en avant commune. Le grand bagage de notre amitié est la meilleure condition préalable au voyage commun de nos peuples vers un avenir brillant, juste et heureux !
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