Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Dans la Pravda. Youri Belov sur l’opération spéciale en Ukraine

Tout en soutenant l’opération dans ses dimensions patriotiques de résistance à l’OTAN, les communistes russes sont de plus en plus critiques sur la capacité de l’oligarchie russe à réellement combattre d’une manière patriotique et de ne pas être une cinquième colonne toujours prête à trahir. (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

L’opération militaire spéciale du ministère russe de la défense en Ukraine est la conséquence d’une confrontation féroce entre le capitalisme américain (US) et le capitalisme russe qui revendique sa place au soleil. L’Ukraine, fascinée par le nationalisme bourgeois réanimé et les services de renseignement des États-Unis, de l’Angleterre, du Canada et d’autres pays, n’est qu’un instrument de cette confrontation. Éviter l’analyse et l’évaluation de ces événements en contournant la doctrine léniniste de l’impérialisme, c’est être sous l’emprise d’un patriotisme forcené ou dans la fange d’un pacifisme libéral spéculatif.

https://kprf.ru/party-live/opinion/210299.html

Youri Belov. La Pravda.
29 avril 2022

Partir des enseignements de Lénine sur l’impérialisme.

Il suffit de rappeler l’histoire de la confrontation entre les États-Unis et la Russie au sujet de “Nord Stream-2” pour être convaincu de la véracité de ce que Lénine a prouvé il y a si longtemps : pendant l’époque impérialiste, les contradictions sont résolues par la guerre pour les ressources, les marchés, la main-d’œuvre bon marché et, en fin de compte, la redistribution du monde. C’est ce qui se passe sous nos yeux. Remarque : la structure du capital russe ne se limite pas aux actifs dont les propriétaires, lors des enchères de renflouement de Tchoubaïs, sont devenus les Abramovitch, Vexelberg, Avenger, Friedman et un grand nombre d’autres comme eux. Leur capital criminel, au secret dans les juridictions offshore, n’a rien ou presque à voir avec l’intérêt national de la Russie. En fin de compte, s’étant installés sur les rives de l’Occident impérial, ils ont travaillé et travaillent pour son économie.

Les “sept banquiers” oligarques ont fait la loi dans notre pays jusqu’en 2003, avant l’affaire Khodorkovsky. Dès lors, le capitalisme monopolistique d’État a commencé à gagner du terrain, se manifestant dans les activités de Gazprom, Rosneft, Rostekh, Sberbank et d’autres grandes entreprises. Le capitalisme monopolistique d’État en Russie est directement lié aux intérêts de l’État et de la nation, mais dans un sens purement de classe et bourgeois du terme. C’est-à-dire en interprétant ces intérêts comme rien d’autre que les intérêts capitalistes, les intérêts du grand capital. Cependant, dans sa propagande, il les habille de costumes nationaux patriotiques : pas un mot sur l’exploitation du travail, sur la contradiction entre le travail et le capital. Il serait approprié de citer la déclaration largement connue de Lénine : “Les gens ont toujours été et seront toujours les victimes stupides de la tromperie et de l’auto-illusion en politique, jusqu’à ce qu’ils apprennent à déceler les intérêts de telle ou telle classe derrière n’importe quelle phrase, déclaration ou promesse morale, religieuse, politique ou sociale”.

Dans cette optique, posons la question suivante : pourquoi le KPRF, un parti luttant pour les intérêts des masses ouvrières prolétariennes et semi-prolétariennes, a-t-il soutenu l’opération militaire spéciale en Ukraine ?

Revenons à une époque lointaine, où une question similaire était très pertinente pour le Parti communiste de l’Union soviétique (bolcheviks). Nous parlons de l’entrée de notre pays soviétique dans la coalition anti-Hitler avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, qui ont mené une guerre impérialiste contre l’Allemagne nazie. L’Union soviétique est entrée dans la coalition avec eux sur la base de la lutte contre le fascisme jusqu’à la victoire finale. L’impérialisme américain et l’impérialisme britannique, au nom de leur propre salut, ont dû conclure une alliance militaire avec leur antipode de classe, l’URSS, sans laquelle ils se sont trouvés dans l’incapacité de vaincre leur principal rival, l’impérialisme allemand, alors le plus réactionnaire, qui entendait instaurer l’esclavage du XXe siècle dans le monde selon le plan “Ost”.

Notre Parti a soutenu l’opération spéciale de l’armée russe en Ukraine principalement parce qu’elle est de nature antifasciste et répond aux intérêts des Russes et de tous les citoyens des républiques populaires de Louhansk et de Donetsk et de leur lutte de libération nationale. Les dirigeants politiques de la Fédération de Russie sont contraints de prendre en compte les intérêts nationaux de la grande majorité de la population russe. Ils sont obligés de s’opposer à la politique étrangère la plus réactionnaire, néo-fasciste des Etats-Unis, qui vise à détruire notre pays, ce qui n’est pas caché dans les documents doctrinaux américains.

Nous, les communistes de Russie, sommes pour la libération du peuple ukrainien de la racaille fasciste, réalisant qu’autrement, non seulement notre peuple frère, mais toute notre Patrie multinationale souffrira du déshonneur de l’esclavage. Telle est la question, et la réponse ne peut être que la victoire totale.

Il est urgent de procéder à un changement radical.

