CLIMAT23.juin.2022 // Les Crises
Un rapport de l’Onu met en garde contre un effondrement généralisé des sociétes, c’est-à- dire de la capacité que les êtres humains ont à vivre ensemble(1), parce que qu’elles seraient confrontées à des conditions de survie sans commune mesure avec ce qu’elles ont connu jusqu’ici et l’incapacité des dites sociétés à adopter une attitude collective pour y faire face. L’article est signé de Thomas Cernev, chercheur au Centre pour l’étude des risques existentiels (Centre for the Study of Existential Risk) de l’université de Cambridge. Selon cet article, la poursuite d’une politique Business as usual et l’incapacité à adopter des changements politiques drastiques signifient que la civilisation humaine se dirige inexorablement vers l’effondrement. C’est à l’aune de ces périls que l’on doit juger les attitudes politiques de chacun et en particulier de ceux qui osent revendiquer “le pouvoir” comme un jouet pour gamin capricieux.
« D’après l’analyse des scénarios… il est évident qu’en l’absence d’une politique ambitieuse ainsi que d’une adoption quasi globale et d’une mise en œuvre couronnée de succès, le monde se rapproche toujours plus du scénario d’effondrement général de la planète », indique le rapport. Le document fait valoir que l’instabilité politique et mondiale sera exacerbée par « un environnement qui se dégrade rapidement », ce qui pourrait encore « alimenter les conflits et entraver les progrès futurs vers la réalisation des objectifs mondiaux. Dans ce scénario, le monde est sur la voie d’un scénario d’effondrement global, où des événements catastrophiques mondiaux se produisent à moins que des interventions politiques préventives et réactives considérables et ambitieuses ne soient adoptées au niveau mondial et entreprises avec succès ».
Tout est fait au contraire pour accroitre les tensions qui pèsent déjà en priorité sur les plus faibles, sur les zones les plus désertiques soumises à des pénuries grandissantes, chaque conflit comme celui d’Ukraine est utilisé par le capital comme une manière d’empêcher les coopérations indispensables. Tout le monde sait que l’Ukraine ne peut pas gagner mais les occidentaux attisent la guerre, l’alimente d’armes parce qu’il s’agit d’user l’adversaire en le jetant dans la fournaise du désastre. Et chacun est pris dans le tourbillon qui le rapproche lui-même de la destruction.
Comparez les urgences de l’heure et le résultat de la mère des batailles en France, les élections pour sélectionner nos dirigeants et voyons ce qui nous est révélé.
La dérision du politique éclate au grand jour: d’abord le phénomène le plus important, l’abstention de plus en plus massive d’une grande part de la population de la jeunesse comme du monde du travail, des forces matérielles se détourne de ce jeu vain, près de 70% dans ces catégories. L’élection devient affaire de bobos et de nantis vieillissants.
Le personnel politique comme les éditorialistes (il ne s’agit plus de journalistes) semble incapable de prendre conscience de la situation et s’accroche à des confortables et narcissiques certitudes. Plus on est médiocre plus on voit son nombril et plus on crie “après moi le déluge”. Cette conception du politique ruisselle à chaque niveau de responsabilité devenu le lieu de toutes les démissions.
Et de ce point de vue, en France? mais les autres ‘démocraties”, pillardes et autoprocalmées les meilleures gouvernances” ne déparent pas.
Macron vient une fois de plus nous offrir le spectacle de ce qu’est ce pouvoir là. Incapable comme la plupart de ses pairs (il suffit de voir l’attitude des derniers, Hollande, Sarkozy par exemple) de tirer leçon devant l’échec. Certes, il a reconnu qu’il avait devant lui quelque chose d’ingouvernable, mais selon un modèle habituel lui il n’y est pour rien, d’ailleurs il a été élu triomphalement. il s’est contenté d’un petit discours de huit minutes devant l’avion qui l’emportait et on sentait bien qu’il avait laissé des consignes pour rallier (acheter) quelques députés par chantage et prébendes on finirait bien par acquérir quelques spadassins traitres patentés à leur propre camp et aux citoyens électeurs, une dizaine semble déjà avoir accepté le deal.
