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Dieu me pardonne c'est son métier

“En Ukraine, chaque semaine, deux bébés naissent par GPA de parents français”

ÉTHIQUE

"En Ukraine, chaque semaine, deux bébés naissent par GPA de parents français"
Chaque mois, une petite dizaine de nourrissons issus de parents français naît sur le territoire ukrainien.
AFP
en parlant de maternité, voilà qui éclaire la réalité de ce pays de cocagne, des ventres à louer, des réseaux mafieux pour les vendre… Les mêmes réseaux mafieux par lesquels sont recrutés les mercenaires néo-nazis venus se former in situ dans l’attaque des populations du Donbass. Quel que soit le niveau de misère que le blocus impose à Cuba, vous ne trouverez pas ces filières là… (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Entretien

Propos recueillis par Violaine Des Courières

Publié le 15/03/2022 à 19:27

La guerre en Ukraine met au jour le volume de contrats de gestation pour autrui signés par des Français. Anne Genetet, députée LREM des Français établis hors de France et médecin fait le point pour Marianne.

Marianne : Quelle est la situation des parents français, qui ont fait une gestation pour autrui en Ukraine ?

Anne Genetet : Pendant les premières semaines du conflit, des parents partis chercher leur bébé né par gestation pour autrui sont restés bloqués sous les bombes russes. Certains étaient en double situation d’illégalité : ils avaient signé un contrat avec une agence, alors que la gestation pour autrui est illégale en France. Par ailleurs, ils avaient outrepassé la réglementation ukrainienne, qui interdit la gestation pour autrui aux couples homosexuels. Selon le quai d’Orsay, aujourd’hui, ces Français sont tous rapatriés sur notre territoire.

À LIRE AUSSI :GPA : l’Ukraine croule sous les bombes, ces clients français s’inquiètent… pour leur contrathttps://dd403e7b8a54b684ec408e4bd6c43bb3.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html

Mais nous sommes confrontés à une seconde problématique : les naissances à venir d’enfants actuellement portés par des Ukrainiennes. Les chiffres de la gestation pour autrui de Français sont très élevés : chaque mois, une petite dizaine de nourrissons issus de parents français naît sur le territoire ukrainien. C’est en moyenne, l’équivalent de deux bébés par semaine. Cette fourchette est basse, car je ne compte pas les grossesses gémellaires dans ces statistiques.

L’agence ukrainienne Biotexcom a publié une vidéo sur Youtube où elle évoque un « ramassage » de bébés dans les bunkers de plusieurs villes pour les amener vers les pays frontaliers. Savez-vous si des nourrissons sont actuellement bloqués à la frontière ?

Actuellement, je n’ai pas de chiffres exacts. Mais le quai d’Orsay a déjà été contacté à plusieurs reprises par les parents français, qui demandent à aller chercher leurs nouveau-nés sur le territoire ukrainien. Tout sera fait pour faciliter la sortie de ces nourrissons. Ces enfants ne sont pas responsables de la situation d’illégalité dans laquelle leurs parents les ont positionnés. De même, ils n’ont pas de papiers, car les états civils ukrainiens sont actuellement fermés. Des mesures exceptionnelles administratives seront mises en place pour protéger ses nourrissons. Ce qu’ils vivent est une tragédie.

Vous êtes en première ligne pour observer le processus de la gestation pour autrui en Ukraine. Quel est votre retour d’expérience ?

Cette crise met en lumière la misère des mères porteuses, victimes de la marchandisation des corps. Dans un même temps, elle met à jour le désir incommensurable d’avoir un enfant chez des Françaises qui souffrent de stérilité. En tant que médecin, j’établis un parallèle entre ce désir d’enfant et un rouleau compresseur, qui altérerait le raisonnement de celles qui font appel à la gestation pour autrui. Par ailleurs, j’observe que la marchandisation des corps des Ukrainiennes est totalement édulcorée par les agences spécialisées dans la gestation pour autrui. Ces dernières font passer leur démarche pour vertueuse, alors qu’elles ne sont là que pour faire de l’argent.