Des phrases sur l’amour de la patrie, sur le fait d’être ou de ne pas être la Russie sur la carte politique du monde, sur la justice sociale et l’héroïsme du soldat russe et de toute l’armée russe, etc. – nous en entendons plus qu’assez de la part des dirigeants politiques du pays et des personnes autorisées de ses “courroies de transmission” : les partis “Russie Unie”, LDPR, “Russie Juste – Pour la Vérité”. Mais pourquoi l’amour de la Patrie, jusqu’au sacrifice, est manifesté en tant que soldats par les enfants d’ouvriers et de paysans, et non par les bourgeois célèbres pour leur richesse ? Et comment et où trouver la justice dans un pays où le grand capital et la bureaucratie règnent en maîtres, profitant des malheurs sociaux du peuple ? Et pourquoi ceux qui survivent avec leurs salaires, pensions et allocations, qui arrivent à peine à joindre les deux bouts, y compris l’armée de millions de pauvres héréditaires, sont appelés à être patients, à supporter le lourd fardeau des sanctions occidentales, alors qu’aucun des super-riches ne donne quoi que ce soit sur l’autel de la patrie ?

La grande majorité de notre peuple est consciente du danger imminent que représente pour la Russie l’Occident impérialiste dirigé par les États-Unis. Ce danger s’est produit plus d’une fois dans notre histoire russe – rappelez-vous les années 1612, 1812… Et toujours, non, pas tous, mais un bon nombre des classes possédantes, sans parler des pauvres, ont agi selon le principe de l’abnégation au nom du sauvetage de la patrie. Aujourd’hui, ce principe n’est plus qu’une abstraction numérique pour les propriétaires de 90% des biens en Russie. Ce n’est pas à eux et ce n’est pas pour eux. Profiter au maximum d’un capital aussi important que possible, tel est leur principe. Là où il y a plus de profit, il y a la patrie. Mais elle aussi n’est plus qu’un mot pour eux, qui a fait son temps.

La menace d’un front intérieur faible de l’armée russe luttant contre l’impérialisme occidental, et pas seulement contre le néofascisme ukrainien, est bien réelle : le bloc financier à la tête du pays est dirigé par des libéraux (Nabiullina, Siluanov), ils sont nombreux au gouvernement ; le cœur de l’économie – la construction de machines et les machines-outils – est en train de disparaître ; l’éducation et la formation de la jeunesse sont occidentalisées, loin de former un individu capable de penser de manière indépendante et de se sacrifier pour la patrie.

L’implantation du patriotisme bourgeois avec sa base économique et morale – la possession de la propriété privée – a donné naissance à un individualisme extrême dans la jeunesse. Il est combattu et défendu dans la sphère morale et spirituelle par le patriotisme soviétique, qui trouve ses origines dans les profondeurs des siècles – dans la communauté paysanne russe. Son histoire héroïque, principalement l’histoire de la Grande Guerre Patriotique, est souvent manipulée par les autorités capitalistes modernes.

Depuis plus de 30 ans, il n’y a plus de politique culturelle nationale. La culture a été confiée à la télévision, au cinéma et au show-business américanisés. Le problème de l’idéal a disparu ; il a été remplacé par la vulgarité des “stars”. En bref, il n’existe pas de politique de mobilisation intelligible qui réponde aux besoins de classe sociale de la majorité des travailleurs. Oui, Michoustine, qui se distingue de l’anecdotique Medvedev par son professionnalisme en matière de gestion, a déjà pris un certain nombre de mesures qui ont apporté un certain soulagement aux couches nécessiteuses de la population et aux petites entreprises. Mais ces mesures ne sont pas de nature radicale, elles ne conduisent pas à un changement radical de la politique intérieure. Et sans un changement radical de la politique socio-économique de la Russie, il sera incroyablement difficile de résister à la pression agressive de l’Occident impérialiste. La pression ne s’arrêtera pas avec la résolution de la question ukrainienne. Elle sera durable.

Ce qu’il faut, ce sont des mesures, non, même pas encore socialistes, mais des mesures d’État bourgeoises qui créent les conditions pour (à moyen terme) la percée du pays vers le socialisme. C’est ainsi que le KPRF pose la question. Le président du comité central du KPRF G.A. Ziouganov a déclaré le 1er mars : “Le KPRF est convaincu que la défense des intérêts nationaux russes ne peut être résolue par des mesures diplomatiques et militaro-politiques. La nécessité de changements majeurs dans la vie de notre pays devient de plus en plus urgente. Le virage décisif du gouvernement vers la voie de la protection des intérêts des larges masses du peuple devient une question de survie historique de la Russie.

Pour surmonter le fossé entre les classes sociales et unifier la société face aux diverses menaces, il faut un modèle de vie économique et sociale fondamentalement nouveau… Dans le contexte des sanctions sévères imposées par l’Occident, nous avons besoin d’une véritable substitution des importations, d’une dédollarisation de l’économie et de l’endiguement de la fuite des capitaux. L’effet approprié de ces mesures n’est possible qu’en conjonction avec la nationalisation des secteurs stratégiques de l’économie (c’est nous qui soulignons), l’utilisation des riches ressources naturelles dans l’intérêt de tous les citoyens et la planification étatique de la vie économique” (c’est nous qui soulignons).

L’oligarchie compradore contre la civilisation soviétique

Les approches du programme, qui fixent les lignes directrices du mouvement de la Russie vers la transformation socialiste, ont été exposées par G. A. Ziouganov dans la Pravda du 29 mars 2022 – “Vingt mesures urgentes pour la transformation de la Russie”. Et dans ce document de programme du KPRF et des forces patriotiques populaires du pays, les premières mesures telles que la nationalisation des secteurs clés de l’économie et du système bancaire, la restauration de la planification d’Etat sont à nouveau énoncées.

Quant aux monopoles oligarchiques (et nous parlons de leur nationalisation), si nous nous tournons vers l’histoire de la formation de ces monopoles en Russie dans les années 90 du siècle dernier et dans les années zéro de ce siècle, nous nous rappelons involontairement un certain nombre de dispositions de l’ouvrage de Lénine “L’impérialisme stade suprême du capitalisme” : “Chaque fois que nous pouvons nous emparer de toutes les sources de matières premières ou des principales, la formation de cartels et de monopoles est particulièrement facile”. C’est ainsi que se sont constitués les monopoles d’Abramovitch, de Berezovsky et d’autres du même acabit.