Officiellement, il a dit à son bon peuple: ceci est un ultimatum de ma supérieure personne que vous avez élu triomphalement et qui n’en a rien à foutre de vous. Je me barre pour quelques jours avec ceux de mon espèce dans des garden parties de sommet. Nous sommes tous comme ça au G7, à l’UE, à l’OTAN , incapable de supporter la frustration des faits, capricieux et prêts à mener l’humanité jusqu’à l’explosion nucléaire qui fera de la planète l’enfer ultime. Il a mis sur sa porte, celui de l’avion présidentiel “ne me dérangez pas!” G7, UE, OTAN, des terminaux coupés de toute base réelle et déjà en état de coma dépassé vont prendre des décisions en violation des intérêts des peuples. Effectivement, il ne leur manquait que Macron et son art de macroner pour être au complet. Macroner, on le sait est le verbe inventé par les Ukrainiens pour désigner l’art de jouer l’important et être totalement inefficace.
Au retour, a précisé sa suffisance présidentielle , il faut que vous ayez choisi le mode de soumission qu’il vous reste à adopter pour que rien ne change de ce en quoi consiste nos privilèges et profits. Il a laissé la macronie, qui ne vit que pour lui et par lu,i dans un état de confusion si évident que le débat chez eux s’est aussitôt instauré sur la question de savoir s’il fallait ou non s’allier avec le Rassemblement national. Ces gens paraissent avoir totalement oublié que le dit président n’avait pas été élu sur un programme mais sur la grande peur dudit RN, peur soigneusement cultivée pendant tout le quinquennat. En fait, il ne reste plus rien de l’échafaudage macronien et la Ve république s’effondre, plus grave encore les “élites politique” disent que le fascisme est la véritable issue pour un capitalisme en crise. D’ailleurs celui-ci a choisi la respectabilité du costume cravate pour faire ses offres de service au capitalisme financier qui distribue les places au hasard de ses seuls privilèges et intérêts.
Dans une intervention totalement vide, Macron choisit la mise en apnée politique et laisse le hasard du désordre et de la démission le rendre indispensable, du moins il l’espère.
Face à cela qui y a-t-il, le simple bon sens parait une capacité extraordinaire tant tout le monde en parait dépourvu. Notons que Mélenchon en matière de gouvernance n’en est pas loin, irresponsable, mégalo, avec sa manière de pontifier sur une prétendue victoire, sans parler de Rhaine, costumé et cravaté qui guette la mort et sa victoire en exaspérant les antagonismes. C’est ça “le vote utile” ?
Avons-nous le temps d’autres choix ? celui des coopérations, du collectif, de l’espèce, à propos Yves Coppens est mort, il est allé rejoindre Lucie.
(1) https://www.les-crises.fr/limites-planetaires-l-onu-met-en-garde-contre-un-effondrement-de-la-societe/
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E. E.
Le pessimisme de la raison…
Girard
Ce n’est pas mon modèle mais Ruffin livre une analyse similaire à Roussel sur les abandons de la gauche envers le monde du travail et les ruraux.
Ceci n’est pas qu’une question de l’instant, les villages, les départements agonisent, avec eux, l’emploi et l’exode, ici le Luxembourg et ses hauts salaires sans de Code du travail encombrant, la Belgique voir l’Allemagne, c’est la Grande région. C’est l’U.E déclinée sur 4 frontières qui n’en sont plus où passent d’ailleurs tous les trafics.
De là nous pouvons imaginer et subir les peurs qui accompagnent cet ensemble et c’est une situation telle que le travailleur frontalier français votera Rn contre l’immigration qui lui prend un emploi qui n’existe plus.
Car la casse industrielle est l’élément central de la désertification, avec elle c’est tout le reste qui suit, fermeture des services publics, des écoles et en boucle l’un ne cesse d’alimenter l’autre.
Lors d’une rencontre avec la candidate suppléante de la circonscription , maire d’un village et ex PS, le bilan était celui-là, l’incapacité pour l’ensemble des composantes du Nupes de décliner les programmes sur le plan local.
Création d’un million d’emplois nationalement, combien en Meuse, combien en faudrait-il et pour quelles activités, les emplois sans transports publics, comment rétablir pour permettre d’aller et de rentrer du travail par exemple.
Une Nupes paralysée , emballée par JLM et consorts mais infoutus de répondre sur comment seraient financées les mesures sociales, qui paie, le salarié avec une hausse de la Csg ou le patron et l’actionnaire.
