Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Opération spéciale Z : l’Ukraine a même réussi à miner le Bosphore

La navigation en mer Noire devient aussi dangereuse que dans le golfe Persique à la fin des années 1980 – le navire estonien Helt est déjà au fond du gouffre. Il y a eu dans les médias français quelques vagues échos des agissements des fascistes ukrainiens et de la manière dont ils rendent la navigation impossible jusqu’au Bosphore, mais ça a été comme d’habitude un vague écho de la protestation officielle russe considérée comme de la propagande malgré les preuves apportées. Quand l’affaire ne prend pas le tour des laboratoires d’armes chimiques dont l’existence a été prouvée sur le sol ukrainien et qui deviennent un argument de la part de Biden sur les crimes que risqueraient de commettre les Russes pour mieux inciter les alliés européens à justifier leur intervention, comme d’habitude. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
Sergiy Ishchenko

https://svpressa.ru/war21/article/328653/

Selon les chiffres du ministère russe de la Défense, communiqués le 19 mars par le chef du Centre de gestion de la défense nationale, le général Mikhail Mizintsev, plus de 70 navires étrangers sont désormais bloqués pour une durée indéterminée dans les ports maritimes ukrainiens. Leurs capitaines ne prennent pas le risque de prendre la mer en raison du risque élevé de mines que représentent les actions irresponsables et non professionnelles du personnel naval ukrainien aux abords des ports d’Odessa, d’Otchakov, de Tchernomorsk et de Youzhny.

Les équipages étrangers, qui se trouvaient aujourd’hui dans les eaux territoriales de l’Ukraine, craignent manifestement de partager le sort tragique du cargo estonien “Helt” (construit en 1985), qui naviguait sous pavillon panaméen et a coulé près d’Odessa le 3 mars 2022. Deux membres d’équipage ont survécu, tandis que quatre autres sont toujours portés disparus. Igor Ilves, directeur exécutif de l’armateur, a déclaré à Reuters le même jour que la cause du naufrage était l’explosion d’une mine. Mais à qui appartenait-elle ?

Un peu plus tard, le 18 mars, le service hydrographique de la flotte de la mer Noire a apporté des précisions. Dans une alerte de radionavigation PRIP n° 116, elle a officiellement informé tous les navigateurs de la mer Noire qu’un nombre inconnu de mines posées par les forces navales ukrainiennes pour protéger leurs côtes d’un éventuel débarquement de marines russes avaient été arrachées de leurs ancres dans la partie nord-ouest de cette zone maritime en raison d’une violente tempête.

Les marins russes, qui observaient sans doute ce processus avec tous les moyens de renseignement, ont expliqué que les Ukrainiens ont déployé au moins 420 anciennes mines marines anti-sous-marines de type YAM et YARM. Ces mines ont depuis longtemps été retirées du service en Russie et ne sont restées dans notre pays que dans des expositions de musées. Les premières ont été développées en Union soviétique pendant la Grande Guerre patriotique. D’autres ont été développés un peu plus tard. Mais aussi il y a terriblement longtemps. Est-il surprenant qu’elles se soient révélés peu solides et n’aient pas résisté à la pression de la tempête ?

Ainsi, la version principale du naufrage du cargo estonien “Helt” près d’Odessa a été confirmée presque sans la moindre équivoque. Cependant, un jour plus tard, la situation est devenue encore plus alarmante. L’analyse de la situation effectuée par le Service fédéral de sécurité russe a montré que dans les zones des ports ukrainiens répertoriés, les courants de surface sont orientés vers le sud. C’est-à-dire, vers la Turquie. Par conséquent, on ne peut exclure la possibilité d’une dérive des mines vers le détroit du Bosphore, puis vers les mers du bassin méditerranéen. Le 19 mars, le centre de relations publiques du FSB a mis en garde toutes les personnes concernées.

Un message de chaleureux de Kiev au moins à Istanbul, Tbilissi, Sofia et Bucarest, dont les ports sont désormais également sous l’épée de Damoclès de la dérive des mines ? Naturellement, les autorités ukrainiennes ne peuvent qu’être alarmées par une telle tournure des événements. En effet, elle comporte de graves complications internationales pour elles.

La capitale du pays voisin s’est immédiatement cherché des “justifications”. Mais maladroitement. Ils ont commencé à affirmer qu’en fait, l’énorme zone aquatique près d’Odessa, Otchakov, la mer Noire et Yuzhny était exploitée par – vous ne le croiriez pas, mais ne tombez pas de votre chaise ! – La Russie. C’est ce qu’a immédiatement déclaré le groupe de surveillance de l’Institut d’études stratégiques de la mer Noire, basé à Kiev.