“Le monopole se fraie un chemin partout et de toutes sortes de manières, du “modeste” versement d’un pot-de-vin à l'”emploi” américain de la dynamite à un concurrent.” Le “libéral-démocrate” Khodorkovsky, et il n’est pas le seul, a utilisé cette méthode pour influencer ses concurrents, et ce n’est pas une coïncidence s’il rassemble un bataillon de tueurs à gages contre ceux qui luttent pour la liberté du Donbass. La dynamite “démocratie” est habituelle pour un intellectuel qui a le monopole du sang.

“La production devient publique, mais l’appropriation reste privée et l’oppression de quelques monopoles sur le reste de la population devient cent fois plus lourde, plus tangible, plus insupportable”.

Tout cela, nous le voyons en Russie. Le capital monopoliste, qu’il s’agisse du capital oligarchique des années 1990 ou de celui d’aujourd’hui, a des milliers de fils liés au même capital en Occident, ce qui le rend capable de trahir ouvertement et secrètement. Rappelez-vous au moins le rôle de Berezovsky dans la “pacification” de la Tchétchénie par Maskhadov – Basayev. Et Tchoubaïs – le parrain de l’oligarchie russe – n’a-t-il pas été le premier à se précipiter à l’étranger dès que l’Occident américanisé a pris parti pour l’Ukraine de Bandera ? Tchoubaïs a été suivi par presque tous les oligarques des années 1990 en tant que sujets loyaux de l’Occident.

Le capital oligarchique russe pro-occidental, depuis sa création, a élevé et entretenu, et continue de le faire, une nombreuse “cinquième colonne” – un large cercle de dégénérés intellectuels qui s’en nourrissent – des “enfants du monde”, mais pas de la Patrie. La couleur du libéralisme russe moderne s’emploie depuis 30 ans à abaisser la culture mentale et morale de la société et des individus : des “classiques” autoproclamés de la littérature et de l’art, des historiens, sociologues et psychologues anti-russes (des écoles historiques, sociologiques et psychologiques américaines) et des politologues pseudo-scientifiques qui se multiplient de manière exponentielle. L’activité principale de toute cette foule, qui suit les traces de ses maîtres et forme avec eux une “cinquième colonne”, est l’antisoviétisme.

Les choses sont allées si loin que dans le Grand dictionnaire encyclopédique, publié à Saint-Pétersbourg en 2004, la définition du terme “fascisme” se termine par la déclaration suivante : “Le fascisme est proche des mouvements et régimes totalitaires du bolchevisme, du stalinisme et du maoïsme”. Ce dictionnaire est toujours, comme on dit, en circulation. Son tirage est de plus de 20 000 exemplaires. Ce n’est donc pas en Occident, mais en Russie que Staline a longtemps été assimilé à Hitler et l’Union soviétique à l’Allemagne nazie.

A l’unisson avec la “cinquième colonne” libérale pro-occidentale agit le soi-disant conservatisme éclairé, recyclant le patriotisme des gardes blancs et le monarchisme de l’Empire russe. Comment ils essaient d’être des patriotes russes, cachant leur russophobie habituelle derrière un antisoviétisme militant. Les libéraux et les conservateurs (ultra-patriotes) font de leur mieux pour mettre l’orthodoxie au service de l’antisoviétisme. Le grand historien russe V.O. Klyuchevsky, qui se distingue par une perspicacité remarquable, a écrit : “Le pou éclairant du conservatisme et du libéralisme grouille sur le peuple russe, dévorant son bon sens”.

Heureusement, le patriotisme soviétique est en train de renaître dans l’âme des gens. Dans les programmes télévisés sur les opérations militaires spéciales en Ukraine, il n’est pas rare de voir des images de la bannière rouge de la victoire sur des chars et des véhicules blindés de transport de troupes. L’un des plans reste dans la mémoire comme un acte de patriotisme soviétique apparemment ordinaire dans son naturel. Notre pays tout entier est déjà au courant.

En voici l’essentiel. Une vieille femme portant un grand étendard rouge (un étendard, pas un drapeau) marche calmement et avec assurance vers un soldat. Elle est persuadée qu’il est un soldat de la Russie. Mais elle se trouve face à un soldat d’un bataillon nazi en Ukraine, ou peut-être un soldat de l’AFU. Il prend l’étendard rouge des mains de la vieille femme, le jette sur le sol et le piétine. En même temps, il tend un sac de nourriture à la femme : “Prends-le, mamie. Gloire à l’Ukraine !” Elle dit : “Mes parents sont morts pour ce drapeau”, et lui rend le sac, le pose sur le sol et rentre chez elle pleine de dignité silencieuse et de courage.

Cette image est étonnante dans sa nature prosaïque. C’est du patriotisme soviétique sans paroles. L’action d’une personne soviétique a tout dit. Les personnes d’esprit soviétique, qu’elles soient russes ou ukrainiennes (l’héroïne de notre histoire était russe ou ukrainienne – peu importe), s’éveillent au fait que l’antisoviétisme n’est rien d’autre que de la russophobie.

La civilisation soviétique est la forme la plus élevée de la civilisation russe, et le parti communiste doit constamment l’expliquer et la rappeler au peuple. Expliquez et rappelez-leur constamment que la plus grande réussite de la civilisation soviétique a été la Grande Victoire sur le fascisme allemand. Cette civilisation est antiraciste, anti-nazie, anti-fasciste. À cet égard, il convient non seulement de rappeler mais aussi d’étudier l’œuvre scientifique exceptionnelle de Sergei Kara-Murza “La civilisation soviétique”.