Le cirque de JLM et de la FI à l’Assemblée promet de belles envolées, les mots et les actes, seront jugés car l’expérience… Conduite la masse ouvrière à rejeter ce système par l’abstention et le port d’un gilet, fusse t’il jaune.
Macron fuit, il se réfugie à l’étranger, avant lui De Gaulle à Baden-Baden. Macron nous refaisant le coup de moi ou le chaos, n’est pas De Gaule qui veut et puis l’état de la nation fait que si tout est possible rien n’est envisagé tant que l’Assemblée nationale demeurera le nid de vipères où règne l’illusion d’une révolution démocratique dont nous avons fait les amères expériences depuis 1981.
Et puis ce Rn, si utile, à ces tourneurs en rond, c’est anti républicain, alors interdisez, osez mettre un terme à cette fausse foire d’empoigne qui permet toutes les collusions.
Donc le chaos et Roussel a raison, c’est plus important là où l’on travaille et vit, convaincre et rassembler pour lutter avec des objectifs clairs car débattus et fixés là où ça souffre.
U couple , lui syndiqué cgt , elle au foyer, le vote Rn installé depuis, oula…. Ils sont désorientés, leurs votes a triomphé ici, ils ont mis la raclée au Macron et pourtant ils sont venus parler politique avec un communiste. C’est nouveau, jamais en 12 années je n’avais pu accrocher mais là, ils cherchent un chemin, ils ont peur, c’est ça la xénophobie, c’est ça mais ce n’est pas la clé, confusément ils le savent, alors que faire, comment, avec qui, pour aller où?!
Bizarrement ils ont abordé avant moi la guerre, ici le territoire hein… Ils n’en veulent pas, ça tue, c’est cher et encore les mêmes qui vont payer, effectivement rien de nouveau à l’Ouest, les tranchées sont toujours de rigueur.
Il ne s’agit pas de solidarité de classe envers tel ou tel ou solidarité tout court non, c’est l’expression de l’isolement donc de la peur, des peurs, ancestrales parfois.
Dans la discussion, il y a ce recourt à la réponse du communiste et comme Roussel, la mienne a été courte en conclusion, “à l’usine , c’est par là que ça va passer sinon oui ils ont faire mal en face”.
Scepticisme dans le regard, l’usine appartient à un groupe étranger, des usines en Pologne notamment, la délocalisation si tu te permets de …. Et la lancinante question de la ré-industrialisation, celle qui apporte moyens de vivres, logements sociaux, de qualité, services publics, classes ouvertes, maternité et hôpitaux.
Alors qui ou quoi, un parti, un syndicat, des militants, les communistes les plus chevronnés mais qui peinent tan à décliner les Jours heureux en Jours heureux d’un programme décliné à tous les niveaux.
D’ailleurs là est le gros pépin, le meilleur programme n’a pas été débattu par le monde du travail, il ou plutôt ils lui ont été livrés clés en mains, le kit Nupes un produit fini qui finalement n’aura vécu que pour deux choses, Mélenchon Président puis premier ministre et virer Macron.
C’est léger, très léger et pire, désarmant dans tous les sens du terme.
Rousssel a a raison, à l’entreprise, comment on finance les 32h, la Sécu, les augmentations de salaires, les emplois. Que chaque établissement, chaque branche des services publics établissent cette liste des emplois nécessaires, des ré introductions des permanences de proximité par exemple.
Distribuer des tracts nationaux c’est presque se donner bonne conscience mais ce tract va t’il convaincre puisqu’il renvoie tout sur ceux qui savent, ceux qui confisquent délibérément ou non, la pensée, l’intelligence ouvrière et au-delà.
Le PCF peut lancer, en urgence, une grande campagne de luttes, à tous les niveaux, tout est livré au capital, tout est à reprendre, il y aura le congrès, notons que le député “communiste” Jumel a déjà mené la bataille pour la fusion du groupe communiste avec le FI, le ver est dans le fruit, il a muri comme lui, jusqu’à tomber de l’arbre espérons-le..
Alors la Paix, bordel, c’est pas compliqué enfin si plus que de crier avec les loups qui ne sont pas encore entrés dans Paris mais sont sur la route, la Paix c’est pétition d’été, rassemblements sous les marronniers, manifs quand on peut car dans les interrogations de mes amis il y a celle-ci, l’élargissement de l’U.E, la peur encore mais leur expérience la justifie pleinement cette fois.