Son chef, Andriy Klymenko, un journaliste fugitif de Yalta, a déclaré au portail militaire ukrainien Defence Express qu’il avait découvert que c’était pour poser des mines secrètes que, le 15 mars, trois détachements de navires de guerre russes s’étaient approchés des plages mêmes d’Odessa. Les détachements comprenaient, selon Klimenko, le croiseur lance-missiles de garde Moskva, six grandes barges de débarquement, des corvettes lance-missiles et de patrouille et plusieurs dragueurs de mines des projets 266 et 12700 Alexandrit. “De l’extérieur, il semblait”, a écrit le journaliste terrifié, “que cette escadrille était en route précisément pour le débarquement près d’Odessa. Mais, selon certaines sources, le “Moskva” et les navires de débarquement n’étaient qu’une couverture pour les dragueurs de mines, qui posaient des mines marines sur les routes commerciales navigables”.

Comment cela ? Un croiseur de missiles entier a été amené par les Russes pour couvrir des yeux indiscrets leur simple perfidie asiatique ! Les dragueurs de mines eux-mêmes n’auraient pas pu se débrouiller tous seuls, bien sûr.

Avec cette logique, bien sûr, la seule chose qui reste à faire est de citer “certaines sources”. Car où l’Institut d’études stratégiques de la mer Noire peut-il trouver d’autres sources, plus sérieuses ?

Mais pour quiconque s’est intéressé, au moins occasionnellement, de manière impartiale, à la manière dont l’Ukraine, après la crise de 2014, s’est fébrilement préparée à repousser les débarquements russes non seulement près d’Odessa, mais aussi dans la mer d’Azov, tout est absolument clair dès le départ. En raison de l’absence totale de défense de son littoral, de l’absence d’artillerie côtière et de missiles anti-navires aériens et maritimes, le principal espoir des commandants navals ukrainiens dans ce cas était de poser de vastes champs de mines. Partout. Là où c’est possible et là où ça ne l’est pas. Souvenons-nous, comment cela s’est-il passé ?

Déjà en décembre 2014 à Kiev, Leonid Matyukhin, “attaché de presse du quartier général de l’ATO [Opération anti-terroriste, NdT]”, rassurait ses compatriotes : ” Les soldats ukrainiens continuent de tenir et de renforcer leurs positions avec confiance et d’assurer la sécurité de l’État “. Dans le sud de la région de Donetsk, les sapeurs militaires se sont exercés à contrer un débarquement ennemi depuis la mer, ainsi qu’à protéger le littoral près d’une installation importante… Les ingénieurs militaires, dans le cadre de deux escouades de barrières mobiles, ont posé des dizaines de mines anti-débarquement le long d’un tronçon du littoral.”

Pour rendre le tableau aussi épique que possible, M. Matyukhin a ajouté une touche héroïque : “Les soldats ukrainiens ont pris la mer sur des transporteurs navigant dans des conditions météorologiques difficiles, avec des vents forts et une tempête de force deux à quatre.

Un jour plus tard, la chaîne de télévision ukrainienne TSN a montré à toute l’Ukraine à quoi ressemblait cet exploit des unités de barrage quelque part près de Mariupol. Les mines étaient posées manuellement en les laissant tomber dans l’eau depuis un PTS-2 (transporteur flottant de taille moyenne) légèrement blindé et chenillé. À en juger par les images, le fond marin était rempli de mines anti-surface soviétiques PDM-1M obsolètes.

Il s’agit là aussi d’une munition très ancienne (adoptée pour le service en URSS en 1957), qui est mise en place à des profondeurs de un à six mètres. Si une embarcation flottante se dirige vers le rivage ou flotte dans des eaux peu profondes, touche la tige qui dépasse verticalement sous l’eau et, avec une force de 18 à 26 kilogrammes, la fait dévier d’au moins 10 degrés, ce qui provoque une explosion.

Quelqu’un pensait-il alors que l’été arriverait bientôt et que l’un des paisibles vacanciers de la mer d’Azov seraient tout à fait capables de sauter sur des PMM-1M ? Comment et qui devrait éliminer la menace des mines sur les plages ? Personne !

Par conséquent, les tempêtes d’Azov, qui se trouvent également être exceptionnellement violentes, ont rapidement dispersé ces PMM-1M dans diverses directions sur le fond sablonneux peu profond. Bien que chacune de ces mines soit maintenue par une plaque massive en fonte pesant 60 kilogrammes. Mais même les brise-lames et les jetées en béton sont facilement déplacées par les vagues de la mer. Qu’est-ce qu’ils ont à faire de quelques pathétiques plaques de métal ?