Un fascisme dépassant celui de l’Allemagne d’Hitler

Avec le début de l’opération militaire spéciale, la question du statut d’État ukrainien était à l’ordre du jour. L’Occident impérial a finalement réussi ce qu’il cherchait depuis la proclamation de l’indépendance de l’Ukraine vis-à-vis de l’Union soviétique : pousser deux peuples slaves, historiquement et culturellement proches, l’un contre l’autre dans une guerre fratricide, et affaiblir ainsi la Russie sur la carte politique du monde.

Une Ukraine nationaliste et actuellement fasciste (pas la majorité des Ukrainiens, mais une partie importante d’entre eux qui sont au pouvoir aujourd’hui ou lui ont fait confiance) est utilisée comme un outil par l’Occident impérialiste contre la Russie en tant que sujet de l’histoire mondiale, jusqu’à et y compris son anéantissement. C’est pourquoi les pouvoirs en place ont élevé la russophobie en Ukraine, comme dans tout l’Occident “civilisé”, à un niveau de racisme politique et ethnique qui surpasse celui de l’Allemagne hitlérienne.

C’est tout à fait logique. Si, à la fin du XIXe siècle, V.O. Kluchevskiy a observé que “l’Europe civilisée était civilisée jusqu’au niveau des quadrupèdes”, alors aujourd’hui, dans les conditions de la crise générale du capitalisme qui s’aggrave, on peut affirmer sans risque que l’Occident collectif a été civilisé jusqu’à la déshumanisation sous la forme d’un racisme sophistiqué. À cet égard, il est juste de dire que l’Ukraine de Zelensky, Yarosh et consorts est l’ “Europe”.

Disons ici quelques mots sur l’Europe “civilisée”, qui n’est pas seulement le foyer du fascisme italien et allemand. L’URSS a, hélas, passé sous silence des faits qui, de l’avis des dirigeants soviétiques, auraient pu entacher les relations interétatiques avec les principaux pays européens. On a omis de dire que le fascisme est né en France de la tristement célèbre affaire Dreyfus, que 60 000 membres français de la SS ont combattu sur le front germano-soviétique, que des vedettes de la chanson française ont chanté pour des officiers allemands à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous, par contre, nous ne parlions constamment que de l’escadron Normandie-Niemen et du mouvement de la Résistance.

Mais à l’exception de l’Angleterre, de la Pologne et de la Yougoslavie, où l’Armée de libération du peuple sous le commandement de Tito était le casse-tête de Hitler, le reste de l’Europe vit en harmonie avec son “Troisième Reich”. Une chaîne de production de chars pour la Wehrmacht est mise en place en République tchèque. Tous les pays d’Europe ont travaillé pour la “gloire des armes allemandes” sur le front de l’Est. Faut-il s’étonner que l’Europe moderne soit désormais du côté de l’Ukraine banderiste ?

Le nationalisme en Ukraine a commencé à prendre de l’ampleur non pas depuis août 1991 – la proclamation de sa “non-indépendance” – mais après la mort de Staline – à partir du décret du Soviet suprême de l’URSS de Khrouchtchev sur l’amnistie pour les personnes condamnées pour des crimes pendant la Grande Guerre patriotique. Le décret a été publié en septembre 1955. Les Banderistes ont été libérés, leurs cellules dormantes ont été réactivées. Le Banderisme était une tendance ouvertement fasciste du nationalisme ukrainien. Son credo : l’État d’Ukraine ne peut exister que si l’État de Russie est détruit. D’où le proverbe “Moskalaku na gilyaku”, “Le meilleur Moskal est un Moskal mort”.

Une lutte sans merci contre le nationalisme ukrainien et tout ce qui y contribue, dont nous dirons un mot particulier, a été menée pendant toutes les années où le camarade Staline dirigeait le PCUS et l’État soviétique. Après sa mort, la question du danger du nationalisme ukrainien et autre n’a jamais été soulevée au Comité central du PCUS ou au Comité central du PC(b)U et du PCUS. Ce n’est pas un hasard si Leonid Kravtchouk est devenu secrétaire du comité central du PCUS et premier président de l’Ukraine non-indépendante.

Les leçons de Staline dans la lutte contre le nationalisme

Examinons brièvement les leçons staliniennes de la lutte contre le nationalisme ukrainien comme l’une des manifestations du nationalisme local. Nous ne devons pas manquer les leçons staliniennes de lutte sans compromis contre le nationalisme grand-russe. Ces deux tendances, telles que Staline les a caractérisées, existaient au sein du Parti dans le traitement de la question nationale. Commençons par une lettre de Staline à Kaganovitch (de 1925 à 1928, il était premier secrétaire du comité central du PC(b)U) et à d’autres membres du comité central du PC(b)U. La lettre a été écrite en 1926. Nous la présenterons sous une forme abrégée.

“Dans les déclarations du camarade Choumsky (un membre autorisé du Comité central du PC(b)U. – U.B.) on trouve des pensées valables. Il est vrai qu’un vaste mouvement en faveur de la culture ukrainienne et du public ukrainien a vu le jour et se développe en Ukraine. Il est vrai que ce mouvement ne doit en aucun cas être livré aux mains d’éléments qui nous sont étrangers…..

…Mais ce faisant le camarade Choumsky a commis au moins deux graves erreurs.

Premièrement, il confond l’ukrainisation de notre Parti et de l’appareil soviétique avec l’ukrainisation du prolétariat. Il est possible et nécessaire d’ukrainiser, à un certain rythme, notre parti, notre État et les autres appareils qui servent la population. Mais le prolétariat ne peut pas être ukrainisé d’en haut. Il est impossible de forcer les masses ouvrières russes à abandonner la langue et la culture russes et à reconnaître l’ukrainien comme leur culture et leur langue. Cela serait contraire au libre développement des nationalités. Il ne s’agirait pas d’une liberté nationale, mais d’une forme particulière d’oppression nationale.