Alors D Bleitrach, tes conseils ne sont pas ignorés, malvenus, ils s’additionnent avec les expériences les vécus militants, ils les alimentent, l’urgence est telle que l’on peut être tenté de tout viser, de tout faire, les forces n’y sont plus alors des axes forts, du pain, le mien vient d’augmenter de 10%, la paix et à terme en finir avec ce merdier sans nom enfin si, le capitalisme et pour cela, une préparation de congrès dans et par les luttes sociales, par et avec eux qui n’ont que leurs chaînes à perdre.
La gagne quoi !!!
Daniel Arias
Des mesures d’État d’urgence ou d’alerte commencent à fleurir en Europe.
pour le gaz en Allemagne et en Italie.
En Allemagne en cas d’activation du “niveau d’urgence” l’État pourra prendre des mesure de rationnement et arbitrer la distribution de gaz.
L’Allemagne va augmenter sa consommation de charbon et préfère sacrifier le climat que de faire la paix avec la Russie en soutenant et armant des nazis que construire la paix.
NordStream1 fonctionne à 40% de sa capacité selon la presse occidentale, impossible d’accéder au site de gazprom.com, être une attaque DDOS par saturation des connexions. Encore une fois une illustration du droit à l’information selon l’OTAN.
L’Italie elle recevrait 50% de ce qu’elle demande et active le niveau d’alerte afin de veiller à stocker du gaz.
Ces mesures ont été établies dans le cadre de l’UE en 2013 un an avant le Mäïdan.
Un plan prenant garde de ne pas trop perturber le marché et incluant des aides aux distributeurs d’énergie.
Réglement du plan d’urgence:
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Plan%20d%E2%80%99urgence%20r%C3%A8glement%20DGEC.pdf
Les conséquences de cette rupture d’approvisionnement qui auraient pu être évitées et qui sont une conséquence des guerres impérialistes risquent de mettre le chaos à toute l’Europe la réponse des capitalistes sera l’état d’urgence, la fin de la démocratie bourgeoise et avec la fin des illusions qui ont fonctionné avec nos peuples ce sera le retour de la matraque.
L’Europe appendice de la grande Asie pourrait s’en sortir mais pas sans une thérapie de choc socialiste cette fois ci.
Vu l’état des forces production et l’organisation industrielle en Europe va se poser une question que les Bolcheviques ont débattue celle du socialisme dans un seul pays.
Il me semble que l’état des flux logistiques appellent à une révolution socialiste européenne, autrement nous auront le risque de faire reculer notre industrie au niveau des premières manufactures avec une population très urbanisée, ce qui serait insupportable pour le peuple, la crise actuelle va peut être faire que ça devienne insupportable avant la révolution socialiste.
Un camarade du PCE disait il y a peu, il faudra dire la vérité aux gens et leur dire que la liberté a un prix et qu’elle peut coûter cher.
Passer au socialisme va nous apporter de gros problèmes dans un premier temps.
Maintenant nos sociétés relativement confortables seront elles en mesure d’accepter les sacrifices nécessaires comme les soviétiques et les chinois les ont enduré ou les cubains et le coréens qui les endurent encore ? Je n’en suis pas sûr, les gilets jaunes encaissent bien encore les 2,10€ le litre de carburant.
Les sacrifices que les capitalistes vont inévitablement imposer feront relativiser le prix à payer pour le socialisme naissant.
Une forme théorique plus douce du passage au socialisme est possible légalement par l’organisation de la production sous les formes de coopérative et de la finance sous forme mutuelle.
De nombreux acteurs financiers majeurs en France sont organisés de la sorte sans pour autant avoir d’impact favorable sur le mode de production une grande part de la banque et assurance BPCE, CA, AXA.
La fiscalité est favorable aux coopératives ouvrières avec des garanties démocratiques fortes qui sont directement applicables à presque toutes les PME française.
Pourtant des millions de salariés se font exploiter par des PME capitalistes classiques.
Si l’on prend le secteur du nettoyage, qui demande peu de capitaux de départ, c’est presque 2 millions d’emplois dont plus de la moitié auprès d’entreprises privées et de particulier, le reste étant dans le public sous statut protégé pour certains.
