Histoire et société

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Afonine sur Russie 1 : Le mouvement antifasciste et le mouvement des travailleurs sont les principales forces dans la lutte contre la résurgence du nazisme en Europe

Suite de l’intervention passionnante de Youri AFONINE, une voix que l’on ignore en Europe où l’on préfère parler de l’opinion russe à travers le gouvernement de Poutine et une “opposition” dominée et le plus souvent financée par l’occident qui représente une minorité, alors que la véritable opposition est celle des communistes. Ceux-ci ont une position originale et qui permet au-delà de l’émotion que sollicitent nos médias de comprendre le fond de ce qui se joue. Les communistes français devraient avoir à cœur de connaître et de discuter cette position. Mais comment le pourraient-ils dans l’absence totale de formation, de discussions, dans le suivisme social démocrate qui est le leur. Quand ils n’ont plus de presse communiste… Plus de réflexion et quand ils sont à peine au niveau de l’ensemble de la population dans ce domaine, coupés du monde du travail avec simplement une vague bonne volonté humaniste et sans la moindre perception des rapports de forces dans le monde, il ne leur reste plus que les élections et la préparation de la fête de l’Humanité. (note de danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/210645.html

Le premier vice-président du Comité central du KPRF, Youri Afonine, a participé à l’émission “60 minutes” sur la chaîne Russie-1.

13 mai 2022

La discussion a porté sur le déroulement de l’opération spéciale des troupes russes en Ukraine. Youri Afonine a noté que, à en juger par les derniers rapports, la destruction du potentiel militaire néo-nazi se poursuivait de manière méthodique. Dans le même temps, l’Occident réapprovisionne constamment ce potentiel, et ces fournitures ne doivent en aucun cas être sous-estimées : le nouveau paquet d'”aide” de 40 milliards de dollars promis à l’Ukraine représente plus de la moitié du budget annuel de la défense russe. Partons du principe qu’une grande partie de cette “aide” sera volée, mais l’ampleur même de cette aide montre à quel point les enjeux de l’Occident sont importants. Il a souligné qu’une véritable guerre de civilisation – une guerre d’anéantissement – a été lancée contre la Russie, et que nous ne pouvons donc pas nous permettre de perdre – l’existence de notre pays est en jeu. Et nous aurons besoin d’une mobilisation totale de toutes les ressources, comme ce fut le cas pendant la Grande Guerre patriotique, lorsque l’Union soviétique était souvent inférieure à l’Europe contrôlée par Hitler en matière de fonderie d’acier et de production d’électricité, mais la surpassait en matière de production de chars et d’avions.

Mais les États-Unis voient aussi qu’il ne s’agit pas pour eux d’une simple campagne militaire, qu’une guerre est en cours dans le monde contre le mondialisme américain : en témoignent les échecs en Syrie et en Irak, la fuite honteuse d’Afghanistan. C’est pourquoi les États-Unis ont maintenant réuni un “Nouveau Reich” en Europe pour combattre la Russie. Cependant, a noté Youri Viatcheslavovitch, avec le temps, de plus en plus d’Européens ordinaires échapperont à l’influence de la propagande et comprendront ce qui se passe et ce que cela implique pour eux. Bien sûr, ce n’est pas seulement la propagande qui protège les intérêts américains en Europe ; les troupes américaines y sont stationnées partout, et leur nombre ne cesse de croître. De plus, pendant des décennies, les États-Unis ont cultivé les élites des pays européens et ont habilement écarté celles dont ils n’étaient pas sûrs de la loyauté – comme cela s’est produit, par exemple, avec Strauss-Kahn et Fillon en France.