Deuxièmement, tout en soulignant à juste titre la nature positive du nouveau mouvement pour la culture et la société ukrainiennes en Ukraine, le camarade Choumsky ne voit pas qu’étant donné la faiblesse des cadres communistes autochtones en Ukraine, ce mouvement, dirigé entièrement par l’intelligentsia non communiste, peut, par endroits, prendre le caractère d’une lutte pour l’éloignement de la culture et de la communauté ukrainiennes de la culture et de la communauté de toute l’Union soviétique, une lutte contre “Moscou” en général, contre les Russes en général, contre la culture russe et son plus haut prestige. Je ne contesterai pas que ce danger est de plus en plus réel en Ukraine. Je dirais seulement que même certains communistes ukrainiens ne sont pas exempts de tels défauts”.

Ainsi, Staline soulève tout d’abord la question de l’inadmissibilité d’une forme particulière d’oppression nationale – l’ukrainisation forcée de la classe ouvrière russe dans ces provinces (oblasts), qui ont été annexées à l’Ukraine centrale et occidentale, à prédominance rurale. Cela a été fait principalement pour la transformation socialiste de l’Ukraine : le prolétariat du Donbass et de Lougansk et d’autres régions russes devait, premièrement, agir comme un antidote au nationalisme petit-bourgeois qui empoisonnait la vie spirituelle de l’Ukraine et, deuxièmement, devenir un rempart pour la formation d’une nation ukrainienne socialiste.

Ce but a-t-il été atteint ? Oui, non sans difficultés considérables. Citons quelques preuves mondialement connues de la création de la nouvelle Ukraine soviétique : la construction grandiose de l’industrie socialiste (centrale électrique du Dniepr, Azovstal, usine de tracteurs de Kharkov, etc.), l’ampleur du mouvement Stakhanov, la création de l’armée de partisans pendant la guerre contre le fascisme allemand (sous la direction de Kovpak, Rudnev, Vershigora, elle a fait son chemin héroïque de Poutivl aux Carpates). Et l’exploit des Jeunes Gardes de Krasnodon !

La science et la culture ukrainiennes soviétiques ont gagné non seulement la reconnaissance de toute l’Union, mais aussi celle du monde entier. La renommée mondiale a courronné l’héritage pédagogique de A. S. Makarenko. Les noms des académiciens Paton et Trofimchuk, des solistes du Théâtre Bolchoï Bella Rudenko, Evgeny Nesterenko, Anatoly Solovyanenko, du grand réalisateur Alexandre Dovzhenko, de l’écrivain Oles Gonchar, du dramaturge Alexander Korneichuk, des maréchaux soviétiques Timoshenko, Yeremenko, Grechko sont notre fierté nationale.

Rien de tout cela n’aurait été possible sans la connexion de la culture ukrainienne avec l’une des grandes cultures du monde – la culture russe. Le danger de rompre ce lien a été souligné par Staline dans la lettre citée.

Très instructive pour nous – le parti communiste – lorsqu’il s’agit de se faire une idée de l’avenir socialiste de la Russie multinationale, la description par Staline de deux déviations dans la question nationale : vers le nationalisme grand-russe et vers le nationalisme local, ukrainien. Cette caractéristique a été donnée par Staline dans son rapport au 16e congrès du parti communiste de toute l’Union (bolcheviks) (juin 1930). Parlant du premier type de déviationnnistes, il remarque qu’ils “se réfèrent à Lénine, le citant de manière erronée, et parfois déformant et calomniant directement Lénine. Lénine a dit que dans le socialisme, les intérêts des nationalités se fondraient en un tout – ne s’ensuit-il pas qu’il est temps de supprimer les républiques et les provinces nationales dans l’intérêt de … l’internationalisme … ?

…Lénine n’a jamais dit que les différences nationales devaient disparaître et que les langues nationales devaient fusionner en une langue commune au sein d’un État, avant la victoire du socialisme à l’échelle mondiale. Au contraire, Lénine a dit quelque chose de directement opposé, à savoir que “les différences nationales et étatiques entre les peuples et les pays…”. Les distinctions nationales et étatiques entre les peuples, les nations et les pays subsisteront pendant très, très longtemps, même après la mise en œuvre de la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale”. Comment peut-on se référer à Lénine tout en oubliant cette directive fondamentale … ?

…Lénine n’a jamais dit que la destruction de l’oppression nationale et la fusion des intérêts des nationalités en un seul tout équivaut à la destruction des distinctions nationales.

Pour un homme accablé par les soucis quotidiens de la vie (et il y en a beaucoup), tout ce qui précède peut sembler un passé d’archives, sans rapport avec l’état actuel de la question ukrainienne, qui sera résolue au cours de l’opération militaire spéciale. Hélas, le passé dans d’autres circonstances spécifiques se fait sentir dans le présent. La russophobie enragée n’exclut pas comme réponse une manifestation de grand nationalisme russe, bien sûr bourgeois. Il ne peut en être autrement. En voici un exemple.

Le grand nationalisme bourgeois russe s’exprime dans l’affirmation arrogante que l’Ukraine n’a jamais eu d’État national, ignorant complètement l’histoire de la RSS d’Ukraine, qui, avec la Biélorussie soviétique, a été représentée aux Nations unies dès le moment de sa formation. Tout cela est antisoviétique, tant chez les Russes bourgeois que chez les nationalistes ukrainiens qui ont la même nature de classe : les 70 années soviétiques sont une parenthèse dans l’histoire.

Avec un antisoviétisme féroce, avec l’éradication de la nation socialiste soviétique ukrainienne, le chemin sanglant et la fascisation de l’Ukraine ont commencé sous la direction et le soutien financier des États-Unis, au nez et à la barbe de la Russie oligarchique. L’oligarchie russe, qui possède des actifs de production très importants en Ukraine, n’était intéressée que par la maximisation des profits.