La partie ne travaillant pas pour les services publiques pourrait avantageusement s’organiser en coopérative et ainsi maîtriser plus ses conditions de travail. Les secteurs sont nombreux où la forme coopérative est possible.
HUAWEI le géant chinois est la plus grande coopérative mondiale bénéficiant d’un marché dynamique mais aussi d’un environnement politique favorable.
En Europe il y a l’expérience basque Mondragon:
Avec ces limites et des dérives capitalistes également, dérives que nous observons également en Chine.
https://www.socioeco.org/bdf_fiche-document-1759_fr.html
On peut remarquer que ce mouvement a du mal à se développer malgré l’existence de Coopératives d’Activité et d’Emploi.
Les outils juridiques sont là pour avancer dans l’émancipation du travail, mais le blocage idéologique est tel que les populations sont paralysées et très souvent ignorantes.
Les syndicats ne se bousculent pas non plus pour développer le système coopératif en France ce qui peut sembler étrange. Dans une SCOP nul besoin de syndicat la démocratie est dans les statuts.
Les bourgeois ne dorment pas et ont un coup d’avance et le pouvoir de briser la voie vers le socialisme surtout s’il tente de s’installer de manière douce.
Faudra-t-il briser les deux jambes du capitalisme ?
Sur les voies pour le socialisme un texte un peu technique qui pose les problèmes pratiques du pouvoir socialiste:
https://socialisme.blog/Tspiras-ou-Castro
etoilerouge
Vous rêvez encore de passage doux au socialisme alors que les nazis st là. Parlez voire favoriser la coopérative comme éducation et offensive économique sans prévoir la réaction de l’état fasciste en création s’appuyant sur l’UE fascisee c’est ne pas prendre la nature du problème que pose le capitalisme actuel.
Daniel Arias
Je ne rêve pas et le signale d’ailleurs en précisant que c’est une voie théorique possible tout en relevant la vigilance permanente de la bourgeoisie.
Ce qui me pose problème est la quasi absence de cette alternative dans les luttes sociales, où dans les manifestations nous avons des slogans idiots comme “de l’argent il y en a dans les caisses du patronat” ou “taxons les profits financiers” appelant l’État à agir mais jamais de slogan “les entreprises sont à nous ! c’est nous qui produisons !”, “C’est mon entreprise !”.
Pourquoi les SCOP sont si peu nombreuses en France ? Cela ne peut pas s’expliquer par l’unique volonté du patronat, la résignation des salariés à prendre en charge leurs affaires est aussi une réalité qui il me semble s’explique par la force de l’idéologie installée par un long processus de soumission des familles puis des élèves dans l’éducation nationale produisant des citoyens incapables d’agir, attendant les décisions du patron, des administrations et de l’État.
Nous sommes dressés à fuir les responsabilités.
Quelle différence a-t-on entre les salariés qui s’organisent en SCOP et les autres si ce n’est un niveau de conscience différent et une volonté d’agir ?
Certains réussissent bien à financer leur SCOP à reprendre une entreprise “classique” en SCOP pourquoi n’est-ce pas plus fréquent dans la restauration, le bâtiment, les services à la personne, le tourisme ?
Oui les nazis sont là ! Mais on peut voir également qu’ils peuvent être rapidement défaits et n’ont jamais pu capturer le Donbass composé d’une milice populaire, des ouvriers qui ont pris leurs responsabilités, certes dans une question extrême de vie ou de mort. Les ancêtres des nazis sont passés par là et ont laissé une trace dans la mémoire. En France l’extrême droite reste minoritaire même si elle progresse et il faudrait en connaître la part du vote contestataire et celle de ce qui se sont laissé tromper par le vernis social. Là encore une fois l’incapacité de la gauche à régler des problèmes est en cause.
Cependant depuis la fin de la dernière guerre l’organisation des salariés en coopératives aurait pu remplacer une grande partie du tissus des PME en France, ce ne fût pas le cas.
Alors que dans le même temps nationalisations et sécurité sociale ont été mise en place privant la bourgeoisie d’une part importante de l’économie. Les PME transformées en SCOP auraient pu être une base sociale pour la gauche, mais les partis ont négligé cet aspect qui aurait pu libérer une bonne part des salariés. Les PME et TPE ont continué à se transmettre de manière classique le plus souvent avec capital personnel ou familial.