En conséquence, le 7 juin 2015, le bateau des gardes-frontières ukrainiens UMC-2000 a soudainement explosé en quittant son mouillage à Mariupol pour une raison prétendument non spécifiée, qui aurait pu être facilement devinée par n’importe qui. C’est ce que rapporte le site web du Service national des gardes-frontières ukrainien. Sur les sept membres de l’équipage, six ont été blessés (l’un d’entre eux est décédé plus tard). Le commandant du bateau n’a jamais été retrouvé et a été porté disparu.

Un nombre indéterminé de mines terrestres ont été soufflées par un brise-glace à l’automne 2016, selon les habitants du village de Melekino. On ignore ce qu’il est advenu du reste.

À l’automne 2018, même le leader reconnu des nationalistes ukrainiens, Andriy Biletsky, a reconnu le problème : “La partie ukrainienne a été très active dans la fabrication de ces mines antidébarquements. À cause des tempêtes d’Azov, certains de ces objets se sont détachés de leur ancre et flottent maintenant de part et d’autre de la mer. Ce problème doit absolument être résolu”.

Et comment l’a-t-on résolu ? Hélas, ils n’ont fait qu’empirer la situation près d’Odessa. Des “surprises” similaires attendent désormais les pêcheurs et les vacanciers. Il est maintenant grand temps que les plages de la “perle de la mer” annoncent à la télévision : “vacanciers, veuillez ne pas pénétrer dans les champs de mines !”

Et où les équipages des navires à cargaison sèche, des senneurs, des pétroliers, des chalutiers, des navires à passagers et autres qui se rendent dans la mer Noire ou la mer d’Azov ne doivent pas pénétrer à partir de maintenant ? Ne pas pénétrer dans le Bosphore à tout prix ?

Que vont faire les 70 navires étrangers qui ont déjà fait escale en Ukraine au “moment fatidique” ? La seule façon d’assurer leur sécurité est de suivre les chaluts. Mais n’y a plus un seul chalutier dans les forces navales de ce pays.

Il se peut très bien qu’à l’avenir, pour rétablir une navigation normale dans la partie nord-ouest de la mer Noire, une opération anti-mines très massive et longue de plusieurs mois soit nécessaire. Elle pourrait être similaire à celle que la communauté internationale, y compris l’Union soviétique, a dû mener dans le golfe Persique à la fin des années 1980, après la guerre Iran-Irak.

Après tout, les mines sont faciles à poser et peuvent rester en position de combat pendant des années. Elles ne sont en aucun cas affectées par des changements dans les règles de la guerre navale, ni par des changements dans le cours politique d’un pays. Elles reposent simplement sur le fond de la mer ou sur leurs ancres. Attendant leur proie.



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6 Commentaires

  • Durand
    Durand

    C est quoi le bandeau où est noté warning version en haut des pages du site ?

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    • admin5319
      admin5319

      JE NE SAIS PAS ET JE VOUDRAIS BIEN EN ETRE DEBARRASSEE… QUELQU’un a-t-il une idée?

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  • Philippe, le belge
    Philippe, le belge

    On retrouve le même warning sur différents sites non relatés. Cela semble à priori un problème purement informatique qui ne devrait pas, je pense, avoir de répercussion sur la sécurité du site ou de ses visiteurs. A vérifier par un spécialiste, évidemment.

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Le message est une “Warning” donc un truc pas bien grave non bloquant.
      C’est du code PHP donc cela provient de l’écriture d’un composant WordPress.
      L’ennui avec WordPress c’est qu’il fait les mises à jour tout seul ; pratique pour ceux qui ont pas les compétences pour mettre à jour un blog.
      Le contre partie est que WordPress autorise les “plug-ins” des modules qui peuvent être développés par des personnes externes à l’équipe WordPress.
      Autant les développeurs WordPress sont relativement sérieux autant la qualité des plug-ins est très variable.
      Cela ressemble à une mise à jour d’un plug-in mal testé ; normalement cela devrait se corriger prochainement à la prochaine version du plug-in s’il est maintenu ce qui semble être le cas vu que cette erreur est nouvelle.
      La mise à jour des plug-in est aussi automatique.

      Il est dommage que WordPress n’ait pas un système de plug-ins certifiés et testés par leurs équipes.

      Au passage on a perdu le champ de commentaire au bas de l’article.
      Pour commentez cliquez sur le nombre à droite de la petite bulle dans la liste des articles.

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      • Philippe, le belge
        Philippe, le belge

        Comme par hasard, la réponse vient de là où je pensais qu’elle viendrait ;o)

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  • Durand
    Durand

    Distinction betwen Censure and Warning , trouvé sur le net . Peut être une pré – censure , mais je m’avance un peu là n’étant pas un spécialiste ?

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