L’Occident a formé de même une “cinquième colonne” dans notre pays dans les années 1990 et continue de le faire aujourd’hui. “Il est très important, a déclaré le premier vice-président du Comité central, que ces personnes ne soient pas autorisées à prendre des décisions, à être en charge des sphères économiques et militaires et de l’éducation des jeunes”. Le monde est confronté à de graves défis, dont l’un sera une crise alimentaire, voire une famine, provoquée par les sanctions contre la Russie. Les émeutes qui ont lieu actuellement au Sri Lanka sont dues à la hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires et de telles situations se produiront dans différentes parties du monde. Il faut comprendre que plusieurs millions de personnes dans le monde vont mourir de faim cette année déjà à cause de la guerre économique déclenchée par les États-Unis contre la Russie. Dans le même temps, les États-Unis seront les principaux bénéficiaires d’une nouvelle escalade du conflit : le complexe militaro-industriel américain reçoit d’énormes commandes, le marché européen, débarrassé des ressources énergétiques russes, est accaparé par les États-Unis. Les prix élevés des hydrocarbures leur sont bénéfiques car ils leur donnent l’opportunité de développer leurs projets de schiste plus coûteux et de transférer progressivement l’économie européenne vers les ressources énergétiques américaines, augmentant encore la dépendance européenne.

L’émission a également abordé l’adhésion annoncée de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. Les médias occidentaux ont mentionné la guerre soviéto-finlandaise de 1939 parmi les raisons pour lesquelles la Finlande a rejoint le bloc, affirmant que les Finlandais se souviennent de tout et n’ont pas cessé d’avoir peur. Youri Afonine a fait remarquer que les Finlandais ne devraient pas oublier qu’ils avaient eux-mêmes attaqué le pays soviétique à deux reprises, bien avant 1939, en essayant d’annexer la Carélie. Et si, à la veille de la grande et inévitable guerre, on n’avait pas éloigné la frontière de Leningrad, la ville aurait très probablement été prise. À propos, la Finlande a participé, avec les hitlériens, au blocus de Leningrad mené par le maréchal Mannerheim, en l’honneur duquel certains activistes de la “cinquième colonne” russe ont tenté d’accrocher des plaques commémoratives à Saint-Pétersbourg. Youri Viatcheslavovitch a fait remarquer que les Finlandais feraient mieux de ne pas écouter les provocateurs américains, mais de prendre exemple sur leur chef d’État Kekkonen, qui avait parfaitement compris que de bonnes relations avec l’Union soviétique étaient une garantie de la prospérité finlandaise.

Les invités du studio ont également discuté du procédé ignoble des autorités de Riga qui, après le 9 mai, ont nettoyé au bulldozer les fleurs apportées par les habitants de Riga au mémorial des guerriers soviétiques. Youri Afonine a noté que la Russie, bien sûr, est obligée de réagir à de telles abominations, mais rompre les relations diplomatiques, comme le demandent certaines têtes brûlées, signifie laisser des milliers de résidents russes en Lettonie sans protection ni assistance. Il existe un mouvement antifasciste dans les États baltes, et il ne manquera pas de se manifester lorsque la Russie affichera de sérieux succès militaires et politiques. Comme pendant la Seconde Guerre mondiale, nous devrons offrir une alternative à la fascisation de l’Europe vers laquelle les États-Unis la conduisent. Nous devons travailler davantage avec la classe ouvrière européenne, qui sera la plus durement touchée par la guerre économique avec la Russie et la plus prompte à réaliser que le capital lui a une fois de plus fait porter le poids de la crise. Qui s’est opposé à la fourniture d’armes lourdes à l’Ukraine ? Les dockers grecs et italiens, les travailleurs des chemins de fer et des aéroports. Ils se rendent déjà compte de la menace que représente une escalade de la guerre en Europe. Tant que leurs maîtres profiteront des approvisionnements militaires, ils s’appauvriront, subissant de plein fouet le choc.

La Russie doit vaincre le nazisme en Ukraine et présenter à l’Europe et au monde un projet économique réussi. Les premières mesures ont déjà été prises : la fuite des capitaux a été stoppée et des mesures de soutien à la population sont en préparation. Nous ne devons pas laisser le niveau de vie de nos citoyens baisser, et cela sera possible par une nouvelle industrialisation, par la reconstruction de l’économie, en la rendant forte et indépendante. Je suis convaincu que cela peut être réalisé en mettant l’économie et la vie du pays sur la voie du socialisme, a conclu le premier vice-président du comité central du KPRF.

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