Le communisme n’est il pas aussi la gestion démocratique par les salariés de leur production ?
Il me semble que ce doit être un volet de l’éducation populaire la démocratie en entreprise.
“La terre aux paysans ! les usines aux ouvriers !”, cette éducation relève de la seule responsabilité des forces de gauche.
Ce problème se posera même en cas de Révolution, qui dans l’état actuel d’organisation des luttes des travailleurs reste encore à l’état, lui aussi, de rêve, tant le syndicalisme mène encore les batailles uniquement dans le cadre de l’entreprise bourgeoise et le plus souvent sur la défensive.
Pour encourager les salariés ne faut-il pas leur faire la démonstration concrète de leur puissance et de leur capacité à prendre le pouvoir ?
Par la démocratie en entreprise effective dont la forme coopérative est une composante.
Par la démonstration de l’administration publique d’une grande part de l’économie, santé, éducation, réseaux,….
Par la démonstration également de la capacité à administrer un pays avec les exemples soviétiques, chinois et cubains.
Pour que cette conscience de la nécessité d’une démocratie réelle , le socialisme, progresse faudrait-il encore que la gauche en fasse la promotion et ne crache pas sur les diverses expériences passées ou actuelles. Oui c’est réformiste mais comme communiste pouvons nous laisser passer des occasions qui renforcent la démocratie ou améliorent la vie du peuple ? Ce n’est pas suffisant ni incompatible avec l’objectif de briser le pouvoir bourgeois si nous menons les deux de front tout comme le syndicaliste communiste va se battre pour les hausses de salaires sachant que ces hausses n’arrachent pas le pouvoir aux bourgeois mais que la lutte permet d’organiser et mobiliser les travailleurs. La promotion des SCOP permet de confronter aux réalités de la gestion de la production des travailleurs soumis aux directives patronales ; ils deviendront responsables de leurs décisions collectives et expérimenteront une nouvelle phase de l’émancipation et serviront d’exemple. Il est nécessaire que le nombre de salariés qui goûtent à cette émancipation augmente.
Malheureusement une partie non négligeable des salariés a peur que les patrons s’en aillent ils ont intégré que le petit patron ne peut pas augmenter le salaire pour certains même il serait presque des leurs et n’exploiterait pas leur force de travail et surtout ils ont intégré qu’ils seront incapables de gérer une entreprise.
Je n’oublie pas que la victoire finale sur le capitalisme ne sera possible que quand les bourgeois seront totalement détruits en tant que classe sociale au niveau mondial. Là sera accomplie une étape révolutionnaire importante.
D’autres contradictions naîtront comme la bureaucratie en URSS et dans le Parti, mais nous seront débarrassés du profit capitaliste et il sera socialisé comme l’est le travail aujourd’hui.
Cette bureaucratie ne peut être combattue que par des travailleurs responsables et exigeants qui se mêlent de leurs affaires, de toutes leurs affaires, la production en particulier et la politique en général.
Rouge Trégor
De notre ami PAM :
Le mouvement populaire est à terre, à reconstruire. La première étape est de sortir de cette longue séquence Mélenchon qui n’est que la répétition sous forme de farce de la séquence Mitterrand dont il est le produit. Il faut dire la vérité de cette “nouvelle union” mélenchoniste qui n’est que la dernière mouture de l’union de la gauche initiée dans les années 1970. L’union populaire ne peut que se construire dans l’action, dans les entreprises et les quartiers, et cela suppose un immense effort militant, d’éducation populaire et d’organisation. Pour cela, il faut en finir avec les mensonges de Jean-Luc Mélenchon. Il faut inventer autre chose. Les communistes ont un rôle décisif à jouer s’ils choisissent toujours de dire la vérité à notre peuple, de faire le pari de l’éducation populaire, de l’engagement de terrain, même quand le rapport de forces est difficile.
https://pierrealainmillet.fr/A-gauche-le-mensonge-est-dangereux?fbclid=IwAR1KGmyBwqw89kenpIsDWmEsuiSP89begSc0iRkz-XAdOviGom-uIbTk6so
pedrito
Repris sur mon blog, tellement je partage cette analyse, mais je ne saurais pas aussi bien le dire