Ne pas s’éloigner de l’internationalisme léniniste

Quant à l’essence du nationalisme ukrainien, Staline la voyait dans “le désir de s’isoler et de se refermer dans sa coquille nationale…”. Dans le désir de ne pas voir ce qui rassemble et unit les masses laborieuses des nationalités en URSS, et de ne voir que ce qui peut les aliéner les unes des autres. “Le penchant, écrit Staline, pour le nationalisme local reflète le mécontentement des classes dépassées…”. au régime de la dictature du prolétariat, leur désir de s’isoler dans leur propre État national et d’y établir leur domination de classe.” C’est ce qui s’est passé dans toutes les anciennes républiques de l’URSS, à l’exception de la Biélorussie.

En commençant par la révision du marxisme-léninisme lors du 22e congrès du PCUS (1961) et le rejet de son idée principale – l’idée de la dictature du prolétariat, un processus graduel mais constant d’éloignement de la classe ouvrière du pouvoir des travailleurs a commencé. Officiellement, elle était désignée dans tous les documents du programme du Parti comme la force principale de la société soviétique. Il y avait également un certain pourcentage d’ouvriers admis dans le Parti, mais ce processus ignorait les changements dans la structure de la classe ouvrière – l’inclusion d’ingénieurs et de travailleurs techniques et de représentants des sciences appliquées associées à la production. La notion même de dictature du prolétariat a été primitivisée et, contrairement aux classiques du marxisme-léninisme, son époque historique n’a pas été considérée comme se prolongeant jusqu’à la construction du communisme. Le processus de bureaucratisation du Parti et de la vie soviétique s’est accéléré et a finalement conduit à l’embourgeoisement d’une partie de la direction du Parti.

Cela est devenu évident lors de la perestroïka contre-révolutionnaire bourgeoise perfide, ce qui a constitué une condition favorable à la formation du capital “fantôme” et, après le soi-disant démantèlement du culte de la personnalité de Staline, de l’intelligentsia libérale de la race bourgeoise. Au début, l’alliance entre ladite intelligentsia et le capital “fantôme” était secrète. Pendant la période Gorbatchev-Yeltsine, elle est devenue explicite, acquérant de plus en plus une coloration nationaliste, à l’exception de la Fédération de Russie et de la Biélorussie. La voie était ouverte au nationalisme local, notamment ukrainien. Un défilé de la souveraineté a commencé, défilant devant les podiums sur lesquels trônait l’impérialisme américain.

Quant à la fascisation de l’Ukraine, c’est-à-dire l’instauration d’une dictature du capital financier, il convient de noter que cette dictature est très peu la dictature du capital ukrainien et bien plus la dictature du capital américain.

La définition par Staline de la source commune de tout nationalisme, qu’il soit grand-russe ou local, ici le nationalisme ukrainien – “un écart par rapport à l’internationalisme léniniste” – est de la plus haute importance. Il est important que le KPRF apprenne cela en tant que parti politique se préparant à devenir le parti au pouvoir en Russie. Malheureusement, certains de ses membres ne relient toujours pas la question russe objectivement existante dans leur esprit à l’internationalisme prolétarien, mais la considèrent d’un point de vue civilisationnel, typique des idéologues du monde russe bourgeois – sans contradictions de classe, sans lutte de classe.

Pour conclure, tournons-nous une fois de plus vers Staline, vers son rapport au XVIIe Congrès du PCUS(b) (1934) : “Il y a un débat sur la question de savoir quelle déviation est le principal danger, la déviation vers le nationalisme grand-russe ou la déviation vers le nationalisme local ? Dans les conditions actuelles, il s’agit d’un argument formel et donc vide. Il serait insensé de donner une prescription toute faite pour tous les temps et toutes les conditions concernant le danger principal et non principal. Il n’existe pas du tout de telles prescriptions dans la nature. Le principal danger est le parti pris, contre lequel on a cessé de lutter et qu’on a donc laissé se développer en un danger national.

En Ukraine, il n’y a pas si longtemps, le parti pris en faveur du nationalisme ukrainien ne représentait pas le principal danger, mais lorsqu’ils ont cessé de le combattre et l’ont laissé se développer au point de fusionner avec les interventionnistes, ce parti pris est devenu le principal danger.”

Et cette leçon stalinienne ne peut être oubliée par les communistes russes, si l’on veut aborder l’avenir avec la plus grande responsabilité.



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  • Smiley
    Smiley

    Article d une grande importance qui mériterait d’être abondament débattu sur notre blog. Si le kpfr donne parfois l impression de participer à l union sacrée avec ses côtés bellicistes et annexionnistes ce texte remet les pendules à l heure et revient sur les débats qui ont eu lieu sur le sujet depuis 1917.
    Domenico Losurdo rappelait que Staline avait pratiqué une “affirmative action” pour ukrainiser l Ukraine, faire monter des cadres locaux et développer sa culture.
    On notera aussi ds cet article la critique du khroutchevisme qui rapproche les communistes russes du point de vue chinois sur cette période.

