Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Et pendant ce temps, à Kiev (Numéro 12), par Alexei Netchaev, politologue

Quand on lit les textes russes, soit comme ici grâce à Marianne et à ses traductions fidèles ce que le traducteur automatique ne permet pas quelquefois, ou d’autres traductions en particulier de l’espagnol, bref tout ce qui échappe à l’unanime hystérie française et à la censure, on est frappé par le ton. Ce ton marque une sorte de distance et insiste sur le temps, en tablant sur le fait que celui-ci n’a pas assez avancé pour que l’on négocie. Si l’on en croit ce type d’analyse ce qui doit mûrir c’est le fait que l’ennemi principal de l’Ukraine est ukrainien, qu’il est divisé et travaillé par une extrême droite prête à tout sacrifier et jusqu’au boutiste mettant en péril les dirigeants actuels. Ce qui doit mûrir et être révélé c’est la stratégie des USA qui ne pratiquent en aucun cas la désescalade de l’OTAN mais souhaite que ce soient les européens qui payent économiquement, militairement l’addition. Les USA s’appuient pour ce faire sur des pays comme la Pologne; il faut donc attendre comme dit leur proverbe: que la neige fonde pour que l’on voit qui a fait des saletés. (note de Danielle Bleitrach, traduction de MARIANNE DUNLOP)

22 mars 2022

https://vz.ru/opinions/2022/3/22/1149714.html

1) La ville discute de l’attaque du centre commercial Retroville à Kurenivka. La presse occidentale en parle également. Et la presse ukrainienne se réjouit que le SBU (police) ait arrêté un TikTokeur qui aurait révélé, par ses publications, la localisation de combattants et d’équipements de l’AFU (armée) dans le secteur.

Ainsi, le SBU a publiquement confirmé la déclaration du ministère russe de la Défense selon laquelle l’AFU utilisait des centres commerciaux de manière inappropriée, pour ne pas dire plus, mettant en danger tout un quartier et de nombreux habitants de Kiev.

2) Irpen. Cette ville est maintenant pratiquement coupée du monde extérieur. La raison en est la décision de l’AFU de faire sauter le pont ferroviaire reliant Irpen à Kiev. Et le 25 février, au cas où quelqu’un l’aurait oublié, un pont routier a été détruit de la même manière. Il ne reste qu’une ou deux routes pour les personnes qui veulent s’échapper vers le sud de la région de Kiev, mais même là, la sécurité des déplacements est très incertaine.

3) La plupart des “saboteurs” capturés en Ukraine étaient des citoyens ukrainiens. C’est ce qu’a déclaré personnellement le ministre des affaires intérieures, Denis Monastyrsky, en citant des statistiques à ce sujet. Auparavant, le même Monastyrskyy avait critiqué la construction désordonnée de barrages routiers et appelé à mettre de l’ordre dans la “défense territoriale” locale. Encore quelques appels de ce type et il sera lui aussi qualifié de “saboteur”.

4) Les nationalistes ont fait subir à Zelensky une “perturbation par la droite” et organisé un rassemblement dans le centre de la ville pour demander le déblocage de Mariupol. La question du déblocage, rappelons-le, avait déjà provoqué un conflit entre les équipes du dernier et de l’avant-dernier président de l’Ukraine. Cependant, cette question a maintenant débordé dans la rue, qui représente une menace bien plus grande pour Zelensky que les forces armées russes. Cependant, il n’y a pas encore de menace de “coup d’État de droite”. Il est encore trop tôt.

Le contexte extérieur :

1) M. Biden veut éviter à tout prix que les États-Unis entrent dans un conflit avec la Russie, a déclaré la Maison Blanche. “A tout prix” est une formulation intéressante. Et elle intervient à la lumière de la proche visite de M. Biden, d’abord à Bruxelles, puis à Varsovie. Je pense que de telles déclarations ne doivent pas être prises comme un signe de désescalade dans les relations avec la Russie.

Il s’agit plutôt d’une allusion au fait que quelqu’un d’autre paiera le “prix” à la place des États-Unis. Par exemple, la Pologne, qui est impatiente de se battre et cherche à créer un contingent pour déployer des troupes en Ukraine. En outre, la veille, le représentant permanent des États-Unis auprès des Nations unies a déclaré que “les autres pays de l’OTAN peuvent décider eux-mêmes s’ils veulent envoyer leurs militaires en Ukraine”.

2) Budapest est en train de devenir la capitale du veto de l’Union européenne. Premièrement, la Hongrie va opposer son veto aux sanctions de l’UE contre le pétrole et le gaz russes. Deuxièmement, à une éventuelle décision d’envoyer une mission de maintien de la paix de l’UE en Ukraine. Troisièmement, à l’établissement éventuel d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine par les forces de l’OTAN.

Les médias ukrainiens ont déjà écrit que la Hongrie jouerait le jeu de la Russie. En réalité, la Hongrie met en avant son économie et ses intérêts nationaux. Ses véritables intérêts, et non des intérêts fantasmés. Si à Kiev on avait agi de la sorte – toute cette crise aurait épargné l’Ukraine.

Source : Canal Telegram d’Alexei Nechaev

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