Est-ce à l’État de répondre à cet incommensurable désir d’enfants, que vous évoquez ?
Hier, la douleur de ne pas avoir d’enfants était acceptée par les couples infertiles. Mais aujourd’hui, elle est considérée comme impossible à supporter. Ce basculement pose plusieurs questions. Quelle est l’origine de cette intolérance à la frustration ? Toute souffrance doit-elle déboucher sur une réponse étatique ? Est-ce la responsabilité de l’État de faire en sorte à ce que chaque citoyen vive sur une Olympe, dans lequel il n’a ni froid, ni chaud, ni mal ? Je ne le crois pas. Je pense même que c’est un écueil.

À LIRE AUSSI : Enquête sur les réseaux français de la GPA

Depuis le début de mon mandat parlementaire, je perçois une attente toujours plus forte des Français établis hors de France vis-à-vis de l’État. Ces derniers ont tendance à rejeter leur responsabilité individuelle pour la déléguer à la France, lorsqu’ils ne sont pas sur notre territoire. Cela m’interpelle sur une confusion des frontières entre les responsabilités individuelles et celles de l’État.

Quelle est votre position personnelle ? Dans les derniers débats bioéthiques, vous vous étiez positionnée pour la PMA pour toutes.

Je suis sensible au désir d’enfants et à la souffrance des couples infertiles, mais je suis radicalement opposée à toute marchandisation des corps. En France, le don du sang et des organes sont gratuits. Ce principe-là est pour moi fondamental.

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3 Commentaires

  • etoilerouge6
    etoilerouge6

    Quand il s’agit d el’état capitaliste ukrainien en voie de fascisation tout est autorisé y compris ce quui est interdite tpour faire du fric.30 ans de capitalisme jaùmais cela n’auraé sous l’ Des mafieux des corrompus une misè-re terrifiante. Voilà l’état ‘UKRAINE européenne. Une honte

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  • NICOLAS DARKNESS
    NICOLAS DARKNESS

    Incroyable ce que cette politicienne LREM, Anne Genetet, répond à cette question : 

    Est-ce à l’État de répondre à cet incommensurable désir d’enfants, que vous évoquez ?

    Hier, la douleur de ne pas avoir d’enfants était acceptée par les couples infertiles. Mais aujourd’hui, elle est considérée comme impossible à supporter. Ce basculement pose plusieurs questions. Quelle est l’origine de cette intolérance à la frustration ? Toute souffrance doit-elle déboucher sur une réponse étatique ? Est-ce la responsabilité de l’État de faire en sorte à ce que chaque citoyen vive sur une Olympe, dans lequel il n’a ni froid, ni chaud, ni mal ? Je ne le crois pas. Je pense même que c’est un écueil.

    Cette femme est admirable, elle mériterai une médaille de la Bravoure, elle va à contre-courant de ce que son parti lui demande de faire, elle ne va pas tarder à s’en faire jeter… Ouvrez les yeux, la tendance politique n’est évidement pas à apprendre aux gens à accepter la souffrance, quelle qu’elle soit… A suivre…

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    • Broussaudier
      Broussaudier

      Méfiance quand les libéraux parlent de l’etat. Nous n’entendons pas la même chose qu’eux, ce qui fait que parfois nous pouvons croire que nous sommes d’accord alors que pas du tout.
      Je ne pense pas que cette dame ce fera virer de son parti.
      Ce qu’il y a d’amusant c’est d’ observer leurs contradictions. L’individualisme méthodologique c’est le nom de leur idéologie, devient un vrai casse- tête.
      Qu’elle aille demander à Jeff Bezos des nouvelles de l’Olympe et des conseils sur la manière de faire avec les frustrations. C’est bien leur modèle non? Le self made man parti d’ une petite librairie et qui a maintenant une fortune de 200 milliards de dollars grâce à ses petits bras musclés. Marx c’était mis dans la peau du capitaliste pour dire : tu as des désirs et c’est avec tes désirs que je vais te plumer. (Je ne me souviens plus dans quel texte).

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