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    • admin5319
      admin5319

      je suis tout à fait d’accord avec toi, dans la mesure où toute culture marxiste avec sa dimension de classe et sa dialectique, ses références ont été balayées il devient parfois impossible d’échapper au piège de la pensée disons médiatico-inculte-capitaliste. Hier je notais avec étonnement qu’alors que je m’entends avec tous les gens que je rencontre avec mes familiers, je faisais remarquer qu’il était deux catégories d’individus avec lesquels je rentrais en conflit: les sociaux démocrates en particulier ceux qui se croient communistes et les informaticiens. Les deux catégories me prêtent les pensées les plus noires et ne comprennent rien à mon humour avec bien sur des langages totalement différents. Marianne me faisait remarquer qu’il y avait chez les informaticiens une pensée magique: ça doit être comme ça et comme j’introduis le désordre, ils sont comme les spiritistes ou les disciples de RAOULT, incapables de supporter l’absence de foi qui est la mienne. Mon amie maria elle me faisait remarquer qu’il y avait chez ces gens-là une pensée binaire qui se pliait mal aux tentatives de subtilités, aux contradictions, à la négation de la négation que je défendais. Etendez ce raisonnement à ceux qui se promènent une cocarde bleu et jaune à la boutonnière, pour qui l’adversaire de ‘Otan est toujours un tyran et qui peuvent dans le quotidien avoir du bon sens mais qui perdent pied dès que l’objet est hors de portée, vous vous retrouvez aisément ami des despotes quand vous refusez les diverses opérations des occidentaux et les catastrophes accomplies au nom de cette diabolisation de l’adversaire, pourtant cette souplesse, ce travail sur les buts et les moyens font partie de l’arsenal du marxisme léninisme. Mais le plus extraordinaire c’est que les mêmes si leurs intérêts personnels, financiers ou de prestige sont en jeu sont prêts à tous les opportunismes avec un raffinement extraordinaire dans les bonnes raisons pour se mal conduire…

      En ce moment je suis plongée dans une grande méditation sur la distance entre ce que l’individu peut comprendre, qui est concret pour lui et l’abstraction auquel certains d’entre eux accèdent plus ou moins. C’est vrai par exemple pour le racisme, la xénophobie. Si les gens étaient comme les idéologies auxquelles ils adhèrent nous serions tous en train de nous étriper, or les gens sont vivants, sympas et plutôt agréables dans leur grande majorité. Mais en sens inverse, il y a une absence de raisonnement ordinaire sur justement ce qu’on leur fait gober qui rend la discussion difficile. Nos amis opportunistes dans le fond gagnent en subtilité quand leur intérêt personnel est en jeu. En participation aussi d’ailleurs, il est à noter que pour le dernier vote du CN en faveur de l’accord avec la FI, jamais il n’y a eu autant de monde, on a vu revenir des gens qui étaient aux abonnés absents durant toute la campagne de Roussel, miraculeusement ces gens par dieu sait quelle révélation concernant le bien public dont ils s’estiment dépositaires sont revenus faire entendre leur voix, comment expliquer ce retour ? Sutout comment expliquer que les communistes les supportent…

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      • Philippe, le belge
        Philippe, le belge

        Concernant les informaticiens, heureusement, interviennent sur ce blog l’une ou l’autre exception confirmant la règle :o)

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    • etoilerouge6
      etoilerouge6

      pourquoi utiliser “affirmative action” ce qui ne correspond à rien concernant l’époque et STALINE lui même plutôt qu’une langue française historiquement claire? Est ce un effet de la colonisation réelle des esprits? Pour quelles raisons les communistes ne st ils pas attentifs à ne pas utiliser la langue de l’oppresseur de notre République? Même et surtout s’ils la connaissent?

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      • Smiley
        Smiley

        Je cite le regretté Domenico Losurdo. Personnellement ça ne me gêne pas d employer des mots étrangers qd ils ont un sens partagé par le monde entier : blitzkrieg…tsunami…shoah. ..lock out et même smiley 😊

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  • Smiley
    Smiley

    Il faut relire ce texte un mois après sa parution et en constater toute la justesse. Les analyses de Staline (1926) sur le sujet pres d un siècle plus tard restent d actualité et la dénonciation d un risque de dérapage grand russe a l occasion de l opération spéciale y compris chez des membres du parti ne doit pas être ignorée même si elle en gonfle grave certains.
    L article démontre que le patriotisme russe est étroitement lié à l antifascisme et au socialisme et ne peut être assumé par la classe dirigeante et ses représentants politiques qui eux ont une démarche impérialiste.

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    • admin5319
      admin5319

      si l’humanité et notre presse en général faisaient aussi bien leur boulot qu’histoire et societe, nous saurions qu’il y a un véritable débat chez les Russes et y compris dans le PCF et tu ne serais pas dans cet état mon pauvre François…
      Parce que ce qui “me gonfle grave” n’est ^pas que certains communistes aient la culture de la paix, c’est inscrit dans leur ADN, c’est qu’ils ne voient pas que quand la guerre est là, il est certains états d’âme qui viennent simplement renforcer la propagande de l’adversaire et que celle-ci déferlant minute après minute sous une forme y compris grotesque ceux qui pensent que l’OTAN et les USA sont ici le principal danger doive subir ceux qui continuent à défendre un point de vue qu’ils considère comme “pacifiste” mais qui en fait couvre largement toutes les livraisons d’armes et soutien à des salauds. Et qu’au lieu d’aller rejoindre leurs pareils qui sont légion ils s’obstinent à faire pression sur ceux comme ici résistent et tentent de défendre la paix par l’information qui ne diabolise pas les russes. Et en plus comme tu ne vois tout que par le prisme que tu as choisi à savoir une différence entre les communistes russes et sur Poutine représentant des oligarques (sans bien sur t’interroger sur l’OTAN et sur notre propre gouvernement) tu ne vois plus l’évolution du terrain:
      la division du camp européen
      le fait qu’une grande partie de nos capitalistes s’interroge sur où tout cela mène et le fait d’avoir interviewé lavrov le prouve comme l’absence d’unité et la réussite de fait de l’opération, le refus de céder, dit l’évolution des camps. Ils ne se sont toujours pas relevé de Mariupol.

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      J’aimerai bien qu’une bonne fois on me démontre en quoi la Russie est aujourd’hui impérialiste.

      Quelles actions d’expansion de son territoire sont à l’œuvre aujourd’hui ?

      Pour ce qui de la Crimée nous avons l’explication Kroutchev qui me semble solide.

      Pour ce qui est du Donbass: la population y est majoritairement non pas pro-Russe mais Russe, si j’ai bien compris être Russe n’a pas le même sens qu’être Français.

      De plus l’histoire du Donbass est me semble-t-il assez claire certes développée industriellement initialement par l’empire du Tsar, dans une région où déjà du temps du royaume de Kiev la Rive gauche du Dniepr étaient peuplée de gens appelés les Rus, puis à nouveau développée dans la période soviétique en gommant les nationalismes.

      Le concept de Novarussia date de la fin du XIX est correspond à une réalité politique, économique et géographique: le développement de zones russes historiques.

      Donbass est un nom Russe: le bassin (houiller) du Don.

      Il suffit de regarder d’un peu plus près les langues Russes ou Ukrainiennes pour se rendre compte qu’elles sont plus que proche. Il y a quand même quelque chose de très proche entre la Russie la Biélorussie et l’Ukraine, bien plus qu’avec la Pologne ou encore l’UE et l’Allemagne et encore moins à voir avec les anglos saxons des USA.

      En quoi la Russie nécessite une expansion extérieure ? Elle peine à peupler son gigantesque territoire doté de toutes les richesses minérales disponibles sur Terre ; de mémoire 150 millions d’habitants contre 330 millions aux USA.

      De quand datent les dernières expansions coloniales Russes ?

      Oui il y a des opérations militaires et le régime politique Russe est capitaliste, c’est un peu léger pour le qualifier d’impérialiste.

      Combien de morts en Crimée par l’armée Russe ?

      Y a-t-il réaction Russe à une menace vitale extérieure ? Voir carte de l’OTAN et le nombres de guerres et déstabilisations menées par l’OTAN ces dernières années ainsi que les chiffres des pertes provoquées par l’OTAN. De plus une Ukraine armée est une menace directe sur une usine de sous-marins Russe protégée à l’intérieur des Terres dont les sous-marins sont livrés par un fleuve. La menace est factuelle.

      Y a-t-il réaction à a manipulation du nationalisme Ukrainien dont l’Histoire est récente et souvent manipulée de l’extérieur, par l’Allemagne déjà pour affaiblir la Russie ? Sans révolution russe pas d’Ukraine.

      Y a-t-il réaction à l’impérialisme des USA lui bien réel et assumé publiquement par un pays qui affirme qu’il défendra SES INTÉRÊTS partout dans le monde y compris par la force armée ?
      (enfin surtout quand ses soldats ne meurent pas).

      Au delà de la Russie tous les peuples opprimés vivent ce défis aux yankees comme une guerre de libération de tous les peuples donnant courage à l’Amérique Latine, à l’Afrique de dire non aux colons Européens qui les ont exploités dominés et massacrés pendant des années.

      La anti fascistes qui n’ont pas perdu la mémoire savent qui a financé la barbarie, les grands bourgeois Européens émigrés ou non aux USA, tous ont ouverts leurs comptes et protégé, employé les pires ordures sur Terre car ce sont leurs chiens utiles à l’oppression des travailleurs.

      La guerre Russe indirectement est une guerre de libération comme le furent les soutiens soviétiques et chinois aux mouvement de décolonisation.

      Nous n’avons rien à gagner dans la domination de ce pays de criminels qu’est les USA ou de leurs ancêtres européens; ils sont le principal ennemi des ouvriers et paysans du monde entier en tant que garants du mode de production capitaliste.

      Ne croyons pas que l’impérialisme épargne la vieille Europe nous serons bientôt les seuls à rester à portée des griffes des yankees et les Russes ne viendront pas à notre rescousse et nous serons seuls devant nos cinquièmes colonnes et mercenaires.

      Christy Moore : America,I Love You
      https://youtu.be/kunUe2FUj_U
      Christy Moore : “Irish Ways & Irish Laws”
      https://youtu.be/mIILCtCtk9o

      Pablo Hasél: Se llama imperialismo
      (Toujours en prison dans une monarchie, installée par les fascistes et un coup d’État, toujours membre de l’OTAN et toujours ignoré par les défenseurs des droits de l’homme!)
      (Attention images fortes !):
      https://youtu.be/NS1ps-henlg

      Groupe Yorum: Defol Amerika
      (ce groupe remplit les stades en Turquie certains sont morts d’une grève de la faim):
      https://youtu.be/lVGRTRoXJ4g

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      • admin5319
        admin5319

        je répète ils ne sont pas simplement russophones, ils ne parlent pas ukrainien… Ce qui a posé un sacré problème quand le gouvernement installé par les USA et l’UE et qui avait dégommé leur président a prétendu leur imposer l’ukrainien et interdire le russe et plus encore quand ils l’on fait avec des régiments de tortionnaires qui portaient des insignes nazis… C’est beaucoup plus clair que toutes les références aux RUS…

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        • Marianne
          Marianne

          Les habitants du Donbass ont certainement été de tous temps très peu nombreux à parler ukrainien, sauf peut-être dans l’administration puisque les Soviétiques pratiquaient une politique extrêmement favorable aux multiples nationalités de l’immense pays. Et le russe était la langue de communication entre les différents peuples, le Donbass lui-même étant très bariolé : Russes, Ukrainiens, mais aussi Grecs, Juifs, Tatars… chacun parlant sa propre langue mais ayant une langue commune, le russe (l’ukrainien n’ayant jamais eu ce rôle, et n’ayant aucune prétention à l’acquérir, puisque la langue de communication ne saurait être autre chose que l’anglais).
          Récemment encore, j’ai entendu une conversation en russe entre un Polonais et un Lituanien devant un centre d’accueil pour migrants près de chez moi, ou encore cet Azerbaïdjanais qui a appris le russe depuis qu’il est en France pour communiquer dans le milieu des ex-pays socialistes.
          Aujourd’hui la langue russe est impitoyablement pourchassée pour laisser la place unique à l’anglais et pour humilier les vainqueurs d’Hitler.

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